Contexte Rappel des termes de la saisine du ministre d'Etat A la suite de l'incident survenu le 7 juillet 2008 sur le site de l'usine SOCATRI située à Bollène, le ministre d'Etat, ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire a saisi (par un courrier en date du 22 juillet 2008, dont copie figure en annexe 1) le Haut comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire (HCTISN) pour recueillir son avis sur: - le suivi radioécologique de l'ensemble des sites nucléaires; - la gestion des anciens sites d'entreposage de déchets radioactifs. Dans sa saisine, le ministre d'Etat, Jean-Louis BORLOO, précise que «cet avis doit concerner tout particulièrement la qualité de l'information portée à la connaissance du public, la transparence avec laquelle ces informations sont portées à sa connaissance et les modalités selon lesquelles il serait possible de mieux associer les différentes parties prenantes concernées par ce sujet.» Présentation de la méthode
de travail
Rôle de chacun des acteurs
(suite)
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Enfin, au-delà des installations nucléaires de base, il existe d'autres catégories d'installations détenant ou mettant en œuvre des matières radioactives appelant une surveillance. Il s'agit principalement des anciennes mines d'uranium, auxquelles ont été ou sont associées des activités de traitement du minerai et de stockage de résidus issus de ce traitement, et des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE). Les stockages et les anciens entreposages, ainsi que les sites pollués par des matières radioactives déclarées figurent dans les inventaires de l'ANDRA directement accessibles au public sous forme de documents papier ou via le réseau internet (cf. annexe 5). Même si des recommandations générales seront formulées aux chapitres 5 et suivants, nous allons dorénavant essentiellement nous intéresser à l'impact radioécologique des INB, des INBS et des sites d'entreposage et de stockage des déchets. Dans tous les cas, l'exploitant de ces installations est responsable de leur sécurité et de leur impact environnemental. Il doit exploiter et surveiller ses installations ainsi que leur impact dans le strict respect de la réglementation applicable à ses activités. L'exploitation de ces installations est étroitement surveillée par des autorités de contrôle : l'Autorité de sûreté nucléaire pour les INB et l'Autorité de sûreté nucléaire de la défense pour les INBS. Pour l'exercice de leurs missions, ces autorités de contrôle s'appuient sur l'expertise de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Les sites miniers et les ICPE sont contrôlés par les Directions régionales de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (DRIRE), sous l'autorité du Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire (MEEDDAT); elles peuvent également s'appuyer sur l'expertise de l'IRSN. Focus sur l'ASN, l'ASND et l'IRSN:
p.15b-16
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Suivi radioécologique autour des sites nucléaires (INB et INBS[4]) Les activités humaines mettant en œuvre des substances radioactives sont susceptibles d'entraîner le rejet de radionucléides dans l'environnement, soit dans le cadre de leur exercice normal (rejets autorisés), soit lors d'incidents ou d'accidents d'exploitation. En outre, il existe des sources d'origine naturelle de radionucléides; il s'agit par exemple du carbone 14 (14C), du potassium 40 (40K), de l'uranium et de ses descendants (dont le radon), ou du tritium (3H), etc. Il peut alors en résulter un marquage plus ou moins persistant de l'environnement par ces substances radioactives, dans la plupart des cas à très faible niveau, dont il convient de connaître le devenir et l'impact sur les ressources d'intérêt économique (notamment l'eau et l'agriculture), la santé de l'homme et l'environnement. C'est l'objet du suivi radioécologique réalisé autour des sites nucléaires. Si la saisine porte sur le suivi radioécologique des sites nucléaires en général, le Haut comité a concentré ses travaux sur le suivi des eaux superficielles et souterraines. Présentation de la méthodologie
générale du suivi des eaux
Prescriptions réglementaires applicables
aux rejets et à la surveillance
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Ainsi, dans le cadre du dossier de demande d'autorisation de création ou d'un dossier de demande de modification, l'exploitant doit proposer et justifier les limites de rejets souhaitées pour son installation ainsi que le plan de surveillance des rejets et de l'environnement prévu. Le dossier ainsi constitué est instruit par l'autorité de contrôle (Autorité de sûreté nucléaire ou Autorité de sûreté nucléaire de défense), qui s'appuie sur l'expertise de l'IRSN. A partir des éléments apportés par l'exploitant (justifications, études d'impact) et des conclusions de l'instruction du dossier, l'autorité de contrôle établit les prescriptions, en particulier celles relatives aux limites de rejets et à la surveillance. Selon le nouveau cadre réglementaire, ces prescriptions peuvent être prises sous forme d'arrêté ministériel pour les installations intéressant la défense ou de décision de l'ASN. Les décisions de l'ASN relatives aux limites de rejets sont homologuées par les ministres chargés de la sûreté nucléaire. Données de surveillance et information
L'information fournie par les exploitants
L'information fournie par les instances
institutionnelles
p.17
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* L'IRSN met également à disposition du public sur son site internet les rapports d'études et fiches d'information relative à la radioactivité de l'environnement, issus de ses travaux de recherche en radioécologie. * L'ASN, ainsi que l'IRSN, mettent à disposition du public sur leur site internet, par le biais de notes de synthèse ou dossiers, des informations sur des événements particuliers ou autres thématiques liées à la surveillance. Enfin, de nouveaux vecteurs d'information du public se mettent en place. Ainsi, en application des récentes évolutions réglementaires, le réseau national de mesures de la radioactivité dans l'environnement (RNM) se met en place et prévoit la mise à disposition du public en 2010, via un portail internet, des résultats de mesure dans les différents compartiments de l'environnement réalisés par l'IRSN et par l'ensemble des laboratoires agréés par la commission d'agrément. Appréciation de l'état radioécologique des sites nucléaires Selon les rapports de synthèse présentés
par l'ASN, l'ASND et l'IRSN dans le cadre de la saisine du Haut comité,
l'état radiologique des nappes phréatiques sous et autour
des sites nucléaires ne pose pas de problème significatif
de nature environnementale ou sanitaire, c'est-à-dire appelant des
précautions particulières pour le voisinage et le public
en général.
Appréciation des impacts environnementaux
et sanitaires potentiels
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Qualité de l'information accessible au citoyen Le Haut comité a constaté qu'une information abondante existe à propos de la surveillance de l'impact environnemental des installations nucléaires (et tout particulièrement en ce qui concerne les «grandes installations»). Cette information repose sur: - des obligations réglementaires; - des actions de communications menées de manière volontaire par les exploitants, les autorités de contrôle, les instituts d'expertise, les commissions locales d'information, les associations de protection de l'environnement... Les obligations réglementaires
en matière d'information
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- L'article 6 de la loi du 28 juin 2006 susmentionnée impose la réalisation d'un plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR): ce plan (réactualisé tous les 3 ans) dresse le bilan des modes de gestion existant des matières et des déchets radioactifs, recense les besoins prévisibles d'installation d'entreposage ou de stockage, précise les capacités nécessaires et détermine les objectifs à atteindre pour les déchets radioactifs qui ne font pas encore l'objet d'un mode de gestion définitif. Les actions volontaires d'information et
de communication
Un avis général...
... corroboré par le cas particulier du site du Tricastin! A la suite de l'événement survenu le 7 juillet 2008 sur le site de la société SOCATRI, des doutes ont été émis quant à la qualité de l'information diffusée aux populations à propos de l'impact environnemental des INB exploitées sur le site du Tricastin. En particulier, certains acteurs locaux ont pu déclarer découvrir l'existence d'une butte de déchets anciens issus d'INBS, gérée dans des conditions non respectueuses de l'environnement ou d'études mettant en évidence une pollution de la nappe d'eaux souterraines par de l'uranium en aval du complexe nucléaire du Tricastin. (suite)
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Le Haut comité a examiné la nature et la qualité de l'information réalisée par les différentes parties prenantes concernant ces différents points. Dans le cas de la «butte» de déchets située sur le site de Pierrelatte, il s'agit effectivement d'un entreposage réalisé dans le périmètre d'une INBS. Cet entreposage est bien recensé dans l'inventaire de l'ANDRA depuis 1994. En revanche, la qualité de l'information relative à cette «butte» figurant dans l'inventaire est largement perfectible[8]! Cet entreposage était également mentionné dans le rapport Guillaumont qui a été présenté à la CIGEET (CLI du site du Tricastin) dès 1998. Ce rapport (cf. extraits en annexe 11) présentait les dispositions envisagées par l'exploitant pour maîtriser l'impact environnemental de cet entreposage. Dix ans plus tard, tous les travaux préconisés ne sont pas allés à leur terme (par exemple : la pose de la couverture n'a pas encore été réalisée). A la suite de «l'événement SOCATRI» la société AREVA a déclaré qu'elle allait procéder à la reprise des déchets présents dans cette butte. Concernant la pollution de la nappe d'eau souterraine présente au droit du site du Tricastin, le Haut comité a relevé qu'une étude a été lancée à l'automne 2007 par l'IRSN à la demande de l'Autorité de sûreté nucléaire, au sujet de la radioactivité des eaux souterraines autour de ce site. Elle a donné lieu à un rapport en juin 2008, dont les résultats ont été présentés à la CIGEET le 4 juillet (soit 3 jours avant l'incident SOCATRI). Par ailleurs, avant la survenue de l'incident SOCATRI, il avait été décidé de réaliser une réunion publique en mairie de Bollène courant septembre 2008[9]. Ces exemples, directement issus de l'analyse des «retombées» de l'événement SOCATRI, illustrent plusieurs difficultés: - il ne suffit pas de rendre publique une information pour qu'elle soit connue des intéressés! - si l'information existe, elle est souvent difficile à retrouver: elle peut être éparpillée entre plusieurs sites internet à l'intérieur desquels l'information précisément recherchée se trouve noyée au milieu des autres... - la délivrance d'une information (même auprès d'une CLI) ne garantit pas sa conservation dans la mémoire collective. Ils mettent également
en lumière l'importance d'une gestion continue, transparente et
rigoureuse des dossiers.
Le Haut comité reconnaît bien volontiers
la difficulté associée à la gestion de tels dossiers,
mais il regrette que la concertation laisse parfois à désirer.
Il considère que les CLI ont un rôle important à jouer
pour assurer une concertation plus «continue» autour de la
gestion de ce type de dossiers entre les autorités de contrôle,
les exploitants, les populations...
Vers une amélioration de la transparence...
p.19
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Conformément aux conclusions du Grenelle de l'environnement, cette dynamique devra s'accompagner d'une gouvernance plus ouverte, avec une meilleure reconnaissance des acteurs environnementaux. Une information «plus accessible»
...y compris à l'occasion des enquêtes
publiques
Dans le cadre de l'amélioration de l'accessibilité
de l'information, le Haut comité recommande que le processus
de rénovation des enquêtes publiques engagé à
la suite du Grenelle de l'environnement soit mené activement avec
une application prioritaire au domaine nucléaire afin notamment
de permettre une meilleure association du public grâce à l'emploi
des nouvelles techniques d'information et de communication (mise en ligne
des dossiers sur internet...) et de faciliter la participation de structures
telles que les CLI [recommandation n°2]. Il souhaite que des expérimentations
volontaires parallèles aux dispositions réglementaires
en vigueur puissent être menées sans attendre l'aboutissement
de cette rénovation. Il se déclare prêt à participer
à des travaux à ce sujet.
Une information plus compréhensible...
La notion d'accessibilité à l'information
recouvre également la nécessité d'avoir une information
compréhensible du public. La compréhension de l'information
doit conduire à rendre plus accessible le vocabulaire spécialisé
des techniciens (comme évoqué ci-avant), mais aussi à
expliquer clairement les choix qui sont faits. Au vu des rapports qui lui
ont été adressés dans le cadre de cette affaire, le
Haut comité considère qu'une voie de progrès importante
existe en la matière.
L'examen des contributions reçues permet en effet de constater le caractère disparate de l'information mise à la disposition du public. Même si elle est sûrement justifiée aux plans technique et réglementaire, cette hétérogénéité ne peut qu'interpeller un public non averti... Ainsi, il n'est pas facile de comprendre pourquoi des réacteurs nucléaires semblables donnent lieu à des rejets chimiques ou radioactifs réglementés, contrôlés ou surveillés dans l'environnement qui varient d'un site à l'autre. (suite)
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Pourquoi, dans l'inventaire déchets réalisé par l'ANDRA existe-t-il d'importantes disparités entre les fiches des différents sites (en particulier, entre INB et INBS)? Les raisons qui expliquent ces différences (par exemple hydrogéologie spécifique à un site donné, procédés et matières adaptés à chaque étape du cycle du combustible, etc...) doivent être clairement accessibles au public ....en ayant pour objectif une information plus homogène
pour le public...
Ainsi, le Haut comité recommande que:
- les travaux en cours sur la réglementation générale et les guides applicables aux INB répondent à l'objectif d'une information plus homogène pour le public (cette réflexion pourrait d'ailleurs concerner tous les types d'installations) [recommandation n°3]; - la qualité d'information des fiches relatives aux sites d'entreposage contenues dans «l'inventaire déchets» tenu par l'ANDRA soit harmonisée en référence aux fiches les plus détaillées [recommandation n°4]. ...et en développant une échelle de communication
adaptée aux cas de pollution radiologique.
L'incident survenu à la SOCATRI en juillet
2008 a également permis de constater un décalage important
entre le classement de cet événement par l'Autorité
de sûreté nucléaire et la manière dont il a
été perçu par l'opinion publique du fait, notamment,
du traitement médiatique de ce dossier.
L'échelle de classement des événements déclarés au titre de la sûreté de fonctionnement des installations (échelle INES) n'est à l'évidence pas adaptée pour le classement de telles anomalies. En conséquence, et pour favoriser l'accessibilité à l'information, le Haut comité recommande que les travaux engagés par l'ASN pour étudier et développer une échelle de communication adaptée aux cas de pollution radiologique de l'environnement aillent rapidement à leur terme [recommandation n°5]. Le Haut comité s'associera à ces travaux engagés par l'ASN. Une information «plus crédible»
aux yeux du public
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Vers un renforcement du rôle des CLI dans le cadre de la loi du 13 juin 2006... Les commissions locales d'information sont un acteur essentiel en matière d'information et de concertation. Elles constituent un véritable chaînon entre l'industriel et «la population». Le Haut comité souhaite que les CLI assurent la vigilance nécessaire autour des sites nucléaires, et encouragent l'ensemble des acteurs à se placer dans une démarche de progrès permanent. Ce chapitre peut naturellement trouver un prolongement vers les commissions d'information implantées autour de chaque INBS. Institutions en devenir...
Depuis la «circulaire
MAUROY» de 1981, la concertation a été initiée
autour des INB. Cependant, ce n'est qu'avec la loi du 13 juin 2006 que
les CLI ont été officiellement créées. Elles
disposent dorénavant d'un véritable statut (par exemple:
association de type loi 1901), elles sont dotées de moyens et se
sont vu confier des missions particulières. Les commissions locales
d'information sont en devenir. Avec l'appui de l'ANCLI, elles structurent
et mutualisent leurs actions.
Compte tenu du retour d'expérience de l'événement SOCATRI, le Haut comité considère qu'il est souhaitable que les CLI soient en capacité d'identifier, puis de suivre dans le temps les sujets sensibles pour assurer la concertation et l'information indispensables à leur bonne perception par le public. Le Haut comité considère qu'il est essentiel que, grâce à la richesse de leur composition plurielle, elles se forgent leur propre opinion pour être une source d'information empreinte d'impartialité et d'objectivité. A la confluence de plusieurs sources d'informations (exploitants, autorités de contrôle, instituts d'expertises, associations de protection de l'environnement, syndicats de salariés, élus...), les CLI peuvent identifier les divergences potentiellement révélatrices de difficultés et la non exécution de certains engagements des industriels ou des autorités... Les commissions locales d'information devraient être en capacité de mener des expertises. Il est indispensable qu'elles puissent se saisir de cette opportunité offerte par la loi du 13 juin 2006 pour délivrer une information indépendante de celle délivrée par les exploitants. Dans ce cadre, le développement d'une capacité d'expertise diversifiée évoqué ci-dessus fait entièrement sens. ...les CLI sont un relais d'information essentiel
Dans l'immédiat, et pour les sites particuliers
mentionnés au §3.3, le Haut comité recommande
que les CLI procèdent à un état des lieux de l'information
délivrée et qu'elles réalisent, le cas échéant,
une mise à jour de l'information des populations environnantes [recommandation
n°9].
En ce qui concerne les sites anciens d'entreposage, le Haut comité recommande que les exploitants concernés présentent régulièrement à la Commission locale d'information: - un inventaire des substances radioactives et des substances chimiques nocives et toxiques entreposées sur chacun des sites, - un exposé des conditions techniques d'enrobage, de confinement et d'entreposage de ces matières en regard, en particulier, de l'hydrogéologie locale, - les résultats de surveillance de l'impact environnemental de ces sites incluant un rappel historique de ce suivi depuis l'origine, - les mesures mises en œuvre pour réduire leur impact environnemental et les échéanciers associés, et qu'une concertation entre les parties prenantes soit menée autour de ces sites [recommandation n°10]. Lorsqu'il n'existe pas de commission locale d'information (ex. certains anciens sites miniers, sites d'entreposage de déchets présentant une radioactivité naturelle renforcée...), le Haut comité recommande que, sous l'égide du Préfet de département, une démarche d'information (et, le cas échéant de concertation avec les parties prenantes) soit initiée au niveau des principaux sites. Lorsque les enjeux environnementaux ou sociétaux sont importants, le Haut comité recommande la création d'une commission locale d'information [recommandation n°11]. (suite)
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Enfin, le Haut comité constate que le renforcement du rôle des CLI impose d'encore mieux structurer leur action. Ces instances sont, pour la plupart, soumise à un renouvellement très régulier de leurs membres. La pluralité de leur composition constitue indéniablement une richesse pour les travaux qu'elles conduisent. Elle constitue également un point de fragilité. Les CLI sont des instances en devenir. Pour assumer pleinement leur mission d'information, de concertation, et jouer ce rôle d'aiguillon, le Haut comité considère que la mémorisation de l'information et la transmission du savoir doivent constituer des priorités pour elles. Dans ce sens, le Haut comité recommande notamment que les CLI disposent d'un site internet d'information [recommandation n°12]. Vers un meilleur suivi des sites
Favoriser la généralisation
des meilleures pratiques
Au-delà des INB et INBS...
Le Haut comité a été amené
à constater que, s'il existe de nombreuses informations concernant
le suivi radioécologique des INB et, dans une moindre mesure, des
INBS, il n'en est pas de même à propos des autres installations.
Ainsi, il existe par exemple peu de données à propos du suivi
radioécologique des installations classées concernées
par la problématique relative à la radioactivité naturelle
renforcée.
...des actions sont en cours pour améliorer
le suivi radioécologique
Une étude nationale est actuellement engagée
en application de la loi de programme du 28 juin 2006 relative à
la gestion durable des déchets et matières radioactifs. Elle
a été confiée à l'association Robin des Bois
par l'Autorité de sûreté nucléaire, et pourrait
déboucher sur des recommandations (qui seront exploitées
par l'Autorité de sûreté nucléaire et la Direction
générale de la prévention des risques) pour notamment
améliorer leur suivi radioécologique.
Concernant les anciens sites miniers, le Haut comité a constaté qu'un Groupement d'études pluraliste (GEP) a été constitué pour les anciennes mines d'uranium exploitées dans le Limousin. Ce GEP est amené à formuler des recommandations sur le suivi et la remise en état de ces mines. Ses travaux pourraient concerner l'ensemble des anciennes mines d'uranium. Par ailleurs, en application de l'article 10 décret n°2008-357 du 16 avril 2008 pris pour l'application de l'article L. 542-1-2 du code de l'environnement et fixant les prescriptions relatives au Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR), les stockages de résidus miniers d'uranium feront l'objet, pour fin 2008, d'une étude relative à l'impact à long terme sur la santé et sur l'environnement. Cette étude (qui sera rendue publique par l'ASN) devra préciser, si nécessaire, les mesures envisagées pour renforcer les dispositions de prévention des impacts et proposer un échéancier de mise en œuvre. Vers une information mieux harmonisée...
Le Haut comité constate cependant qu'il
n'existe pas de cohérence dans la mise à la disposition
de l'information relative à la remise en état des anciens
sites miniers et à la gestion des sites susceptibles de présenter
un impact environnemental. Il existe une base de données, appelée
BASOL, pour les sites et sols pollués sur lesquels s'exerce une
action de la part de l'inspection des installations classées. Les
INB et les INBS (sauf quelques rares exceptions) ne figurent pas dans cette
base de données, ni les anciens sites miniers.
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...entre les installations nucléaires, les installations classées, les sites miniers Au-delà des sites connus et qui font l'objet d'études de gestion ou de remise en état, il existe à l'évidence de nombreux sites où des matières radioactives ont été mises en œuvre par le passé (exemple :industrie horlogère...). Ces sites sont aujourd'hui méconnus. Le Haut comité recommande que le site internet BASIAS développé par le ministère en charge de l'écologie relatif aux anciennes industries ou activités de service, soit étendu aux sites industriels susceptibles d'être concernés par des pollutions de nature radioactive [recommandation n°15]. Favoriser la connaissance des marquages... Dans le cadre «l'événement SOCATRI», il a été constaté que des puits étaient utilisés par des riverains du complexe industriel du TRICASTIN pour leur alimentation en eau. Cette situation a conduit la préfecture à prendre des mesures de restriction d'usage pour assurer la sécurité sanitaire des populations (les concentrations en uranium dans l'eau de ces puits étant supérieures aux valeurs guides de l'Organisation mondiale de la santé). Même s'il existe des obligations de déclaration ou de demande d'autorisation pour créer de tels puits, le Haut comité recommande que, dans l'environnement des sites nucléaires où des marquages appellent un suivi renforcé, une information des populations soit réalisée notamment en ce qui concerne l'utilisation de puits et de système d'irrigation (et que l'eau des puits soit périodiquement analysée pour vérifier le respect des seuils de potabilité) [recommandation n°16]. Il convient de souligner que, cet avis porte uniquement sur le suivi radioécologique des sites. Or, et comme il l'a indiqué dans son avis du 16 juillet, le Haut comité considère indispensable d'attacher également une grande importance au suivi des pollutions chimiques. C'est en ce sens que le Haut comité recommande que l'information sur la surveillance des eaux souterraines des INB, des INBS et des sites d'entreposage de déchets... s'intéresse aussi bien aux substances chimiques que radiologiques (objet de la saisine du Haut comité) [recommandation n°17]. Enfin, le Haut comité recommande d'intensifier les efforts engagés en application de la loi sur l'eau et les milieux aquatiques pour évaluer, sur l'ensemble des compartiments de l'environnement (eaux, sédiments…), l'impact cumulé des installations qui rejettent dans un même bassin versant [recommandation n°18]. Synthèse et conclusion Par lettre du 22 juillet 2008, le ministre d'Etat, Jean-Louis BORLOO, a souhaité recueillir l'avis du Haut comité sur : - -le suivi radio-écologique de l'ensemble des sites nucléaires ; - -la gestion des anciens sites d'entreposage de déchets radioactifs. Ce rapport du Haut comité, adopté lors de sa réunion du 6 novembre 2008, exprime cet avis et formule 18 recommandations pour aller vers une meilleure information, plus de transparence et une meilleure concertation avec les parties prenantes. Appréciation de l'état radioécologique
des sites nucléaires
Selon les rapports de synthèse présentés
par l'ASN, l'ASND et l'IRSN dans le cadre de la saisine du Haut comité,
l'état radiologique des nappes phréatiques sous et autour
des sites nucléaires ne pose pas de problème significatif
de nature environnementale ou sanitaire, c'est-à-dire appelant des
précautions particulières pour le voisinage et le public
en général.
(suite)
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suite:
Cette appréciation globale est précisée par une description des marquages radiologiques identifiés dans l'environnement d'un certain nombre de sites nucléaires. Ces marquages sont pour la plupart soit liés à des activités anciennes, alors que les préoccupations environnementales étaient moins fortes et les normes moins contraignantes, soit liés à des incidents d'exploitation ponctuels. Dans quelques cas, on ne peut exclure des apports continus de substances radioactives alimentant ces pollutions préexistantes. L'état des nappes et des eaux superficielles autour des sites nucléaires est aujourd'hui globalement bien connu. Les pollutions ou contaminations identifiées font l'objet de longue date d'une surveillance renforcée et, si nécessaire, d'investigations et d'actions visant à limiter leur extension ou à les résorber. C'est notamment le cas sur les sites suivants (mentionnés dans les rapports de l'ASN, de l'ASND et de l'IRSN): LA HAGUE (ANDRA-AREVA), MARCOULE (CEA), SACLAY (CEA), TRICASTIN (AREVA), VEUREY-VOROIZE (SICN), VALDUC (CEA), BRUYERES-LE-CHATEL (CEA). Enfin, si la saisine porte en premier lieu sur les INB, le Haut comité constate que des sites d'entreposage de déchets connexes à certaines ICPE qui participent au cycle du combustible nucléaire méritent également une attention renforcée. C'est notamment le cas des lagunes d'entreposage de déchets du site Comurhex de MALVESI. Vers une meilleure information, plus de transparence
Le Haut comité constate qu'il est difficile,
pour le public, d'appréhender la situation radioécologique
des sites nucléaires et des anciens entreposages de déchets.
Le Haut comité constate qu'il existe une information abondante et
diversifiée, souvent disponible depuis longtemps, mais qu'elle est
cependant éparse, disparate, compartimentée et qu'elle peut,
dans un certain nombre de cas, être difficile d'accès. Dans
ce rapport, le Haut comité formule des recommandations pour permettre
une information plus accessible et jugée plus crédible aux
yeux du public.
et une meilleure concertation Le Haut comité constate qu'il reste essentiel d'améliorer la concertation avec les populations. Dans cette perspective, les commissions locales d'information récemment reconnues dans la loi occupent une place essentielle (tout comme les commissions d'information mises en place depuis 2001 autour de chaque INBS). En effet, leur rôle est triple: - assurer la vigilance nécessaire autour des sites nucléaires et encourager l'ensemble des acteurs à se placer dans une démarche de progrès permanent; - favoriser la concertation au niveau local pour améliorer la qualité du dialogue entre les parties prenantes; - être un relais d'information efficace dans la durée, impartial et objectif. Les recommandations du Haut comité seront de nature à développer ces trois axes. Au-delà, le Haut comité considère qu'il est essentiel de développer une capacité d'expertise diversifiée et indépendante des organismes aujourd'hui couramment impliqués dans l'évaluation des dossiers de la filière nucléaire. Il s'agit d'un chantier particulièrement ambitieux qui pourrait cependant trouver une première application concrète dans le domaine de la surveillance de l'impact radioécologique des installations nucléaires en faisant appel à des laboratoires agréés indépendants des experts classiques de la filière nucléaire (ex. laboratoires universitaires, laboratoires d'associations de protection de l'environnement...). Loin de vouloir remettre en cause la qualité des expertises réalisées dans le domaine du nucléaire, le Haut comité considère en effet que la diversification des sources d'expertise permettra de crédibiliser aux yeux du public l'information délivrée aux populations. Pour améliorer l'information, la transparence et la concertation, le Haut comité formule les 18 propositions suivantes. Elles s'adressent à l'ensemble des parties prenantes concernées par ces questions. p.22
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Recommandation n°1: Le Haut comité recommande la création d’un portail internet facilitant l’accès du public aux informations relatives au suivi radioécologique des sites nucléaires. Recommandation n°2: Le Haut comité recommande que le processus de rénovation des enquêtes publiques engagé à la suite du Grenelle de l’environnement soit mené activement avec une application prioritaire au domaine nucléaire en engageant sans attendre des expérimentations volontaires (mise en ligne des dossiers sur internet…). Recommandation n°3: Le Haut comité recommande que les travaux en cours sur la réglementation générale et les guides applicables aux INB répondent à l’objectif d’une information plus homogène pour le public. Recommandation n°4: Le Haut comité recommande que la qualité d’information des fiches relatives aux sites d’entreposage contenues dans « l’inventaire déchets » tenu par l’ANDRA soit harmonisée en référence aux fiches les plus détaillées. Recommandation n°5: Le Haut comité recommande que les travaux engagés par l’ASN pour étudier et développer une échelle de communication adaptée aux cas de pollution radiologique de l’environnement aillent rapidement à leur terme. Recommandation n°6: Le Haut comité recommande de mieux associer les acteurs locaux (et notamment les CLI) au suivi radioécologique des installations nucléaires (par exemple en les associant davantage aux campagnes de prélèvement d’échantillons et d’analyses, dans le cadre de conventions) ; Recommandation n°7: Le Haut comité recommande de développer une capacité d’expertise diversifiée, et indépendante des organismes aujourd’hui couramment impliqués dans l’évaluation des dossiers de la filière nucléaire. Recommandation n°8: Le Haut comité recommande que les laboratoires (universitaires, associatifs...) ayant développé des capacités d’analyse sollicitent les agréments nécessaires à la réalisation des analyses réglementaires de façon à ce que les exploitants et les autorités puissent faire appel à eux. Recommandation n°9: Le Haut comité recommande que, pour les sites exigeant une surveillance renforcée, les CLI procèdent à un état des lieux de l’information délivrée et qu’elles réalisent, le cas échéant, une mise à jour de l’information des populations environnantes. (suite)
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suite:
Recommandation n°10: Le Haut comité recommande que les exploitants des anciens sites d’entreposage de déchets radioactifs présentent régulièrement à la CLI l’inventaire des substances entreposées, les résultats de surveillance de leur impact environnemental, les mesures mises en œuvre pour réduire leur impact et les échéanciers associés, et qu’une concertation entre les parties prenantes soit menée autour de ces sites. Recommandation n°11: Le Haut comité recommande que, lorsque les enjeux environnementaux ou sociétaux sont importants, une CLI soit créée autour des anciens sites d’entreposage qui n’en disposent pas. Recommandation n°12: Le Haut comité recommande que les CLI disposent d’un site internet d’information. Recommandation n°13: Le Haut comité recommande le développement des inter-comparaisons des bonnes pratiques en matière d’information. Recommandation n°14: Le Haut comité recommande un développement de la démarche d’harmonisation de l’information du public en matière de gestion des sites et sols pollués et de remise en état des sites miniers. Recommandation n°15: Le Haut comité recommande que le site internet BASIAS développé par le ministère en charge de l’écologie relatif aux anciennes industries ou activités de service, soit étendu aux sites industriels susceptibles d’être concernés par des pollutions de nature radioactive. Recommandation n°16: Le Haut comité recommande que, dans l’environnement des sites nucléaires où des marquages appellent un suivi renforcé, une information des populations soit réalisée notamment en ce qui concerne l’utilisation de puits et de système d’irrigation (et que l’eau des puits soit analysée périodiquement). Recommandation n°17: Le Haut comité recommande que l’information sur la surveillance des eaux souterraines des INB, des INBS et des sites d’entreposage de déchets... s’intéresse aussi bien aux substances chimiques que radiologiques. Recommandation n°18: Le Haut comité recommande d'intensifier les efforts engagés en application de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques pour évaluer, sur l’ensemble des compartiments de l’environnement (eaux, sédiments...), l’impact cumulé des installations qui rejettent dans un même bassin versant. p.23
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