Nouvelle norme proposée A la demande du ministère de l'environnement de l'Ontario, un comité d'experts a étudié les dangers potentiels sur la santé humaine du tritium radioactif dans l'eau potable. Après une période d'étude de 25 mois, ce comité a conclu que les normes permises actuellement en Ontario sont des centaines de fois trop élevées, soit 350 fois trop élevées. En effet, le rapport final de l'Ontario Drinking Water Advisory Council (ODWAC) intitulé Report and Advice on the Ontario Drinking Water Quality Standard for Tritium recommande que la norme actuelle de 7.000 becquerels par litre soit réduite à 20 becquerels par litre. Cette nouvelle norme a été proposée en tant que compromis entre les besoins de l'industrie nucléaire de l'Ontario (puisque du tritium radioactif est produit par les réacteurs nucléaires) et la nécessité de protéger la santé humaine. Le rapport du 21 mai 2009 a été rendu public le 9 juin 2009. Ce rapport est disponible à l'adresse internet suivante: http://www.odwac.gov.on.ca/ La norme proposée par l'ODWAC de 20 becquerels par litre est la même que celle recommandée, il y a 15 ans, par un autre comité environnemental formé d'experts ontariens soit l'Advisory Committee on Environmental Standards (ACES). Lors de cette étude en 1994, le gouvernement de l'Ontario a refusé les recommandations de l'ACES et il n'est pas certain que le gouvernement actuel de l'Ontario acceptera les recommandations de l'ODWAC, car des considérations d'ordre politique affectent sérieusement ce dossier. Qu'est-ce qu'un becquerel?
Comment la radioactivité cause-t-elle
le cancer?
Qu'est-ce que le tritium?
Quel est le niveau naturel ou «niveau
de bruit de fond» du tritium?
Qu'est-ce que les retombées de tritium
provenant des explosions nucléaires?
(suite)
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suite:
Quelles sont les autres sources de tritium? En combinant les concentrations de tritium naturel aux concentrations provenant des "retombées de tritium" on obtient des niveaux de rayonnement de l'ordre de 2 à 3 becquerels par litre dans les eaux de surface de l'hémisphère nord. Des niveaux supérieurs à ces résultats indiquent que d'autres sources de tritium radioactif sont produites par l'homme (rapport ODWAC, page 3). L'autre source majeure de production de tritium est les réacteurs nucléaires. Toutes les centrales nucléaires produisent des grandes quantités de tritium et en relâchent une certaine partie dans l'environnement. Puisque le tritium a une demi-vie de 12 ans, il s'accumule progressivement dans l'environnement. La majeure partie du tritium relâché dans l'environnement par les réacteurs nucléaires est sous forme d'eau radioactive soit des molécules d'eau qui sont formées d'atomes de tritium au lieu d'atomes d'hydrogène. Cette eau radioactive est appelée eau tritiée. Les réacteurs canadiens CANDU produisent et relâchent dans l'environnement beaucoup plus de tritium que des réacteurs de conception plus récente parce qu'ils utilisent d'énormes quantités d'eau lourde. L'eau lourde n'est pas radioactive mais les atomes d'hydrogène dans ces molécules d'eau sont deux fois plus lourds que des atomes d'hydrogène. Quand le réacteur est en marche, ces atomes d'hydrogène lourds sont graduellement transformés (par transmutation) en atomes de tritium. D'année en année, de plus en plus de tritium est produit de cette façon et se retrouve dans les effluents et dans les émissions atmosphériques puisqu'il est très difficile à contenir. Deux industries situées à Peterborough et Pembroke en Ontario utilisent du tritium pour produire des panneaux de signalisation lumineux. Ces industries relâchent de grandes quantités de tritium dans l'environnement. Le tritium qu'ils utilisent est produit par les réacteurs CANDU et est récupéré dans une unité de traitement qui extrait périodiquement le tritium de l'eau lourde contaminée à la centrale nucléaire Darlington en Ontario. Cette unité de traitement de l'eau lourde a été mise en place pour éviter la contamination des postes de travail dans les centrales nucléaires CANDU. Une fois extraite, une partie du tritium est expédiée les industries de Peterborough et de Pembroke causant ainsi une contamination locale importante à des endroits très éloignés des réacteurs CANDU. Les justifications de l'ODWAC dans sa proposition
d'une nouvelle norme
Comment est né le comité d'étude
de l'ODWAC?
p.28
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Les raisons d'adopter une norme plus sévère La norme proposée par l'ODWAC est basée sur l'objectif de limiter le nombre de cancers se développant à cause de la contamination au tritium de l'eau potable. Cependant, l'ODWAC a énuméré d'autres facteurs de risque pour la santé qui appuie l'adoption d'une norme plus sévère. Ces facteurs de risque sont énumérés
aux pages 37 et 38 du rapport produit par l'ODWAC.
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* Les concentrations en tritium sont de 2 à 5 fois plus élevées dans le lac Ontario que dans les autres grands lacs et étendues d'eau au Canada et le lac Ontario est une source majeure en eau potable pour les Ontariens; * Le principe de précaution n'a pas été appliqué dans l'élaboration de la norme sur la concentration maximale acceptable de tritium dans l'eau potable et plusieurs incertitudes demeurent quant aux impacts du tritium; par exemple, ses effets synergiques avec d'autres substances. Ainsi pour respecter ce principe de précaution, la norme devrait être plus sévère. Conclusions
Le tritium dans l'air: la suite
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