Les équipements internes assurant la sûreté des réacteurs doivent être alimentés en électricité de façon sûre et continue. Cette alimentation sécurisée est obtenue par les réseaux externes interconnectés et par le réseau de distribution interne du réacteur. 1. Les sources externes d’alimentation électrique
2. Les sources internes d’alimentation électrique
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2.1 Les groupes électrogènes à moteur diesel Ces groupes, au nombre de deux par réacteur, sont destinés à alimenter tous les systèmes auxiliaires de sauvegarde ou de secours utilisés en cas d’incident. Ils démarrent automatiquement en cas de perte d’alimentation électrique des tableaux de production. 2.2 La source d’ultime secours
2.3 Le groupe turbo alternateur de secours
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3. La problématique du vieillissement des coussinets des moteurs diesel des groupes électrogènes de secours Les coussinets sont des composants mécaniques destinés à limiter les frictions entre les pièces mobiles des moteurs diesels des groupes électrogènes. Ils sont situés au niveau de la liaison bielle – manivelle. À l’origine, les moteurs diesels des groupes électrogènes des réacteurs de 900 MWe étaient équipés de coussinets de marque SIC. Leur fabricant a arrêté leur production en 2002. La société Wartsila, fournisseur des diesels d’EDF, a alors équipé ses diesels de coussinets de marque MIBA (coussinets MIBA de «première génération»). Ces coussinets avaient été à l’origine d’avaries en 2009 sur les groupes électrogènes diesel de secours des réacteurs de 900 MWe. Selon EDF, la cause des avaries de 2009 était liée à un défaut géométrique des coussinets clairement identifié par leur fabricant. L’ASN avait publié un avis d’incident générique le 27 janvier 2010, classé au niveau 1 de l’échelle INES. Les coussinets MIBA de « première génération » ont tous été remplacés, en l’espace d’un mois, par des coussinets MIBA de «deuxième génération» ne présentant pas de défaut géométrique. Le 22 octobre 2010, le GUS de la centrale du Blayais a subi une avarie au cours d’un essai; un coussinet a été retrouvé endommagé. Une première analyse a mis en cause un dysfonctionnement du circuit d’huile. Une expertise plus poussée a ensuite mis en évidence une dégradation de plusieurs autres coussinets sur ce moteur, et a amené EDF à privilégier l’hypothèse d’une usure prématurée des coussinets MIBA de «deuxième génération». Selon EDF, l’usure prématurée de ces coussinets, qui a été observée à ce jour sur plusieurs moteurs diesels, n’intervient qu’après un nombre significatif de démarrages. EDF réalise tous les mois un essai sur chacun des diesels, prévu dans les règles générales d’exploitation des réacteurs. Sur les 26 groupes équipés de ces coussinets depuis fin 2009 au fur et à mesure d’opérations de maintenance préventive sur les moteurs diesel, plus de 350 démarrages ont été effectués difficulté difficultés. Par ailleurs, EDF renforce notamment le suivi de l’évolution de la composition de l’huile du circuit de lubrification des coussinets qui est l’un des indicateurs du phénomène de vieillissement afin d’améliorer la prévention de l’usure des coussinets. (suite)
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4. Traitement de l’anomalie L’hypothèse privilégiée est celle d’une usure prématurée. Le traitement de l’anomalie consiste donc dans un premier temps à remplacer les coussinets suffisamment tôt pour prévenir un risque d’avarie. EDF a ainsi engagé le remplacement préventif des coussinets MIBA de «deuxième génération» d’un certain nombre de groupes sélectionnés notamment en fonction du nombre de coussinets MIBA équipant les diesels d’un site donné, du nombre de démarrages, de l’âge du moteur de l’évolution et de la composition de l’huile du système de lubrification des coussinets. Ce changement comprend un protocole de rodage adapté, une modification de la pression d’huile du système de lubrification du moteur et le changement du type d’huile. EDF procédera également à des contrôles préventifs avec une périodicité rapprochée et au remplacement des coussinets si nécessaire. En outre, afin de sécuriser l’alimentation électrique du réacteur en cas de perte de l’alimentation électrique externe, EDF envisage des dispositions permettant un raccordement rapide des réacteurs dont les groupes électrogènes sont affectés par l’anomalie à des groupes électrogènes non affectés par l’anomalie et présents sur le même site. À plus long terme, EDF devra concevoir et qualifier des coussinets ne présentant pas de tels défauts. L’ASN examine actuellement, avec l’appui de l’IRSN, les dispositions prises par EDF et prendra position sur la solution de traitement définitive qui sera proposée. 5. Situation des différents sites
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L’ASN classe au niveau 2 l’incident déclaré par EDF le 16 février 2011 concernant les groupes électrogènes de secours à moteur diesel de la centrale nucléaire du Tricastin. Les groupes électrogènes de secours à moteur diesel permettent d’alimenter les systèmes de sûreté du réacteur en cas de perte de l’alimentation électrique par le réseau national. Chaque réacteur nucléaire est équipé de deux groupes électrogènes de secours. En outre, un groupe électrogène supplémentaire est disponible pour l’ensemble des réacteurs d’un même site. Chacun de ces groupes suffit à alimenter les systèmes nécessaires pour assurer la sûreté du réacteur à l’arrêt. Un essai périodique effectué à la centrale EDF du Blayais a mis en évidence la défaillance d’un groupe électrogène. Les premiers éléments de l’analyse engagée par EDF et son fournisseur ont été communiqués à l’ASN le 7 février 2011. Ils mettent en cause une dégradation plus rapide que prévue des coussinets, qui sont des composants mécaniques destinés à limiter les frictions entre les pièces mobiles des moteurs diesel. Sur les centrales nucléaires françaises, 26 groupes électrogènes sont équipés de coussinets du même type, et donc potentiellement sensibles. L’ASN a demandé à EDF de lui présenter un plan d’actions correctives. Les premiers éléments ont été transmis à l’ASN. Ils comportent notamment l’installation de coussinets neufs et la mise en œuvre d’une nouvelle procédure d’exploitation des groupes électrogènes concernés, en cours de validation. L’ASN procède, avec l’appui de l’IRSN, à l’examen des éléments fournis. Sur tous les sites d’EDF, autres que celui du Tricastin, où sont présents des coussinets de ce type (Blayais, Bugey, Chinon, Cruas, Dampierre, Gravelines, Saint-Laurent), chaque réacteur dispose d’au moins un groupe électrogène, en propre ou sur le site, équipé de coussinets d’une autre marque, ne présentant pas ce défaut. L’anomalie est donc classée par l’ASN sur ces sites au niveau 1 de l’échelle INES. En revanche, sur les réacteurs n°3 et 4 du site du Tricastin, les deux groupes électrogènes, ainsi que le groupe électrogène supplémentaire commun à l’ensemble des réacteurs du site, sont équipés de coussinets potentiellement sensibles. C’est pourquoi, sur ce site, l’anomalie est classée par l’ASN comme incident de niveau 2 de l’échelle INES. La division de Lyon de l’ASN y conduit actuellement une inspection. |
ASN
Le 1er février 2011, EDF a déclaré
à l’Autorité de sûreté nucléaire une
anomalie générique relative à la répartition
des débits d’injection de sécurité à haute
pression dans les branches froides du circuit primaire principal des réacteurs
de 900 MWe.
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EDF a déclaré, le 1er février 2011 à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), un écart de conformité affectant le système d’injection de sécurité des réacteurs de 900 MWe. Cette déclaration résulte d’une sous-estimation de l’incertitude de mesure effectuée au moyen d’un capteur de débit dans chacune des 3 lignes d’injection d’eau à haute pression dans le circuit primaire des réacteurs de 900 MWe. Cet écart, présent sur les réacteurs depuis leur mise en service, a été découvert dans le cadre des études menées lors du réexamen de sûreté relatif aux troisièmes visites décennales de ces réacteurs (voir rapport IRSN «Le réexamen de sûreté des réacteurs à eau sous pression de 900 MWe à l’occasion de leurs troisièmes visites décennales») à la suite de la demande faite par l’IRSN et l’ASN à EDF, de justifier la prise en compte des incertitudes de mesure du dispositif utilisé lors des essais périodiques pour déterminer les débits d’injection d’eau dans chaque boucle du circuit primaire. Le système d’injection de sécurité
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L’incertitude associée à ce type de mesure avait été fixée de manière forfaitaire par le concepteur à 1%, sachant qu’un déséquilibre maximal de 6% entre les boucles est pris en compte dans les études d’accidents. Le bon équilibrage des débits dans les lignes est réalisé par réglage de vannes à pointeau sur la base des informations délivrées par les mesures de pression différentielle. En quoi consiste l’écart?
Quelles sont les conséquences?
Les solutions proposées par EDF
Contact presse IRSN: Pascale Portes,
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