Tout d’abord je vais résumer leurs points de vue. Puis je donnerai celui de la Gazette. Le débat s’appuie sur 3 constats: - Le contexte global est celui du réchauffement climatique - Le nucléaire ne résoudra pas le problème du CO2 dans le monde - Doit-on toujours opposer le nucléaire aux énergies renouvelables? Pourquoi l’énergie nucléaire est-elle nécessaire?
Peut-on construire partout des centrales nucléaires?
Comment la menace climatique, phénomène global, peut-elle
être utilisée comme un argument décisif en faveur du
nucléaire, qui ne peut être développé que dans
certains pays, localement?
Pourrait-on remplacer intégralement le nucléaire par
les économies d’énergie et les énergies renouvelables?
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Construire de nouvelles centrales peut-il répondre à l’urgence climatique, si les chantiers durent de plus en plus longtemps, comme l’illustrent les déboires de l’EPR? L’intervenant affirme «le fait qu’on exige plus de contrôle explique les retards de l’EPR.» et ajoute «les énergies renouvelables ne vont pas plus vite que le nucléaire!» Il ajoute: «si la France a choisi le nucléaire c’est qu’elle n’avait pas d’autre solution» (!?!) Sans parler du bilan humain, le coût économique d’un
événement comme Tchernobyl ou Fukushima est gigantesque.
Est-ce que cela ne suffit pas à rendre le risque nucléaire
inacceptable?
Le nucléaire peut-il être géré par des
sociétés privées?
Même un accident aux conséquences limitées peut
avoir de lourdes conséquences sur la filière nucléaire:
aux Etats-Unis, on n’a plus construit de centrales nucléaires depuis
Three
Mile Island. L’atome ne comporte-t-il pas trop d’incertitudes économiques?
Pourquoi le CEA mène-t-il des recherches sur des projets de
réacteurs nucléaires dits «de quatrième génération»?
La volonté de ne pas abandonner le nucléaire est-elle
liée à l’idée qu’il s’agit d’une création de
l’esprit humain et qu’un scientifique répugne à renoncer
à une invention, quels qu’en soient les risques?
Mais quant à être mises au service de l’humanité... p.7
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COMMENTAIRE Je dois dire que ce débat avec ce titre «malgré Fukushima, 4 scientifiques expliquent pourquoi ils défendent le nucléaire» a été mal ressenti par pas mal de citoyens. En effet, le titre est accrocheur et surtout réducteur. L’académie des Sciences a d’ailleurs terminé son rapport sur Fukushima par cette phrase: "Ce sont les mécanismes démocratiques et non les experts qui doivent déterminer l’avenir de l’électricité nucléaire. Mais il faut pour cela que les enjeux et les diverses options dans leur ensemble soient clairement explicités, en gardant au premier plan les exigences de sûreté, sans isoler l’industrie nucléaire des autres industries, sans oublier le contexte du changement climatique dans lequel ce débat doit avoir lieu." (recommandation numéro 13 du rapport du sous-groupe nucléaire de l’Académie des Sciences concernant l’accident majeur de Fukushima Dai-Ichi -juin 2011) Et je souscris à une telle proposition. Cependant je reconnais que nos nucléolâtres (technolâtres de surcroît) ont retenu un certain nombre d’idées. Bien sûr les économies d’énergie ont maintenant pignon sur rue. Le seul inconvénient est de toujours affirmer que cela ne suffira pas. Si on n’essaie jamais, cela ne suffira jamais c’est sûr. Depuis le début du nucléaire, arrivant après le tout charbon, puis le tout pétrole, les renouvelables ont toujours été oubliés. Si on ne commence pas maintenant pour arriver à la mesure des promesses pour 2020, on continuera du nucléaire puisqu’on aura seulement cette possibilité. Mais vu les manques dans les équipes de concepteurs et de constructeurs, je pense que les retards vont s’accumuler et ce ne sera pas à cause des contrôleurs... (suite)
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Évidemment on ne peut que souscrire aussi au fait que «vendre» à Kadhafi (Libye) n’est pas une bonne idée, mais pourquoi affirmer que «l'Allemagne et Italie commettent une faute en abandonnant cette option»? En revanche je veux bien accepter l’idée que «chaque pays choisira ses options énergétiques», mais à condition d’ajouter aux ressources et au développement industriel, un choix démocratique après consultation des citoyens et ce en un débat ouvert et pluraliste. Et il faut vraiment discuter d’un programme énergétique diversifié et reposant sur toutes les énergies disponibles. Programme s’appuyant aussi sur des recherches plus large que ITER ou les réacteurs de 4ème génération tels que ASTRID. Je suis d’accord pour ne pas opposer nucléaire et renouvelables, mais à condition que les renouvelables aient leur place et bénéficient de crédits et recherches suffisants: ce qui n’est absolument pas le cas et ce depuis des décennies. Quant à admettre le risque c’est bien, mais être prêt ou prête à assumer «le risque nucléaire» ne vous donne pas le droit de ne pas écouter les interrogations, et d’interdire de poser des questions. Poser des questions n’est pas être contre, mais permet d’avoir un œil nouveau sur les installations à risque et de gagner en sûreté et sécurité. OK pour le service public, mais c’est un peu tard... Croyez-vous vraiment, «chers» scientifiques, que la vérité sur les coûts va être faite? En particulier le recours aux prestataires ne va pas aider à garder un parc au top. Je me garderai de penser que les découvertes sont forcément bonnes pour l’humanité. La Science existe, elle est ce qu’elle est ni bonne, ni méchante. Par contre les humains doivent éviter de croire que «toute trouvaille» est un progrès: ce n’est pas forcément vrai et les avancées peuvent être «fondamentales» pour la science, mais catastrophiques pour la population et ce d’autant plus que les scientifiques refusent, dans beaucoup de cas, de présenter les avantages et les inconvénients. p.8
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