Un avis interne à EDF sur l’ASN et ses contrôles. Inspection Générale Sûreté Nucléaire - EDF (IGSN), page 37: «Cette année encore, je tiens à rappeler l’importance d’avoir une filière indépendante de sûreté, reconnue et écoutée. Si tel est le cas sur plupart des sites, des disparités perdurent et je note encore une prise en compte insuffisante des recommandations, émises localement ou par l’Inspection nucléaire de la DPN. Il convient de s’interroger sur les raisons de ces renoncements, car elles sont autant de freins à l’amélioration de la sûreté. Pour les évaluations des unités de la DIN par MAE et de la DPN par l’Inspection nucléaire, je note que des domaines d’évaluation ne sont pas aujourd’hui couverts à cause du manque d’inspecteurs. Ces domaines sont en lien direct avec la sûreté comme la chimie, les modifications des matériels, ou encore l’environnement. Je regrette que cette ligne de défense, qui montre sa pertinence depuis de nombreuses années, soit affectée.» Présentation de Lettres de suivi
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- Les visites ciblées «après
Fukushima»
2- Gravelines
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BUGEY 1- Inspection n° INSSN-LYO-2011-0091
des 2, 3 et 17 mars et 3 avril 2011
Lors de la journée d’inspection du
3 mars 2001, dans le bâtiment du réacteur n°4, l’accès
au niveau – 3,50 mètres était limité à 10 personnes
dans certaines zones en raison du rétrécissement du passage
dans les escaliers d’accès. La limitation d’accès est un
mode de gestion qui doit s’accompagner de contrôles. Lors de l’inspection,
les inspecteurs ont pu dénombrer plus de 10 personnes.
Lors des journées d’inspection des
3 et 17 mars, les inspecteurs ont constaté que plusieurs sauts de
zone étaient présents alors qu’aucun affichage des conditions
d’accès et d’identification d’un chantier n’était présent.
Cela concernait un saut de zone présent au niveau –3.5 mètres
dans le local R121 et un saut de zone au niveau 20 m à proximité
du chantier de contrôle des visseries des équipements internes
inférieurs.
Lors de la journée d’inspection du
3 mars 2011, les inspecteurs ont constaté que la zone dite FME autour
de la piscine du bâtiment du réacteur n°5 était
particulièrement encombrée et présentait des déchets
(papiers, plastiques) répandus sur le sol.
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Lors de la journée d’inspection du 17 mars 2011, les inspecteurs ont constaté que la zone réservée au transfert de matériel hors de la zone contrôlée présente dans le bâtiment des auxiliaires nucléaires dite zone «DI82» ne présentait aucune délimitation physique, ni d’affichage des consignes particulières d’une telle zone telles que le port des sur-bottes. De l’eau était présente au sol de cette zone, ramenée de l’extérieur à l’occasion des entrées et sorties de matériels et de déchets. Sans délimitation, ni port de sur-bottes, les personnes présentes en zone contrôlée et les personnes provenant de l’extérieur marchaient sur cette même zone mouillée, ce qui constituait un vecteur de contamination possible de l’intérieur vers l’extérieur. Demande A5: Je vous demande de revoir l’organisation de la zone «DI82» présente au niveau 0 m du bâtiment des auxiliaires nucléaires et particulièrement de vous assurer que les conditions de maîtrise de propreté de cette zone sont respectées. Lors de la journée d’inspection du 17 mars 2011, les inspecteurs ont souhaité consulter les relevés quotidiens de cartographies réalisés par l’agent «DI82» dans les zones du bâtiment des auxiliaires nucléaires commun aux réacteurs n°4 et n°5, dans le local de stockage des générateurs de vapeur usés et dans le bâtiment combustible du réacteur n°5. Ces relevés n’ont pas pu être présentés car ils n’avaient pas été formalisés et l’agent en charge des zones dites «DI82» était seul pour une charge de travail habituellement confiée à deux agents. Demande A6: Je vous demande de vous assurer que l’organisation de la surveillance des zones dites «DI82» soit menée avec les ressources humaines nécessaires à l’accomplissement des missions de contrôle et de surveillance dont elles ont la charge. Lors de la journée d’inspection du
17 mars 2011, les inspecteurs ont consulté les fiches suiveuses
des déchets technologiques présents dans la zone de tri des
déchets au niveau 0 mètre du bâtiment des auxiliaires
nucléaires des réacteurs n°4 et n°5. Ils ont constaté
que celles-ci n’étaient pas renseignées de manière
équivalente et que sur certaines fiches des informations étaient
manquantes: absence d’identification de la nature des déchets, absence
de vérification de premier niveau, etc...
Lors de la journée d’inspection du
17 mars 2011, sur le chantier relatif au supportage d’une pompe du circuit
de traitement des effluents primaires, où l’intervention portait
sur la vanne repérée «9 TEU 168VP», les inspecteurs
ont relevé un défaut d’affichage des conditions d’accès
au chantier tant sur le plan des conditions radiologiques que sur le plan
de la sécurité et en particulier sur le port des protections
auditives. De plus les inspecteurs ont relevé que l’ambiance
sonore du chantier était importante que le simple port des bouchons
en mousse par les intervenants ne paraissait pas être une protection
adéquate.
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SAINT-LAURENT 2- Inspection n°INSSN-OLS-2011-0400
du 29 septembre 2011 «Respect des engagements»
A. Demandes d’actions correctives
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Exigences relatives au processus de suivi des engagements et des actions de progrès Les inspecteurs ont constaté que les exigences du site concernant le respect des échéances de réalisation des actions de progrès, la rigueur nécessaire à la traçabilité des étapes du processus de suivi des actions et les critères permettant de statuer si une action est close ou non, ne sont pas définis avec suffisamment de précision au travers de la procédure n° 310. (...) En l’absence d’exigences suffisamment précises dans les notes d’organisation du site, les inspecteurs estiment que le respect du processus de suivi des actions par les agents peut difficilement s’améliorer. Demande A2: je vous demande de modifier la procédure n° 310 afin de préciser les exigences du site concernant le respect des échéances de réalisation des actions de progrès, la rigueur nécessaire à la traçabilité des étapes du processus de suivi des actions et les critères permettant de statuer si une action est close ou non. Vous me transmettrez la procédure n° 310 modifiée. B. Demandes de compléments
d’information
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CATTENOM 3- Inspection «Retour d’expérience
de l’accident de Fukushima» du 2 au 4 août 2011: INSSN-STR-2011-0905
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I Alimentations électriques
A. Demandes d’actions correctives
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Par ailleurs, vous avez indiqué aux inspecteurs que cette situation d’écart était connue du site et que la remise en conformité était programmée mais non achevée. Vous avez notamment indiqué que les raccords du 3 LHQ avaient été traités. Or, les inspecteurs ont également constaté des écarts sur les raccords de ce groupe électrogène de secours. Ainsi, contrairement aux exigences du troisième alinéa de l’article 4 de l’arrêté du 10 août 1984, je constate que votre programme de surveillance de ces interventions de remise en conformité n’était pas adapté car il n’a pas permis de détecter les écarts de réalisation constaté par les inspecteurs. Demande I.A4: Je vous demande de revoir, avant toute nouvelle intervention de votre prestataire, votre programme de surveillance afin qu’il puisse garantir la conformité de l’intervention, conformément aux exigences du troisième alinéa de l’article 4 de l’arrêté du 10 août 1984 susvisé. Démarrage de la turbine à combustion (TAC) hors critères Demande I.B2-a: Je vous demande de me présenter les suites que vous avez réservées à ce constat pour retrouver la disponibilité de la TAC. Demande I.B2-b: Je vous demande de me présenter votre analyse concernant l’origine de cette indisponibilité. Demande I.B2-c: Je vous demande de procéder et de me présenter une analyse historique de l’ensemble des écarts de démarrage de la TAC au cours des 5 dernières années et de justifier, à la lumière de cette analyse, la fiabilité de cet équipement de sûreté. Procédure de consignation/déconsignation des armoires électriques Les inspecteurs vous ont demandé de procéder à l’éclissage de la TAC sur la voie B du réacteur n°1. Cette opération nécessite que des agents interviennent sur des armoires électriques de forte tension. Afin d’assurer leur sécurité, le mode opératoire comprend un ensemble de consignations et déconsignations de circuits formalisées par la délivrance de régimes d’intervention. Au cours de l’intervention, les inspecteurs ont constaté que des régimes ont été délivrés alors que la mise en configuration des circuits n’était pas encore terminée. J’ai bien noté que vous estimiez que ce constat était sans enjeu sur la sécurité des intervenants pour deux raisons: 1 -Avant de réaliser son intervention, l’agent en possession d’un régime d’intervention doit vérifier que les circuits sont dans l’état attendu par le régime et la présence des condamnations administratives. Ainsi, il ne peut pas débuter son intervention si les lignages ne sont pas terminés. 2- Grâce à un système de clés, les armoires électriques ne peuvent être ouvertes que si le circuit est dans une configuration sécurisée. Malgré tout, lors de l’éclissage de la TAC, la procédure appliquée par les électriciens les a conduit à intervenir sur une armoire fermée à clé. Ils ont contourné l’impossibilité d’ouvrir l’armoire en démontant le panneau. De plus, lors de leur vérification, les électriciens ont constaté que l’armoire électrique 2 LHB 034 ne disposait pas de la condamnation qui aurait due y être posée depuis le 2 juillet. Je considère que ces constats interrogent la robustesse de votre processus de consignation/déconsignation. Demande I.B3: A la lumière de ces constats et s’agissant de la sécurité d’agents intervenant dans des armoires électriques susceptibles de contenir des tensions élevées, je vous demande de me justifier la parfaite robustesse de votre processus de consignation/déconsignation.(...) (suite)
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II Inondations Synthèse du thème Le 2 août 2011, les inspecteurs ont traité la problématique des inondations. Ils ont examiné l’organisation du site en cas d’inondation, les dispositifs de protection contre l’inondation et ont procédé à un exercice de mise en place de matériel de pompage au niveau des réservoirs de fioul d’un groupe électrogène de secours du réacteur n°4. Les inspecteurs retiennent une impression positive de l’organisation et la gestion de la mise en situation mais sont plus nuancés concernant les dispositifs de protection contre l’inondation. Ce thème a fait l’objet de 2 constats. A. Demandes d’actions correctives Protection volumétrique Lors des contrôles des demandes d’intervention n°01119616 et 01119548, il est apparu que le site a constaté à deux reprises en 2011 la présence d’eau au niveau des bâches à fioul des groupes électrogènes de secours des réacteurs n°1 et 4. En 2010, le site avait déjà constaté la présence d’eau dans ces locaux sur le réacteur n°4. La présence d’eau était due à une infiltration au niveau des joints de type «Waterstop» formant la protection volumétrique entre la nappe phréatique et les bâtiments alors que le niveau de la nappe phréatique était remonté. Ce défaut avait été réparé en 2010. Les inspecteurs ont également conclu que le programme de base de maintenance préventive (PBMP) associé à ce type de joint n’a pas permis d’éviter le renouvellement de ces fuites. Ces défauts constituent une non-conformité au rapport de sûreté. Ces mêmes joints assurant également l’étanchéité du local de rétention des bâches à fioul, un tel écart constitue également un non-respect de l’article 14 de l’arrêté du 31 décembre 1999 du fait de l’absence d’étanchéité de la rétention. Demande II.A1-a: Je vous demande de remettre en conformité la protection volumétrique du site sous 3 mois. Cet écart constitue une non-conformité au rapport de sûreté du site. Demande II.A1-b: Je vous demande de me transmettre une analyse détaillée concernant l’inefficacité de la réparation effectuée en 2010 sur les joints du réacteur n°4 ainsi que les nouvelles mesures prises afin d’éviter le renouvellement de cet écart. Demande II.A1-c: Je vous demande de modifier le PBMP concernant ce type de joint afin de pouvoir garantir de manière préventive une dégradation de la protection volumétrique. Vous me transmettez un échéancier de rédaction et de mise en service de ce nouveau PBMP. (...) Dimensionnement des réserves de fuel Les moyens de pompage disponibles sur le site pour le pompage au niveau des bâches à fioul des groupes électrogènes sont alimentés par des groupes électrogènes fonctionnant à l’essence. Je note que vous disposez d’une réserve de 10 litres d’essence sur la plate forme B et de deux fois 20 litres dans le cadre des moyens du plan d’urgence interne (PUI). Demande II.B1: Je vous demande de me justifier le dimensionnement de ces réserves d’essence. (...) III Refroidissement -source froide Synthèse du thème Le 3 août 2011, les inspecteurs ont examiné le thème de la source froide et du refroidissement des réacteurs. Ils ont en particulier vérifié la conformité de la station de pompage et des moyens mis en œuvre pour garantir et suivre le bon fonctionnement de la source froide. Les inspecteurs ont également procédé à une mise en situation (appoint en eau à la piscine du bâtiment combustible) et ont visité l’ouvrage d’alimentation et de reprise (OAR) des tranches n°3 et 4. Globalement, les inspecteurs considèrent un manque d’implication du site pour prévenir les risques de perte de la source froide et un manque d’anticipation dans la maintenance de certains ouvrages. Ce thème a fait l’objet de 2 constats. (...) p.24
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IV Gestion opérationnelle des situation accidentelle Synthèse du thème Le 3 août, les inspecteurs ont examiné la gestion opérationnelle des situations accidentelles. Les inspecteurs ont plus particulièrement vérifié la formation et les habilitations des équipes de conduite, la prise en compte du retour d’expérience, les essais menés sur les matériels mobiles de sûreté, du domaine complémentaire et relatifs au plan d’urgence interne (PUI). Les inspecteurs ont procédé à une mise en situation (vidange du puisard du circuit de réfrigération intermédiaire) et contrôlé les conditions de stockage des matériels. Les inspecteurs retiennent une impression positive de la préparation du site à la gestion opérationnelle de situations accidentelles. Ils soulignent en particulier la bonne gestion des matériels et la formation des équipes de conduite. Ils ont toutefois relevé quelques écarts dans la déclinaison de la directive n°115. Ce thème n’a pas fait l’objet de constat.(...) V Plan d’Urgence Interne
VI Séisme
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Cette inspection a donné l’impression aux inspecteurs que la problématique séisme est insuffisamment prise en compte sur le site de Cattenom: si l’instrumentation est globalement bien maîtrisée et bien entretenue, les équipes sont insuffisamment sensibilisées et préparées au risque sismique. Cette inspection a fait l’objet de 3 constats. Démarche séisme événement
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GRAVELINES Inspection INSSN-DOA-2011-0878 effectuée
le 22 septembre 2011 : Thème : "REX Japon – Séisme"
Demande A1: Je vous demande de prendre
des dispositions afin d’assurer la maintenance et l’étalonnage de
l’instrumentation sismique avec la même rigueur que les autres équipements
IPS et de traiter les écarts la concernant conformément à
la DI 55.
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Capteurs en champ libre Demande A2: Je vous demande de: - remettre en état la serrure permettant de fermer le caisson abritant le capteur de champ libre et de veiller à la propreté de l’intérieur de celui-ci, - m’indiquer si le capteur doit être installé sur une dalle isolée et, dans l’affirmative, de vous assurer que des objets ne sont pas coincés dans l’espacement entre cette dalle et la dalle alentour, ce qui pourrait perturber ses mesures en cas de séisme. Demande A3 Je vous demande de: - revoir les consignes associées à l’apparition de l’alarme EAU 001 AA de façon à replier les tranches au plus vite en cas de séisme supérieur au demi séisme de dimensionnement. La RFS n°I.3.b utilise le terme "immédiatement", - prévoir un moyen de calcul en salle de commande, résistant aux secousses sismiques, et calculant les carrés et les racines carrées, - veiller à l’ergonomie des documents en utilisant un vocabulaire compréhensible par le plus grand nombre, - informer les agents de terrain que le clignotement de l’horloge de la baie d’acquisition sismique n’est pas un défaut mais son mode de fonctionnement normal. Et pour finir une question importante en
«information complémentaire»
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