Depuis 1995, l'Andra expérimente à Soulaines une couverture pouvant résister aux pires conditions météo prévues dans les 300 prochains ans (pdf) La sécheresse dure déjà depuis près d'un an et devrait durer encore quelques années. Aucune goutte de pluie n'est tombée ici depuis longtemps. L'herbe a jauni, la terre s'est craquelée. Ce scénario «catastrophe» est l'un de ceux qu'expérimentent actuellement les ingénieurs de l'Andra dans un endroit un peu à l'écart des ouvrages qui se remplissent progressivement. Les scénarii sont établis suivant les avancées scientifiques des experts du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) qui tentent de savoir à quoi ressemblera le climat de notre planète dans les 300 ans à venir. Pour l'Andra, l'enjeu est d'anticiper dès à présent la préservation des déchets radioactifs dont elle a la gestion au plan national. Dans plusieurs dizaines d'années, le centre de stockage de déchets de faible et moyenne activité de Soulaines sera recouvert sur toute sa superficie, soit 30 hectares. Un début de réponse est en gestation depuis... 1995 sous une serre de 3.600 m2, plantée au bout des ouvrages en béton, en limite de clôture. Bienvenue dans la SEC: structure expérimentale de couverture. L'idée est ici de trouver le meilleur revêtement possible qui viendra recouvrir les ouvrages remplis pour éviter toute infiltration d'eau, le pire ennemi de l'Andra. Sur le centre historique de l'Andra, dans la Manche, la couverture a très vite montré ses limites. À Soulaines, on estime que «beaucoup de retours d'expérience de ce centre ont conduit à faire celui-là». Après certaines recommandations de l'ASN (Autorité de sûreté nucléaire), l'Andra a revu son modèle sur lequel elle travaille toujours. (suite)
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Millefeuille naturel Sous la serre se trouvent deux versants, pour mener de front deux expérimentations différentes. Les deux pentes ont sensiblement les mêmes couches qui seront posées au-dessus des ouvrages. En bas, une «couche de forme» afin de donner une forme de pente à la couverture; celle-ci est en sable de l'Aptien. Juste au-dessus, une couche d'argile de 60 cm sur le versant nord et de 1,50 m sur le versant sud. Une membrane d'étanchéité bitumineuse a été posée entre ces d eux premières couches afin de vérifier qu'il n'y ait pas d'eau qui traverse, mais qui ne devrait a priori pas figurer dans la couverture finale. Au-dessus de l'argile, une couche drainante, faite de sable et de concassé sur 50 cm. Enfin, la dernière couche, sur un mètre de hauteur, celle visible pour l'éternité, est un couvert végétal qui permet d'éviter l'érosion, constitue une barrière biologique pour les animaux et évite au gel et à la sécheresse d'abîmer l'argile en dessous. En principe, les ouvrages devraient se trouver à environ 2,60 m sous terre, à l'abri des regards et des animaux trop curieux. L'enjeu principal est de savoir quelle sera la hauteur de la couche d'argile finale. D'après le concept «idéal», environ un mètre serait nécessaire. Mais les résultats montrent qu'avec 60 cm d'argile, l'imperméabilité est déjà efficace. Pendant les dix premières années de l'expérimentation, les capteurs, disposés un peu partout dans la serre, ont évalué ce revêtement selon des conditions atmosphériques «normales» avec neige, froid, pluie, chaleur... À l'issue, entre 2006 et 2008, il a été décidé d'irriguer au maximum les deux pentes. Pendant deux ans, les ingénieurs ont fait tomber jusqu'à deux fois la quantité d'eau normale s'abattant sur le Soulainois. Selon un scénario normal, sur 10 mm d'eau que l'Andra s'autorise au m2, ont été récupérés 2,25 mm sous la couche de 60 cm d'argile et 0,09 mm sous celle d'1,50 m. Aujourd'hui, si l'expérimentation «atmosphérique» entre dans sa dernière phase, des simulations sismiques sont également au programme par ordinateur. Il est prévu de poser la couverture dans plusieurs dizaines d'années. Le temps de trouver les meilleures solutions. p.26
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Il y a urgence à vérifier le degré de contamination dans l'environnement du site hongrois et à prendre localement des mesures de radioprotection. À propos de la détection d’iode 131 dans l’air ambiant en Europe, la CRIIRAD indiquait dès le 16 novembre: «Le plus préoccupant est le fait que plusieurs semaines après le début de la contamination, aucune autorité, ni au niveau international, ni au niveau national de quelque pays que ce soit, n’a été en mesure de désigner l’origine de la contamination. Il y a urgence car les populations proches de la source pourraient avoir été et être encore exposées à des doses importantes. S’agissant de l’iode 131 rejeté dans l’atmosphère, les doses subies par ingestion dans les jours suivant le rejet peuvent être plus élevées que celles liées à l’inhalation. Des irradiations inutiles peuvent donc être encore évitées si les populations concernées sont informées et que des mesures de protection sont prises». Nous avons appris le 17 novembre par un communiqué de l’AIEA que l’Autorité à l’Énergie Atomique Hongroise (HAEA) avait informé l’agence onusienne du fait que la source des rejets d’iode 131 était très probablement un institut de production de radioisotopes à Budapest. Les rejets seraient intervenus du 8 septembre au 16 novembre 2011. Selon les informations publiées sur le site officiel HAEA, l’institut de production de radioisotopes (Izotop Intezet) disposerait d’une autorisation de rejets annuels de 1.600 GBq soit 1.600 milliards de Becquerels. La traduction du texte ne nous permet pas de savoir si cette autorisation concerne l’ensemble des substances radioactives ou spécifiquement l’iode 131. Il serait nécessaire de disposer des autorisations de rejet officielles pour s’en assurer. Cependant le directeur de l’institut se réfère à cette limite pour indiquer que les rejets d’iode 131 effectués depuis le début de l’année (624 GBq) sont à 39% de l’autorisation annuelle, ceci conforte l’idée que les 1.600 GBq peuvent concerner l’iode 131. Selon le directeur de cet institut, l’installation aurait rejeté 300 GBq d’iode 131 à l’atmosphère de janvier à mai 2011. Elle aurait ensuite été arrêtée de juin à fin août compte tenu de niveaux de rejets radioactifs anormalement élevés, puis redémarrée fin août. La question de savoir si de nouveaux systèmes filtrants ont été mis en place et testés n’est pas claire. Les autorités indiquent en tout cas un rejet de 324 GBq d’iode 131 entre septembre et le 16 novembre. Il s’agit d’une valeur très élevée. Un rejet d’iode radioactif de 300 + 324 GBq soit 624 GBq tel que celui déclaré par Izotop Intezet pour l’année 2011 est en effet 28 300 fois supérieur aux rejets d’iode radioactif effectués en 2009 par la centrale électronucléaire du Tricastin (France) et 130 fois supérieur à ceux effectués par l’usine de retraitement de La Hague. (suite)
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Un rejet de 624 GBq d’iode 131 est susceptible de conduire à des doses inacceptables pour la population locale. Pour calculer les doses, il faudrait connaître la répartition des rejets dans le temps, la hauteur du point de rejet, les conditions météorologiques, déterminer s’il existe des espaces cultivés et des champs dans les environs. Nous ne disposons pas de ces éléments. Mais à titre de comparaison, il est utile d’indiquer que les autorités belges responsables de la fixation des autorisations de rejet en iode 131 de l’IRE (Institut national des Radioéléments) à Fleurus considéraient qu’une dose efficace de 1 milliSievert (pour le groupe de population le plus exposé) correspondait à un rejet annuel de 279 GBq (conditions de rejet classiques) ou à un rejet concentré de 84 GBq sur 35 jours. Dans le cas de l’institut de Budapest, les populations locales pourraient donc subir une dose supérieure à 1 milliSievert c'est-à-dire à la dose maximale annuelle admissible admise au niveau international (CIPR). La CRIIRAD demande donc que soit lancée en urgence une expertise du niveau de contamination en iode 131 dans l’environnement du site à Budapest et que, en l’attente des résultats, il soit demandé aux populations locales de ne pas consommer les produits végétaux et les produits laitiers d’origine locale. Outre la contamination par l’iode 131, il est important de vérifier également les niveaux de rejets pour d’autres substances radioactives (autres produits de fission et d’activation) sans omettre les gaz rares, le tritium et le carbone 14. L’iode 131 est en effet extrait à partir de matériaux irradiés par un réacteur nucléaire qui jouxte l’institut des isotopes. Il convient de vérifier rapidement si le dispositif de mesure des rejets de ces installations (réacteur nucléaire et institut des isotopes) est fiable et si la quantité de rejet d’iode 131 annoncée n’a pas été sous-estimée. Il conviendra également de traiter les dysfonctionnements graves que révèlent cette affaire: fixation d’autorisations de rejet très élevées, défaut de maîtrise des rejets, manque de transparence, défaut de protection des populations. Contact: Bruno CHAREYRON, ingénieur en physique nucléaire, responsable du laboratoire de la CRIIRAD sources: - http://www.iaea.org/ - http://www.haea.gov.hu/ - http://www.izotop.hu/ Voir également: http://fukushima.over-blog.fr/ p.27
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Informé de façon informelle à travers les réseaux scientifiques dont il est membre, l’IRSN a eu connaissance au cours de la semaine passée de la détection, par plusieurs pays d’Europe centrale, d’iode 131 à l’état de traces dans l’air, évènement qui a par ailleurs fait l’objet d’un communiqué de presse de l’AIEA publié le 11 novembre. Dès lors, l’IRSN a engagé rapidement des analyses par spectrométrie gamma sur des prélèvements d’aérosols et d’iode sous forme gazeuse effectués en France, pour y rechercher la présence éventuelle de ce radionucléide. Les niveaux attendus étant très faibles, de l’ordre de quelques microBecquerels par m3 d’air (microBq/m3), l’Institut a mobilisé en priorité ses moyens métrologiques les plus performants détenus par le Laboratoire de mesure de la radioactivité de l’environnement d’Orsay, et a sélectionné les prélèvements réalisés sur les stations de filtration à très grand débit d’aspiration (compris entre 300 et 700 m3/h) de son réseau de surveillance OPERA-Air: la conjonction de ces moyens étant la seule en capacité de mesurer les traces de radionucléides dans l’air, notamment d’origine artificielle. La durée de prélèvement sur ces stations est au minimum de 4 jours. Par ailleurs, l’IRSN réalise en continu au Vésinet des prélèvements d’aérosols sur une station de collecte à moyen débit (60 m3/h) et dispose sur ce même site d’un équipement de prélèvement d’air sur cartouche de charbon actif pour piéger l’iode sous forme gazeuse. L’IRSN a mesuré dans ses laboratoires du Vésinet les prélèvements les plus récents effectués à l’aide de ces équipements. Habituellement, les filtres prélevés sont laissés en attente pendant 5 à 6 jours avant mesure pour laisser décroître suffisamment les radionucléides naturels à vie courte qui, sinon, empêchent la quantification des radionucléides artificiels présents à l’état de traces. Ils donnent lieu ensuite à des comptages par spectrométrie gamma sur une durée de 2 à 5 jours pour atteindre des limites de détections très basses. Dans le cas présent, les filtres des prélèvements les plus récents ont été mesurés dès réception, puis recomptés après un délai de quelques jours afin d’obtenir des limites de détection plus basses. Les résultats disponibles à la date d’aujourd’hui (lundi 14 novembre) sont présentés dans le tableau 1 (Aller sur le web). Compte tenu de la courte période radioactive de l’iode 131 et de la durée des prélèvements (de 5 j à plus de 10 j), les activités mesurées en laboratoire ont été corrigées de la décroissance radioactive afin de rapporter la valeur de concentration moyenne dans l’air à la date de mi-prélèvement. Ces premiers résultats indiquent la présence de traces d’iode 131 particulaire dans l’air en France, à des niveaux de concentration ne dépassant pas quelques microBq/m3 et proches des limites de détection des instruments de mesure. Ces détections concernent 4 prélèvements effectués en novembre par des stations à très grand débit situées dans la moitié nord de la France (Orsay (91), Charleville–Mézières (08), Bure (55) et la station à moyen débit du Vésinet (78)). Si la présence d’iode 131 dans l’air est tout à fait inhabituelle à cette échelle du territoire national, indiquant l’occurrence de rejets radioactifs anormaux dans l’atmosphère, les niveaux de concentration observés sont sans aucun risque pour la santé des populations (Pour mémoire, les niveaux en iode 131 mesurés en France après l’accident de Fukushima ont atteint quelques milliBecquerels par m3 d’air (voir le bulletin du 10 juin 2011), soit plus de 100 fois les valeurs mesurées actuellement). Les prélèvements des autres stations du réseau OPERA-Air TGD situées dans la moitié sud de la France sont encore en cours pour les prélèvements les plus récents et ceux du mois d’octobre n’ont pour l’instant révélé aucune valeur en iode 131 au-dessus des limites de détection des techniques de mesure. Des mesures longues sont en cours pour abaisser les limites de détection sur l’ensemble des échantillons. (suite)
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Parmi les quatre prélèvements d’aérosols présentant des activités significatives en iode 131, ce sont les trois prélèvements réalisés le plus récemment (fin de prélèvement le 9 ou le 10 novembre) qui présentent les concentrations les plus élevées (5,7 microBq/m3 à Charleville-Mézières, 4,9 microBq/m3 à Orsay et 12 microBq/m3 au Vésinet). Le prélèvement de Bure, effectué sur une période plus ancienne (du 2 au 7 novembre), présente une activité volumique nettement plus faible (0,79 microBq/m3). S’agissant probablement d’une pollution diffuse à faible gradient de concentration à l’échelle du nord de la France, ces constats conduisent à conclure que la pollution de l’air par l’iode 131 a touché le territoire plutôt vers la fin de la période de prélèvement, c’est-à-dire entre le 7 et le 10 novembre. D’ailleurs, la valeur la plus élevée a été obtenue pour le prélèvement qui a débuté le plus récemment (6 novembre), au Vésinet, alors que la mesure du prélèvement de la période précédente (du 1er au 6 novembre) donne un résultat inférieur à la limite de détection. Il se peut que cette pollution se poursuive au-delà du 10 novembre, ce que permettront de vérifier les mesures à venir. L’origine et la date des rejets radioactifs ayant causé cette pollution par l’iode 131 sont inconnues à ce jour (connues en décembre: un laboratoire pharmaceutique de Budapest). Les détections faites en France par l’IRSN ont probablement la même origine que celles préalablement faites dans divers pays d’Europe centrale. Ces rejets, dont il n’est pas possible d’estimer l’importance à ce stade et dont l’impact à l’échelle locale pourrait ne pas être négligeable, peuvent résulter soit d’une activité de production ou d’utilisation d’iode 131 à des fins médicales, soit d’un réacteur nucléaire (de production d’électricité ou de recherche). Dans ce dernier cas, ce radionucléide serait accompagné d’autres produits de fission radioactifs, qui n’ont pas été mis en évidence dans les premières analyses effectuées par l’IRSN. Toutefois, compte tenu des très faibles concentrations en iode 131 mesurées dans l’air, il se peut que les autres éléments radioactifs, s’ils sont présents dans l’air, soient à des concentrations actuellement trop faibles pour être détectées. Une attention particulière a été portée sur l’hypothèse d’un nouveau rejet venant de la centrale de Fukushima. Plusieurs considérations permettent d’exclure cette hypothèse: - l’iode 131 rejeté en mars lors de l’accident de Fukushima a pratiquement disparu, y compris dans les réacteurs, compte tenu de sa courte période radioactive; d’autre part, les réacteurs accidentés ne produisent plus d’iode 131, la réaction de fission étant interrompue depuis le 11 mars (commentaire GN: mais il y a des fission spontanées d’éléments tels que le curium d’où des détection d’iode à Fukushima); - même si les concentrations mesurées en France sont environ 100 fois plus faibles que celles observées après l’accident de Fukushima, il aurait fallu un rejet important d’iode 131 au Japon pour atteindre un tel niveau, ce qui aurait conduit à des détections plus précoces et à des niveaux plus importants au Japon, comme ce fut le cas en mars 2011. L’IRSN réalise actuellement des calculs de rétro-trajectoires pour tenter de localiser la provenance des masses d’air ayant transporté l’iode 131 détecté. Compte tenu de ces premiers résultats, l’IRSN continue de mener une surveillance spécifique et active de l’iode 131 dans l’air. Outre les prélèvements d’aérosols, l’IRSN a mis en place des prélèvements d’air sur des cartouches de charbon actif afin de rechercher la présence éventuelle d’iode 131 sous forme gazeuse. Toutefois, la limite de détection que permet d’atteindre cette technique est de l’ordre de 300 microBq/m3, ce qui rendra difficile la quantification de l’iode 131 sous cette forme. D’ailleurs, un premier résultat obtenu par l’IRSN sur un prélèvement réalisé du 9 au 10 novembre au Vésinet (78) indique une concentration inférieure à la limite de détection (280 microBq/m3). p.28
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Conseil des Etats - Motions Le Conseil des Etats a adopté sans opposition, le 15 septembre 2011, une motion de l’ancien conseiller national Rudolf Rechsteiner (SP/BS) demandant au Conseil fédéral de contribuer à l'élimination de la pêche illicite dans toute une série de pays en développement et de soutenir les pêcheurs locaux dans les domaines de la pêche durable et de la certification du Marine Steward-ship Council (MSC). La motion est transmise au Conseil fédéral. Le Conseil des Etats a rejeté par 17 voix contre 11, le 22 septembre 2011, une motion de Werner Luginbühl (PBD/BE) demandant au Conseil fédéral de soumettre au Parlement un projet de modification de l'arrêté fédéral concernant le crédit global pour le fonds d'infrastructure. La motion est liquidée.
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Session extraordinaire sur les énergies nucléaire et renouvelables du 28 septembre 2011 Le Conseil des Etats a adopté les trois motions avec la modification suivante: Le Conseil fédéral est chargé d’élaborer un projet visant à modifier la législation comme suit: 1. Aucune autorisation générale ne sera plus accordée pour la construction de centrales nucléaires. (= version CN) 1bis. La loi du 21 mars 2003 sur l énergie nucléaire sera modifiée en conséquence. Il ne sera édicté aucune interdiction de technologies. 2. Les centrales nucléaires qui ne sont plus conformes aux exigences de sécurité doivent être mises à l’arrêt sans délai. (= version CN) 3. Une stratégie énergétique globale sera soumise afin, d’une part, de garantir la couverture des futurs besoins en électricité sans recourir à l’énergie atomique et, d’autre part, d’assurer un approvisionnement indépendant des ressources de l’étranger sans mettre en danger la place économique suisse et la position de la Suisse en tant que pôle de recherches dans son ensemble; Des mesures ciblées viseront à encourager l’utilisation d’énergies renouvelables et à accroître l’efficacité énergétique. 4. La formation, l’enseignement et la recherche dans toutes les techniques du domaine de l’énergie, en Suisse et dans le cadre de la collaboration internationale, continuent à être soutenues. 5. Le Conseil fédéral rendra compte, à intervalles réguliers, de l’évolution des techniques et de la mise en place de la stratégie énergétique; il élaborera des programmes idoines et des propositions de modification de la législation, qu’il présentera à l’Assemblée fédérale. Il rendra plus particulièrement compte, toujours à intervalles réguliers, des avancées de la technologie nucléaire. Ce faisant, le Conseil fédéral prendra notamment position sur les questions relatives à la sécurité, à l’élimination des déchets radioactifs ainsi qu’aux effets sur l’environnement, l’économie et sur la politique climatique. Les motions retournent au Conseil national. p.29
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Le 19 juillet 2011, le Conseil de l'Union européenne a adopté une directive «établissant un cadre communautaire pour la gestion responsable et sûre du combustible usé et des déchets radioactifs» (directive 2011/70/Euratom - pdf). Deux ans après l'adoption de la directive sur la sûreté nucléaire, l'adoption de cette directive constitue un événement important et contribue au renforcement de la sûreté nucléaire au sein de l'Union européenne tout en responsabilisant les Etats membres dans la gestion de leurs déchets radioactifs et combustibles usés. Créée en 1957, la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom) ne disposait pas d'un instrument législatif encadrant spécifiquement la gestion des déchets radioactifs et du combustible usé. Cette directive est juridiquement contraignante et instaure un cadre communautaire sur un thème de sûreté nucléaire intéressant tous les états. Cette directive couvre tous les aspects de la gestion des déchets radioactifs et du combustible usé, depuis leur production jusqu'au stockage de long terme. Elle rappelle la responsabilité première des producteurs et la responsabilité en dernier ressort de chaque Etat membre d'assurer la gestion des déchets produits sur son territoire, en veillant à prendre les dispositions nécessaires pour garantir un niveau élevé de sûreté et pour protéger les travailleurs et le public des dangers des rayonnements ionisants. Elle définit des obligations relatives à la sûreté de la gestion des déchets radioactifs et du combustible usé : Elle impose à chaque Etat membre de se doter d'un cadre juridique relatif aux questions de sûreté, prévoyant: - l'instauration d'une autorité de contrôle compétente et bénéficiant d'un statut qui garantisse son indépendance vis-à-vis des producteurs de déchets; - l'instauration de procédures d'autorisation, les demandes d'autorisation étant instruites notamment sur la base de démonstrations de sûreté de la part des exploitants. Elle encadre l'élaboration des politiques nationales de gestion des déchets radioactifs et du combustible usé que devra mettre en oeuvre chaque Etat membre. En particulier, chaque Etat membre devra se doter d'un cadre législatif et réglementaire visant à mettre en place des programmes nationaux de gestion des déchets radioactifs et du combustible usé. Pour sa part, la France a déjà mis en place depuis 2006 un Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR); (suite)
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La directive contient également des dispositions sur: - la transparence et la participation du public, - les ressources financières pour la gestion des déchets radioactifs et du combustible usé, la formation, - des obligations d'auto-évaluations et de revues par les pairs régulières. Elle formalise une responsabilité en dernier ressort de chaque Etat membre pour la prise en charge de la gestion de ses déchets radioactifs et encadre les possibilités d'exportation pour le stockage de ces déchets. Ces aspects constituent donc des avancées majeures pour renforcer le caractère sûr et responsable de la gestion des déchets radioactifs et du combustible usé dans l'Union européenne. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) se sont de longue date mobilisées afin que cette directive, complémentaire de la directive «sûreté» de 2009, puisse voir le jour. L'ASN et la DGEC ont travaillé ensemble à l'obtention d'un consensus autour d'un tel texte, sans transiger sur les exigences de son contenu. Le résultat atteint est globalement très positif, même si des compromis ont dû être trouvés sur certains points. Notamment, les autorités françaises auraient souhaité restreindre davantage les possibilités d'exportation de déchets radioactifs pour stockage en dehors de l'Union européenne (pour rappel, la France depuis 20 ans s'est interdit de stocker sur son sol des déchets radioactifs autres que ceux produits sur son territoire). Ces exportations sont toutefois encadrées dans l'article 4 de la directive. Cette directive doit maintenant être transposée, par chaque Etat membre, dans un délai de deux ans. Pour ce qui concerne la France, presque toutes les dispositions de cette directive font déjà partie intégrante de notre droit national, notamment grâce à la loi du 28 juin 2006 relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs, ainsi qu'à la loi du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire. Calendrier de mise en oeuvre - Publication au Journal officiel de l'Union européenne: 2 août 2011 - Transposition dans les 27 Etats membres: au plus tard le 23 août 2013 - Première notification par les États membres à la Commission européenne de leur programme national relatif à la gestion des déchets radioactifs et du combustible usé: au plus tard le 23 août 2015. p.30
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Qu’est-ce qui vous a motivé pour
un sujet pareil?
Durant cette phase, vous portiez votre casquette
de journaliste?
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Comment avez-vous procédé pour l’affaire des cobayes humains, utilisés par l’armée, en avril 1961 après une explosion atomique? Albert Drandov: Je me suis d’abord appuyé sur un article du Nouvel Observateur, de plus de douze ans, qui avait révélé, le premier, cette histoire de cobayes. Grace essentiellement à des témoignages d’appelés. Ce fut mon fil rouge. De là, j’ai cherché des nouveaux témoins, d’autres pistes, car je souhaitais écrire une histoire sur cette affaire. J’ai eu la chance de croiser d’autres appelés qui ont confirmé les dires anciens. Puis, je suis tombé, grâce à l’Observatoire de l’armement, sur un document «confidentiel défense» inédit qui confirmait tout à fait officiellement cette histoire. Un pavé de plusieurs centaines de pages qui racontait, dans le plus grand détail, les manœuvres dites «Gerboise verte», aux cours desquelles on a fait faire des manoeuvres a des soldats juste pour voir comment ils réagissaient dans un contexte radioactif. Un document très impressionnant. J’ai publié des extraits du document dans le dossier à la fin de l’album. C’est d’ailleurs la première fois qu’une BD sort un scoop «secret-défense». Puis, quelques temps après, la revue Damoclès – une référence sur l’histoire des essais- a sorti une synthèse de ce document. C’est ensuite que les medias ont popularisé cette info. (Pour les 3 essais Gerboise, voir Moruroa, mémorial des essais nucléaires français) Est-ce difficile de convaincre un dessinateur
de travailler sur un thème sensible comme celui-là?
Vous considérez-vous comme un auteur
engagé?
p.31
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