Japon: Un réacteur nucléaire reprend du service après 5 ans d'arrêt
20 Minutes avec AFP (12-08-2016) Il avait été arrêté fin avril 2011 pour une maintenance de routine… Les écologistes japonais sont inquiets. Un réacteur nucléaire arrêté depuis plus de cinq ans a redémarré ce vendredi au Japon. «L’unité 3 d’Ikata (sud-ouest) a été remise en service à 09H00 locale (00H00 GMT)», a expliqué la compagnie Shikoku Electric Power dans un communiqué. Ikata 3 emploie du combustible Mox, d’où l’inquiétude des défenseurs de l’environnement qui jugent plus dangereux ce mélange d’oxydes d’uranium et plutonium recyclés. Ce réacteur avait été arrêté fin avril 2011 pour une maintenance de routine, mais il n’avait pu redémarrer normalement ensuite en raison de l’entrée en vigueur de nouvelles normes plus strictes envers les risques de catastrophe naturelle, d’accident d’avion ou d’attentat. Pour qu’il soit relancé, il a fallu de nouveaux examens et un certificat technique de l’Autorité de régulation nucléaire, ainsi que le feu vert des autorités locales. Un recours en justice pour interrompre le processus de remise en exploitation. Des opposants ont annoncé avoir déposé un recours en justice pour interrompre le processus de remise en exploitation commerciale de ce réacteur, au motif que les installations ne sont selon eux pas calibrées pour résister à des secousses sismiques de l’ampleur de celles susceptibles de se produire dans cette région. À l’heure actuelle, ne fonctionnent au Japon que les réacteurs Sendai 1 et 2, également situés dans le sud-ouest. Ils avaient été relancés respectivement en août et octobre 2015. Le Japon, dont le parc nucléaire a été ramené à 42 tranches, contre 54 avant l’accident de Fukushima, compense par l’exploitation de centrales thermiques et une petite augmentation de la part de l’électricité issue des énergies renouvelables. Les écologistes sont contre le redémarrage des installations nucléaires, estimant que les leçons de la catastrophe de Fukushima en mars 2011 n’ont pas été tirées. Japon: Vers la confirmation d'une faille active sous un réacteur nucléaire
Jijel Presse JIJI PRESS avec AFP (14-05-2016) Un réacteur d'une centrale atomique actuellement stoppée du Japon est situé sur une faille active, devrait confirmer mercredi l'autorité de régulation nucléaire après des mois de débats avec des spécialistes, selon les médias nippons. Elle devrait aussi décider la semaine prochaine que, dans ces conditions, il ne pourra être relancé. Le cas échéant, le réacteur en question, le deuxième du complexe de Tsuruga, (préfecture de Fukui, ouest) risque d'être démantelé. Les quatre experts mandatés par l'autorité ont procédé à des examens sous le site, études qui indiquent que les derniers mouvements de la faille identifiée sont selon eux suffisamment proches pour considérer qu'elle est encore active. À la suite de réunions avec lesdits experts, Shunichi Tanaka, président de l'organisme de régulation, avait déjà laissé entendre en décembre que l'autorité aurait de facto du mal à garantir la sécurité du site et donc à donner l'autorisation de redémarrer le réacteur concerné. Seulement deux réacteurs en service En janvier pourtant, l'autorité avait ajourné ses conclusions dans le but de prolonger les débats sur ce point litigieux, la compagnie réfutant l'hypothèse d'une faille active. Mais si comme semble l'indiquer un rapport final dont ont eu vent les médias, l'Autorité nucléaire conclut mercredi qu'il s'agit d'une faille active et interdit définitivement sa remise en exploitation, la compagnie Japan Atomic Power sera forcée d'étudier son démantèlement. À ce jour, seulement deux réacteurs sur un parc de 50 sont en service au Japon, les autres étant maintenus à l'arrêt par mesure de précaution dans l'attente de nouvelles normes de sûreté en phase finale d'élaboration et qui devraient entrer en application en juillet. |
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Ces dispositions durcies font suite à l'accident de Fukushima consécutif à un tsunami (non, à un séisme d'abord!) en mars 2011.
Fukushima, cinq ans après: Les robots en première ligne dans la centrale nucléaire (11-03-2016)Aucun réacteur ne peut redémarrer sans le feu vert de la nouvelle autorité nucléaire créée en septembre 2012. Des experts sont aussi consultés sur d'autres soupçons de failles actives ailleurs, dont une sous le complexe d'Ohi (ou Oi) où deux des quatre tranches (3 et 4) sont actuellement actives, ayant obtenu en juin dernier l'aval de l'Etat pour être relancées pour 13 mois. Alors qu'une centaine de milliers de personnes ont dû fuir leur domicile après l'accident de Fukushima, la population nippone, elle, souhaite en majorité que s'applique davantage le principe de précaution vis-à-vis des installations nucléaires toutes situées en bord de mer et en zone sismique. TORU YAMANAKA / AFP - Mathias Cena
Plus de trente types de ces travailleurs mécaniques se sont succédé depuis cinq ans dans la centrale, après la catastrophe... Trois groupes japonais ont présenté une équipe de robots «décontaminateurs» pour nettoyer les bâtiments des réacteurs de Fukushima. Trois groupes japonais ont présenté une équipe de robots «décontaminateurs» pour nettoyer les bâtiments des réacteurs de Fukushima. Ils sont de toutes tailles, de toutes formes, portent des noms plus ou moins évocateurs, et c’est en partie sur eux que repose le démantèlement de la centrale nucléaire. Les robots de Fukushima Daiichi, entrés en action dans les semaines qui ont suivi l’accident nucléaire provoqué par le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars 2011 au Japon, ont pour mission de pénétrer dans les réacteurs ravagés de la centrale et d’accéder à des zones trop dangereuses pour l’homme pour filmer, percer, aspirer, déblayer, bref, contribuer à la décontamination. Depuis cinq ans, ce sont plus de trente types de robots qui se sont succédé pour prêter main-forte aux 8.000 travailleurs qui s’escriment sur les lieux de la catastrophe. La coupure totale de l’alimentation électrique des installations et des systèmes de refroidissement en mars 2011 a entraîné la fusion du combustible dans trois des six réacteurs, puis des explosions d’hydrogène ont détruit une partie des bâtiments. La radioactivité est telle dans ces lieux que l’homme ne peut y pénétrer et «les robots sont donc indispensables pour obtenir des données», explique un responsable de Tepco, l’opérateur de la centrale accidentée. Ménagerie En attendant que l’Homme puisse s’aventurer dans les bâtiments des réacteurs pour ce chantier parti pour durer quatre décennies, il fait appel à des créatures robotiques sur pattes ou équipées de chenilles, pour pouvoir se mouvoir avec le plus d’aisance possible dans les lieux endommagés. Avec une préférence pour les robots à forme animale: un scorpion, qui peut se relever grâce à sa queue, un serpent à même de ramper dans les conduits exigus, un chien capable de monter et descendre les escaliers, ou un scarabée, à l’aise pour nager dans les eaux contaminées, ne sont que quelques-unes des créatures de cette curieuse ménagerie. Seul l’Homme sera capable de nettoyer ce désastre. «Nous ne faisons pas des robots en forme d’animaux exprès», précise un des responsables de l’Institut de recherche international pour le démantèlement nucléaire (Irid). «Mais dans un endroit tel que la centrale nucléaire de Fukushima, dont nous ne savons pas précisément ce qu’il y a à l’intérieur, les formes des animaux de la nature sont les plus logiques.» Aussi sophistiqués soient-ils, ces robots résistants aux chocs, endurants aux radiations, opérables à distance, et appelés à jouer un rôle croissant dans le démantèlement de cette centrale, ou d’autres dans le futur, ne pourront jamais remplacer l’Homme. Même si de plus en plus, les progrès technologiques «leur permettront de prendre des décisions par eux-mêmes et de réparer des zones endommagées», comme le dit Kiyoshi Oikawa, de l’Irid, dans le Mainichi Shimbun, au final, les scientifiques s’accordent sur un point: seul l’Homme sera capable de nettoyer ce désastre qu’il a causé. |