Objet:
Contrôle de la fabrication des équipements sous
pression nucléaires (ESPN) AREVA NP –
Etablissement de Saint Marcel.
(suite)Thème: Maîtrise de la documentation dans le cadre de la fabrication des équipements sous pression nucléaires. Code: INSSN-DEP-2016-0698. SYNTHESE DE L’INSPECTION L’inspection d’AREVA NP s’est déroulée dans les locaux de l’établissement de Saint-Marcel et a eu pour objectif d’examiner comment sont prises en compte les exigences réglementaires lors de l’établissement de la documentation nécessaire à la fabrication, de la diffusion et de l’application de cette documentation et de la constitution des dossiers de fin de fabrication. L’inspection a également permis d’appréhender les actions qu’AREVA NP a commencé à mettre en œuvre dans l’établissement de Saint-Marcel conformément à son plan d’action référencé MDHQ 16/14010 lancé à la suite de la détection d’anomalies et d’irrégularités dans l’établissement de Creusot Forge. Cette inspection a fait l’objet d’une demande d’action corrective, de trois demandes de compléments et de deux observations. A. DEMANDES D’ACTIONS CORRECTIVES Dans le cadre de son plan d’action MDHQ 16/14010, l’établissement AREVA NP de Saint-Marcel a identifié des cas de recopie de résultats de procès-verbaux d’analyses chimiques réalisées en cours de fabrication. D’autres cas ont été signalés aux inspecteurs portant sur les résultats de procès-verbaux établis par les fournisseurs de matériaux, par exemple les procès-verbaux d’essais de traction pour les tubes de générateurs de vapeur réalisés par VALINOX. Cette pratique peut être à l’origine d’erreur et contribuer à certaines dérives, comme cela a été le cas dans l’usine de Creusot Forge. Demande A1: Je vous demande de procéder au recensement des cas de recopie entre le procès-verbal joint au rapport de fin de fabrication et le procès-verbal original en ce qui concerne les critères permettant de justifier l’intégrité des équipements. Ce recensement concernera les opérations réalisées au sein de l’établissement AREVA NP de Saint-Marcel et les opérations confiées aux fournisseurs de matériaux et aux sous-traitants. Vous me ferez part de ce recensement et des actions que vous décidez de mettre en œuvre vis-à-vis de cette pratique. B. DEMANDES D’INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES Les inspecteurs ont relevé que lorsque l’établissement de Saint-Marcel reçoit, dans le cadre d’une commande d’EDF, un ordre d’exécution interne (OEI), il communique cet OEI à la direction technique et ingénierie (DTI) pour qu’elle établisse la documentation nécessaire à la conception. Les inspecteurs ont noté que l’établissement de Saint-Marcel n’exerce pas de surveillance sur la DTI. Les représentants d’AREVA NP de Saint-Marcel ont indiqué aux inspecteurs que la délivrance de la déclaration de conformité est de la responsabilité de la business unit components manufacturing pour les générateurs de vapeur de remplacement Demande B1: Je vous demande de m’indiquer les modalités et responsabilités des différentes directions d’AREVA NP dans le cadre de la déclaration de conformité d’un équipement sous pression en me précisant les rôles respectifs de ces directions pour: - l’élaboration et la validation de la documentation technique - la diffusion et la garantie de la bonne application de cette documentation. |
suite:
L’établissement de Saint-Marcel confie la
rédaction d’une partie de la documentation
nécessaire à la conception à la DTI.
p.12Demande B2: Je vous demande de me préciser si des modalités de surveillance sont prévues quand une direction confie une partie du projet à une autre. Les représentants d’AREVA NP de Saint-Marcel ont indiqué aux inspecteurs que la surveillance d’AREVA NP exercée sur le site de Saint Marcel par l’entité nationale d’inspection des fournisseurs (EIRA) n’est plus effective depuis 2014. Demande B3: Je vous demande de me préciser les modalités de surveillance de l’établissement de Saint Marcel (atelier et fournisseurs) depuis 2014 et les raisons qui ont conduit à cette évolution. C. OBSERVATIONS Les inspecteurs ont constaté que, depuis le début des fabrications dans l’établissement d’AREVA NP de Saint-Marcel, les archives sont constituées de l’ensemble des rapports de fin de fabrication requis complétés des gammes de fabrication et des enregistrements des traitements thermiques des opérations réalisées dans l’établissement. Les représentants d’AREVA NP de Saint-Marcel ont précisé que le processus d’établissement des rapports de fin de fabrication ne prévoyait pas, dans le cadre d’opérations sous traitées, que le prestataire transmette les documents de suivi opérationnels de fabrication (gamme de fabrication, courbe de traitement thermique, courbes d’essais mécaniques...). Observation C1: Dans le cadre du plan d’action en cours dans l’établissement AREVA NP de Saint-Marcel, dont un des objectifs est de vérifier l’absence de risque de non-respect des dispositions réglementaires pour les fabrications réalisées par le passé, l’absence d’archivage de certains documents internes de vos fournisseurs et sous-traitants pourrait conduire à l’impossibilité de conclure et nécessiter d’interroger ces fournisseurs et sous-traitants. Les inspecteurs ont noté que la méthode de surveillance des fournisseurs par l’établissement d’AREVA NP de Saint-Marcel est en cours d’évolution pour harmoniser ses pratiques avec celles de l’entité nationale d’inspection des fournisseurs (EIRA). Il existe aujourd’hui des différences entre ces deux méthodes. L’établissement de Saint-Marcel oriente notamment sa surveillance sur l’activité du fournisseur avec un examen exhaustif de chaque rapport de fin de fabrication, alors qu’EIRA s’attache à surveiller une commande sans examen systématique du rapport de fin de fabrication. Observation C2: L’ASN sera attentive à ce que les nouvelles modalités de surveillance des fournisseurs de l’établissement d’AREVA NP de Saint-Marcel soient appropriées. Vous voudrez bien me faire part de vos observations et réponses concernant ces points dans un délai de deux mois. Pour les engagements que vous seriez amenés à prendre, je vous demande de bien vouloir les identifier clairement et d’en préciser, pour chacun, l’échéance de réalisation. Enfin, conformément à la démarche de transparence et d’information du public instituée par les dispositions de l’article L. 125-13 du code de l’environnement, je vous informe que le présent courrier sera également mis en ligne sur le site Internet de l’ASN (www.asn.fr). Le Directeur des équipements
sous pression nucléaires de l’ASN,
Rémy CATTEAU |
L’Autorité de sûreté nucléaire,
(suite)Vu le code de l’environnement, notamment son article L.593-24; Vu le décret du 10 novembre 1978 autorisant la création par Électricité de France de deux tranches de la centrale nucléaire de Paluel dans le département de la Seine-Maritime (création des réacteurs n°1 et 2); Vu le décret n°2007-1557 du 2 novembre 2007 modifié relatif aux installations nucléaires de base et au contrôle, en matière de sûreté nucléaire, du transport de substances radioactives, notamment son article 41; Vu l’arrêté du 7 février 2012 modifié fixant les règles générales relatives aux installations nucléaires de base; Vu la décision n°2014-DC-0444 de l'Autorité de sûreté nucléaire du 15 juillet 2014 relative aux arrêts et redémarrages des réacteurs électronucléaires à eau sous pression, notamment ses articles 2.4.1 et 2.4.2; Vu la demande en date du 14 novembre 2016 d’Électricité de France – société anonyme (EDF-SA); Saisie par la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, d’un projet d’arrêté prorogeant la durée d’arrêt de fonctionnement de l’installation nucléaire de base n° 104 exploitée par Électricité de France – société anonyme (EDF-SA) sur la commune de Paluel en Seine Maritime; Considérant que l’installation nucléaire de base n°104, constituée du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Paluel, est à l’arrêt pour maintenance programmée et renouvellement partiel du combustible depuis le 16 mai 2015 dans le cadre de sa troisième visite décennale; Considérant que la durée initialement prévue de cet arrêt n’a pu être respectée, notamment à cause de divers événements et en particulier de la chute d’un générateur de vapeur, lors d’opérations de manutention, survenue le 31 mars 2016; Considérant que les contrôles et travaux à réaliser nécessiteront de maintenir le réacteur à l’arrêt pour une durée supérieure au délai de deux ans prévu à l’article L. 593-24 du code de l’environnement; |
suite:
Considérant
qu’EDF-SA a demandé une prorogation de trois ans
de la durée à l’issue de laquelle l’arrêt en cours
du réacteur n°2 de la centrale de Paluel serait
considéré comme définitif;
p.13Considérant que la prorogation demandée relève de la procédure définie à l’article L. 593-24 du code de l’environnement; Considérant qu’EDF-SA continue de mettre en œuvre des actions visant à redémarrer le réacteur au plus tôt par la poursuite du programme de contrôle et de travaux prévus au titre de la visite décennale, d’une part, et sa remise en état à la suite des événements survenus au cours de l’arrêt, d’autre part; Considérant que l’intention d’EDF-SA de redémarrer son réacteur dès que cela sera techniquement possible est crédible; Considérant que le dossier transmis par EDF-SA apporte les éléments nécessaires à ce stade en ce qui concerne: – le contrôle de la bonne conservation des structures, équipements, systèmes, matériels, composants, notamment des éléments importants pour la protection des intérêts mentionnés à l’article L. 593-1 du code de l’environnement, – le maintien des compétences en nombre suffisant pour reprendre ultérieurement les opérations de fonctionnement normal, – l’absence d’impact du délai supplémentaire de l’arrêt du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Paluel sur les intérêts mentionnés à l’article L. 593-1 du code de l’environnement; Considérant que le redémarrage du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Paluel est soumis à l’accord de l’ASN en application de la décision de l’ASN du 15 juillet 2014 susvisée et que cet accord ne sera donné que si EDF-SA apporte préalablement toutes les garanties nécessaires, Rend un avis favorable au projet d’arrêté dans sa version figurant en annexe au présent avis. Fait à Montrouge, le 12 janvier
2017.
Le collège de l’Autorité de sûreté nucléaire, Signé par Pierre-Franck CHEVET Sylvie CADET-MERCIER Philippe CHAUMET-RIFFAUD Margot TIRMARCHE |
Du 30 décembre au 3 janvier, de la vapeur d’eau
était extraite du circuit situé dans la salle des
machines (partie non nucléaire) de l'unité de
production n°2 de la centrale de
Dampierre-en-Burly, qui est en production. Cette
vapeur d’eau était visible à l’extérieur de la
centrale. La mise en service de l’éjecteur de
vapeur avait également généré des bruits,
perceptibles à l’extérieur.
(suite)Mobilisés pour réduire considérablement le bruit, les intervenants ont réalisé une opération d’exploitation. Cette opération permet de supprimer cette nuisance sonore, tout en conservant l’unité de production en fonctionnement pour répondre aux besoins du réseau électrique national. Il n'y a aucun impact sur la sûreté et la sécurité des installations. Bruits perceptibles à l'extérieur du site Publié le 30/12/2016 Lors du redémarrage des unités de production d’électricité, de la vapeur d'eau est extraite du circuit situé dans la salle de machines, partie non nucléaire de l'installation. Cette opération de courte durée génère un bruit important. Début décembre 2016 et pendant une dizaine de jours, de la vapeur a été extraite du circuit situé dans la salle des machines (partie non nucléaire) de l'unité de production n°2 de la centrale de Dampierre-en-Burly, qui est en production. Cette vapeur d’eau était visible à l’extérieur de la centrale. La mise en service de l’éjecteur de vapeur a également généré des bruits, perceptibles à l’extérieur. Pendant ces opérations, les équipes de la centrale ont tout mis en œuvre afin de réduire les nuisances sonores, tout en permettant de conserver l’unité de production en fonctionnement, pour répondre aux besoins du réseau électrique national. Depuis vendredi 30 décembre 2016, l’éjecteur de vapeur d’eau a été remis en service et des bruits sont de nouveau audibles à l’extérieur du site. Les intervenants mettent tout en œuvre pour réaliser une opération de maintenance afin de rétablir rapidement la situation. Il n'y a aucun impact sur la sûreté et la sécurité des installations. L'unité de production n°3 de la centrale de Dampierre-en-Burly produit à nouveau sur le réseau Publié le 22/12/2016 L'unité de production n°3 de la centrale de Dampierre-en-Burly a redémarré le 18 décembre à 11h. Elle a atteint sa pleine puissance ce jeudi 22 décembre et produit 900 MW***. Le réacteur n°3 de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly avait en effet été arrêté le 24 septembre 2016 pour renouveler une partie de son combustible, et procéder à de nombreuses opérations de maintenance, des contrôles et des essais de matériels. À la suite du feu vert donné par l'ASN nationale le 5 décembre dernier, la centrale de Dampierre-en-Burly a reçu l'autorisation de l'ASN locale de redémarrer l'unité de production. Les équipes de la centrale se sont pleinement mobilisées pour assurer, en toute sûreté, les opérations de redémarrage. Au total, plus de 1.350 salariés EDF et prestataires ont été mobilisés. 70 entreprises sont intervenues dont une vingtaine installée en région Centre. COMMENTAIRE Après diverses interventions voici la réalité subie pendant plus d’un mois par les riverains (Début décembre 2016 et pendant une dizaine de jours, de la vapeur a été extraite du circuit situé dans la salle des machines -partie non nucléaire- de l'unité de production n°2) *** Difficile
de ne pas signaler la méconnaissance, voire pire,
de spécialistes du nucléaire, confondant puissance
(MW) et énergie (MWh)...
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suite:
Jet
de vapeur nuit et jour à Dampierre
p.14Voici la réponse de l’ASN découvrant à la suite d’une inspection et un rappel des centraux ASN ce problème de bruit: Dampierre nous a effectivement informé hier (6 Janvier 2017) d’une entrée d’air au condenseur du réacteur 2 et de la mise en service d’un éjecteur d’air – à l’origine du bruit dont se plaignent les riverains. L’entrée d’oxygène, qui dégrade le vide du condenseur (et la chimie du circuit secondaire), s’est accentuée fin décembre avec la chute des températures. Le CNPE nous a indiqué avoir atteint un réglage de niveau de la pression au condenseur leur permettant de mitiger l’entrée d’oxygène tout en maintenant l’installation dans les conditions de fonctionnement requises (teneur en oxygène au secondaire notamment), sans avoir à utiliser l’éjecteur. Le problème semble donc être résolu depuis jeudi (deux inspecteurs étaient justement en inspection sur site à ce moment-là, sans qu’ils n’aient détecté le bruit du fonctionnement de l’éjecteur), au moins de manière provisoire, jusqu’à la réparation de l’entrée d’air (qui nécessitera l’arrêt du réacteur). C’est juste que personne depuis le début décembre ne s’était vraiment ému des bruits de vapeur et pourtant voici un extrait du journal de Gien du 5-01-2017: «C’est l’équivalent d’un train qui passe sous ma fenêtre», confie Dominique Giroult, un habitant de la zone horticole des Noues, juste en face de la centrale de Dampierre, en évoquant le bruit sourd émanant de la centrale depuis un mois. «On l’entend même avec la télé allumée», précise-t-il. «Ce vacarme assourdissant transforme nos nuits en enfer, nous sommes épuisés par les nuisances sonores dues aux lâchers de vapeur de la centrale 24 heures sur 24 heures. EDF n’a pas de solution a priori pour faire cesser ces bruits», se plaint ce riverain qui habite là depuis 35 ans: «on est plusieurs riverains et on n’a jamais connu cela auparavant». Interrogée, Aurélie Follenfant, responsable de la communication à la centrale, confirme que depuis «début décembre, de la vapeur d’eau a été extraite du circuit situé dans la salle machine (partie non nucléaire) de la tranche 2 en production et la mise en service de l’éjecteur de vapeur a également généré des bruits». Le problème se situerait au niveau du condenseur qui ne transformerait pas toute la vapeur d’eau obligeant à délester le surplus comme le fait un sifflet de cocotte-minute, sans rapport avec les habituels «tirs» de soupapes de temps à autre. «Les équipes de la centrale ont tout mis en œuvre afin de réduire les nuisances sonores, tout en permettant de conserver l’unité en fonctionnement, pour répondre aux besoins du réseau électrique national», ajoute-elle. Une opération de maintenance est d’ailleurs programmée sur le condenseur, mais la forte demande en électricité actuellement conjuguée à de nombreux réacteurs à l’arrêt en France n’a pas permis semble-t-il de trouver un créneau. «C’est vraiment de la vapeur d’eau qui sort, on a fait des analyses?», s’interroge le riverain qui n’hésite pas à téléphoner la nuit à la centrale pour faire part de son désagrément, se plaignant d’un manque de communication auprès des riverains. Du côté de la centrale, on confirme qu’il s’agit bien uniquement de vapeur d’eau et qu’il «n’y a aucun impact sur la sûreté et la sécurité des installations», l’information étant diffusée sur son site internet et auprès des mairies. CONCLUSION Et c’est pire que Clochemerle: comment oublier les bruits d’une salle machine et le claquement des soupapes? Il faudra prévoir non seulement l’iode (qui ne protège que contre l’iode radioactif et encore si on l’absorbe assez tôt sauf pour les sites marins) mais aussi prévoir des boules Quies (pas valables dans les cas graves). Et ensuite on se plaint des riverains mais on oublie sans arrêt qu’ils existent et ont le droit de vivre correctement. |
Pièces défectueuses sur les
wagons de transports nucléaires:
le Réseau "Sortir du nucléaire" et SUD-Rail demandent un moratoire sur les transports de matières radioactives Nouveau rebondissement dans l’affaire des falsifications à l’usine Areva du Creusot: après les cuves et les générateurs de vapeur, des emballages destinés aux transports radioactifs sont également concernés par des non-conformités. Le 15 novembre 2016, l’Autorité de sûreté nucléaire a publié sur son site une lettre de suite d’inspection sur la thématique des transports, dans laquelle elle pointe des «irrégularités de plusieurs types» dans le processus de fabrication. En cause: des pièces présentant un taux de carbone non conforme (alors que ce paramètre est essentiel pour la résistance des emballages au feu et aux chocs) et la falsification de dossiers de fabrication de pièces défectueuses composant les emballages de transports de matières radioactives. Alors qu’AREVA TN (filiale transport) est censée assurer la sûreté des transports, elle n’est même pas capable de fournir la liste exacte des pièces concernées à la demande de l’ASN. Pire, AREVA TN n’a pas non plus daigné en informer la SNCF. La situation est grave. Les malfaçons concernent les wagons Q70 et leurs emballages, surnommés “Castors”, dans lesquels sont acheminés le combustible nucléaire et aussi les déchets radioactifs, fortement irradiants. Chaque année, 500 trains de transports radioactifs sillonnent en tous sens la France. Le risque est d’autant plus grand que les emballages Castors peuvent se trouver dans des convois comportant d’autres matières dangereuses, au mépris des règles de sûreté les plus élémentaires. Et bien souvent, ces trains s’arrêtent dans les gares ou dans des triages non prévus, sans que personne, ni les populations, ni les élus locaux n’en soient informés. La SNCF est responsable de ces convois mais fait jusqu’à aujourd’hui une confiance aveugle à AREVA. Malgré nos alertes, la direction de la SNCF se retranche pour le moment derrière le fait que le risque n’est pas imminent! Faisant fi du principe de précaution et des risques de contamination en cas d’accident. Pour le Réseau “Sortir du nucléaire“ et SUD-Rail, il ne peut plus y avoir de confiance possible entre le chargeur AREVA et le transporteur SNCF. Afin de rendre l’information publique, nous avons transmis ces informations au site Le Lanceur, qui vient de consacrer un article à cette question. Nous demandons un moratoire sur les transports de matières radioactives. Nous exigeons également de la SNCF et de l’Autorité de sûreté nucléaire qu’elles prennent leurs responsabilités, en arrêtant la circulation des trains transportant du combustible et des déchets radioactifs tant que la liste des emballages concernés n’aura pu être établie et que tous les risques d’autres malfaçons n’auront pu être écartés. Contacts presse Philippe Guiter (SUD-Rail / Réseau “Sortir du nucléaire“) – 06 77 35 53 03 Laura Hameaux (Réseau “Sortir du nucléaire“) - 06 85 23 05 11 Chargée de communication: Charlotte Mijeon - 06 64 66 01 23 |
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Compte
rendu de l’Assemblée Générale du GSIEN
21 janvier 2017 L’AG s’est ouverte à 9h30 et nous étions: 20 présent et 15 procurations soit 35 personnes sur 54. 37 avaient déjà payé leur cotisation 2017 (restent 17 à venir). Il y avait 5 invités, amis qui nous aident en informatique, en mise en place de notre buffet et surtout pour mettre en forme la Gazette. Il a été présenté le bilan de la Gazette dont le déficit a été de 602€. Nous espérons que les abonnements seront un peu plus nombreux en 2017. Ce bilan a été accepté par les adhérents présents et représentés. Il faut remarquer, par ailleurs que nous avons une dizaine de nouveaux membres appartenant pour plus de la moitié à des CLI. C’est un apport de plus jeunes qui se sont souvent formés au sein des CLI et pour le GSIEN un renouveau qui fait plaisir. Ensuite nous avons échangé sur ces sujets (sachant qu’il en reste encore d’autres à traiter): - Sur les graves problèmes qui arrivent chez AREVA, CEA , EDF: je rajoute une proposition de Didier Laroche du Blayais pour tenter de joindre les efforts de tous. Leur but est de contacter tous les conseils départementaux concernés. Cette initiative est bonne à connaître. En AG, on a justement d’une part évoquer ce problème de longévité des réacteurs: EDF explique qu’il n’y a pas de limites et qu’il y a une autorisation qui est donnée après chaque visite décennale. De fait il y a effectivement non pas un temps, mais comme les aciers vieillissent sous irradiation, il y a une fluence (nombre de neutrons) qu’il ne faut pas dépasser. De plus il y aussi un certain nombre de transitoires qui sont admissibles pour diverses portions du circuit primaire. En annexe 1, je vous mets copie de la lettre de Solidaires33 qui rejoint la lettre de la CLI de Civaux. Quant à la Gazette, elle fait le point sur les analyses en cours et sur les divers avis et inspections de l’ASN et de l’IRSN. - le point sur Fukushima et Tchernobyl J’ai, en tête de cette Gazette, repris les problèmes de Tchernobyl: permanence des coulées de corium (baptisées «pied d’éléphant») et toujours actives. Le nouveau sarcophage est enfin en place (consortium Vinci et Bouygues). De plus il est rapporté les problèmes rencontrés par Tepco pour tenter de démanteler la centrale de Fukushima (les prix explosent et les délais aussi) - le thorium Les tenants du nucléaire relancent le thorium (voir annexe 2) - la santé (intervention vétérans (J.F. Grenot, J.C. Kayoumdjian) et A. Behar qui les aide aussi. Il est enfin reconnu que l’ingestion chronique de faibles quantités de radioéléments a un effet sur la santé: il n’y a pas de dose «risque négligeable» soit induisant des maladies radioinduites négligeables (annexe 3). L’association des Vétérans des essais nucléaires (AVEN) a lancé une enquête sur les effets pour les enfants. Cette enquête est faite avec les Britanniques. Nous vous tiendrons au courant des résultats. - les déchets, le démantèlement, les coûts: Quelques infos, en particulier le rapport de l’Assemblée Nationale n°4428 du 3-02-2017 (Recommandations citées dans cette Gazette). La journée s’est bien passée et on a pu échanger avec passion mais toujours avec courtoisie. |
Annexe 1
Monsieur le PrésidentSolidaires33 /8 rue de la course /33000 Bordeaux http://www.solidaires33.fr solidaires33@Wanadoo.fr Tel/fax: 05 56 44 68 66 Depuis plusieurs mois maintenant les informations circulent qui font état de multiples défaillances concernant certains équipements du parc des centrales nucléaires en France. Ces défaillances concernent des défauts ou des non-conformités aux règles de fabrication d’équipements des circuits primaires de ces centrales, soient les équipements essentiels d’un réacteur à eau pressurisée. À l’occasion de la réunion de la Commission d’information du 9 décembre 2016, nous apprenons par voie de presse (SO du 10 décembre) que «une des centrales la plus affectée est celle du Blayais, avec une quinzaine de pièces défectueuses dont 13 pour le réacteur 1». L’Autorité de Sûreté Nucléaire, qui explique que «la centrale du Blayais est très affectée par les dossiers barrés» conclue que finalement «tout va bien à Braud-et-St Louis». Etes-vous rassuré? Qu’en pensent les blayais, les bordelais, les girondins, les citoyens? ou bien les clients d’EDF? Où est la démonstration de sécurité au milieu de ces affirmations qui, selon une vieille habitude, ne sont jamais étayées? Comment doit-on interpréter ces défaillances, d’une centrale vieillissante en service depuis plus de 30 ans? Que dire des non-conformités par défauts de forgeage et les concentrations de carbone des aciers qui fragilisent les équipements? Quels liens à faire, concernant ces équipements non conformes aux exigences de sûreté, avec les phénomènes connus de fatigue des aciers sous l’effet du bombardement neutronique, en particulier quand il s’agit des réacteurs et des circuits primaires? Cette fragilité des aciers serait particulièrement préjudiciable si la centrale devait rencontrer une situation exceptionnelle comme cela s’est passé dans le Blayais lors de la tempête de décembre 1999, ou à Fukushima au Japon en 2011. Ces situations accidentelles sont aujourd’hui considérées avec beaucoup plus de discernement que par le passé, puisqu’elles sont dorénavant jugées possibles alors que pendant des années, EDF et l’Etat ont affirmé de concert, qu’elles étaient hautement improbables. Pour Solidaires33, un accident nucléaire à la centrale du Blayais mettra potentiellement en péril la vie des travailleurs de ce site industriel comme celle de tous les Blayais et des populations de la région Nouvelle Aquitaine, et bien au-delà. Un tel accident, impensable, inacceptable, serait d’autant plus injustifiable qu’il ne relèverait pas de la fatalité, dès lors qu’est mis en cause un défaut de fabrication et de conformité des équipements mais également un degré d’usure lié à l’âge des installations. Ces éléments sont connus et les situations accidentelles liées sont par conséquent prévisibles. Aussi, Solidaire33 demande aujourd’hui, qu’à votre initiative: la Commission d’information mette en place une commission d’experts indépendants qui examine tous les équipements des circuits primaires de chacune des quatre unités de la centrale du Blayais. C’est-à-dire les cuves, les fonds de cuves, les couvercles et viroles des cuves, les générateurs de vapeur, les pressuriseurs et tous les circuits connexes (conduites, soudures, pompes, soupapes…) au regard des constats et investigations relatives aux conformités des équipements en fonctionnement, et du vieillissement des installations dans le contexte de prolongation de leur exploitation au-delà des 30 années prévues à la conception. Solidarité33 vous prie d’agréer Monsieur le Président, l’expression des ses salutations militantes. Monsieur Jean Luc GLEYZE, Président du Conseil Départemental de Gironde, Président de la CLI du Blayais, Hotel du Département, 33000 Bordeaux Annexe 2
Point de Raymond Sené Le thorium est de retour, c'est la saison des amours... air connu. Il faut bien faire croire qu’il y a des solutions aux déchets soit-disant en faisant moins grâce au Thorium. Le Th 232 c'est moins "haut" que U 235, donc par capture de neutrons cela ne va pas aller vers Pu 239 et vers les transuraniens... Mais, il y a plusieurs "détails". C'est comme si on faisait un coeur de réacteur avec de U 238 pur... cela ne marcherait pas. Il faut de U 235. Par ailleurs, autre petit "détail", l'énergie provient de la fission... et il y aura de toute façon des produits de fission. (suite)
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suite: Sur le plan de la prolifération, le pied disent les promoteurs, il n'y a pas production de Pu 239. Chai bien vrai ... mais il y a production de U 233, via Th 233, puis Pa 233. Un ponte du nucléaire nous avait expliqué que pour récupérer U 233, il "suffisait" de faire tremper dans une sauce de dissolution du combustible irradié, un élément qui adsorbe en surface Pa 233. Celui-ci a une période assez courte 27 jours et se transforme en U 233, lequel désorbe et le dispositif "pisse" un U 233 très pur. Mais pour quoi faire? Une jolie bombe: la masse critique est plus faible (plus grand nombre de neutrons par fission) et pas de fission spontanée, donc bidule assemblé directement, avec juste un "détonateur" constitué d'une source de neutrons "conventionnelle", du genre Am-Be. Donc pourquoi se priver du thorium? Il peut être beaucoup plus utile que pour faire des pierres à briquets ou des manchons de lampes à gaz. Tchernobyl aurait été un réacteur au thorium, 30 ans après, il nous ferait encore peur aussi! Ce type de réacteur est étudié au Laboratoire de Physique Subatomique de Grenoble, il «n’existe aujourd’hui qu’à l’état de concept théorique». Ce qui rejoint le fait que ce type de réacteur n’a jamais dépassé le stade du projet. Notes biblio
- Où trouver les résultats
des recherches:http://www.paristechreview.com/2013/03/12/thorium-sels-fondus/ http://lpsc.in2p3.fr/index.php/fr/groupes-de-physique/enjeux-societaux/physique-des-reacteurs/systemes-et-scenarios/rsf-reacteurs-a-sels-fondus/ (erreur de page, recherche en cours) - Précis de neutronique - Paul REUSS-INSTN, Collection Génie Atomique, ed: EDP SCIENCES - page 425, note 2: Dans le cycle thorium 232 - uranium 233, l'uranium peut être séparé chimiquement du thorium; comme il ne contient pratiquement que l'isotope 233, il pourrait être une excellente matière de base pour une arme et page 467, B.3.3 Energies libérées par fission. Thorium 232 : 187,0 MeV Uranium 233 : 190,7 MeV Uranium 235 : 193,7 MeV Uranium 238 : 197,0 MeV Plutonium 239 : 202,0 MeV Plutonium 241 : 204,4 MeV Américium 242 : 207,0 MeV Moralité, une machine avec Th 232 et/ou U 233, a besoin de plus de fissions pour produire la même quantité d'énergie => donc produit plus de produits de fission... CQFD Annexe 3
PARIS, 9 février 2017 - A l'occasion de l'examen de la loi "Égalité réelle Outre-mer", les députés ont confirmé jeudi à l'unanimité la suppression du "risque négligeable" de la loi Morin. Le président Edouard Fritch salue et rend un grand hommage au travail réalisé par les parlementaires Lana Tetuanui, Maina Sage, Jean Paul Tuaiva et Nuihau Laurey sur le dossier du nucléaire tout au long de l'exercice de leur mandat. Pour lui, c’est "un jour historique, une décision extraordinaire, un soulagement". Le président salue également le travail sans relâche des associations Moruroa e tatou, Tamarii Moruroa et 193, des églises et notamment l'Eglise protestante Maohi. Leur mobilisation constante a permis à l'opinion de mesurer l'importance du sujet post nucléaire dans notre pays. Le président Edouard Fritch retient que cette avancée historique sur le dossier nucléaire est le fruit d’un travail permanent, acharné et de conviction entrepris par les associations et nos élus nationaux depuis des années. Cet engagement a permis d’aboutir à une solution en faveur des victimes des essais nucléaires. Le président tient également à souligner que le travail concerté et régulier entre le gouvernement polynésien, nos parlementaires et l'Etat est un facteur de réussite. Présent à Paris au moment où le dossier Égalité réelle outre-mer devait être examiné par l'Assemblée nationale, le président Fritch, accompagné des deux sénateurs polynésiens, Lana Tetuanui et Nuihau Laurey, et du conseiller spécial Thierry Nhun Fat, a tenu à être présent dans les couloirs de cette assemblée afin d'apporter tout son soutien à la député Maina Sage. Avec la sagesse et l'intelligence de l'ensemble des parlementaires, allant de la gauche à la droite, et du gouvernement central, le dossier nucléaire a connu une avancée déterminante attendue depuis l'adoption de la loi Morin il y a 7 ans. |