LaG@zette Nucléaire sur le Net!
N°283, mars 2017
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(NB: les liens web et surtout les phrases soulignées et surlignées sont du fait du seul webmaistre... Réflexions et critiques bienvenues)

HOMMAGE À BELLA BELBEOCH
 
     Premier N° de 2017
     La Gazette vous fait un bilan du grand fiasco du nucléaire et espère que la mobilisation citoyenne permettra qu’il y ait enfin une prise en compte de la nécessité d’un programme énergétique cohérent et adapté aux besoins des citoyens.
     Tepco, la compagnie japonaise qui opère la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daïchi, a annoncé début février avoir relevé des niveaux records de radioactivité dans le sous-sol du réacteur 2.
     Les experts considèrent qu’une dose reçue de 5 sieverts par heure tuerait la moitié de ceux exposés en un mois, et une seule dose de 10 sieverts/heure serait mortelle en quelques semaines.
     Les robots ne sont guère mieux lotis et ont tous péri après quelques heures, non sans avoir livré de précieuses informations. Le dernier à s’être introduit dans l’enceinte de confinement du réacteur 2 a envoyé, grâce à sa caméra embarquée, des images d’un trou d’un mètre carré environ (japantimes.co.jp/ et fukushima-blog.com/), sur une plateforme métallique située sous la cuve qui contient le cœur du réacteur. «Il peut avoir été causé par la chute du combustible qui aurait fondu et percé la cuve, mais ce n’est à ce stade qu’une hypothèse», indique Tatsuhiro Yamagishi, un porte-parole de Tepco à l’AFP. Cela coïnciderait avec les niveaux extrêmement élevés de radioactivité dans cette partie du bâtiment. «Nous estimons que les images recueillies cette fois constituent de précieuses informations, mais il nous faut encore investiguer, sachant qu’il est difficile de présupposer l’état réel à l’intérieur», souligne le porte-parole.
     Ces images et relevés de radioactivité intéressent au plus au point les ingénieurs de Tepco qui n’ont toujours pas pu localiser les combustibles nucléaires fondus des trois réacteurs endommagés. Or, le trou observé laisse craindre à un percement de la cuve, voire du radier, la dalle de béton constituant la partie basse de l’enceinte du réacteur.
(suite)
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     C’est justement ce qu’une équipe du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Cadarache cherche à savoir. En partenariat avec la Japan Atomic Energy Agency, ils ont reconstitué en janvier dernier un corium similaire à celui de Fukushima pour «observer et mesurer la capacité du corium à provoquer l’ablation d’un béton représentatif de celui du radier. Ces résultats permettront à nos partenaires japonais de développer des systèmes de récupération, de découpe et de traitement du corium qui pourront être utilisés pour le démantèlement des réacteurs de Fukushima-Daïchi», indique le CEA. Tepco a annoncé la poursuite des recherches avec l’envoi d’un nouveau robot sur le réacteur n°1 cette fois.
     Ils peuvent chercher car à Tchernobyl on a encore des masses radioactives en 2017: le pied d'éléphant, cette masse radioactive cachée dans les entrailles de Tchernobyl.
     Dans les sous-sols de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine, se cache l'une des choses les plus dangereuses au monde. Le pied d'éléphant, cette masse radioactive cachée dans les entrailles de Tchernobyl. Surnommé le "pied d'éléphant", il s'agit d'un énorme amas radioactif capable de condamner en quelques minutes tout homme qui oserait s'en approcher.
     Survenue le 26 avril 1986, la catastrophe nucléaire de la centrale de Tchernobyl reste à ce jour la plus grave de l'Histoire, classée au niveau 7, le plus élevé, sur l'échelle internationale des événements nucléaires (INES). Une catastrophe qui a entraîné des conséquences considérables tant sur le plan humain qu'environnemental. Et plus de trente ans après, Tchernobyl continue de hanter les esprits. En novembre dernier, la centrale nucléaire s'est vu poser un nouveau sarcophage. Une structure de confinement haute de 108 mètres et longue de 162 mètres pour un poids de 32.000 tonnes censée assurer la sécurité du site pour les cent prochaines années. Car si la situation est désormais sous contrôle, c'est encore l'Enfer qui se cache dans les entrailles de Tchernobyl et de son réacteur numéro 4.
p.1

 
      Une monstrueuse masse de corium
     C'est à cet endroit que se trouve ce que l'on surnomme le "pied d'éléphant". Cet énorme amas nommé en référence à son aspect, est considéré comme l'une des choses les plus dangereuses au monde. Il s'agit en réalité d'une masse composée de "corium", un mélange de combustible nucléaire radioactif, de métal fondu issu des équipements et d'autres éléments associés au combustible.
Cette structure se trouve dans la partie inférieure du réacteur et s'est formée durant l'accident, lorsque la chaleur a atteint plus de 3000°C faisant fondre tout ce qui se trouvait dans l'enceinte. Ceci a créé de monstrueuses langues de magma fondu qui se sont répandues jusqu'à se solidifier, en formant une masse de plus de deux mètres de diamètre et de centaines de tonnes selon les estimations.
     C'est à l'aide d'une caméra contrôlée à distance que le pied d'éléphant a été découvert. Et pour cause, quiconque s'y serait exposée sans protection aurait mis sa vie sérieusement en danger. En 1986, le niveau d'exposition aux radiations en présence de l'amas était évaluée à 10.000 röntgens (R) par heure. À titre de comparaison, on estime qu'une exposition de 500 R durant cinq heures est généralement létale pour un humain.

     Exposition fatale
     Après l'accident, s'approcher du pied d'éléphant pouvait donc être synonyme de mort très rapide. Deux minutes d'exposition auraient suffi à affecter les cellules du corps, causant des hémorragies. Quelques minutes supplémentaires auraient fait apparaître vomissements, diarrhée et fièvre. Au bout de cinq minutes, la personne exposée n'aurait plus eu que quelques jours à vivre. Il a fallu plusieurs années et beaucoup de courage pour que les ingénieurs trouvent un moyen de s’en approcher et d’en prélever des échantillons.
     Il fallait savoir ce que ce pied contenait. Et ce n’est qu’en 1996 qu’un photographe a osé s’en approcher et les clichés témoignent bien de la dangerosité de la structure. Toutes sont granuleuses, d’une qualité médiocre, l’une d’entre elles montre même un individu apparaître comme un fantôme.
     Ces défauts ne sont pas liés aux performances de l'appareil mais à la radioactivité intense. Selon Motherboard, le photographe en question, Artur Korneyev, spécialiste des radiations a passé plus de temps que quiconque dans la zone contaminée. Malgré une cataracte et de lourds problèmes de santé liés à ses trois ans d'irradiation, il est encore en vie. Il n'a cependant plus le droit d'accéder au site.
(suite)
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     Tchernobyl aujourd'hui
     Trente ans après la catastrophe de Tchernobyl, les niveaux de radiations ont diminué dans la zone d'exclusion situé dans un rayon d'une vingtaine de kilomètres autour de la centrale. La nature semble même y avoir repris ses droits mais la majeure partie de la région reste largement abandonnée.
     Après la construction de la nouvelle arche de confinement, c'est un défi encore plus grand qui attend l'Ukraine. Celui de démanteler la centrale nucléaire et d'évacuer les combustibles et divers déchets radioactifs qui s'y trouvent toujours. Particulièrement délicat, complexe et coûteux, le projet devrait s'étaler sur de nombreuses années voire plusieurs décennies.
     Publié par Émeline Ferard, le 18 janvier 2017
http://www.maxisciences.com/

     La Gazette commence par un point sur ces accidents dont Bella a tant analysé les dégâts. Sa préoccupation première était les habitants. Elle a lutté pour faire comprendre les dangers, malheureusement la réalité a confirmé ses pires craintes.
     Ce numéro lui consacre un texte écrit par un ami et je pense que, grâce à lui, vous mesurerez que Bella était une grande Dame avec des convictions que l’on se doit saluer.

     Je vous remercie tous pour vos réabonnements et de vos petits mots qui me font chaud au cœur et tant que nous pourrons, nous essaierons de vous informer pour que vous puissiez intervenir et continuer cette lutte citoyenne avec constance.
     Notre assemblée s’est bien passée et je vous en fais un petit compte-rendu.
     Il manque les coûts du démantèlement, des déchets et leur conditionnement.
     Mais je suis aux 32 pages: il est vrai que l’état du parc est fort préoccupant et qu’il était important de détailler certaines vérifications et de se rendre compte des ennuis liés aux maintenances. Quant aux mines, on en reparlera, AREVA n’a pas les moyens de réhabiliter les sites qui de toute façon sont «sites de stockage» car où transporter les millions de tonnes de stériles (terme peu approprié pour désigner les résidus miniers car tout a dépendu des moyens industriels utilisés et ils sont de toute façon contaminés par la chaîne de l’uranium, en particulier le radium et son copain le radon). Le nucléaire signe toujours les sites où il est employé (chimie et rayonnement)
     Bonne lecture et tous mes vœux pour 2017.
p.2

SOMMAIRE

* Hommage à Bella Belbéoch
* Avis de l’IRSN sur la sûreté des réacteurs équipés  de GV avec fonds défectueux; Avis IRSN N°2016-00369- Ségrégation du carbone des fonds primaires de GV .
* CODEP-DEP-2016-0469085 - AREVA NP - Établissement de Saint Marcel; Avis n°2017-AV-0283 de l’ASN du 12 janvier 2017 prorogeant l’INB 104 Paluel; Dampierre et sa fuite de vapeur; suite des problèmes liés au transport: plainte du Réseau Sortir du Nucléaire et de Sud rail; CR de l'AG du GSIEN (21/01/2017)
* Inspection ASN–usine Creusot Forge 31/02/17
* Nouveaux défauts sur les évaporateurs de la Hague (ASN); Lettre à l’ASN sur malfaçons (CLI Civaux); Aptitude au service des fonds de GV japonais
* RADON: l’affaire de tous
* Centrale du Bugey: fuite; Flamanville 1 Détonation et feu, et Fessenheim 1 fumée en salle machine; rapport de la commission démantèlement de l’Assemblée Nationale

Année 2015
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