GERONS L'ECLAIRAGE PUBLIC !
Les réalités écologiques,
économiques et sociales imposent leur présence aux politiques
qui cherchent les secteurs où ils peuvent montrer efficacement leur
volonté de progrès.
L'éclairage public est un exemple idéal
car, depuis son origine, les grands acteurs (producteurs d'énergie
et constructeurs de lampes) soucieux de leurs seuls profits, ne se sont
pas préoccupés du gaspillage. Sur le plan national, la part
de l'éclairage public dans la consommation d'énergie, selon
les statistiques du ministère de l'industrie n'a cessé, avec
le développement urbain, d'augmenter, pour atteindre en 1999:4764
MWh, soit 1,2 % de la consommation totale d'électricité
en France. On estime à 2,3 milliards de francs par an la
facturation d'énergie avec l'abonnement et à 2 milliards
les dépenses de maintenance d'exploitation relative aux appareillages
(lampes et ballasts). Ces dépenses pourraient être réduites
largement en pratiquant une autre gestion de l'éclairage public.
L'innovation électronique: Aldim
Des systèmes, soutenus par des aides gouvernementales,
étaient apparus lors de la lutte «antigaspi» des années
70. Mais, la première réaction a été
de diminuer, en cours de nuit, le nombre des lampes en service. Le résultat
a été désastreux, les variations d'éclairement
au sol accroissant l'inconfort et l'insécurité. Il est maintenant
admis que la qualité d'un bon éclairage public dépend
de l'uniformité d'éclairement. Pour concevoir des économiseurs
rationnels, il fallait donc faire varier la tension des lampes suivant
un programme horaire indépendant des fluctuations du réseau.
Les progrès de l'électronique permettent
en effet la réalisation de systèmes fiables, faciles à
poser et à exploiter. L'économie d'énergie qui en
résulte donne des temps de retour d'investissement qui intéressent
tout bon gestionnaire. Parmi ces produits, le plus simple et le moins coûteux
est Aldim installé à Bruxelles en '995 par Electrabel et
qui commence à être installé dans plusieurs communes
en France.
Ce matériel permet d'utiliser le «dimming»
(diminution de l'éclairement), méthode d'économie
qui accroît le confort des usagers sans provoquer d'angoisse aux
passants attardés. La norme européenne «EN 13 201-1»
qui définit les seuils d'éclairage suivant les besoins, incite
à pratiquer une gestion entraînant la suppression du gaspillage
et d'importantes économies d'énergie. Depuis l'installation
à Bruxelles, la démonstration est évidente et les
conséquences sont chiffrées:
- économie d'énergie : de 50 à 70 %
suivant
l'état du réseau des lampes
- économie budgétaire : de 30 à 50 francs
par habitant et par an.
Il est ainsi possible d'obtenir, pour une ville
de 25'000 habitants une économie budgétaire estimée
à 500'000 francs par an environ selon l'état du réseau.
Les arguments sécuritaires qui tentent de justifier le gaspillage
n'est plus crédible: les villes à éclairage plus doux
sont au moins aussi sûres
La démarche citoyenne
Le simple citoyen qui, en plus, paie des impôts,
ne devrait-il pas s'intéresser davantage à l'éclairage
public de sa commune? Or, cela est possible et pas seulement en période
électorale. L'AEM (Association pour un éclairage maîtrisé)
propose une démarche qui consiste à interpeller, de préférence
avec une association, les élus sur la gestion de l'éclairage
public. Il suffit de leur demander l'état actuel du parc des lampes,
le nombre des lampes et leur puissance, d'obtenir, éventuellement,
le montant des dépenses énergétiques et d'exploitation.
Une petite fiche, mise à votre disposition par l'AEM permet de simplifier
la demande. En général, les élus répondent.
Avec cette fiche dûment remplie que vous retournez à l'AEM,
vous obtiendrez une appréciation sur la gestion actuelle de la commune
et une estimation des économies financières possibles avec
le système Aldim. Dès lors, avec la documentation qui vous
sera remise, vous pourrez demander aux élus des explications sur
la gestion du réseau d'éclairage et leur montrer la possibilité
d'arrêter le gaspillage d'énergie et d'apporter le confort
et la sécurité aux habitants selon les normes européennes.
Marc FAIVET
Association pour un éclairage maîtrisé
84 560 Ménerbes
tél 04 90 75 85 44
fax 04 90 75 99 13