ÉDITORIAL
Notre Présidente, Françoise Tobie, rennonçant, cette fois, à son éditorial coutumier de l’an neuf, a obtenu de Riccardo Petrella un long fax qui devrait en tenir lieu. 6 pages de fax sont de trop pour l'espace disponible. Nous en publierons des extraits à chaque parution. ÉDITORIAL 2 Ce sera, des quelques centaines de ceux que j'ai eu le plaisir, et l’honneur, de signer, celui qui me donne le plus de mal à "pondre". Il pourrait s'intituler Sabordage, ou Acta est fabula. Oui, brutalement: un petit canard annonce sa propre mort. Jamais le Tam-Tam no 369 ne verra le jour. Sauf... si quelqu'un prend la relève. La raison, car il n'y en a qu'une: l'âge. Pas celui de Tam-Tam, qui n'aura (que) 23 ans. Un âge canonique pour un petit, tout petit canard. D'aucuns ont vécu 2, ou 5, voire 10 ans. Non! C'est l’âge du capitaine, le rédac-chef qui, à la parution de l’ultime no 368, frisera les 77 ans (agrémentés de gros problème d'yeux (une 3ème opération le 14 février) et de coeur (l'organe, s'entend). Toutes les choses ont une fin, mais c'est avec regret que je mettrai un point final à ce long monologue, quelquefois dialogue, avec bien des lecteurs très fidèles devenus, au cours des ans, des ami(e)s. Tam-Tam, fidèle à la Belgique qui l’a vu naître, ne connaîtra jamais l’euro (dont notre disque dur n'abrite même pas le sigle). Pratiquement, dès la fin de votre abonnement (le nombre en bas, à droite, de votre adresse), qui sera marqué du point rouge, envoyez-nous, pour chaque (ou tous) les T-T que vous désirez encore recevoir un, ou des, timbre(s) pour lettre (actuellement 17FB/0,42 euro). La mort de T-T n'est pas la mort de Brabant-Ecologie et nous continuerons à représenter SILENCE et La Garance voyageuse comme par le passé. Merci à toutes celles, à tous ceux, qui nous ont aidé, par leurs encouragements, leurs envois de documents et leur dons. A Tous: Merci de nous accompagner jusqu'à l'ultime numéro 368 (C.J.) NB. Quelque abonnés qui ont souscrit bien au delà du no 368 - preuve manifeste de confiance - se verront remboursés au prorata des numéros non honorés, ce, dès févr. 02. (suite)
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ÉDITORIAL 3. Voici celui que Riccardo Petrella a dédié à Tam-Tam et qu'il titre: "Garantir le droit à la vie pour tous et promouvoir le bien commun." Du point de vue du volet social de l'Europe, la construction des alternatives, qui est l'objectif, devrait se structurer autour principalement de deux axes majeurs: primo, assurer le droit à la vie pour tous (en perspective, cela signifie "pour les huit milliards d'êtres humains qui habiteront la planète en 2020"): secundo, renforcer la lutte contre la privatisation conquérante et destructrice du "vivre ensemble." Cadre général: la mondialisation de la violence. En ce qui concerne le droit à la vie, nos sociétés se retrouvent, mutatis mutandis, dans la même situation que celle de la fin du XIXème siècle: dans les pays "développés", le problème fondamental pour chacun d'entre nous, pour une entreprise, pour une ville, pour une famille, c'est d'assurer la sécurité d'existence en termes de revenu, d'emploi, de qualité des conditions de vie, alors que pour 2,7 milliards de personnes des pays dits "sous-développés", c'est l'accès aux biens de base essentiels à la vie (eau, alimentation, logement, soins de santé). Ainsi, ces derniers jours, les dirigeants de l'Union européenne ont rencontré une forte adhésion autour de l'idée de repérer les investissements nécessaires pour g bâtir une Europe de la sécurité, une sécurité, cependant, vue principalement sous l'angle policier et militaire. Il faut, bien entendu, dénoncer cette mystification qui consiste à dire que le problème majeur concernant le droit à la vie et à la sécurité d'existence serait devenu, notamment après le 11 septembre, la sécurité individuelle et collective contre les attaques du terrorisme mondial. Nous devons affirmer, au contraire, que la croissance de l'insécurité, dans le droit à la vie et aux conditions d'existence humaine, est liée, en particulier, aux multiples formes de violence sur les-quelles s'est construite la mondialisation des trente dernières années et que le 11 septembre a fait émerger en toute lumière. p.1
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Je pense, notamment, à la violence économique
exprimée et imposée au travers, par exemple, aux délocalisations
d'entreprises vers les pays à plus bas salaires et à protection
sociale nulle, ou presque, aux OPA hostiles et aux fusions "cannibales"
(comme on les appelle dans les médias financiers), à la "financiarisation"
spéculative de l'économie et à la criminalisation
de la finance (paradis fiscaux, blanchissage de fonds noirs, secret bancaire...).
On doit également parler de la violence politico-sociale, liée aux politiques d'ajustement structurel du FMI et de la Banque Mondiale; aux abus des grandes entreprises multinationales portant atteinte, en alliance quasi systématique avec des régimes dictatoriaux et "féodaux", aux droits des populations locales dans le mépris de leur histoire et de leur identité, à l'arrogance des "occidentaux" (dernier témoignage éclatant, les déclarations du premier ministre italien sur la supériorité de la civilisation occidentale sur celle du monde arabe) En outre, combien de fois n'a-t-on pas entendu, ces vingt derniéres années, affirmer par les dirigeants occidentaux que personne ne peut "rêver" d'un autre monde et que la seule liberté possible consiste en la liberté de s'adapter (aux nouvelles technologies, aux marchés financiers, à la mondialisation...)? N'est-ce pas cela une forme subtile de violence civile dévalorisant la culture de la démocratie? Enfin, la violence interpersonnelle. Ce n'est pas par hasard si, plus une société est basée sur l'effritement des liens sociaux, plus la violence devient une manière d'être pour nous tous. La logique de la compétitivité, qui a renforcé la logique de la survie dans nos rapports mutuels, entre travailleurs, entre villes, entre universités, entre générations, entre pays, c'est de la violence structurelle. Et que dire de ces dirigeants politiques, économiques et scientifiques (ils sont la majorité) qui prêchent que la meilleure protection individuelle sociale est d'être le meilleur. Le droit à la vie. L'expropriation du droit à la vie dans nos sociétés développées, s'est effectuée à travers quatre mécanismes principaux: le travail, la ressource humaine, le capital, l'Etat. 1. Le travail Suite aux politiques menées au cours des vingt derniéres années, nos sociétés ne garantissent plus le droit au travail, à savoir, à un emploi rémunéré. Le travail n'est plus considéré comme l'expression de la citoyenneté. Le travail est désormais vu principalement comme une opportunité à créer et/ou à saisir. Or, personne - en âge de travailler - ne peut penser sa vie sociale et économique sans un emploi rémunéré. Je vois mal, par exemple, dans vingt ans, mes petits-enfants pouvoir vivre sans revenu venant d'une activité rémunérée. (suite)
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Pourtant, nos dirigeants ont décrété que le travail n'est plus un droit, même si toutes les constitutions d'après-guerre des pays occidentaux reconnaissent formellement un tel droit, ce y compris la constitution italienne (aujourd'hui confiée aux bons soins de Silvio Berlusconi), dont l'article premier définit l'Italie comme étant une République fondée sur le travail. A la place du travail, on a mis le devoir de démonstration d'employabilité. Ainsi, la garantie du droit à la vie passe aujourd'hui par le degré individuel d'employabilité, ce qui signifie que, plus grande est la stabilité, et plus élevé et important est le niveau d'employabilité, plus le revenu dérivé sera grand, et donc, dans le cadre de la tendance actuelle à imposer le régime de pension par capitalisation, plus grande sera la sécurité à l'âge de la vieillesse. D'après ces principes, nous existons dans le seul but de produire de la richesse matérielle et immatérielle, exprimée en termes monétaires. La grande rnajorité de nos syndicats ont accepté ces principes, même si, à contrecoeur. J'aimerrais donc dire à mes amis syndicalistes: il est temps de renverser la vapeur; réveillez-vous, redevenez un force de luttes revendicatives, retrouvez l'envie de lutter, de vous battre. Je ne pense pas que les syndicats n'ont qu'un espace de manoeuvre très limité. A mon avis, l'espace d'action qui leur est ouvert reste considérable, à condition qu'ils redéfinissent leur conception du monde et leurs priorités. 2 La ressource humaine. L'expropriation du droit à la vie a aussi eu lieu dans le vécu quotidien par le biais de la transformation de la personne humaine en ressource humaine, au même titre que les ressources financières ou les ressources naturelles. Réduits à ressources humaines, nous n'avons pas autre chose à faire que d'accepter d'être combinés avec d'autres ressources dans le but de contribuer à la maximalisation de la rentabilité du capital financier à court ternie. Si notre contribution dirninue voire est inférieure à celle des machines, nous sommes remplacés par celles-ci, sans aucune hésitation ni le moindre état d'âme de la part des détenteurs des capitaux. Ainsi, en tant que ressources, nous devons nous former à être formés. L'éducation a été expropriée de sa fonction principale qui est celle de ex-ducere, verbe latin qui signifie "conduire en dehors". L'éducation n'est plus l'éducation. Le système éducatif a été transformé en un système de formation. Ce qui compte, dès l'école primaire, c'est la formation, c'est acquérir les savoirs et les compétences qui nous qualifient pour être employés par les entreprises du pays afin que celles-ci puissent bénéficier des ressources humaines les plus qualifiées et les plus rentables pour améliorer leur compétitivité sur les marchés mondiaux. A suivre dans le T-T de février
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ÉNERGIES
PRIX... du kW belge, en décembre:
Normal, jour: < ou = 2.500kWh/an: 7,10 FB ttc. Nuit: 2,45 FB ttc. · Maîtrise de l'énergie · Eolien (gros dossier) · Véhicules hybrides · Controverses ABOMINATION Le bulletin de nov-déc. des Amis du Parc de la Dyle consacre 4 pages à un article (écrit en 2000), titré "Le développement durable" de Cédric Vandervorst. Passons sur le fait qu'il (n') accorde à la cogénération (production simultanée d'électricité et de chaleur) (qu')un rendement de 90%. Mais lisons surtout que: "L'éolien est disgracieux et bruyant"( 1). Que: "Le photovoltaïque est très polluant lors de la production des cellules"(2). Que: "L'éolien en mer nécessite des fondations énormes"(3). Remarques: (1) Quoi de plus gracieux qu'une centrale nucléaire? (2) Alors que fabriquer les quantités énormes de bétons et d'acier des centrales nucléaires ne pollue absolument pas. (3) Erreur grave, mais s'est-il jamais inquiété des fondations et de la pollution des plates-formes pétrolières? (NdWebmaistre: D'autant qu'il est possible et même déjà fait d'installer des éoliennes sur les bases des anciennes plate-formes!). p. 3
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Rendons hommage à sa clairvoyance lorsqu'il indique la croissance
de consommation de l'éolien: 22,2 %, du photovoltaïque: 15,9%
et du nucléaire: 0,6%. Il dit que le nucléaire n'a des inconvénients
qu'à long terme (les générations futures, et ses propres
enfants, ne sont pas sa tasse de thé!). In cauda venenum,
l'auteur termine par: "Il semble actuellement que les énergies
renouvelables ne soient intéressantes que ponctuellement, pour des
consommations décentralisées", Un petit tour en Hollande,
au Danemark ou en Allemagne démontrerait à cet auteur qu'en
fait de consommations décentralisées il se "goure" quelque
peu. Ces pays ne sont pas des déserts. Heureusement, faisant suite
à son article, Denise Morissens, de Greenpeace, lui répond,
entre autres: le nucléaire ne répond qu'à 6% des
besoins mondiaux d'électricit;. l'AIEA annonçait, en 1974,
que quelque 4.450 réacteurs de 1.000 MW et
540 surgénérateurs seraient construits dans le monde. Les 4.430 réacleurs n'étaient que 444 l'an dernier et aucun surgénérateur de taille industrielle ne fonctionne. Mme Morissen rappelle aussi que 7 pays européens, des 18 de 1'OCDE, n'ont jamais fait de nuctéaire. Que l'Italie a arrêté le nucléaire. Que 1e seul réacteur autrichien, celui de Zwentendorf, terminé cependant, n'a jamais fonctionné, suite à un référendum populaire. Que 3 pays ont des politiques actives de sortie du nucléaire (Belgique, Allemagne et Suède), et que la Hollande a une date d'arrêt de son dernier réacteur. Mme Morissens aborde aussi le problème des déchets nucléaires, passés et à venir, pour lesquels aucun pays n'a trouvé de solution. p. 4
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CLIMAT détraqué
"On dit que sous l'effet du réchauffement climatique, la banquise perd 37.000 km carrés par an et que la mer monte d'un mètre au cours de ce siècle - le niveau se serait élevé de 1 à 1,5 mètre au cours du dernier siècle - 17,5% du territoire disparaîtront sous les eaux. Au revoir les Seychelles, le Bengladesh, la Gamaigue... Aprés nous le déluge ? Ou alors, c'est pour bientôt ? Les tempêtes, les tornades, les inondations vont-elles devenir notre lot quotiden? (..) A mesure que les preuves s'accumulent pour démontrer que l'homme perturbe le dimat, c'est le discours économique qui prend le pas sur l'exoertise scientifique, c'est un président américain G. W:Bush, qui revient sur des engagements passé à Kyoto, lors de la conférence sur l'avenir de la planète. Avec Bush, la planète aura perdu quatre ans. Quatre ans pendant lesquels le principal responsable des émissions de gaz à effet de serre de la terre va se croiser les bras, pendant que son pays va envoyer dans l'atmosphère 5,4 tonnes de carbone par habitant et par an. Trois fois plus qu'un français, vingt fois plus qu'un africain. (...) Aujourd'hui ce sont les multinationales qui ont pris le pouvoir, alors la pollution, l'effet de serre, très peu pour elles. Et nous, qu'est-ce que nous faisons ?" (Sandiine Cohen). RECYCLAGE des plastiques "A peine 10% des 5 millions de tonnes de plastiques (emballages, bâtiment et automobile) consommés chaque année, sont recyclés." affirme Jean-Charles Caudron, du département prévention et valorisation des déchets de l'ADEME France. TIP, l'agence flamande de PREVENTION des déchets (qui n'a pas d''équivalent wallon!) déménage au 110 de la Stationstraat, à 2800 Mechelen. DECHETS Pas heureux, les habitants de Namur. Dès le 1/1/02, d'une part, les sacs-poubelles deviendront payants (20FB pour le 30 l et 40 FB pour le 40 l) et d'autre part, la taxe "irnmondices", qui sera rebaptisée taxe "propreté" demeure, mais baissera quelque peu. Isolé: 2.501 FB au lieu de 3.000. Ménage: 3025 au lieu de 3.800 et famille nombreuse 2.501 au lieu de 3.800 FB. D'où ce conseil aux namurois: "Ne vous mariez pas ou alors ayez une famille nombreuse, vous épargnerez 524 FB chaque année." PESTICIDES être le 2ème utilisateur mondial de pesticides (100.000 tonnes/an en moyenne), fait que - dit une enquête de la Commission européenne - 8% des fruits produits en France sont en infraction avec les normes légales. Pire, quelque 22,7% des échantillons contiennent tout un cockall de pesticides. |
MERCURE
La ville de Boston (Massachusetts) ne veut plus voir de thermomètres au mercure aboutir à l'incinérateur. Le fait est que 83% des rivières, fleuves et lacs de la Nouvelle Angleterre, soit 6 Etats sur la côte atlantique, sont pollués par ce "vif argent", au point que les résidents doivent limiter la consommation de poisson qui y est pêché. 13 hôpitaux, dont 9 dans le Massasuchetts, ont éliminé, en 2000, 272 kg de mercure de leurs déchets (Warmer, 1/01) EMBALLAGES Ils représentent, en Europe, quelque 2,9% du total des déchets mais 16% des déchets solides urbains. L'on peut en déduire l'impact. Ainsi le café, emballé jadis en sachet ET boîte pesant 40g, l'est à présent en sachet laminé de 12 grammes seulement (Warmer, janv. 01, p. 5) BOYCOTT ÉCONOMIQUE Plusieurs ONG ont lancé une campagne de boycott contre les compagnies qui ont poussé l'administration Bush à s'opposer au protocole de Kyoto. Compagnies ayant même proposé diverses stratégies énergétiques augmentant les émissions de CO2. Selon ces ONG, Exxon Mobil subsidie, par plusieurs millions de $, des campagnes de propagande orchestrées par le Global Climate Coalition. Usant de tactiques perfectionnées par les producteurs de tabac, ces campagnes sèment la confusion dans le public et les politiciens sur le réchauffement du globe et sapent toute volonté politique d'y remédier. Exxon Mobil pousse à consommer plus de pétrole, malgré les risques. Cette compagnie vise les pays en voie de développement, leur disant que brûler plus de pétrole améliorera leur bien-être. Ndlr: à en juger par le boycott belge et français qui frappa les stations d'essence Total, Fina et Elf et qui ne dura que quelques jours, si pas quelques heures, après le naufrage de l'Erica, nous restons sceptiques quant à l'efficacité de cette mesure. Souvenez-vous du boycott Renault... EVACUATION: C'est une première, où les gens sont obligés d'évacuer à cause d'une montée des eaux... annoncée. Le réchauffement climatique en est la cause. C'est l'archipel de Tuvalu, en Micronésie, et sa surface totale n'est que de 25 km2 répartie en 9 atolls. Sa capitale, Funafati a subi au printemps une marée de 3,2 m d'amplitude alors qu'aucun endroit de Tuvalu n'est à plus de 4,5 m au-dessus du niveau de la men.. Dès 2002, les 11.000 citoyens de Tuvalu seront accueillis par la Nouvelle Zélande. Cette évacuation ne sera certes pas la dernière, la prochaine, celle des Iles Maldives, abritent quelque 311.000 habitants. p.5
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