Une simple réaction à l’article
de Maryse ARDITI sur l’accident de Fukushima.
Je partage en grande partie son analyse, en
particulier sur la comparaison des conditions géographiques et météorologiques
avec l’accident de Tchernobyl).
Bien qu’il soit difficile de tirer des conclusions
sur des conjectures (quantités d’émissions, hauteur de projection),
peut-on s’accorder sur le fait que les doses et les dépôts
ont toutes les chances d’être minimes, tout en soulignant que le
combustible Mox n’est pas le même qu’en 86, ce qui aura certainement
des conséquences locales particulières?
En revanche, dommage qu’à l’instar
des recommandations gouvernementales, sa conclusion soit implicitement
de ne rien faire, même si elle a raison d’insister sur le fait que
la prise de comprimés d’iodure de potassium serait inopportune.
En premier lieu, seuls les résultats
de mesure nous diront APRES, s’il était inutile de s’inquiéter.
Chat échaudé craint l’eau froide. De surcroît, tirer
des conclusions sur des modèles théoriques de dispersion
me semble par trop optimiste.
Je rappelle qu’en matière de risques,
il est désormais acquis, y compris par la CIPR, qu’il convient de
retenir l’hypothèse qu’il n’y a pas de dose radioactive sans
effets. Les bases de la radioprotection issues des extrapolations d’’Hiroshima
ont montré leurs limites. Trivialement, moins on en prend, mieux
on se porte!
|
suite:
Il faut également rajouter que le discours
officiel se borne à comparer les expositions aux doses attendues
vis à vis d’une irradiation externe, pour la bonne raison qu’elle
est incapable de modéliser l’impact sanitaire qu’il y aura suite
à l’ingestion et à l’inhalation de particules.
Il semble donc que nous aurions pu suivre la voie du principe de précaution.
En l’espèce, une sensibilisation publique
responsable et non alarmiste, insistant sur les précautions à
prendre dans l’attente des résultats aurait pu conduire à
mettre en garde contre des exercices physiques en extérieur ou à
éviter de prendre la pluie pendant la période sensible.
Concernant l’impact biologique, s’il s’avérait
ultérieurement que des mesures étaient nécessaires,
ce sera trop tard. Le seul radioélément contre lequel il
y avait moyen de se prémunir, était l’Iode 131, dont tout
le monde connaît l’organe cible et la courte période de vie.
Il était donc à mon avis doublement pertinent de recommander
quelques mesures simples là aussi, comme de renforcer son alimentation
en iode stable (fruits de mer, sel iodé, algues brunes,...).
L’avenir (et les résultats) nous
diront si ces mesures étaient inutiles.
A l’inverse, si les résultats ou si
la situation évoluaient plus gravement, nous regretterons peut-être
de n’avoir pas eu recours à ces quelques précautions.
Gérard MONNIER-BESOMBES
|