QUESTION:
Bonjour
Je vous fais part d’une question concernant
le refroidissement nécessaire à l’évacuation de la
chaleur résiduelle des réacteurs de Fukushima.
D’après les médias, le volume
d’eau mis en oeuvre serait de 6 à 7 m3/h, suivant la
chaleur respective des réacteurs à évacuer.
D’après le rédacteur du site
"l’électron libre" (déjà cité par le GSIEN),
ce volume est très insuffisant => voir sa réponse en fin
de citation.
D’après S. Huet, "Libération",
ce volume est suffisant => voir sa citation dans ma première
question à "l’électron-libre".
Le GSIEN pourrait-il donner une réponse
à une question qui se résume finalement à : "La
puissance résiduelle à évacuer pour un réacteur
de 700 MW électrique est-elle, 2mois 1/2 après l’accident,
de 7 MW (l’électron libre), ou < 4MW (S.Huet)?"
Il se pourrait que Tepco soit dans l’impossibilité
technique (fragilité actuelle de l’installation ?...) d’injecter
plus de 7 m3/h.
Début des citations:
Ma 1ère question à "l’électron libre":
Le 25/05/2011 15:59:22 par: Delphin
Bonjour,
Sylvestre Huet, dans un tchat du journal Libération
qui se déroule actuellement (15h 30), fournit des chiffres de volume
d'eau nécessaire au refroidissement des réacteurs à
l'arrêt extrêmement différents de ceux que vous avez
exposés (160 m3/h pour le plus gros des réacteurs).
Je viens de copier sa phrase:
Sylvestre Huet:" La puissance thermique
à évacuer est de l'ordre du mégaWatt (entre 1 et 4),
si mes souvenirs sont bons. Donc, une circulation d'eau de quelques mètres
cubes par heure peut suffire, mais il ne faut pas qu'elle s'arrête."
Qu'est-ce qui peut expliquer une telle différence,
pour une donnée somme toute assez simple?
|
suite:
REPONSE:
Si c'était si simple!...
Mais sachant qu'un réacteur
dégage en puissance thermique 3 fois sa puissance électrique,
pour 1.000 MWé cela représente 3.000 MWth, du moins pour
tous ces réacteurs qui ont un rendement de 33% (la plage de variation
est finalement assez faible).
Lorsque les barres chutent (REP)
ou montent (BWR) la puissance à évacuer chute en une journée
autour de 1% à 0,1%, puis se stabilise autour du pour mille soit
l'ordre du MW (donc entre 1 et 10 MWth).
Et bien sûr si les combustibles
ont fondu et forment avec les internes et les gaines un magma appelé
"corium" eh bien il faut toujours refroidir et comme à TMI attendre
avant de pouvoir comme à Three Miles Island de l'ordre de 6 ans,
donner des indications sur l'état du réacteur et encore une
dizaine d'année pour... faire quelque chose. Et en + à TMI
tout est resté dans la cuve...
Comme ce ne sont que des ordres
de grandeur 4 ou 7 sont corrects.
Il ne faut pas oublier les incertitudes
sur tous les chiffres avancés. On est dans les 30 à 50%
si ce n'est davantage: l'accident est catastrophique, ses conséquences
encore inconnues mais énormes.
Il est indispensable d'en tirer
des leçons, mais il n'est pas certain que l'audit, entièrement
sur papier soit efficace car "on a déjà tout prévu".
C'est
bien ce que pensait TEPCO et ce qu'avaient accepté les autorités
japonaises.
Il est alors facile de parler
d'erreur humaine: elle est globale et tout le système y participe;
c'est comme l'avion Rio-Paris, comment réagir en 4 minutes quand
tous les appareils débloquent et que l'ordinateur est planté.
A Fukushima la résistance
au séisme est illusoire: les appareils ont été endommagés,
les canalisations ont fui et il n'y a plus d'électricité,
ni de refroidissement...
Alors on fait quoi?
Chapeau aux opérateurs,
ils se sont bien battus.
Monique Sené
|