Le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, a
posé samedi 3 novembre 2007 la première pierre d'une centrale
hybride utilisant le soleil et le gaz naturel pour produire 180 MW dans
la zone gazière de Hassi R'mel. Ce projet est le premier à
l'échelle mondiale combinant turbines à gaz et énergie
solaire. L'énergie solaire est destinée à terme
à se substituer au gaz, a-t-il dit. Il a insisté sur la nécessité
d'utiliser l'énergie solaire pour remplacer les énergies
fossiles polluantes, non renouvelables et en voie d'épuisement.
La centrale fait partie d'un programme de quatre unités hybrides
dont la construction est prévue en Algérie.
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Pour quelques dizaines de milliers de dinars,
une batterie et des panneaux solaires remplaceront avantageusement les
antiques groupes électrogènes. Les projets ne manquent pas,
dans les communautés rurales les plus reculées, l'accès
à l'énergie solaire signifie aussi l'accès aux autoroutes
de l'information: l'exemple du téléphone cellulaire montre
qu'avant de forcer les gens à rejoindre les bidonvilles, le transfert
de la technologie solaire offre aux civilisations encore préservées
du drame urbain une chance de rejoindre le monde moderne en limitant la
casse du progrès.
Les experts croient dans le solaire sur le long terme. Selon Franz Trieb, de l'Agence spatiale allemande à Stuttgart, d'ici 2020 le coût de la collecte de l'énergie solaire pourrait être équivalent à payer le baril de pétrole seulement 15 dollars. «En 2020, nous aurons une capacité considérable de CSP installés dans le monde et cela conduira à des réductions de coûts», dit-il. Les systèmes de distribution «augmenteront un peu le coût mais pas trop». Selon l'Agence internationale de l'énergie, les énergies renouvelables, à l'exception de l'hydroélectricité, représentent seulement 2% de l'électricité mondiale. Mais si les énergies fossiles devraient rester dominantes au moins jusqu'en 2030, les investissements dans les renouvelables sont passés de 80 milliards de dollars (58 mds €) en 2005 à 100 milliards (73 mds €) en 2006 dans le monde. L'énergie et la création de richesse Le développement des énergies renouvelables est rendu inéluctable par la rareté mais aussi par le spectre des changements climatiques. Il nous faut donc exploiter ces opportunités. Cependant en Europe, un vent de panique au sein des consommateurs savamment entretenu par les gouvernants tend à désigner du doigt d'une façon plus ou moins directe les pays producteurs de pétrole. Qu'en est-il exactement? Depuis quelques jours, en effet, le prix du pétrole brut a atteint des sommets historiques aux USA, soit 97 dollars. Le pétrole de la mer du Nord est également à la hausse et dépasse les 92 dollars. Ces prix correspondent aux livraisons de décembre. Les causes sont connues: les risques d'intervention militaire de la Turquie en Irak ajoutés à la tempête tropicale qui arrive sur le golfe du Mexique énervent les traders, et plus aucun analyste ne rejette l'idée d'un prix du baril à 100 dollars. Cette hausse va se répercuter très rapidement à la pompe dans les pays européens. Pourtant l'Opep ne représente qu'un 1/3 des fournisseurs de pétrole, les deux autres tiers sont constitués par les Etats et les multinationales qui, au passage, se sont enrichies dans des conditions inimaginables il y a quelques années. Une multinationale gagnait il y a quelques années 17.000$ à la minute, depuis, elle a triplé ses gains; même chose pour Exxon dont les revenus sont de l'ordre de grandeur de 100 millions de dollars par jour! Nous savons l'influence «mécanique» du prix des matières premières sur le prix des produits finis. Mais, économiquement, comment cela se passe-t-il? Ainsi, nous avons eu droit très récemment au coup de la hausse des matières premières comme le blé et le lait qui influaient sur le prix de la baguette et du yaourt, lesquels devaient nécessairement s'envoler. Sauf que lorsque la part du lait dans le coût du yaourt fini est de 4%, l'influence d'un doublement du prix du lait ne justifie que 4% de hausse du produit fini et non les 20% qu'on nous impose. Fabricants, distributeurs et détaillants en profitent pour reconstruire des marges avec un superbe alibi: «C'est pas nous, ce sont les prix des matières premières.» C'est en gros le même scénario pour l'essence. La hausse du baril a conduit le litre d'essence à son record en 2006: 1,34 le litre. C'est également cette année-là que les compagnies pétrolières, qui raffinent et distribuent l'essence, ont fait des bénéfices historiques...Sur un litre d'essence à 1,28, les taxes représentent 0,86, soit 66% quand le prix du brut lui n'entre que pour 0,31, soit 24%. 66% de taxes!!! A titre de comparaison, dans la constitution du prix de l'essence au Canada: taxes: 34%. En clair, c'est l'Etat qui prend la plus grande marge. C'est d'ailleurs cette fameuse TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) qui a amené les pêcheurs français à manifester. Les énergies renouvelables sont une formidable opportunité dans les pays industrialisés pour créer des entreprises créatrices d'emploi. Voilà une opportunité en or pour les milliers de diplômés de l'université si, dans le cadre d'un plan stratégique énergie 2030, tel que par exemple le «Grenelle de l'environnement» en France, on donne l'opportunité à ces jeunes de créer leur start up avec l'aide de l'Etat dans le cadre d'un Plan Marshall de l'intelligence, qui n'a rien à voir avec «Tach'ghil chabab»; aumône distribuée par le ministère de la Solidarité nationale à la manière du calife sous forme de CDD à 5000DA (50 € pour un ingénieur à moins de 800 km des côtes de l'Europe). Cette manière de faire perpétue naturellement l'assistanat et augmente les frustrations sur le partage de la rente...Cette Ansej new-look ne sera pas un tonneau des Danaïdes, le jeune entrepreneur doit faire ses preuves et doit être accompagné pas seulement financièrement mais aussi technologiquement. Il pourra créer de la richesse en investissant dans des créneaux qui feront l'objet d'appels d'offres continuels dans toutes les niches où le savoir-faire est à notre portée. A titre d'exemple, toute l'eau chaude sanitaire est obtenue à partir de la combustion de gaz naturel alors que la mise en place d'un chauffe-eau solaire permettra de créer un véritable marché qui ne risque pas de tarir. L'Aprue a déjà bien maturé le dossier. Pour exemple, nos voisins tunisiens ont bien compris l'utilité et la rentabilité du projet, ils sont même arrivés à faire financer ce projet par les organisations internationales. Chaque calorie épargnée par la non-utilisation du gaz naturel est une calorie disponible pour les générations futures. Cependant, un chauffe-eau solaire, même de base, coûte plus cher qu'un chauffe-eau au gaz naturel, l'Etat pourrait prendre en charge le différentiel, l'amortissement sera d'autant plus rapide que le prix du gaz suivant celui du pétrole sera de plus en plus important. On l'aura compris, il nous faut avant tout un cap, savoir où on va, comment faire des économies d'énergie, avant d'être de «bons élèves des pays industrialisés». Pensons aux générations futures, il nous faut encore une fois une stratégie énergétique où chaque citoyen se reconnaît à travers les débats parce qu'en définitive, c'est de lui que viendra l'échec ou la réussite par son adhésion ou son refus de cautionner, une fois encore des décisions prises sans son accord. |