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2004
· Sources ADIT (octobre, novembre):
    -    Tunisie, ses ressources éoliennes, un potentiel remarqué:
La Presse (Tunis) ACTUALITÉS 30 Octobre 2004 
     Du fait des nombreux avantages qu'elle présente, l'énergie éolienne finira-t-elle par prendre le pas sur les autres formes d'énergie, en particulier fossiles, dont le coût de production et d'exploitation ne cesse de croître? 
     Aujourd'hui, cette forme d'énergie renouvelable s'impose comme un choix stratégique dans la politique énergétique des pays africains, en raison des solutions qu'elle apporte aux problèmes relatifs à la disponibilité de l'énergie en Afrique. Raison pour laquelle la Banque africaine de développement (BAD) a mis en oeuvre une stratégie de soutien au secteur des énergies renouvelables dans plusieurs pays africains. 
     Une étude stratégique de déploiement de l'énergie éolienne en Afrique a été commanditée par cette institution financière pour identifier les pays dotés d'un excellent potentiel éolien, et ce, dans le but de mettre en oeuvre, à partir des résultats d'évaluation des ressources éoliennes, des programmes et des projets de développement de cette forme d'énergie sur le continent africain. Elaboré avec l'appui de l'Agence canadienne de développement international, le rapport final, qui a été présenté lors d'un séminaire international sur le développement de l'énergie éolienne en Afrique, comporte plusieurs points, dont une évaluation exhaustive des ressources éoliennes dans chaque pays, réalisée à partir d'une carte des vents, une analyse du cadre institutionnel, législatif, réglementaire et technique des pays dotés d'importantes ressources en énergie éolienne, ainsi qu'un plan stratégique de déploiement de l'énergie éolienne. 

Potentiel éolien et schéma de financement 
     L'évaluation des gisements a été réalisée à partir d'une carte quantitative établissant, grâce à une méthode de simulation, la vitesse du vent de chaque pays africain. A partir de cette analyse, 15 pays identifiés comme détenteurs de meilleurs gisements éoliens ont été classés en quatre groupes suivant leur contexte technico-économique et leur arsenal juridique et réglementaire. 
     «Nous avons réparti les 15 pays en quatre groupes et classé dans le même groupe les pays qui présentent des similitudes sur le plan législatif, réglementaire et technique, observe M. Louis Robert, directeur de Helimax Energie, société chargée de l'étude stratégique de l'énergie éolienne en Afrique. A titre d'exemple, nous avons classé le Maroc et la Tunisie dans le même groupe, car ils se démarquent des autres groupes par l'adoption d'une politique prononcée en faveur de la production d'électricité d'origine éolienne. Cette politique est dictée en particulier par le déficit de leurs balances énergétiques et leur dépendance en énergies primaires à l'égard de l'étranger, alors que la consommation électrique continue à croître à un taux élevé».

     L'équipe chargée de l'étude a procédé, pour les pays dotés d'un excellent gisement éolien, à l'établissement d'un schéma de financement établi en fonction de la qualité du potentiel de chaque zone. Elle a notamment calculé le coût de production de l'énergie éolienne, qui a été comparé au coût marginal de production d'électricité de chaque pays, afin d'identifier les mécanismes financiers adéquats à mettre en oeuvre pour financer des projets de développement de l'énergie éolienne. D'après les conclusions de l'évaluation, si certains pays tels que l'Erythrée ou l'île Maurice doivent supporter des coûts élevés de production imputés à plusieurs facteurs, notamment technique et environnemental, il est possible en revanche pour la Tunisie et le Maroc de réaliser dès 2005 des projets éoliens, ayant un coût de production légèrement supérieur à leurs coûts marginaux de production, à condition, toutefois, de développer des sites ayant des vents excellents. 

Plan stratégique pour 2005-2010 
     En dépit de la présence de ressources éoliennes considérables, l'équipe a fait ressortir un certain nombre de barrières entravant le plein déploiement de cette énergie renouvelable dans certaines régions africaines ainsi que la faisabilité des projets. En effet, en plus du fait de ne pas avoir mis en place le cadre réglementaire approprié, ces pays n'arriveraient pas à faire face au coût élevé de l'énergie éolienne, préférant alors privilégier l'exploitation d'autres formes d'énergies renouvelables plus compétitives et mieux adaptées au contexte national. «Les obstacles ne sont pas seulement d'ordre législatif et réglementaire, explique M. Robert. Il existe aussi des barrières d'ordre technique. L'étude a révélé, dans certains pays, une méconnaissance du gisement éolien et des caractéristiques du réseau électrique, alors que cette énergie est destinée à être injectée dans le réseau. Par ailleurs, on a relevé un manque d'expérience de marché et d'échange d'expériences à l'échelle régionale et continentale». 
     L'identification des barrières a permis d'esquisser les grands axes d'un plan stratégique de développement de l'énergie éolienne pour la période 2005-2010, comportant un certain nombre de recommandations adressées à la Banque africaine de développement. Il s'agit pour cette dernière de mettre l'accent, à court terme, sur un nombre limité de pays, à savoir la Tunisie, le Maroc, l'Afrique du Sud, la Mauritanie, Madagascar, le Cap-Vert, l'île Maurice et l'Erythrée. Mais aussi de répondre aux besoins des régions urbaines par le développement de projets éoliens à grande échelle raccordés au réseau et, enfin, de développer une stratégie visant le développement potentiel de petits systèmes d'énergie éolienne pour les régions rurales.

    -    Maroc, Energies renouvelables: de nombreux projets solaires, thermiques, hydrauliques… en cours. Les opérateurs profitent de l'expérience allemande:
    «Le Maroc s'efforce de s'améliorer et d'attirer les investisseurs par le biais de rencontres profitables», a indiqué Roland Mauch, ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne au Maroc.
    A cet effet, le ministère a élaboré un plan stratégique. En effet, plusieurs ouvrages de production d'électricité sont prévus pour 2004-2007. Le projet STEP d'Afourer, dont le montant d'investissement avoisine 1,3 milliard de DH, sera opérationnel en 2005. Ce produit hydraulique permettra la production de 463 MW. De son côté, le projet du cycle combiné de Tahadart, d'une puissance de 384 mégawatts, sera fin prêt en mars 2005. Ce projet thermique a nécessité un montant global de 2,8 milliards de DH. 
    La réalisation d'une centrale thermosolaire est également prévue dans la région orientale du pays, à Ain Beni Mathar, d'une puissance qui sera comprise entre 200 et 250 mégawatts. Elle sera opérationnelle fin 2007 et dont le budget est de 2,2 milliards de DH.
    Il s'agit de la première station thermosolaire au Maroc. Ce projet fait la fierté du ministre: «Avec le lancement du programme Promasol, en appui avec la coopération internationale, nous visons le développement local du marché des capteurs solaires de 40.000 m2 par an. Le potentiel global étant estimé aujourd'hui à plus de 400.000 m2».
    A noter que l'électrification décentralisée par systèmes solaires, prônée dans le programme d'électrification rurale (PERG), intéresse un potentiel de plus de 150.000 foyers ruraux. Elle atteindra 7% à l'horizon 2007, souligne le ministre. La banque allemande KFW, quant à elle, intervient dans le financement en appuyant une opération portant sur l'installation de 16.000 kits solaires.
    A travers cette stratégie énergétique, le ministère de l'Energie et des Mines vise à garantir, d'une part, un approvisionnement sûr et au meilleur coût et d'autre part, généraliser l'accès à l'énergie à l'ensemble des citoyens. 

Eolien vs CO2
    Concernant l'éolien, deux ouvrages sont en gestation: celui de Cap Sim Essaouira et celui de Tanger. Le premier sera opérationnel début 2006 et devrait produire 60 MW. Le projet de Tanger, quant à lui, sera terminé vers la mi-2007 et permettrait la production de 140 MW. L'ONE a réussi à décrocher des prêts à faible taux d'intérêt auprès de la banque allemande KFW pour lancer ces deux projets dont la réalisation nécessite des investissements de près de 2 milliards de DH (550 millions pour Essaouira et 1,5 milliard pour Tanger). «D'autres projets sont en prospection dans la région de Taza et au niveau des provinces du Sud», indique Boutaleb. Et cela, sans oublier celle du Nord qui est déjà opérationnelle et qui produit annuellement 200 Gwh.

· Source ADIT: Energie éolienne en Afrique: une alternative de plus en plus actuelle
La Presse (Tunis) ACTUALITÉS
    La Banque africaine de développement (BAD) organise, les 28 et 29 octobre, la première conférence des investisseurs pour l'énergie éolienne en Afrique.
    Le thème: l'énergie éolienne en Afrique en tant que ressource inexploitée. La rencontre qui verra la partipation, entre autres, de représentants de la Banque mondiale, d'institutions de développement, de créateurs de projets, de fournisseurs de technologies en énergies renouvelables et d'experts en développement et en financement d'infrastructures, a pour objectif d'encourager les pays en développement à s'engager sur la voie des énergies propres et renouvelables, en favorisant notamment la mise en place de projets de développement de l'énergie éolienne. En effet, en raison de la hausse des prix des produits pétroliers, beaucoup de gouvernements encouragent actuellement leurs sociétés privées à investir dans la production d'énergie provenant de sources renouvelables, sans compter que plusieurs études ont été réalisées dans ces pays pour étudier les possibilités d'exploiter l'énergie éolienne.
    Pour l'heure, c'est le Maroc qui assure la production la plus importante d'énergie éolienne en Afrique: 190 GWh sont produits par le parc éolien de Koudia El Beidia.

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