La Presse (Tunis) ACTUALITÉS 30 Octobre 2004
Du fait des nombreux avantages qu'elle présente, l'énergie éolienne finira-t-elle par prendre le pas sur les autres formes d'énergie, en particulier fossiles, dont le coût de production et d'exploitation ne cesse de croître? Aujourd'hui, cette forme d'énergie renouvelable s'impose comme un choix stratégique dans la politique énergétique des pays africains, en raison des solutions qu'elle apporte aux problèmes relatifs à la disponibilité de l'énergie en Afrique. Raison pour laquelle la Banque africaine de développement (BAD) a mis en oeuvre une stratégie de soutien au secteur des énergies renouvelables dans plusieurs pays africains. Une étude stratégique de déploiement de l'énergie éolienne en Afrique a été commanditée par cette institution financière pour identifier les pays dotés d'un excellent potentiel éolien, et ce, dans le but de mettre en oeuvre, à partir des résultats d'évaluation des ressources éoliennes, des programmes et des projets de développement de cette forme d'énergie sur le continent africain. Elaboré avec l'appui de l'Agence canadienne de développement international, le rapport final, qui a été présenté lors d'un séminaire international sur le développement de l'énergie éolienne en Afrique, comporte plusieurs points, dont une évaluation exhaustive des ressources éoliennes dans chaque pays, réalisée à partir d'une carte des vents, une analyse du cadre institutionnel, législatif, réglementaire et technique des pays dotés d'importantes ressources en énergie éolienne, ainsi qu'un plan stratégique de déploiement de l'énergie éolienne. Potentiel éolien et schéma de financement
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L'équipe chargée de l'étude
a procédé, pour les pays dotés d'un excellent gisement
éolien, à l'établissement d'un schéma de financement
établi en fonction de la qualité du potentiel de chaque zone.
Elle a notamment calculé le coût de production de l'énergie
éolienne, qui a été comparé au coût marginal
de production d'électricité de chaque pays, afin d'identifier
les mécanismes financiers adéquats à mettre en oeuvre
pour financer des projets de développement de l'énergie éolienne.
D'après les conclusions de l'évaluation, si certains pays
tels que l'Erythrée ou l'île Maurice doivent supporter des
coûts élevés de production imputés à
plusieurs facteurs, notamment technique et environnemental, il est possible
en revanche pour la Tunisie et le Maroc de réaliser dès 2005
des projets éoliens, ayant un coût de production légèrement
supérieur à leurs coûts marginaux de production, à
condition, toutefois, de développer des sites ayant des vents excellents.
Plan stratégique pour 2005-2010
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«Le Maroc s'efforce de s'améliorer
et d'attirer les investisseurs par le biais de rencontres profitables»,
a indiqué Roland Mauch, ambassadeur de la République fédérale
d'Allemagne au Maroc.
A cet effet, le ministère a élaboré un plan stratégique. En effet, plusieurs ouvrages de production d'électricité sont prévus pour 2004-2007. Le projet STEP d'Afourer, dont le montant d'investissement avoisine 1,3 milliard de DH, sera opérationnel en 2005. Ce produit hydraulique permettra la production de 463 MW. De son côté, le projet du cycle combiné de Tahadart, d'une puissance de 384 mégawatts, sera fin prêt en mars 2005. Ce projet thermique a nécessité un montant global de 2,8 milliards de DH. La réalisation d'une centrale thermosolaire est également prévue dans la région orientale du pays, à Ain Beni Mathar, d'une puissance qui sera comprise entre 200 et 250 mégawatts. Elle sera opérationnelle fin 2007 et dont le budget est de 2,2 milliards de DH. Il s'agit de la première station thermosolaire au Maroc. Ce projet fait la fierté du ministre: «Avec le lancement du programme Promasol, en appui avec la coopération internationale, nous visons le développement local du marché des capteurs solaires de 40.000 m2 par an. Le potentiel global étant estimé aujourd'hui à plus de 400.000 m2». |
A noter que l'électrification décentralisée
par systèmes solaires, prônée dans le programme d'électrification
rurale (PERG), intéresse un potentiel de plus de 150.000 foyers
ruraux. Elle atteindra 7% à l'horizon 2007, souligne le ministre.
La banque allemande KFW, quant à elle, intervient dans le financement
en appuyant une opération portant sur l'installation de 16.000 kits
solaires.
A travers cette stratégie énergétique, le ministère de l'Energie et des Mines vise à garantir, d'une part, un approvisionnement sûr et au meilleur coût et d'autre part, généraliser l'accès à l'énergie à l'ensemble des citoyens. Eolien vs CO2
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