La pile à combustible, moteur
de l'avenir, souffre d'un défaut majeur: l'hydrogène nécessaire
à son fonctionnement reste extrêmement polluant à produire.
De récentes découvertes permettent pourtant de l'extraire
proprement de l'éthanol, voire du sucre ou de déchets végétaux.
Une révolution!
«Si je devais choisir l'énergie chimique du futur, ce serait sans aucune hésitation la pile à combustible. C'est de l'hydrolyse à l'envers, c'est fantastique», s'enthousiasmait Joël de Rosnay, ancien chercheur au MIT et conseiller du président de la Cité des sciences et de l'industrie, à l'occasion d'un colloque organisé par BASF en octobre. Le principe de la pile à combustible est maintenant bien connu et consiste à convertir en électricité l'énergie libérée par la réaction de l'hydrogène avec l'oxygène. À la sortie, de l'eau, du courant et c'est tout. Presque trop belle pour être vraie, la pile à combustible se heurte hélas à deux problèmes jusqu'à présent insurmontables: le premier tient au stockage du carburant. L'hydrogène (H2) est en effet une molécule insaisissable et explosive qui se faufile partout. Seuls les grands froids et les pressions extrêmes (700 bars) permettent de la garder sous cloche. Les nanotechnologies devraient permettre de régler le problème en constituant d'innombrables prisons moléculaires. L'autre gros problème, c'est la filière hydrogène elle-même: la production de H2 requiert des quantités énormes d'énergie fossile… Sauf que le Pr Lanny Schmidt et son équipe de l'université du Minnesota viennent de mettre au point un procédé permettant d'obtenir le même résultat à partir d'huile ou de sucre, après avoir rendu l'opération possible à partir de l'éthanol. Ce n'est qu'un début ! À terme, l'objectif est d'étendre les matières premières à tout un éventail de résidus de cultures. À la sortie de la réaction, un mélange hydrogène et monoxyde de carbone, entrant dans la fabrication d'un carburant de synthèse, et de l'ammoniac qui peut être utilisé comme fertilisant. HYDROGÈNE OU GAZ DE SYNTHÈSE
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Tout cela n'est possible que grâce à la vitesse vertigineuse
à laquelle les événements s'enchaînent: la réaction
ne prend qu'un centième de seconde! C'est dix à cent fois
plus rapide que les technologies existantes pour obtenir de l'hydrogène
ou des biocarburants. Le prototype mis au point en laboratoire n'est pour
l'instant capable de produire que 500 grammes de gaz de synthèse
par jour. On est donc encore loin de la phase industrielle…
QUAND L'ÉTHANOL ALIMENTE LES PILES
UN PRINCIPE VIEUX COMME LE MONDE
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La multinationale espagnole a signé
un contrat pour installer une unité de production d'hydrogène
à Sotavento, un parc eolien galicien expérimental. Ce nouveau
projet répond aux besoins d'intégrer à chaque fois
de plus grandes quantités d'énergie dans le réseau
électrique, et en particulier, de résoudre la fluctuation
de la production éolienne.
Le projet pilote de Gas Natural consiste à connecter un électrolyseur (équipement qui sépare les deux éléments de l'ea : l'hydrogène et l'oxygène) à une éolienne du parc. L'énergie électrique produite par l'éolienne sera transmise à l'électrolyseur quand le réseau n'aura pas besoin de cette énergie. La capacité de production de l'hydrogène pourra atteindre l'équivalent de 60 m3 de pression atmosphérique par heure. Le gaz sera stocké dans des citernes de 20 m3 et constituera le combustible d'un groupe électrogène de 55 kW. Cette puissance ne remplacera pas la production d'une éolienne, cependant le système permet de tester en conditions réelles une nouvelle technique hybride éolico-hydrogène. |
Antoni Julia, responsable du projet, explique que
l'éolienne choisie transmettra l'électricité vers
l'électrolyseur dans deux conditions. Dans le cas où il y
aura surproduction, pour éviter de dévier l'énergie
dans la programmation des parcs, et dans le cas où la production
locale sera trop importante pour qu'elle soit entièrement absorbée
par le réseau.
Le contrat étant signé avec la compagnie canadienne Hydrogenics Corporation, le projet est en cours de réalisation. L'investissement global atteint 900.000 €, dont 258.000 € de subventions de la région galicienne. Pour en savoir plus, contacts: D. Antoni Julia Sirvent, Gas Natural Sdg - tel : + 34 900 708 709 - http://portal.gasnatural.com Source: Energias Renovables, 05/02/2006 |