ENERG...ETHIQUE et CONTROVERSES !
LE FUTUR DU SOLAIRE PV
Des cellules solaires sur le modèle des plantes
Source "techno forum", mars 1999, p.20; publication de diagonal verlags ag. melligen

En reproduisant le transport de la lumière dans des cellules de zéolithe, des chercheurs de l'Université de Berne ont découvert un procédé qui pourrait remplacer les cellules solaires actuelles, onéreuses à fabriquer.

    Les plantes sont des maîtres en matière de transformation de la lumière en énergie. Les feuilles possèdent un astucieux système d'antennes dans lequel les molécules de chlorophylle - un pigment vert - conduisent la lumière du soleil vers les sites où cette énergie est transformée. Un groupe de recherche du programme national «Nanosciences» est parvenu à reproduire ce transport de lumière dans un système artificiel à l'échelle du manomètre: des cylindres de zéolithe y remplissent la fonction d'antennes, dans lesquelles la lumière est conduite par des molécules de pigments convenablement choisis, mais autres que la chlorophylle. Les zéolithes sont des minéraux naturels comprenant différents types de structures creuses.
    L'équipe scientifique de l'Université de Berne a réussi à produire en laboratoire des minuscules cylindres de zéolithe constituant un ensemble de tubes continus, puis à remplir de colorants chacun des tubes individuels d'une chaîne de molécules. La lumière incidente est transportée le long des tubes par ces molécules d'une extrémité à l'autre du cylindre.

Un transport beaucoup plus rapide
    Des essais indiquent que ce transport est beaucoup plus rapide que celui observé jusqu'ici dans les plantes. On essaie maintenant d'exploiter ce système de transmission de la lumière dans un nouveau type de cellule solaire. Des cylindres de zéolithe, déposés sur une couche mince en silicium, se présentent en effet comme solution de substitution aux cellules solaires ordinaires en silicium, qui doivent être relativement épaisses pour absorber suffisamment de lumière. Ces cylindres peuvent être fabriqués à peu de frais. Ainsi ce procédé pourrait-il faciliter l'essor des cellules solaires, qui sont encore chères aujourd'hui.
    Pour mieux comprendre les processus importants mis en oeuvre par les plantes pour opérer la conversion photochimique et le stockage de l'énergie solaire, il est utile de reproduire certaines étapes de ces processus dans un système artificiel. C'est ce qu'a fait, à Berne, le groupe du professeur Gion Calzaferri, qui a constitué un tel système à l'échelle microscopique. En effet, c'est seulement à cet ordre de grandeur que le transport de lumière se déroule sans perte.

Dix mille tubes sous forme de poudre
    Les cylindres microcristallins de zéolithe, fabriqués en laboratoire, mesurent moins d'un millième de millimètre. Ils assument la fonction du système d'antennes des feuilles des plantes. Chacun de ces cylindres abrite quelque dix mille tubes d'un millionième de millimètre de diamètre, tous orientés dans le même sens. Ces cylindres de zéolithe sont invisibles en tant que tels. Produits en millions d'exemplaires, ils se présentent comme du talc extrêmement fin. Vu les dimensions infimes de ce système d'antennes artificiel, les processus qui s'y déroulent ne peuvent être détectés qu'au moyen d'une sonde moléculaire. Pour que les molécules de colorant s'alignent le long des tubes comme les perles d'un collier, il a fallu produire des cylindres de zéolithe dont les tubes aient un diamètre constant et de la taille désirée. Puis les chercheurs ont déterminé à l'aide d'une simulation sur ordinateur les colorants dont les molécules sont exactement adaptées aux dimensions de la cavité de ces tubes.

La lumière passe du vert au rouge
    Les tubes remplis de colorant vert furent obturés à leur extrémité sortante par des molécules de pigment rouge. Cette disposition a permis de démontrer l'efficacité du transport de la lumière. La lumière absorbée à la surface du cylindre par le colorant vert est conduite le long des molécules vertes et atteint finalement l'extrémité rouge. La molécule de colorant rouge absorbe cette énergie: au lieu de renvoyer cette énergie aux molécules du pigment vert, elle la rayonne sous forme de lumière rouge visible pour l'oeil.
Voici une possibilité de résultat (mais selon des recherches de l'Université de Fribourg)?:


(source "Horizons", magazine du FNRS, mars 1999)

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