L'?nergie
solaire est la source d'?nergie primordiale sur Terre. Sa transformation
fournit l'?nergie chimique assurant le d?veloppement de la tr?s grande
majorit? des ?tres vivants. Les ?nergies fossiles - p?trole, gaz, charbon
- n'en sont ainsi que des produits d?riv?s. La r?cup?ration, la transformation
et le stockage de l'?nergie solaire de mani?re efficace pr?sente un d?fi
de taille mais serait la r?ponse id?ale aux besoins ?nerg?tiques actuels.
Les syst?mes photovolta?ques permettent de r?cup?rer cette ?nergie et de
la transformer en ?lectricit?. Mais cette derni?re forme d'?nergie pr?sente
le l'inconv?nient d'?tre difficile ? stocker.
Les processus chimiques naturels ont depuis longtemps ma?tris? l'?nergie solaire au travers du processus de photosynth?se. L'id?al serait de r?cup?rer directement l'?nergie produite par photosynth?se ? l'int?rieur des v?g?taux. Ou alors, il faudrait pouvoir copier ce processus que des milliards d'ann?es d'?volution ont perfectionn? afin de pouvoir convertir l'?nergie solaire en ?nergie chimique, sous forme d'hydrog?ne, plus simple ? stocker que l'?lectricit?. R?cup?rer l'?nergie ? la source
Reproduire artificiellement les structures
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Copier les m?canismes chimiques
Une ?quipe du Massachussetts Institute of Technology (MIT) a propos? une nouvelle m?thode pour r?aliser la dissociation de la mol?cule d'eau en utilisant l'?nergie solaire. Ils ont ainsi reproduit la r?action ayant lieu lors de la photosynth?se sans utiliser les m?mes mat?riaux que ceux utiliser dans la nature. Quoique. Ils se sont en effet servis d'un virus sur lequel sont capables de se fixer des mat?riaux catalytiques (l'oxyde d'iridium) et des pigments biologiques. Le tout est ensuite inclus dans une matrice de micro-gel cr?ant un enchev?trement permettant d'assurer le d?roulement de la r?action. Les pigments captent l'?nergie lumineuse, les catalyseurs assurent la r?alisation de la r?action. Le virus sert d'?chafaudage maintenant les composants de la structure et assure aussi les transferts d'?nergie tel un c?ble [2]. Cependant, cette structure ne permet pour le moment que d'assurer la partie la moins int?ressante de la r?action : la production de dioxyg?ne via l'oxydation de la mol?cule d'eau. Il reste ? faire ?voluer la structure afin d'assurer la recombinaison du proton et de l'?lectron produits pour obtenir les atomes d'hydrog?ne. Un autre inconv?nient de la structure est li? au co?t de l'iridium. Pour envisager une application industrielle, il sera n?cessaire de trouver un autre catalyseur moins cher. Un domaine en plein boom
- [1] Ryu et al., Nano Lett., 2010, 10 (4), pp 1137-1143 (04/03/2010) DOI: 10.1021/nl903141j: http://redirectix.bulletins-electroniques.com/XhoPx - [2] Nam et al., Nature Nanotechnology, (11 April 2010) doi:10.1038/nnano.2010.57: http://redirectix.bulletins-electroniques.com/TjFSw - [3] Le site officiel de Sun Catalytix : http://www.suncatalytix.com/about.html - [4] Description du projet sur le site du ARPA-e : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/Wxqbf - [5] Le site officiel du projet HELIOS : http://www.lbl.gov/msd/helios_site/index_helios.html |
Au printemps, quand le soleil se fait
plus chaud, quand les jours s'allongent, l'arbre sort de sa l?thargie pour
se muer en v?ritable usine photochimique. Alors, la s?ve bouillonnante
prend d'assaut le tronc, les racines fouillent le sol pour en aspirer sucs
et humidit?, et les bourgeons d?ploient leurs
panneaux
solaires en forme de feuilles. La fabrique chlorophyllienne
est pr?te ? tourner ? plein r?gime!
La photosynth?se, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, s'empare de la lumi?re du soleil pour casser les mol?cules d'eau (H2O) livr?es dans la feuille par la s?ve brute. L'oxyg?ne ainsi lib?r? repart aussit?t dans l'atmosph?re sous forme de gaz, tandis que l'hydrog?ne s'allie au gaz carbonique absorb? par la feuille pour fabriquer des glucides. Ils donneront ensuite de l'amidon, puis de la lignine, qui compose le bois. Pour fabriquer un seul kilogramme de bois sec, l'arbre doit pi?ger le gaz carbonique contenu dans 4.000 m3 d'air! Ainsi, le Sherman Tree dont les 2.000 tonnes font l'arbre le plus lourd au monde, a respir? au cours de sa longue vie un volume d'air qui aurait pu recouvrir la France sur 20 m?tres! Le travail des feuilles ne s'arr?te pas ? la photosynth?se. Leur stakhanovisme les pousse ?galement ? synth?tiser les acides amin?s, briques de base des prot?ines. L'azote requis est puis? dans le sol par les racines, puis amen? jusqu'? la feuille par la s?ve brute. Enfin, comme tout organisme vivant, l'arbre a besoin de respirer. Il absorbe donc de l'oxyg?ne et rejette du gaz carbonique. En proportion moindre, toutefois, que la photosynth?se. Cet incessant va-et-vient de mol?cules entre les racines et les feuilles se d?roule par un r?seau de canaux plac?s sous l'?corce. Pour hisser la s?ve brute depuis les racines o? elle est fabriqu?e jusqu'? la cime de l'arbre, culminant parfois ? plus de 100 m?tres de hauteur, il faut pouvoir compter sur une puissance consid?rable. Celle-ci est fournie par deux moteurs. Le premier est actionn? par l'?vaporation qui se produit ? la surface des feuilles. Suivant l'arbre et les conditions climatiques, cette simple succion peut tirer une colonne de 60 m?tres en une heure. Le second moteur prend le relais du premier quand il ne fait pas assez chaud pour provoquer une ?vaporation. Cette fois, le m?canisme se loge dans les racines dont les cellules, en se chargeant d'ions puis?s dans le sol, cr?ent par osmose un appel d'eau qui pousse la s?ve brute vers le haut. (suite)
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suite:
Un s?quoia peut ainsi hisser 2 tonnes d'eau par jour ? 100 m?tres de hauteur. Pendant les six mois de printemps et d'?t?, un ch?ne rouvre adulte suce 100 tonnes d'eau, soit 225 fois son poids. Une futaie de h?tres de 1 hectare absorbe et rejette dans l'atmosph?re 3.500 ? 5.000 tonnes d'eau par jour! Cette ?vaporation massive des for?ts du monde provoque un refroidissement de l'atmosph?re terrestre. Pour alimenter en flux tendu l'usine chlorophyllienne en eau et en nutriments, les racines ne cessent de s'?tendre. Le r?seau racinaire d'un arbre de 20 m?tres de hauteur exploite jusqu'? 250 m3 de terre. A c?t? de la s?ve brute, il en existe une autre, dite ?labor?e, ?manant des feuilles et qu'un deuxi?me r?seau achemine vers le reste de la plante. Cette fois, l'?coulement est assur? par un gradient de pression cr?? par la diff?rence de concentration en substances dissoutes. Ces deux r?seaux qui acheminent les s?ves brutes et ?labor?es sont refaits ? neuf chaque printemps. Ce travail est confi? au cambium, un tissu cellulaire qui entoure le bois comme un manchon. Il est ? double face: vers l'int?rieur de l'arbre, il fabrique le bois (aubier), compos? d'un entrelacement de cellules verticales qui v?hiculent la s?ve brute et de cellules horizontales (les rayons ligneux) qui stockent les r?serves de glucides; vers l'ext?rieur, le cambium fa?onne le liber, o? circule la s?ve ?labor?e. L'?corce poss?de elle aussi sa propre couche de cellules multiplicatrices fabriquant le li?ge. Chaque ann?e, l'arbre accumule donc une nouvelle couche de bois, appel?e cerne. Au bout de quelques ann?es, les cellules meurent, il ne reste plus que la lignine qui constitue le vrai bois. Celui-ci est donc mort. Ne dit-on pas qu'un arbre n'est rien d'autre qu'un cadavre recouvert d'une mince peau vivante? Le coeur d'un ch?ne, d'un marronnier ou d'un platane peut donc pourrir et dispara?tre sans probl?me. Sinon fragiliser l'arbre, qui, un jour ou l'autre, s'abattra sous son propre poids. L'usine chlorophyllienne tourne ? plein r?gime jusqu'? l'automne, quand les feuilles jaunissent et tombent. Condamn? au ch?mage technique, l'arbre ne reprendra vie qu'au printemps suivant. Et ainsi de suite durant des dizaines, des centaines, voire des milliers d'ann?es. |