L'Electricité de France
a été créée par la loi de Nationalisation du
8 avril 1946 modiliée ensuite par une vingtaine de décrets
et ordonnances). Les raisons de ette nationalisation étaient essentiellement
les suivantes
- Répondre au programme du Conseil National de la Résistance: « ...éviction des grandes féodalités économiques et financières de la Direction de l'économie - le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources d'énergie...». - Harmoniser les règles techniques, la fréquence et permettre la réalisation d'investissements d'importance nationale. - Permettre un certain contrôle économile et jouer un rôle d'orientation de la croissance. La forme de la nationalisation du gaz de l'électricité résulte d'un accord difficile entre les diverses tendances politiques de l'époque. Notons aussi la volonté de cantonner l'établissement dans un secteur relativement étroit de production et de distribution de l'énergie électrique: il lui par exemple interdit de fabriquer et vendre du matériel électrique. Ceci a rmis par la suite de bien servir les intérêts industriels, sans les concurrencer. L'indemnisation des actionnaires a permis ?lement le développement d'un certain nombre d'entreprises privées, en particulier la CGE (Compagnie Générale d'Electricité). Depuis la nationalisation,
les grandes dates ont été:
I - SURVOL DE LA LOI
Article premier
Sont exclus de la nationalisation...
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5. Les aménagements de production d'énergie de tout établissement, entreprise ou de tout particulier, lorsque la puissance installée des appareils de production n'excède pas 8.000 kVA (puissance maximum des machines tournantes susceptibles de marcher simultanément). Il ne sera pas tenu compte, pour le calcul de la puissance installée, des installations de récupération d'énergie résiduaire visées au paragraphe 4. précédent. 6. Les installations réalisées ou à réaliser sous l'autorité des collectivités locales ou des établissements publics ou de leurs groupements, en vue d'utiliser le pouvoir calorifique des résidus et déchets collectés dans les centres urbains. Ce qui en termes plus clairs signifie qu'un
particulier ou une petite entreprise... peut toujours produire son électricité
pour ses propres besoins. Par contre, il lui est interdit de vendre cette
énergie à d'autres qu'à E.D.F. Si E.D.F. accepte!
Article 2
p.2
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Compte tenu de ces hypothèses,
le contrat-programme comporterait des indications chiffrées sur
les objectifs que les dirigeants auraient pour mission d'atteindre. Il
résumerait en quelque sorte le plan de l'entreprise.
On voit ainsi que l'indépendance n'est donnée que pour la gestion. L'idée essentielle est de «rentabiliser le secteur public» et par conséquent de gommer sérieusement la notion de Service Public ou au moins de l'encadrer dans des limites financières étroites. Notons au passage la croyance tranquille des «grands commis» de l'époque en une stabilité économique permettant de projeter longtemps d'avance le fonctionnement des établissements. 4 ans plus tard, c'était la guerre du Kippour! Le titre III, et plus particulièrement l'article 20, précise le fonctionnement de l'établissement au niveau le plus haut: le Conseil d'Administration. Les services nationaux d'Electricité de France et de Gaz de France sont administrés chacun par un conseil de quinze membres nommés pour cinq ans par décret pris sur le rapport du Ministre de l'industrie et du Commerce, à savoir: 1 - Cinq représentants de l'Etat, désignés; deux sur le proposition du Ministre de l'Industrie et du Commerce; deux sur la proposition du Ministre des Finances et des Affaires économiques; un sur la proposition du Ministre de l'Agriculture; en ce qui concerne Electricité de France ou sur la proposition du Ministre des Travaux publics, des Transports et du Tourisme en ce qui concerne Gaz de France. 2. Cinq personnalités désignées en raison de leur compétence en matière industrielle et financière, dont au moins deux représentants des collectivités locales ayant institué des distributions d'électricité et de gaz; 3. Cinq représentants du personnel, désignés sur la proposition des organisations syndicales les plus représentatives de ce personnel. Au cas où l'un des membres du Conseil cesse d'appartenir au Conseil d'Administration au cours de la période prévue pour son mandat, son remplaçant n'est nommé que pour le temps restant à courir jusqu'à l'expiration de la dite période. Le Président du Conseil d'administration, choisi parmi les administrateurs, est nommé, sur proposition du Conseil d'administration, par décret pris en Conseil des Ministres, sur le rapport du Ministre de l'Industrie et du Commerce. Les fonctions de Président et de Directeur général ne peuvent être remplies par la même personne. En cas de partage des voix, la voix du président est prépondérante. Les directeurs généraux des services nationaux sont nommés sur la proposition du Conseil d'administration par décret, délibéré en conseil des Ministres, pris sur le rapport des Ministres de l'Economie nationale et de la Production industrielle et choisis parmi les personnali tés de compétence éprouvée dans la profession... Le Conseil d'Administration n'est pas tripartite. La composition actuelle du Conseil d'Administration est donnée dans le tableau colonne suivante. Pour finir sur cette loi de nationalisation, il est intéressant de signaler l'article 22 qui avait prévu que la distrihution de l'électricité serait confiée à des services locaux autonomes. En fait, ceci n'a pas été réalisé, le décret n'ayant jamais été publié; la centralisation a prévalu et actuellement toutes les activités de Distribution sont réunies dans une Direction Nationale. Pourtant, le projet était intéressant. Article 22
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Un règlement d'administration publique fixera les conditions d'élections des délégués des collectivités locales. Ces collectivités auront un nombre de voix proportionnel à la population. Lorsque le service de distribution comportera à la fois des communes urbaines et des communes rurales, ces deux catégories de communes devront être représentées. Le directeur du service de distribution est nommé par le conseil d'administration de ce service et doit être agréé par le service national. Il est choisi parmi les personnalités de compétence éprouvée dans la profession. Toutefois, cette nomination sera faite après consultation du syndicat des communes intéressées, si la majorité de ces communes représentant la majorité de la population se sont constituées en syndicat intercommunal... A noter que la Fedération Gaz-Electricité CFDT demande que cette proposition soit de nouveau envisagée et appliquée. II - POINT DE VUE PANORAMIQUE
La structure de l'établissement est
la suivante
Conseil d'Administration Paul Délouvrier - Président, Inspecteur Général
des Finances
Ernest Anzalone - CFDT, Agent commercial
Commisaire du Gouvernement: Maurice Legrand - Directeur
du Gaz, de l'EIectricité et du Charbon au Ministère de l'Industrie
et de la Recherche
p.3
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Direction - Direction générale
Marcel Boiteux - Directeur général
Directions Henry d'Ormesson - Directeur général des Services Financiers
et Juridiques
Services rattachés à la Direction Générale
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Pour finir cette vision globale, nous donnerons quelques chiffres sur le personnel: Effectifs moyens par direction (1975) ELECTRICITE DE FRANCE
Répartition par tranche d'âges en % (au 30.4.1975) moins 3l ans 39.5 18.1 8.6 27.0 31 à 40 23.2 30.8 26.6 26.8 41 à 50 25.0 34.9 39.0 30.7 plus 50 12.3 16.2 25,8 15,5 (âge moyen 38.8 ans) Répartition par groupe de catégories en % Ouvriers 1 à 5 60.6 56.0 46,5 Maîtrise 6 à 9 29.7 33.3 41.6 Ingénieur et Cadres 10 et plus 9.7 10,7 11.9 Représentation syndicale
Agents en activité dans chaque collège
C.G.T 66.0 48.1 56.2 C.F.D.T. 17.3 19.2 18.4 F.O. 13.1 16.0 14.7 U.N.C M - 12.1 6.6 C.F.T.C 3.6 4.6 4.1 p.4
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La première étape de notre voyage nous
conduira à la Direction Générale
Trois services sont intéressants à
signaler:
Le Service des Etudes Economiques Générales
(E.E.G.) (M. Gouni) qui est un Service clé dans l'organisation actuelle.
Notons que c'est dans ce Service que M. Boiteux a fait toute sa carrière
à EDF avant de devenir Directeur Général. Les choix
techniques et économiques sortent de ce petit cénacle. La
puissance technocratique y est importante. Certains ont pu dire que ce
Service est un miroir dans lequel se mire M. Boiteux ». Pour mieux
définir sa fonction, il nous suffira de reprendre un texte de l'établissement:
Troisième Service intéressant : le SEPAC (Service d'Etude
et de Promotion de l'Action Commerciale - M. Neuve-Eglise).
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Le SEPAC a pour mission de définir la politique commerciale d'Electricité de. France. Ses objectifs et ses activités tendent: - à affirmer la position de l'électricité dans ses usages traditionnels; - à rechercher dans chacun des secteurs domestique, tertiaire et industriel, les usages nouveaux que peut avoir l'électricité en substitution des énergies fossiles; - à définir les stratégies commerciales d'approche de ces marchés; - à définir et à proposer des programmes d'action de la politique tarifaire de l'Etablissement, analyser les résultats de ces programmes d'action, les comparer aux objectifs, afin d'apporter éventuellement des corrections aux programmes ultérieurs; - à assurer les liaisons externes avec les Services de l'Administration intéressés aux problèmes de l'Energie; - à assurer les liaisons internes avec les Services ou Organismes dont l'activité concourt à l'élaboration des programmes de pénétration de l'électricité et à leur mise en application: - Direction des Etudes et Recherches - Service des Etudes Economiques Générales - Service Commercial de la Direction Production-Transport - Service Commercial de la Direction de la Distribution - SODEL. Il est intéressant. à ce niveau
de jeter un regard sur la politiqtie commerciale de l'établissement
depuis le lancement du virage commercial (voir annexe 2).
Deuxième étape rapide, quelques Directions Direction des Affaires Extérieures
et de la Coopération
Direction du Personnel (mixte avec Gaz
de France)
Direction des Affaires Générales
(mixte
avec Gaz de France)
Direction des Services Financiers et Juridiques
p.5
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Troisième étape, les Directions Opérationnelles
Direction des Etudes et Recherches (Directeur:
M. Magnien - Adjoint: M. Bienvenu)
Direction de l'Equipement
- Contrôle de Fabrication (S.C.F.), Mr
Faral
- Equipement Nucléaire Extérieur
(SENEX) : M. Jacques Faure
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Depuis peu, une société mixte: E.D.F. - Framatome, pour l'ingénierie des centrales étrangères a été mise en place; c'est l'amorce d'une dénationalisation complète de la Direction de l'Equipement. Cela ne fera que mettre un peu plus de souci de «rentabilité» au premier plan, au détriment, bien sûr, d'autre chose... la sécurité par exemple. Au niveau de la Direction de l'Euipement, il nous faut signaler également: - Le Département Concessions-Contentieux, chargé des affaires juridiques, du droit nucléaire, etc. - Le Département Eudes Générales, Programmes-Sites, Environnement, où se trouve en particulier le groupe «Information Nucléaire» (M. Taccoen), chargé de la mission bien précise de tenter de faire passer sur les sites nucléaires et dans l'opinion, la doctrine de l'établissement. Pour la construction des centrales, les sites sont placés sous la responsabilité de cinq régions d'Equipement: - Paris (Gravelines - Le Blayais - Nogent-sur-Seine) - Clamart (Fessenheim - Paluel - Flamantville) - Tours (Chinon - Dampierre-en-Burly - Saint-Laurent-des - Eaux) - Alpes-Lyon (Le Bugey - Creys-Malville - Cattenom - (NERSA) - Alpes-Marseille (Tricastin). Direction de la production et du Transport
(M. Feron)
Direction de la Distribution (mixte
avec Gaz de France) (M. Andriot)
Rappelons que l'organisation prévue par la loi de nationalisation n'a jamais été appliquée. QUELQUES REMARQUES
Les Controverses actuelles sur le problème nucléaire ont braqué le faisceau du projecteur sur l'entreprise nationalisée EDF. Nous avons voulu, au travers de cette Gazette, donner de l'information pour que le débat ne soit pas uniquement passionnel. p.6
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E.D.F. ET LES «RELATIONS PUBLIQUES» La Vie Electrique
de Mars-Avril 76 (journal d'entreprise d'E.D.F. diffusé à
tous les agents) publiait une interview de M. Ginocchio, un des Directeurs
d'EDF, qui est chargé de superviser tout à la fois les «Relations
Publiques» et les problèmes d'environnement.
Le Service Central des Relations Publiques
(S.C.R.P.)
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- Grand Public - Liaisons Internes - Liaisons Externes - Presse - Radio-Télévision. L'avant-propos nous met immédiatement dans l'ambiance euphorique qui est de rigueur dans l'établissement. «A la différence
des années précédentes marquées par l'irruption
de la passion dans le débat nucléaire ou l'éclipse
du compteur bleu, faits susceptibles de dérouter l'opinion à
notre égard, les principaux événements de 1976 aux
yeux du public, lancement du livret de l'usager, maintien du service en
dépit de la sécheresse, ont suscité un regain de sympathie
en faveur d'E.D.F. et rétabli ainsi un meilleur équilibre
entre l'image d'un Etablissement industriel et commercial préoccupé
de sa gestion interne et celle d'un Service public soucieux du bien-être
des autres.»
bas p.7
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Un sondage réalisé fin janvier indique en
effet que 77 % des personnes interrogées (contre 72 % en juin 76)
la perçoivent comme dangereuse et 60 % (contre 57 %) comme polluante.
Les sujets de préoccupation dominants restent l'accumulation des
déchets, la radioactivité autour des Centrales et, en forte
croissance, la peur des accidents. Il en résulte une baisse de confiance
en l'énergie nucléaire comme énergie de l'avenir.»
(E.D.F. - Relations Publiques Actualités - Numéro 15. mars
77).
Heureusement, on apprend par le même sondage «qu'il existe une tendance favorable de l'image du nucléaire sous l'angle économique. Elle est de plus en plus considérée comme l'énergie la moins chère aujourd'hui ou dans un avenir proche.» Le Chef du S.C.R.P. est un certain M. Broulhiet. On lira donc avec beaucoup d'intérêt les lignes qui suivent: «Ceci m'amène à vous dire un petit mot des rapports entre les commerçants et les relations publiques. Je crois que les relations publiques doivent avoir l'apparence et même une certaine part de gratuité, mais que, participant aux objectifs de l'établissement, elles ne peuvent pas être entièrement gratuites, pas plus qu'on ne peut faire de la technique l'art pour l'art; on ne construit pas des usines pour le plaisir de faire de belles usines, c'est avant tout pour vendre du courant. Nous pensons donc que nous avons à collaborer étroitement avec les commerçants; il y a simplement un tir qui pour nous est plus allongé, alors que les commerçants ont des objectifs à plus court terme. Notre rôle est en quelque sorte de préparer des pistes d'atterrissage pour les actions des commerçants.» Il est vrai que ce texte[1] date de 1972 et que depuis, comme on l'a vu plus haut, M. Ginocchio a corrigé le tir!... Les activités «grand public»
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Une fois encore le patron des Relations Publiques nous explique pourquoi et de la façon la plus claire qui soit: «... Pour nous, la priorité c'est d'abord le public des jeunes et dans le public des jeunes, les 15 à 20 ans, parce que c'est la tranche d'âge où la contestation s'exprime avec le plus de vigueur. C'est elle surtout qui, dans 5 ans, c'est-à-dire le temps nécessaire pour construire une centrale (5 ans? quel optimiste...), constituera une partie importante de la population majeure appelée à prendre des décisions qui concernent notre avenir. Par conséquent, nous avons le plus grand intérêt à les informer et à nous présenter comme des gens ouverts, compréhensifs, de façon que le jour où ils auront à se poser des problèmes auxquels ils ne pensaient pas maintenant, parce qu'au fond l'électricité, pour les jeunes, ça sert bien à faire marcher un tourne-disque mais guère au-delà, et bien ce jour-là tout naturellement ils viendront nous trouver et je crois que nous aurons quand même bien préparé les terrains des commerçants. » Le malheur est que «l'information»en l'occurrence est pour le moins curieuse. C'est au point que le G.S.l.E.N., malgré toute sa «compréhension» et son «ouverture d'esprit» également, n'a pas pu faire autrement que de publier des «contre-commentaires» à l'intention du même «public»! Les relations avec la presse écrite, parlée et télévisée
Les liaisons externes
p.8
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On peut lire aussi avec intérêt,
à propos de «contacts avec les personnalités locales
dans les zones voisines des sites nucléaires» que M. Beaufort,
Chargé de Mission, a poursuivi ses enquêtes et fourni
des rapports concernant l'état de l'opinion dans les zones de la
Loire en aval de Bec d'Allier, Cruas, Ploumoguer-Plouarzel, Plogoff et
Treguennec, Cattenom, la Saône entre Verdun sur le Doubs et
Tournus, Golfech, Flamanville, Creys-Malville, la Sarthe et le Maine et
Loire, Nogent sur Seine. Quel travail! Mais il faut reconnaître
que c'est indispensable pour adapter au mieux la stratégie d'information,
puisque c'est le but des Relations Publiques «d'informer»!
Et là, c'est délicat, comme le disait en l972 déjà,
M. Broulhiet:
«... Ensuite nous avons constaté que la gangrène n'existe que dans certaines zones géographiquement très limitées et dans certains milieux sociologiques. Par conséquent, nous concentrons notre contre-offensive dans ces secteurs opérationnels en nous efforçant de ne pas en déborder. Et même dans les endroits comme Fessenheim ou Le Bugey, où il s'est produit des controverses, le flux a été suivi d'un reflux au point que les autorités locales nous ont demandé de ne pas reprendre notre campagne d'information afin de ne pas raviver des passions qui se sont apaisées. Cependant. nous nous tenons prêls à intervenir éventuellement et à intervenir de toutes les manières, qu'il s'agisse de réunions publiques, qu'il s'agisse de lancer des vagues de brochures ou une exposition itinérante au moyen d'un camion d'information qui sera équipé l'an prochain.» Les liaison internes
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Et nous sommes d'autant plus fondés à leur faire partager nos espoirs et emporter leur adhésion que le potentiel de proposition de l'électricité reste considérable pour de nombreuses décennies. Aussi, l'information doit-elle se démultiplier, devenir multiforme, être donnée à tous et par tous.» \ LA POLITIQUE COMMERCIALE
p.9
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le confort, la maison sont souvent sacrifiés à
des satisfactions plus ostentatoires on est prêt à acheter
une voiture dont on pense qu'elle donne de soi l'image d'un certain «standing»,
mais la maison ne fait pas encore partie des fiertés du Français
et, de cela, le confort ménager souffre.
- le public des jeunes, car la promotion de l'électricité exige toute une éducation qu'il est plus aisé de donner dès l'origine. Mais toutes ces campagnes ne seraient rien si elles ne s'accompagnaient sur le terrain, du côté du personnel, d'un large esprit d'ouverture, d'accueil, de conseil. Ici encore, il reste sans doute beaucoup à faire...» Et pour convaincre tout ce monde, il faut: «L'utilisation de la part discrétionnaire des revenus est le domaine de la liberté par excellence. La notion de «besoins» devient inapte à rendre compte de la mobilité d'attitude des consommateurs. Parallèlement, la notion de produit défini strictement par ses caractéristiques physiques, devient inadéquate. Il y a d'ailleurs belle lurette que l'on n'achète plus des habits mais de la mode ou de la respectabilité... Le public n'achète plus des produits, mais des satisfactions, des significations. De leur côté, les prix ne jouent plus le rôle central que leur faisait jouer la théorie économique, L'important c'est le couple prix-service, Payer cher n'est pas forcément considéré comme un inconvénient: l'argument du «bon marché»vient parfois compenser une qualité médiocre. Dans ce noveau contexte, l'essentiel est de créer la différence et non l'équivalence, d'inventer le service nouveau qui s'impose par son attrait, par les significations dont il est chargé: puissance, considération, sécurité, bon goût... bonheur. Certains regretteront cette évolution et la jugeront futile. A tort sans doute: cette «civilisation de consommation, qui, hélas, présente souvent des aspects frelatés est en fait l'ébauche d'une civilisation de consommateurs dont les droits seraient enfin protégés et les aspirations les plus hautes servies... Ouoi qu'il en soit, pour un service public comme E.D.F., il ne s'agit plus de vendre «son produit» (kW ou kWh) à «ses abonnés» mais de rechercher le service, la satisfaction, attendus par le client et de s'organiser en conséquence. La concurrence l'impose et l'éthique du service public l'exige[1]». Et voilà comment on se justifie: c'est
pour le bonheur de tous:
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Aucun marché ne sera négligé par ailleurs, chacun étant susceptible d'apporter à la croissance électrique un effet d'entraînement. Le marché industriel, où apparaît une relative stagnation des usages électriques, fera l'objet d'une relance progressive tout au long de la période allant jusqu'en 1980. Sur tous les marchés doivent s'organiser et se développer les liaisons d'EDF avec les prescripteurs (urbanistes, architectes, promoteurs...) et les partenaires concernés (constructeurs, bureaux d'études, installateurs et vendeurs)». Et pour cela: «Il conviendra, en particulier, de poursuivre activement l'action entreprise, dès le début du «tournant commercial», auprès de l'ensemble des agents en vue de les sensibiliser sur le rôle important qu'ils peuvent et doivent jouer vis-à-vis de l'environnement de notre Etablissement.» Il est également intéressant, pour finir avec cette période d'euphorie, de citer, avec Monsieur Guyot, les groupes intéressés au départ par le chauffage électrique intégré, en association avec E.D.F.: «- la Société Française d'Etudes Electriques (SFEE) avec CGE, Thomson Brandt, l'Union Blanzy-Ouest et la Banque de Paris et des Pays-Bas; - la Société d'Etudes, de Réalisation et d'Exploitation du «Tout Electrique» (SORETEL) avec le groupe Empain - Schneider et la Banque de l'Union européenne; - la Société Electricité-Ilsolation (ELISE) avec C.E.M., St-Gobain, Pont-à-Mousson, Forclum et Saunier-Duval. Dans le même esprit, il faut également noter: - l'Association d'E.D.F. avec le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (C.S.T.B.) dans la Société Maître d'oeuvre pour la Réalisation d'Immeubles «Tout Electrique» (SOMORITEL); - la liaison d'E.D.F. avec le Comité Français de l'Electrothermic (C.F.E.) et PROMOTELEC qui a orienté une part de l'activité de ces organismes vers le «tout électrique». Hélas! Hélas! La crise de l'énergie impose un dérapage au virage commercial; il s'agit de corriger le tir. Le 10juin 1974, Monsieur Boiteux, organise une réunion exceptionnelle des Chefs de Centres et entre autres choses, il leur dit à propos du style de l'action commerciale: «Exception faite du C.E.I..[2], dont la promotion doit être axée sur l'isolation thermique, il convient - je vous le confirme - d'arrêter toutes les actions publicitaires de masse (sauf à mener à leur terme les contrats de publicité encore en cours dont il serait trop frustatoire de se libérer). Une certaine discrétion s'impose dan les circonstances actuelles. Au surplus, la publicité de masse pour l'électricité est suffisamment assurée par la crise pétrolière pour que nous n'ayons plus à y laisser notre bon argent. En revanche, comme je l'ai dit précédemment, les actions de promotion auprès des prescripteurs, promoteurs, professionnels, qui sont des actions de longue haleine, peuvent et doivent être poursuivies - mais dans l'esprit d'économie qui sied aux circonstances.» C'est clair, on doit être plus hypocrite, mais, rassurons-nous, rien ne change en fait: «CONCLUSIONS:
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- l'exploration systématique
des applications industrielles et les actions pilotes susceptibles d'orienter
la reconversion de l'industrie vers l'électricité.»
Et en 1976, il faut faire sérieusement comprendre aux «responsables» d'être plus habiles: «En tuut cas, nous devons adopter résolument une attitude antigaspillage. La mission ni l'objectif d'E.D.F. n'ont jamais été de vendre pour vendre, et si cette directive a pu échapper au dynamisme de certaines équipes commerciales, il importe tout particulièrement aujourd'hui que tous nos commercants s'en convainquent. L'électricité ne doit pas plus être gaspillée que toute autre forme d'énergie, et nous devons aider notre clientèle à économiser intelligemment l'électricité avec autant de soin que nous devons l'amener à opter pour l'énergie électrique lorsque c'est son intérét.» (M. Boiteux, l5-l8 lévrier 1977 - Réunion des Directeurs et Délégués Régionaux et des Chefs des Services Centraux). (C'est nous qui soulignons- N.D.L.R.). Notons pour finir que l'ensemble de cette politique commerciale entraîne qu'à la Direction des Etudes et Recherches, l'axe prioritaire d'activité est la pénétration de l'électricité en particulier dans le domaine industriel en aidant de «petits» industriels dans le besoin à comprendre et améliorer ce qu'ils font (en leur payant des études et des matériels, bien sûr): - P.U.K. - Jacob Delafon - Lesieur - Mobil - Kronenbourg - Olida - Cégédur - La Vieille Montagne - St Gobain. |
L'électricité, c'est le contrôle
serré des dépenses d'énergie dans les processus industriels.
Un tas de «chics» patrons sont prêts à serrer
leurs dépenses et à faire des écononties si E.D.F.
paie à leur place.
A quand la fabrication «tout électrique»
des centrales nucléaires?
haut p.11
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QUELQUES ADRESSES
I - Les Grandes Directions d'EDF
b) Directions techniques:
II - Où trouver de l'information à EDF?
(suite)
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suite:
- direction de la production et du transport, service de la production thermique, relations publiques: 69 rue de Miromesnil 75008 Paris - direction de la production et du transport, service commercial, division clientèle: 2 rue Louis Murat, 75008 Paris - direction de la distribution, services généraux, relations publiques Cedex 8, 92080 Paris-La Défense - bureau central d'orientation et de renseignements: 2 rue Louis Murat, 75008 Paris, tél. 764.70.00 Renseignements : poste 30.00 Informations téléphonées: poste 22.00 Certains organismes ou Sociétés
peuvent dispenser des informations au public:
Nota: les adresses en italique sont celles des services diffusant de l'information à l'intention du public. bas p.11
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