(dossier RESOSOL) La photosynthèse est un phénomène
extrêmement complexe, encore incomplètement connu et
qu’il est difficile d'expliquer en peu de mots sans simplifier outrageusement.
Nous allons néanmoins essayer de le faire en renvoyant le lecteur
curieux de plus de détails dans La Recherche (ndlr: le N°375
de mai 2004, le plus récent sur ce sujet, a comme
résumé: la structure d'un complexe moléculaire
essentiel pour la photosynthèse vient d'être révélée
avec une précision inégalée. Ces données devraient
permettre de mieux comprendre son fonctionnement.).
de façon plus précise: L'oxygène est libéré dans l'atmosphère tandis que l'hydrogène est récupé par la première série de réactions qui absorbe d'autre part du gaz carbonique. Cette série de réactions met en jeu un certain nombre de phosphates qui circulent dans toute la plante et c'est en dehors du chloroplaste que se forment les constituants majeurs de la plante que sont le saccharose, l'amidon ou la cellulose. Ces trois corps sont des polymères plus ou moins déshydratés d'un même élément de base: le glucose, de formule C6H12O6 = (CHOH)6. On peut donc dans un raccourci hardi résumer les réactions du premier type, par la formule: et le bilan global des deux séries de réactions se résume en: (suite)
|
suite:
On aurait pu se contenter de vous donner ce
bilan global, mais l'intérêt de distinguer les deux séries
de réactions est de montrer que la dialyse de l'eau (c'est-à-dire
la séparation de ses constituants hydrogène et oxygène)
est faisable dans des conditions «douces». D'ailleurs certaines
algues possèdent un enzyme, l'hydroénnase, qui leur permet
de libérer effectivement une partie de l'hydrogène formé
au cours de la deuxième série de réactions On parle
beaucoup de l'hydrogène en ce moment. On sait que moyennant quelques
précautions de manipulation, c'est le combustible idéal puisque
non polluant (le produit de la combustion est de l'eau). Quelques chercheurs
se préocccupent d'imiter la nature et de mettre au point un procédé
industriel de décomposition de l'eau par captation de l'énergie
solaire. On est étonné de la modestie de leurs crédits
comparés à ceux accordés à l'énergie
de fusion par exemple, alors que faire? Cette dernière paraît
beaucoup moins assurée et sa réalisation beaucoup plus dangereuse.
p.9a
|
La production d'alcool à partir de la
biomasse est un procédé bien connu dans un pays comme la
France qui détient le triste privilège du record mondial
de l'alcoolisme. Ce sont d'ailleurs les Français Gay-Lussac et Pasteur
qui ont élucidé le mécanisme de la fermentation alcoolique.
|
Si l'on avait bien voulu admettre que la résorption
des excédents agricoles était un problème quasi-permanent,
on aurait pu apporter aux constructeurs d'automobiles des garanties qui
les auraient incités à construire des moteurs adaptés
à un super-carburant à base d'alcool. Maintenant que le Brésil
a donné l'exemple, peut-être la France suivra-telle?
Peut-être en parlant de l'alcool comme nous venons de le faire aurons-nous choqué quelques-uns de nos lecteurs. L'alcool est un sujet dont la grande presse parle peu et toujours pour présenter quelques cas limites considérés comme exceptionnels. Le manque d'information du public a été cause, à l'automne 1975 et à nouveau à l'automne 1976 de paniques provoquant la rupture de stocks de sucre. De tels événements, suscités par une campagne de bouche à oreille déclenchée par des spéculateurs visant la hausse des cours mondiaux, ne doivent plus se reproduire. Il faut dire et répéter que, sauf pendant les 2 guerres mondiales, la production française de sucre a été presque constamment excédentaire, que les gouvernements successifs ont toujours été d'une faiblesse coupable à l'égard des planteurs de betteraves et que des millions d'hectolitres d'alcool ont été fabriqués pour le seul profit de ces derniers. [1] Le méthylène est un mélange d'alcool de bois, non purifié et d'acétone. Le premier produit confère au mélange sa toxicité, le second rend son odeur discernable de celle de l'alcool de bouche. p.9b
|
On sait que l'atmosphère
est essentiellement composée d'oxygène et d'azote. Le gaz
carbonique est présent en faible quantité, mais sa teneur
est un paramètre écologique important puisqu'il témoigne
de l'équilibre ou du déséquilibre entre les phénomènes
de combustion et de respiration d'une part, de photosynthèse d'autre
part. On ne s'étonnera pas d'apprendre que, en zone tempérée,
la teneur en CO2 varie localement avec la saison: elle est maximale
en hiver où la photosynthèse est très faible et minimale
en été.
Moins évident et quelque peu inquiétant est l'accroissement continu de la teneur moyenne annuelle depuis 1850. Ceci témoigne d'un déséquilibre croissant, la photosynthèse réussissant de moins en mons à compenser la combustion et la respiration. De nombreuses tentatives de bilan ont été faites, elles sont difficiles et toujours sujettes à controverses. D'autant plus difficiles qu'une partie du gaz carbonique de la planète est dissous dans l'eau et peut se composer avec divers corps pour donner des carbonates insolubles qui précipitent au fond de l'océan (le plus courant est le calcaire ou carbonate de calcium). |
On a évidemment établi un
rapprochement entre l'accroissement de la teneur en gaz carbonique et celui
de la consommation de combustibles fossiles. Mais là, une évaluation
assez précise des quantités brûlées depuis 1850
est plus aisée et montre que les combustibles fossiles n'expliquent
qu'une partie de l'accroissement constaté.
Dans ces conditions, celui-ci est sans doute dû aussi à une réduction constante du règne végétal par rapport au règne animal: l'augmentation des terres cultivées aurait donc été loin de compenser la réduction constante des forêt; ou faut-il incriminer la croissance démographique de l'homme et des autres animaux domestiques? Il se pourrait aussi que de l'homme ait modifié le milieu marin de telle façon que l'absorption de gaz carbonique par l'océan se fasse maintenant plus difficilement. p.10
|
Mais donnons des chiffres: ce
sont des parties par million. De 1850 à 1975, on est passé
de 290 à 330[1]. En valeur absolue, ceci peut paraître
extrêmement faible, mais certains estiment que le maintien de la
tendance actuelle pourrait avoir des conséquences climatiques importante
en raison de ce qu'il est convenu d’appeler «l'effet de serre».
Comme le verre, utilisé par les jardiniers dans leurs serres, le
gaz carbonique laisse passer le rayonnement visible, mais s'oppose au passage
des radiations infra-rouges. Or ce qui assure l’équilibre thermique
de la planète, c'est que la terre émet des radiations infra-rouges[2]
qui équilibrent au point de vue énergétique, le rayonnement
du soleil. Une augmentation de la teneur en gaz carbonique devrait donc
augmenter la température moyenne de la terre avec, à la limite,
fusion des glaciers de l'antarctique et élévation du niveau
moyen des mers pouvant atteindre 80m.
Cependant l'accroissement de la teneur en poussières de l'atmosphère, due à l'activité industrielle de l'homme pourrait contrebalancer l'effet de serre en réduisant le rayonnement reçu du soleil. Certains experts pensent que ce second effet serait prépondérant[3] et que la terre aurait plutôt désormais tendance à se refroidir[4], ce qui ne serait pas non plus sans conséquences dommageables. |
Le débat reste ouvert... mais dans
un sens comme dans l'autre, les conséquences prévisibles
de déséquilibres créés par le développement
industriel risquent d'être hors de portée d'une action humaine
correctrice.
1. Il y a une certaine accélération: 315 à 330 de 1957 à 1975 2. Entre 10 et 30 micromètres. 3. Les aérosols produits annuellement par l'activité humaine représentent un dixième environ des aérosols naturels 4. Après s'être réchauffé de 1/2 degré entre 1850 et 1940. Mais pour être très affirmatif dans ce domaine, il faudrait disposer de longues séries de mesures en de nombreux points, ce qui n'est pas le cas. Sur ce thème, deux sites via resosol.org (qui héberge la Gazette): 1) Controverses Energétiques 2) SEBES (université de Genève) p.11a
|
L'Inde est très dépendante
de l'extérieur au point de vue énergétique. Les
ressources locales représentent moins de 50% des besoins. Le charbon autochtone est de qualité moyenne[1] et les poêles à usage domestique, en général vétustes ont un assez mauvais rendement. Le bois de chauffage est encore utilisé à raison de 80 kg par personne en moyenne, chiffre qui peut paraître faible mais qui, multiplié par plusieurs centaines de millions, représente une atteinte grave au patrimoine forestier. Ceci a incité le gouvernement indien à encourager les installations de biogaz dans les villages. Le chauffage ou la cuisson des aliments avec des appareils modernes utilisant le méthane apporte un progrès considérable dans les rendements énergétiques par rapport aux installations antérieures au charbon de bois. Il y a actuellement en Inde plus de 2.000 installations de biogaz, quelques-unes individuelles, la plupart collectives de village. Les installations collectives de village sont munies de stations de compression permettant la fourniture aux villageois de gaz en bouteille. |
Pour une village type de 500 personnes, on
évalue la production de fumier à
500 kg par jour. La production résultante de biogaz varie de 85 m3 par jour. en hiver à 221 m3 par jour en été (moyenne 157 m3/j). On pourrait améliorer la production hivernale, soit par un chauffage de l'installation (ce qui consommerait une partie de la production supplémentaire) soit par une meilleure isolation thermique. Quand on confronte la production moyenne de 157 m3/j aux besoins pour la cuisson des aliments évalués à 0,34 m3 par jour et par personne, soit 170 m3 pour 500 personnes, les résultats actuels paraissent insuffisants (les besoins en éclairage et force motrice ne sont pas satisfaits), mais des améliorations sont possibles, la plupart des installations étant très sommaires. 1. 5.000 kcal/kg contre 7.000 pour le charbon américain. p.12
|