Un groupe de travail, parainé par la Fondation FORD aux Etats-Unis, a travaillé avec la MITRE CORPORATION sur le thème «Energie nucléaire: question et choix» et a publié un rapport en 1977. Nous conseillons à nos lecteurs de lire ce texte instructif dont une traduction partielle est parue dans les Annales des Mines, mai-juin 1978. Nous en extrayons quelques passages relatifs au sujet de cette Gazette. Les risques inhérents au retraitement
et au recyclage du plutonium pèsent lourdement contre leur mise
en pratique. L'utilisation commerciale du plutonium pourrait faciliter
le détournement et le vol de matériaux directement utilisables
dans la fabrication d'armes nucléaires. La généralisation
du cycle de combustible au plutonium augmenterait les pressions pour la
généralisation d'unités de retraitement nationales.
La prolifération de telles installations réduirait pour les
pays qui en disposeraient, le temps nécessaire au développement
d'un armement nucléaire.
(suite)
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suite:
( ... ) Le surgénérateur au plutonium suppose un engagement définitif en faveur du cycle du combustible du plutonium, il introduirait donc une quantité considérable de plutonium dans le commerce national et international. Dans ces conditions, les pressions pour la réalisation d'usines nationales de retraitement seraient plus fortes, et il serait difficile d'y résister. Ainsi, le surgénérateur compliquerait le problème de la prolifération et augmenterait les risques de vols et de détournements des matières propres à la fabrication des armes nucléaires. Les avantages économiques du surgénérateur ont généralement été considérés si grands que ce sérieux inconvénient a été jusqu'à récemment très largement ignoré dans la planification gouvernementale. La politique passée du gouvernement concernant les surgénérateurs a été dictée par la croyance que l'énergie nucléaire épuiserait, en quelques décennies, les réserves d'uranium à bas prix, rendant ainsi le surgénérateur économiquement rentable au début des ann6es 1990. Notre analyse, par contre, indique que le potentiel économique du surgénérateur a été largement surestimé. La technique actuellement envisagée (LMFBR), demandera de plus gros investissements que le réacteur à eau ordinaire, et devra donc fonctionner avec un coût de combustible nettement inférieur pour être compétitif. La perspective que ces coûts de combustible puissent être réduits à un point tel que le LMFBR serait plus économique que le réacteur à eau ordinaire semble peu probable avant la fin de notre siècle, ou même pendant les premières décennies du siècle prochain. Les estimations actuelles des réserves d'uranium sous-estiment probablement les quantités qui seront disponibles; l'uranium, à un prix qui rend le réacteur à eau ordinaire plus compétitif que le surgénérateur, sera disponible pendant beaucoup plus longtemps que prévu. Les nouvelles technologies d'enrichissement pourraient aussi augmenter ces disponibilités. De plus, le charbon récupérable à des prix pratiquement inchangés deviendra de plus en plus attrayant, si les coûts de l'énergie nucléaire augmentent. Enfin, les estimations initiales sur lesquelles reposait l'économie des surgénérateurs étaient plus fortes et viennent d'être sensiblement réduites. Ces considérations économiques nous amènent à la conclusion que l'intérêt économique du développement des surgénérateurs apparaîtra beaucoup plus lentement que prévu précédemment dans les plans gouvernementaux. Cette conclusion est valable aussi pour d'autres pays, à condition qu'ils aient accès à l'uranium faiblement enrichi pour satisfaire leurs besoins en matières nucléaires. De plus, la contribution des surgénérateurs à l'indépendance énergétique est douteuse pour la plupart des pays, puisque la complexité et l'importance du cycle du combustible dans cette filière rendraient un système autonome trop onéreux pour tous, en dehors des pays très industrialisés. Donc, les perspectives d'un gros marché d'exportation des surgénérateurs restera illusoire durant ce siècle. Eh bien, voilà des propos particulièrement
vifs!
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La suite est assez "amusante"
et rappelle l'histoire de Concorde; nous la donnons in extenso pour
ne pas être accusés de couper au bon endroit.
En dépit de cette estimation négative, nous croyons qu'un programme de surgénérateurs avec de nouveaux objectifs devrait être poursuivi en tant qu'assurance contre des coûts excessifs d'énergie dans l'avenir. Cette situation pourrait devenir possible si des réserves supplémentaires d'uranium ne deviennent pas disponibles, si des problèmes d'environnement restreignent l'utilisation du charbon, et si d'autres sources d'énergie ne deviennent pas rentables dans les premières décennies du prochain siècle. L'actuel programme des USA, dont l'objectif est la commercialisation prochaine de LMFBR, n'est pas nécessaire au développement du surgénérateur en tant qu'assurance pour l'avenir. L'ultime succès du surgénérateur pourrait même être compromis par un développement prématuré qui ne permettrait pas d'accomplir toutes les étapes nécessaires et qui figerait trop tôt la technologie. |
Dans ce programme à plus long terme,
le projet de réacteur prototype de démonstration de Clinch
River, coûtant 2 milliards de dollars, n'est pas nécessaire
et pourrait être abandonné, sans pour autant compromettre
les espoirs à long terme des surgénérateurs. En réalité.
la démonstration prématurée d'un surgénérateur
clairement non compétitif pourrait lui être néfaste.
Bien que le temps nécessaire pour la réalisation d'un projet
aussi complexe que celui d'un surgénérateur soit très
long, nous croyons que la décision concernant sa commercialisation,
actuellement prévue pour 1986, peut être sans inconvénient,
reportée pour la fin de ce siècle. Le coût, s'il y
en a un, d'un tel ajournement serait très faible alors qu'un tel
ajournement aiderait à éviter le développement du
commerce mondial du plutonium et donnerait plus de temps pour créer
les institutions permettant de traiter correctement ce problème.
L'option de se passer complètement du surgénérateur
ne devrait pas être prématurément abandonnée
puisqu'il y a une chance que le surgénérateur au plutonium
ne soit jamais nécessaire, ni économiquement compétitif
par rapport à d'autres sources d'énergie susceptibles d'être
disposibles dans le siècle prochain.
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300 kWé |
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BR 5 |
5 MWth |
1959 |
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15 MWé |
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20MWé 20MWth |
1969-1972 |
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40 MWth |
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12MWé |
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21MWé |
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62 MWé |
(incidents) |
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250 MWé |
(incidents) |
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150 MWé |
(incidents) |
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250 MWé |
(incidents) |
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330 MWé |
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380 MWé |
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600 MWé |
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1.200 MWé |
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1. Ses dangers pour l'homme.
neptunium 239 + é Þ Plutonium 239 + é » 23 mm environ - 2 jours environ. Il a été considéré
par certains comme l'un des plus violents poisons connus. Qu'en est-il
exactement? Nous prendrons cette réponse à cette question
d'une partie de l'article écrit par deux adhérents du GSIEN
pour l'Encyclopaedia Universalis (Plurisciences).
(suite)
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suite:
En règle générale, le plutonium des centrales nucléaires est cinq fois plus radiotoxique que le plutonium 239. On peut donc estimer que, pour un adulte, la dose mortelle à terme de plutonium inhalé est de 20 µg (moins encore pour un enfant). Trois remarques doivent être faites à propos du chiffre de 20 microgrammes: la première est que l'expérimentation sur les chiens Beagle montre qu'avec ces très faibles doses le cancer n'apparaît qu'après au moins dix ans de latence, alors que la durée de vie moyenne de ces chiens n'est que de douze à quinze ans. Aussi certains auteurs émettent-ils l'hypothèse (qui reste à prouver) que chez l'homme le temps de latence serait plus long. Par exemple, les docteurs Lafuma et Nenot, du CEA, pensent que ces très faibles doses ne provoqueraient de cancer que dans les dernières tranches d'âge de la vie, ce qui paraît très acceptable à certains... Ainsi, le plutonium jouerait, dans une société industrielle avancée, le rôle dévolu au cocotier dans d'autres civilisations. La deuxième remarque est que pour une dose correspondant chez l'homme à une inhalation totale de 1 milligramme de plutonium (mélange isotopique de 238 et 239), la durée de survie du chien Beagle n'est plus que de deux ans. On voit combien sont trompeurs les chiffres de quelques dizaines de milligrammes, cités par les distributeurs officiels de l'information, et qui concernent la dose mortelle au bout de trente jours. Il faut enfin souligner que les divers traitements (lavage de poumon, inhalation ou injection d'acide DTPA) ne peuvent extraire plus de 50% du plutonium dans le meilleur des cas. On sait de plus que ces traitements doivent être entrepris le plus tôt possible; mais en cas d'accident concernant les populations, comment déterminer qui a été contaminé? Comparaison avec d'autres produits toxiques Il convient également de comparer les
dangers du plutonium avec ceux d'autres produits toxiques.
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Bloc
réacteur
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Schéma de principe d'une centrale nucléaire à
neutrons rapides
p.14
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