Monsieur Boiteux, nouveau président
du Conseil d'administration d'EDF a déclaré dans une interview
parue le 30 janvier de cette année dans Le Matin:
«Si nous avons des difficultés durables à construire dans la moitié ouest, il faudra bien adapter le réseau de transport, construire des centrales à charbon, ce qui n'est pas la solution la plus économique et appliquer des tarifs plus élevés dans l'Ouest que dans l'Est. Actuellement des élus peuvent refuser en toute impunité une centrale nucléaire. Cela n'a pas de conséquence financière pour leurs administrés. En effet, si l'on excepte la très haute tension, c'est-à-dire l'électricité vendue en vrac pour laquelle les prix sont différenciés selon les régions afin d'inciter les très gros industriels à s'installer près des lieux de production, le courant est vendu à un prix unique sur l'ensemble du territoire, quelle qu'en soit la provenance.» - Vous envisagez de supprimer cette péréquation et de faire payer l'Ouest? Notre hypothèse est que la production et la consommation vont se rééquilibrer par grandes régions. C'est sur cette hypothèse que nous travaillons pour préparer la nouvelle convention tarifaire de 1981. Mais s'il n'y avait pas de rééquilibrage, nous serions bien forcés d'en tenir compte dans les tarifs. C'est sûr!... Il ne s'agit pas de "punir" ceux qui ne veulent pas de centrales nucléaires. Ca ne nous regarde pas. Il s'agit de dire voilà ce que ça coûte.» Pour répondre à ces propos, nous avons «emprunté» à l'ancien directeur d'EDF (M. Boiteux) une partie de son message de nouvel an à ses chefs d'unités; nous avons simplement remplacé le mot «grévistes» par celui de «responsables» (du programme électronucléaire, bien sûr!): «Ceux des responsables qui croient susciter dans le pays un mouvement de solidarité des travailleun en attirant ainsi l'attention sur leurs revendications, commettent une telle erreur qu'on a peine à croire que ce soit là leur intention. Mais si leur objectif est, non pas d'attirer l'attention du public, mais de créer une situation absolument inadmissible pour faire aboutir de force leurs revendications, il s'agit proprement d'um chantage, dont l'otage est la population française. Calcul absurde pour deux raisons au moins. La première est qu'elle déconsidère complètement les responsables dams l'opinion publique, en même temps que l'établissement qu'ils prétendent défendre. La seconde, c'est que la seule manière connue de résister au chantage, c'est de décider un jour, quelles qu'en soient les conséquences, de ne plus céder un iota.» (suite)
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suite:
Amusantes ou inquiétantes... ÉATS-UNIS: LE PLUTONIUM PREND L'AVION Les laboratoires Sandra ont créé et testé le container: il ne doit pas céder si l'avion volant à haulte altitude s'écrase puis explose. Constitué d'une boîte d'acier inoxydable dans un "emballage" protecteur, le container pèse environ 200 kg. Il peut transporter jusqu'à deux kilos d'oxyde de plutonium sous n'importe quelle forme solide. A cause d'une loi fédérale de 1975, NRC ne pouvait permettre le transport par avion du plutonium avant qu'un container assez sûr ne soit mis au point. Bon voyage! Electricsl World, sept. 78
AUSTRALIE: LA RADIOACTIVITÉ PIÉGÉE Vous y croyez, vous, au voyage au centre de la terre?... Electric World, sept. 78
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Comme nous l'avions annoncé dans le numéro 22/23, nous allons essayer d'ouvrir un courrier des lecteurs, et nous allons commencer par la publication d'une lettre que nous avons reçue d'un militant du PSU qui est également membre du collectif de rédaction. Dans les prochains numéros nous poursuivrons cette nouvelle rubrique. D'une part, le rappel historique n'est pas fidèle aux faits. On y voit citer un "courant libertaire", les écologistes, des "militants du mouvement étudiant", les organisations d'extrême-gauche (comme tout ceci est vague... ), les scientifiques, la CFDT, le PS. Qui autorise les auteurs à ignorer que l'une des composantes politiques du mouvement antinucléaire a été et demeure le PSU? Quelle méconnaissance des textes, des actions et des influences (directes ou indirectes) permet à ces mêmes auteurs de ranger aux accessoires oubliés une organisation qui, depuis 1974, a constamment effectué une critique anti-capitaliste de la société de croissance et mené sur le terrain la lutte contre le pouvoir d'Etat non partagé, pouvoir qui décide seul, en particulier du programme électronuc/éaire? Alors que les "partis de gauche" (PC, PS) sont notoirement prudent pour l'un, approbateur pour l'autre, à l'égard du programme, il est d'une méthode douteuse, spécialement s'agissant de sociologues, de masquer intentionnellement ou non l'action d'un petit parti, qui a été engagé de manière constante et originale contre le nucléaire civil. |
D'autre part, il y a une sorte de tromperie
à l'égard des militants lecteurs de la Gazette dans l'énoncé
de la méthode dite d'"intervention sociologique". En effet, le mouvement
antinucléaire a produit lui-même des textes d'orientation,
des analyses de son action et des interventions politiques (la demande
d'un moratoire par le PSU, puis par la CFDT, par exemple). Sans vouloir
privilégier le texte sur la culture vivante qu'ont transmise, et
partagée avec les sociologues, les militants qui ont joué
au jeu de la "sociologie permanente", il me semble néanmoins que
préférence eût pu être faite, en vingt pages
de Gazette, à ce corpus de textes existants... le lecteur
aurait ainsi disposé d'outils d'appréciation personnels par
rapport à la réinterprétation de l'action nucléaire
offerte par les sociologues.»
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