A. Analyse multicritères des différentes
options envisagées pour la gestion des résidus de traitement
du site de Saint-Priest (Forez)
(N. FOURCADE et P. ZETTWOOG, ARD 1/012/M S - Rapport interne SPT n° 293, juin 1982) Dans un rapport précédent* ,
différentes solutions de gestion du site de stockage des résidus
de traitement de l'ancienne usine de Saint-Priest (Forez) ont été
présentées, ainsi qu'une liste des différents critères
à prendre en compte pour en faire l'évaluation. On examine
ici une procédure de recherche de la solution optimale.
I. ENSEMBLE DE SOLUTIONS
1. Statu quo
2. Restitution du site en son état initial après transfert
des résidus vers un site de stockage plus approprié
3. Restitution du site en son état initial après utilisation
contrôlée des résidus traités.
4. Constitution d'un site agricole et forestier sur les résidus
asséchés.
(suite)
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suite:
5. Valorisation du plan d'eau On peut valoriser le site en y créant à la fois une base nautique et une centrale hydro-électrique qui pourrait fournir de 0,3 à 1 MW de puissance électrique. L'entretien du site est alors assuré. II. ENSEMBLE DE CRITÈRES
A1 Réduction du risque d'enlisement
2. Critères industriels et économiques B1 Coût de mise en ¦uvre
Un voile d'étanchéité
sur la digue du bassin de stockage du Forez coûterait de 4 à
9 millions de francs et la stabilisation chimique de 1 million de tonnes
de résidus: 130 à 140 millions de francs.
III. INDICE DE PRÉFÉRENCE DES SOLUTIONS SELON CHAQUE
CRITÈRE
* N. FOURCADE, P. ZETTWOOG - Evaluation de différents scénarios de gestion d'un stockage de résidus de traitement de minerai d'uranium, AIEA-SM-262/18 (voir extraits dans cette Gazette) p.8
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Critères | Solutions | |||||
Sûreté - Protection | ||||||
Statu quo | Transfert | Routes Ponts | Revégétation | Loisirs Electricité | ||
Enlisement | 3 | 1 | 1 | 1 | 2 | |
Géotechnique | 4 | 1 | 1 | 2 | 3 | |
Vol de matériaux | 4 | 5 | 3 | 2 | 1 | |
Lotissements | 4 | 1 | 1 | 3 | 2 | |
Radium | 4 | 1 | 1 | 2 | 3 | |
Radon | 4 | 1 | 1 | 3 | 2 | |
Long terme | 3 | 1 | 1 | 2 | 3 | |
Economie | ||||||
Investissement | 1 | 5 | 4 | 3 | 2 | |
Surveillance | 4 | 1 | 1 | 2 | 3 | |
Faisabilité | 1 | 2 | 4 | 5 | 3 | |
Valorisation | 4 | 3 | 2 | 3 | 1 |
IV. AGRÉGATION DES DIFFÉRENTS CRITÈRES
Bien que la grille ne soit constituée
que de manière intuitive, on peut cependant en tirer quelques remarques
qui nous semblent avoir une certaine validité.
Nous sommes amenés en tant que radioprotectionniste
à favoriser la solution de création d'une zone de loisirs
associée à une centrale hydro-électrique.
B. Extraits du rapport AIEA-SM-282/18 (Résumé - Description - Examen des dispositions) Méthodes d'évaluation des différents scénarios
envisagés pour la stabilisation et la gestion d'un stockage de résidus
de traitement de minerai abandonné d'un million et demi de mètres
cubes
Dans le centre de la France, une mine située dans le massif granitique des Bois Noirs (Forez) a été fermée en 1980 après vingt ans d'exploitation, et l'usine de traitement de minerai associée a été démantelée. Plus de deux millions de tonnes de résidus (masse du produit sec) ont été produits dont 1,3 millions, contenant 2.200 g de radium 226, sont stockés derrière un barrage. (suite)
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suite:
On décrit le stockage (conception, implantation, mise en place des résidus, drainage). On donne les compositions radioactives, chimiques et granulométriques des produits stockés. On évalue quantitativement le radium 226 transféré dans l'environnement par la voie aquatique (actuellement environ 109 Bq.an-1, soit 30 mg par an) et de radon 222 par diffusion dans l'atmosphère (actuellement environ 1012 atome.s-1). On a mesuré les concentrations en radium 226 dans des milieux récepteurs physiques et biologiques ainsi que dans des produits de la chaîne alimentaire en provenance de ces milieux. Dans la chaîne alimentaire, on constate que les concentrations sont plus fortes, d'un facteur ne dépassant pas 10 en général, tant en aval qu'en amont, sauf dans les légumes où rien de significatif n'apparaît. On a mesuré en continu l'énergie alpha potentielle en descendants du radon 222. Les valeurs obtenues sont, en fait, du même ordre de grandeur que celles relevées dans d'autres régions uranifères avant exploitation. Cependant, on peut calculer que les quelques personnes du public qui constituent le groupe critique sont susceptibles de recevoir au maximum: - par incorporation de radium 226, des équivalents de dose de l'ordre de la dizaine de uSv.an-1(1); - par inhalation de descendants du radon 222, de l'ordre de 500 uSv.an-1 environ. Il n'est pas possible d'évaluer expérimentalement la contribution exacte du stockage étant donné qu'avant exploitation, des indices de forte irradiation externe avaient été relevés dans la vallée et qu'il n'a pas été fait d'état initial. D'une manière générale, l'Administration en France souhaite qu'à la suite des opérations d'extraction de matériaux du sous-sol: - toutes les précautions soient prises pour que les risques d'accident corporel pouvant survenir à la population soient éliminés; - que le paysage soit reconstitué, les sols restaurés en vue de permettre la réutilisation dans la cadre de l'économie locale. Différents scénarios de gestion et de stabilisation sont envisagés et étudiés sur le plan de la faisabilité et de leur impact environnemental. RAPPORT CONDENSÉ(2) 1. Description du stockage des résidus
de traitement de minerai de l'usine des Bois Noirs
p.9
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Sous le barrage, le sol a été
décapé jusqu'au substratum rocheux du fond de la vallée.
Le décapage concernait le sommet d'une couche alluvionnaire de 2
mètres d'épaisseur environ, cette partie décapée
a été remplacée, pour assurer l'étanchéité
entre le substratum et la digue, par un parafouille de 6 mètres
de large et constitué d'argile compacté.
Les sources émergeant à l'emplacement de la digue ont été captées et collectées par 6 drains traversant la digue, ces drains collectent également une partie de l'eau reçue par le barrage (eau de pluie et eau d'infiltration venant du bassin). Le fond du bassin n'a pas fait l'objet d'une préparation particulière. La surface totale est de l'ordre de 20 ha. La rivière Besbre a été déviée dans un canal de 1.200 m, le débit moyen de la Besbre a été estimé à 1000 m3.h-1, mais il peut être 5 à 10 fois plus important. 1.1. Mode de dépôt et quantité
stockée
4. Examen des dispositions à prendre en ce qui concerne le
devenir de ce stockage
(suite)
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suite:
Dans la période transitoire actuelle, cette surveillance concerne: - le comportement géotechnique du barrage et notamment les relevés piézométriques et le débit des drains; - le relâchement du radium et son comportement dans les eaux de surface, et certains indicateurs permettant de suivre la chaîne alimentaire locale; - l'émission du radon et son comportement dans l'atmosphère. Cette période transitoire, qui se termine le 30 juin 1983, a été accordée par l'administration à la COGEMA pour lui permettre: 1. De faire un constat approfondi des conséquences environnementales de ce stockage dans la situation actuelle; 2. d'examiner, compte tenu des différents risques qui sont à associer dans l'avenir à ce stockage, différentes solutions visant à la suppression de ces risques et de proposer la plus acceptable. La collecte des données nécessaires à l'établissement de ce dossier a de nouveau été confiée par le COGEMA à l'IPSN. D'une manière générale, I'administration en France souhaite qu'à la suite des opérations d'extraction de matériaux du sous-sol (mines et carrières): 1. Toutes les précautions soient prises pour que les risques d'accident corporel pouvant survenir à la population soient éliminés ; 2. que le paysage soit reconstitué, les sols restaurés en vue de permettre la réutilisation dans le cadre de l'économie rurale locale, et que, si possible, on procède à la valorisation des modifications apportées à la topographie du site. En ce qui concerne les aspects radiologiques posés par les stockages de résidus de minerais d'uranium, c'est la première fois, à l'occasion de cette exploitation des Bois Noirs, que le problème se pose avec une réelle ampleur. Il n'a donc pas été mis en place, en France, une réglementation applicable à ce type de stockage. Il existe, bien sûr, celle qui résulte des directives générales applicables dans la Communauté européenne en ce qui concerne les rayonnements ionisants, et des recommandations de la CIPR. Mais des objectifs plus spécifiques relatifs à la sûreté des ouvrages de confinement et à la protection des populations vis-à-vis des rejets continus ou accidentels, ainsi que des règles limitant ces rejets et précisant la manière d'assurer la surveillance n'ont pas encore été élaborés. Il est considéré, en France, où, en matière de réglementation sur l'environnement, des positions pragmatiques ont toujours été favorisées, qu'à l'occasion de ce dossier des Bois Noirs, les problèmes réels pourront être concrètement identifiés et traités efficacement sur le plan réglementaire. p.10
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4.1.2. Principes de base et hypothèse
de travail
La collecte des données nécessaires à l'établissement du dossier que la COGEMA doit remettre à l'administration, doit d'abord comporter un constat de la situation actuelle. Les aspects radiologiques de cette situation ont fait l'objet du chapitre 2. Mais il faut examiner également les solutions proposables pour l'avenir : à cet effet, il nous fallait nécessairement prendre position par rapport à l'un des problèmes qui sont les plus discutés au niveau des réunions internationales, celui des dispositions qu'il convient de prendre pour assurer, dès maintenant, la sûreté et la protection à long terme de ces stockages, le long terme signifiant absence de surveillance et possibilité d'occurrence de modifications géologiques majeures. Nos réflexions nous conduisent à affirmer les trois principes ci-dessous: 1. Tant qu'il existe un cadre institutionnel accepté par tous, les problèmes de sûreté et de protection peuvent être traités de façon parfaitement rationnelle sur les plans techniques et économiques et de façon acceptable par les populations. Dans ce cadre, des organismes nationaux de gestion du stockage et de surveillance de l'environnement, qui existent d'ailleurs en France, peuvent exercer avec efficacité leurs compétences. 2. La mise en évidence récente que la radioactivité naturelle est un facteur biotique important, qu¹il faut prendre en compte de toute façon au même titre que la météorologie par exemple, conduit inéluctablement les sociétés évoluées à mettre en place, et ce de façon définitive, des organismes de contrôle de la radioactivité des milieux physiques et biologiques et des matériaux de construction. La surveillance à long terme de ces stockages par les générations futures n'est donc pas une charge excessive à leur imposer. 3. Un accroissement de la charge en radium dans la chaîne alimentaire, à la suite de la saturation des barrières qui assurent encore sa rétention, tel que le barrage, et sans doute certaines alluvions, est également un risque possible à l'échelle de quelques dizaines d'années. 4.2. Examen des différentes solutions
envisagées
4.2.3. Stabilisation des boues in situ et reconstitution
d'un nouveau paysage après recouvrement
(suite)
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suite:
Dans les deux cas, la difficulté provient de ce que les engins lourds ne peuvent pas manoeuvrer sans précaution sur les boues. 4.2.4. Utilisation des résidus et du barrage en tant que matériaux valorisables pour les opérations de génie civil et restitution des sols à leur état initial Au lieu de chercher à confiner les radionucléides dans la zone de stockage, il s'agit ici d'examiner les conditions dans lesquelles les résidus radioactifs pourraient être dispersés de façon contrôlée sur le territoire régional On supprimerait par là même les risques liés à la concentration en un seul point des matériaux radioactifs et les risques liés à la sûreté du stockage lui-même. On satisferait les souhaits de restitution du site à son utilisation primitive exprimés par l'administration C'est dans cet esprit qu'est examinée la possibilité de fabriquer les granulats utilisables en génie civil. En France, des problèmes d'obtention de matériaux pour les travaux de génie civil commencent à se poser par suite des restrictions d'ordre environnemental apportées à l'ouverture des carrières et à l'extraction des sables des rivières. Les points à étudier en détails concernent: - les traitements particuliers à mettre en ¦uvre pour satisfaire aux exigences techniques; - le risque d'exposition aux rayonnements des travailleurs pendant les manipulations des produits et ultérieurement pour les travaux de reprise et réfection des ouvrages; - le risque de lixiviation des produits sur place; - le recensement des lieux d'utilisation; - les coûts de transport et de mise en oeuvre. En France, nous disposons actuellement de 15 millions de tonnes de résidus de traitement de minerai. Une variante de ce type de solution, qui aurait pu être mise en ¦uvre immédiatement, était l'utilisation en matériaux de soubassement de route, mais la réalisation de l'autoroute située à proximité est trop avancée pour que les quantités disponibles soient utilisées. 4.2.5. Valorisation des modifications topographiques
apportées au site par l'exploitation
p.11
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