| Les déchets, les mines,
toujours le même problème: celui de la lutte entre l'intérêt
local et ce qui est présenté comme étant l'intérêt
de la collectivité nationale, c'est-à-dire le pot de terre
contre le pot de fer.
Un centre de stockage de déchets ou une mine d'uranium: - c'est une emprise sur des terres agricoles ; - c'est l'introduction d'une activité industrielle dans un milieu rural avec ses avantages et ses inconvénients; - c'est la contamination des eaux souterraines, une certitude pour la mine, un risque pour le centre de stockage; - c'est, pour les mines, le droit des princes qui nous gouvernent, droit régalien, brutal, inflexible, lié au code minier auquel ne s'applique toujours pas la loi de juillet 1983 sur les enquêtes publiques; - ce sera pour les centres de stockage comme pour tous les grands travaux, entre autres tous ceux touchant à l'énergie, des décisions prises à l'avance par les technocrates du ministère de l'Industrie (aujourd'hui Redéploiement Industriel), imposant ou faisant imposer ses dictats, ne tenant aucun compte ni des conclusions de l'instruction du dossier par les services locaux de l'Administration, ni des résultats de l'enquête publique pour le cas hypothétique où le commissaire enquêteur aurait émis quelques réserves en écho des inquiétudes des populations «consultées». |
Ne vous inquiétez pas, en général ce brave homme
trouve une jolie formule pour expliquer que les avis négatifs n'ont
aucune importance.
Vous croyez que nous exagérons, que nous sommes des pessimistes. Oh non! Renseignez-vous. Que se passe-t-il à Saint-Jean de la Blaquière dans le Lodevois ? On prospecte en toute légalité jusqu'au ras des maisons. Pas question d'un périmètre de prospection autour du village. Cela risquerait de créer un précédent. Les galeries de reconnaissance avancent sous le village à coups de tirs de mine. La COGEMA joue un jeu subtil, mettant en opposition des viticulteurs et les mineurs. Ainsi chacun défend son outil, son emploi. Le sérieux des études d'impact et des enquêtes publiques? Vous lirez ci-après l'analyse que le président de la Commission d"lnformation de La hague, Monsieur Darinot vient de transmettre au Secrétaire d'Etat à l'Energie, Monsieur Malvy. Une nouvelle fois, nous répétons: le problème de l'énergie n'est pas une succession de problèmes disjoints. p.1
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| C'est un tout qui va de la mine
aux déchets, en passant par la réflexion:
- quelle énergie et quelle quantité? - pour quoi faire? - pour quelle société? Il est facile de faire de la publicité du style «Consommer, c'est pour la relance économique». Consommer quoi, comment, pourquoi? Le lobby nucléaire a fait jouer tous les leviers, maintien de l'outil industriel, chômage, exportation d'électricité, pour forcer le gouvernement à commander deux tranches nucléaires en 1985. Pour la première fois depuis mai 1981, le chantage n'a pas fonctionné. A dix milliards la tranche, compte tenu du fait qu'en 1990 on aura sept ou huit tranches de trop, il y avait de quoi réfléchir. Et malgré cela, le lobby continue sa pression pour faire décider SPX2, le deuxième surgénérateur de 1500 MWe. Puisqu'on demande aux bons c... de Français de faire preuve de sens civique (aidé par un joli pécule), nous avons le plaisir de vous annoncer qu'à l'échelon le plus haut de l'Ëtat l'exemple va être donné. |
En accord avec les élus locaux et avec le locataire
actuel, un site vient d'être retenu: LES JARDINS DU PALAIS DE L'ELYSEE!
La géologie du sous-sol est bien connue, on y a déjà creusé un PC blindé, et comme l'ANDRA est capable de justifier n'importe quoi, pourquoi pas du gruyère. L'hydrologie n'est pas terrible, mais le centre de la Manche à La Hague ne vaut pas cher non plus, alors pourquoi se gêner? Le gros intérêt est qu'on y change régulièrement de locataire, donc pas de risque d'accumulation de dose. Pour finir, le site est normalement gardé, surveillé, donc on pourra économiser sur ce poste. Evidemment on pourrait aussi choisir certains terrains sous-employés d'Auton ou de Latché, mais puisqu'on reproche aux Bretons d'être déficitaires en production d'électricité (on devrait vérifier si Paris produit son blé!), dans un souci égalitaire, il serait normal que Paris se charge des déchets. p.2
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