QUELQUES EXTRAITS DE LA
1. Extraits de mars-avril 1976 Il est toujours intéressant et instructif
de chercher dans les archives - chaque écrit engageant la responsabilité
de celui qui a écrit -, force est de constater que les responsables
du nucléaire ont beaucoup écrit et qu'il leur sera peu pardonné.
«Il faut dire que les surgénérateurs constituent un succès français; et on peut se demander dans quelle mesure il n'y a pas un certain nombre de gens ici ou ailleurs qui n'acceptent pas l'idée que la France puisse avoir un succès à l'échelle mondiale. Le prix de Superphénix est égal à celui de certaines centrales à eau ordinaires dans d'autres pays. Il faut souligner que le kWh de Superphénix ne sera pas plus cher que le kWh des centrales au fuel».Nul n'est prophète en son pays mais tout de même il y a eu depuis beaucoup d'études et Superphénix n'est sûrement pas considéré avec cette indulgence. Le nouveau président d'EDF a lancé les surgénérateurs à l'horizon 2000 bien tapé et le président de Framatome s'est ému à l'idée de perdre de l'argent. Quant aux opérateurs étrangers, ils sont seulement fort admiratifs de la façon dont la France impose le nucléaire à son bon peuple. «La cuve est dimensionnée pour fonctionner à tous les régimes de fonctionnement normal permanent et pour tous les transitoires d'exploitation. Moyennant quoi l'analyse de sûreté est plus exigeante: elle demande au constructeur de regarder ce qui se passe au-delà de tous ces cas prévisibles, dans l'hypothèse très improbable d'un accident grave mais dans ce cas là ce qui est fait ce n'est pas un calcul de dimensionnement mais un calcul de vérification que l'installation telle qu'elle est peut s'accommoder de ces accidents sans conséquences graves et inacceptables pour l'environnement»...Eh bien la formulation est bien jolie. Surtout si on ajoute: ... «Subsiste-t-il des problèmes de sûreté non résolus tels qu'on ne pourrait pas engager un programme nucléaire important sans faire courir au public et à l'environnement des risques inacceptables? La réponse est donnée, elle a été donnée par tous les experts qui se penchent sur ces problèmes et qui dans tous les pays unanimement ont conclu que les connaissances actuelles étaient suffisantes pour pouvoir autoriser la construction et la mise en exploitation de centrales nucléaires sans que les risques encourus soient inacceptables»...Ben voyons, on a tout prévu c'est bien connu. Et c'est acceptable, mais nul ne dit par qui. Il y a aussi un couplet sur les études de sûreté: ... «Il n'est d'ailleurs pas exclu que l'on découvre que l'on prend, dans certains domaines, des sécurités qui ne s'imposent pas et que l'on puisse dans l'avenir diminuer certaines exigences»...Bien évidemment, la sécurité ça coûte cher. Les études de sûreté vont donc tendre à réduire les nuages de sécurité pour réduite les coûts et c'est pour cela qu'à propos des lignes à haute tension on peut lire: ... «Le problème des tenues de lignes électriques sous givre et vent était il y a quelques dizaines d'années très mal connu. Au fur et à mesure que les connaissances ont progressé, on s'est aperçu que les marges de sécurité retenues étaient trop larges et qu'on pouvait parfaitement les réduire sans risque»...En 1976, ces lignes mémorables écrites par M. Dejou n'avaient pas encore été confrontées au problème des Bretons qui en 1987 ont été totalement privés d'électricité à cause du vent. Quant au givre, il suffit de demander aux habitants du Sud-Est ce qu'ils pensent de la tenue des câbles haute tension si judicieusement calculés par EDF. (suite)
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On parle de tout dans cet article précurseur, en particulier il est souligné: ... «II faut bien voir là aussi que ce risque d'excursion nucléaire n'est pas spécifique aux surgénérateurs. Dans toutes les centrales nucléaires* il y a obligatoirement un excès de réactivité et on doit toujours essayer d'imaginer les causes accidentelles qui pourraient entraîner une libération intempestive de cette réactivité»...C'est bien vu pour une fois mais a-t-on vraiment mené les fameuses études pour éviter la libération intempestive de réactivité? En ce qui concerne Tchernobyl, on peut avoir des doutes. Il est ajouté: ... «Peut-on par contre redouter un accident grave sous forme d'excursion nucléaire? Je pense que l'on peut dire très honnêtement que les mesures prises réduisent la probabilité à une valeur très basse. Il est difficile de donner un chiffre exact»...Toujours la même confusion: que la probabilité soit faible n'empêche pas un accident de se produire. Quant à la conclusion: ... «L'énergie nucléaire est sans doute une des industries les moins polluantes et les plus sûres; alors on peut se poser la question: pourquoi toutes ces campagnes contre le nucléaire?...»Déjà en 1976, nos officiels se demandaient pourquoi les campagnes contre le nucléaire? D'une part ce n'était pas des campagnes contre le nucléaire, mais contre tous les excès dûs au fait qu'il y a trop de réacteurs, que des incidents à répétition se produisent. Il a toujours été impossible de dialoguer: en 1976 comme en 1987. EXTRAITS RGN N°3 ET N°2 1987
4. Quantités mises en jeu
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4.3. Flux de matière à travers le cycle
Le flux de matière qui circule dans le cycle dépend de la fréquence de renouvellement des assemblages combustibles du cœur. Cette fréquence est d'autant moins élevée que le taux de combustion maximum admissible est plus grand. Une amélioration sensible a été apportée au cours des années ainsi que l'indique le tableau suivant qui donne les principales étapes:
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Conclusions Le cycle du combustible de Phénix a pu être fermé grâce à la collaboration de nombreux partenaires: le fabricant qui a fabriqué à Cadarache près de 700 assemblages d'une grande qualité et dont la durée de vie a pu être augmentée progressivement; l'exploitant qui a assuré la cuisson de ces assemblages dans le cœur, en a surveillé l'évolution avec l'irradiation; les retraiteurs, qu'ils soient du Département de Génie Radioactif à Marcoule ou de COGEMA à La Hague et Marcoule, qui ont perfectionné leurs méthodes; enfin grâce aussi à l'orchestration parfois difficile d'un ballet de ces assemblages combustibles entre les différentes étapes, orchestration nécessaire pour éviter les à-coup, les stockages inutiles comme les pénuries toujours possibles. Le diagramme de la figure 5 montre de façon concrète l'évolution du nombre d'assemblages traversant les différentes phases du cycle. L'expérience qui a ainsi été réalisée en vraie grandeur - et pour la première fois au monde - a été riche en enseignements. Elle doit se poursuivre avec la mise en route prochaine de TOR. 3. EXTRAIT RGN N° 2 pages 172 et 173 4. Leçons tirées de la première
année de fonctionnement
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La salle de commande
principale et les moyens de conduite n'ont pas posé de problème
de fond particulier. L'utilisation importante de moyens de contrôle
informatisés semble satisfaire les utilisateurs. Les schémas
synoptiques affichés sur les tableaux, largement utilisés,
sont des moyens précieux de synthèse. La technologie particulière
utilisée pour les commandes, du fait du choix de matériel
standard allemand, n'a pas donné lieu à des difficultés
d'adaptation du personnel. Seul le grand nombre de commandes diverses peut
être considéré comme une difficulté pour l'exploitation,
encore qu'il reste à apprécier, en marche stable, le fait
que seules les commandes principales sont alors utilisées.
De même, la conception de la salle de commande de la manutention de combustible a permis d'effectuer une série de manœuvres dans de bonnes conditions (cf. 2.2.). Des moyens informatiques de gestion ont été utilisés très tôt pour les consignations de matériels et le contrôle de leur maintenance. Le personnel et les méthodes d'organisation nécessaires ont été définis au fur et à mesure, l'effectif actuellement prévu se situant à un peu plus de 500 personnes. En ce qui concerne la radioprotection, cette première année d'exploitation confirme l'absence, en fonctionnement normal, de tout problème d'irradiation ou de contamination du personnel, comme l'expérience de Phénix l'a déjà montré. Les seules doses mesurées sur les films portés par le personnel sont celles du bruit de fond lié aux méthodes de traitement des films dosimétriques. 5. L'incident de la cuve du barillet
Fig. 2 - Le barillet de stockage. (suite)
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5.2. L'incident Dans le courant du mois de mars 1987 les alarmes reliées aux quatre dispositifs de détection installés dans l'espace intercuves se sont successivement déclenchées, annonçant de ce fait la présence de sodium. Un bilan des masses et niveaux de sodium confirmait cette hypothèse. Ce sodium, outre qu'il n'est pas radioactif, ne peut pas brûler car la zone de rétention est remplie d'azote. La sûreté du réacteur n'étant pas concernée par cet incident, la production d'énergie n'a pas été interrompue. Actuellement à l'intérieur du barillet, il y a environ 300 faux assemblages (maquettes en acier utilisées pendant les essais) et une dizaine d'assemblages combustibles dont certains ont été utilisés au cours des essais neutroniques: leur puissance résiduelle est très faible (moins de 100W pour le plus irradié). 5.3. Les investigations Les premières recherches ont été orientées vers les points singuliers de la cuve constitués par: - la traversée de deux tuyauteries en partie haute de la cuve; - le raccordement du «bec de cafetière» à la cuve. Les examens par endoscope et caméra de télévision de ces points n'ont pas révélé de défauts dans ces zones. D'autre part, par actions sur les niveaux de sodium dans la cuve et les pressions gaz dans la cuve de l'intercuve, on a pu localiser la fuite dans la partie basse de la cuve. L'opacité du sodium et son confinement en gaz neutre rendent très malaisée la localisation précise du défaut; l'intervention pour réparation passe par une série d'opérations préalables (vidange totale des capacités; conservation des surfaces pouvant être sensibles à la corrosion caustique...). 6 - Conclusion
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(pages 274 et 275 RGN N° 3) 4.4. Le bloc réacteur (fig. 2)
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4.5. Les circuits intermédiaires
La conception retenue est celle de la boucle «Regain», avec pompe intermédiaire localisée en partie basse. Le volume d'expansion limitant les effets éventuels d'une réaction sodium-eau importante se trouve maintenant dans le corps central du générateur de vapeur. La longueur des boucles a été réduite d'environ 25% par rapport à SPX 1. De plus, le nombre de dispositifs autobloquants (DAB) destinés à assurer la tenue des boucles sous chargements dynamiques (séismes et réaction sodium-eau) a pu être réduit de manière importante. 4.6. Les composants principaux Pompes primaires Diverses améliorations techniques (critère de cavitation, pression du gaz de couverture) ont permis d'augmenter la vitesse de rotation des pompes primaires d'environ 50%. La masse des pompes, hors système d'entraînement, a pu être ainsi réduite de 45% malgré l'augmentation des performances. Pompes intermédiaires Le concept Regain a permis de supprimer le réservoir d'expansion des pompes et d'augmenter leur vitesse de 75%. Il en est résulté un gain en masse d'environ 65% par rapport à l'ensemble pompe et réservoir d'expansion de SPX 1. 6. Synthèse des résultats obtenus
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Gains relatifs en masse d'acier par MWe installé
Ces gains sont à la fois très importants et significatifs des progrès techniques effectués. Ils doivent être confirmés par une réalisation. Accompagnés de progrès parallèles sur le coût du cycle du combustible, de nouveaux développements envisageables dès à présent permettront de proposer au début du siècle prochain un produit compétitif sur le plan commercial et conservant les grandes options techniques du Projet 1500. 3. Commentaire Gazette
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Superphénix devra tout faire. C'est d'ailleurs pour cela qu'il n'est encore qu'un prototype. B. Superphénix 1 et 2
C. Le barillet
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Nous vous présenterons un dossier plus
complet dans la prochaine Gazette.
2) Extraits du rapport CEA 1986 Les réacteurs et la fabrication du combustible:
Les Réacteurs à Eau Sous Pression
(REP) constituent l'essentiel du parc électronucléaire français.
Au cours de l'armée, cinq nouvelles unités, une de 900 MWe
et quatre de 1.300 MWe, ont été couplées au réseau,
portant ainsi à 43 (y compris la centrale de Chooz A1) le nombre
de tranches de cette filière, ce qui représente une capacité
cumulée de plus de 41.500 MWe. La production de ces centrales a
permis d'atteindre en France le taux record de près de 70% d'électricité
d'origine nucléaire, dans d'excellentes conditions de disponibilité.
A la fin de l'année, 14 unités, représentant 17.700
MWe, sont en cours de construction: 2 de 1.400 MWe, 11 de 1.300 MWe et
1 de 900 MWe.
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Qualification des nouveaux composants: - Le programme de R & D, lié à la conception des chaudières, est engagé en coopération avec Framatome; il concerne essentiellement la qualification des nouveaux composants du futur palier N4 (1.450 MWe), ceux du générateur de vapeur en particulier. - L'installation de 25 MW de Megève, destinée à étudier le comportement des générateurs de vapeur, réalisée conjointement par Framatome et le CEA, a été inaugurée à Cadarache, en avril; deux campagnes d'essais sur une maquette de générateur de vapeur du palier N4 ont permis d'évaluer les gains apportés par les modifications de conception, tels le pas triangulaire et l'économiseur. - Le CEA a lancé, en liaison avec EDF et Framatome, un programme international, Clotaire, sur les essais de générateurs de vapeur et la simulation de leur fonctionnement avec du fréon; il rassemble des partenaires américains, canadiens et japonais. Son objectif: créer une base et qualifier les codes de calcul tridimensionnels de la thermohydraulique de ces générateurs; les essais se feront sur la boucle Cyclope, la définition de l'instrumentation résultant des expériences menées sur la boucle Minnie. Les trois partenaires français coopèrent également sur l'interprétation des essais et le CEA développe un code de calcul tridimensionnel (système Trio), visant à améliorer les conditions thermohydrauliques locales dans un générateur en fonctionnement normal, code qui sera qualifié sur les résultats du programme Clotaire. Support technologique:
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Performances du combustible:
- Pour accroître les performances du combustible, l'augmentation des taux de combustion représente un objectif essentiel, tant en ce qui concerne le combustible Afa que le futur combustible X1. - Pour répondre aux besoins d'EDF, Framatome et le CEA ont engagé un vaste programme d'études dont l'objectif est d'atteindre des taux de combustion moyens de 60.000 MWj/t, tout en gardant au réacteur sa souplesse de fonctionnement et une fiabilité accrue; or, l'augmentation des performances du crayon est limitée principalement par la corrosion externe de la gaine, due au temps de séjour accru dans le réacteur. Le programme de R & D sur les matériaux de gainage, s'est élargi à un troisième partenaire en 1985, suite à l'accord CEA-Fragema-Zircotube sur la conception et la fabrication des tubes en alliage de zirconium pour REP, qui vise à développer et caractériser ces alliages, et notamment à améliorer leur résistance à la corrosion dans l'eau du circuit primaire. Pour réaliser ces nouveaux produits de gainage qui seront ensuite expérimentés hors pile et en pile, le CEA a mis en place un laboratoire d'élaboration et de caractérisation de combustible REP: Méga 9 qui a été équipé d'un laminoir pour tubes et d'une démandrineuse. - L'assemblage X1 comportera également de nombreuses innovations de structure pouvant intégrer des particularités technologiques de conception CEA; ainsi, Framatome a manifesté son intérêt pour certaines innovations du CEA, notamment les grilles coulissantes, incorporées dans quatre assemblages combustibles en cours d'irradiation dans le réacteur Bugey 4; un de ces assemblages, irradié pendant trois cycles, a ensuite été soumis, dans le cellule Célimène à Saclay, à des examens non destructifs qui ont mis en évidence son excellent comportement et en particulier l'absence de courbure des crayons et la facilité de démantèlement. - En ce qui concerne les innovations pour les réacteurs futurs, elles sont destinées essentiellement à accroître l'économie de la filière, notamment par une meilleure utilisation de la matière fissile; ainsi, les études et essais sur le combustible ont permis entre autres: · d'évaluer la tenue mécanique sous écoulements des crayons fertiles. · de déterminer les paramètres de refroidissement du crayon, en particulier en fin de cycle. · d'optimiser les grilles sur des maquettes de 9 x 9 crayons dans des essais hydrauliques. Des essais thermohydrauliques ont également été réalisés en fréon. D'autre part, les études de conception faites au CEA ont abouti au dessin d'une grille d'espacement applicable, tant au réseau hexagonal qu'au réseau carré. Durant l'année 1986, le CEA a construit, à Cadarache, la boucle Hermès tiède (200°C et 20 bars) afin de réaliser des essais hydrauliques pour la mise au point et la qualification des composants et des assemblages. - Toujours dans le domaine du combustible, la décision prise par EDF de recycler le plutonium dans les réacteurs à eau sous pression va permettre d'utiliser le plutonium issu du retraitement en introduisant progressivement, dans ces réacteurs, du combustible Mox composé d'oxyde mixte d'uranium et de plutonium. Le programme de R& D sur ce combustible se développe en collaboration avec les partenaires, selon deux directions: (suite)
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· la vérification du bon comportement de l'oxyde mixte par rapport à l'oxyde d'uranium, par des irradiations analytiques en réacteur expérimental, préparées en 1986: expériences Grimox sur l'évolution thermique et le relâchement des gaz de fission de l'oxyde mixte sous irradiation, Edith Mox sur le relâchement des produits de fission par un crayon défectueux. Pour la réalisation des crayons et des assemblages nécessaires, le CEA a installé une ligne de fabrication de combustibles expérimentaux, au Lefca (Laboratoire d'Etudes et de Fabrication des Combustibles Avancés), à Cadarache. · la mise en place des futurs moyens industriels français de fabrication: l'installation et la réception en cellule des équipements nécessaires au pastillage, au gainage et au contrôle de la ligne REP 2 (fabrication du combustible Mox) ont été réalisées au Complexe de Fabrication de Cadarache en 1986. En outre, le CEA apporte son soutien à la constitution des dossiers de l'usine Mélox de Cogema: ainsi, le rapport Préliminaire de Sûreté a été terminé cette année et l'Avant-Projet Détaillé est en préparation. Innovations:
LES RÉACTEURS URANIUM NATUREL-GRAPHITE-GAZ:
Paris, le 18 mai 1987
p.27
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Réf. : SIN Paris n° 1218/87
3.1. Centrale des Ardennes (Chooz A)
3.2. Centrale de Fessenheim
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Tranche 2 Le 19 avril 1987 dans la nuit, la tranche 2 était en cours de baisse de puissance pour les besoins du réseau. Rappelons que lorsque la puissance baisse, la pression de vapeur dans le circuit secondaire augmente. Lorsque la puissance a atteint environ 50% de la puissance nominale, une des soupapes de protection du générateur de vapeur n°2 s'est entrouverte et ne s'est pas refermée automatiquement; une intervention sur le dispositif d'assistance de la soupape a été nécessaire pour obtenir sa refermeture. Les investigations effectuées ont montré que c'était une défaillance de ce dispositif d'assistance qui était à l'origine de l'incident: un raccord mal serré sur l'alimentation en air a provoqué la perte de l'assistance à la fermeture de la soupape. Lorsque le réacteur a été ramené en état d'arrêt à froid, la soupape elle-même a été démontée et expertisée: cet examen n'a révélé aucune anomalie et la soupape a été remise en place. Son tarage a été vérifié, selon les procédures habituelles, au cours du démarrage de la tranche lorsque les conditions de pression dans le circuit secondaire ont été atteintes. En outre, une expertise complète des dispositifs d'assistance des deux autres soupapes du générateur de vapeur n°2 a été effectuée ainsi qu'un contrôle de serrage sur les dispositifs d'assistance des soupapes des deux autres générateurs de vapeur de la tranche. Les mêmes contrôles doivent être effectués à bref délai sur la tranche 1. 3.3. Tricastin 4
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3.4. Dampierre 1 - contrôle des
tubes des générateurs de vapeur
Les tubes des générateurs de vapeur de Dampierre 1 semblent particulièrement sensibles aux phénomènes de corrosion, sans qu'il soit aujourd'hui possible d'en déterminer les raisons, probablement liées à des phénomènes chimiques. Ceci se traduit notamment par la présence d'un réseau de petites fissures en peau interne des tubes au niveau des zones de transition de dudgeonnage. Ce réseau, réparti en tâches, semble affecter l'ensemble des tubes des trois générateurs de vapeur. Lors de l'arrêt de tranche de 1986, il a été procédé à des extractions de tubes afin de connaître la profondeur d'affectation des tubes. Cette profondeur ne remettant pas en cause la sûreté du fonctionnement de la tranche, celle-ci a donc été autorisée à fonctionner pour le cycle suivant sous réserve que le débit de fuite n'excède pas quelques litres par heure (contre 72 l/h pour une tranche non affectée) et ne fasse l'objet d'aucune variation rapide. Electricité de France, dans le but de ralentir la propagation du phénomène, a fait procéder, au cours du mois d'octobre 1986, au microbillage des tubes de la tranche. Cette situation sera réexaminée au vu des contrôles effectués lors du prochain arrêt, et des études complémentaires présentées par l'exploitant. Par ailleurs, Electricité de France, en collaboration avec le constructeur Framatome, étudie la possibilité d'effectuer dans un avenir proche le remplacement de générateurs de vapeur particulièrement affectés. 3.5. Belleville 1
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L'affaire «TRANSNUKLEAR» (transmis aux membres du CSSIN le 19-01-88) Objet: transport illégal de déchets radioactifs entre la RFA et la Belgique 1. Historique de l'affaire TRANSNUKLEAR (TN)
II. La société TRANSNUKLEAR
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Créée il y a une
dizaine d'années, son siège est à HANAU et ses activités
sont axées sur le combustible nucléaire par le biais de diverses
participations: ALKEM, RBU, HOBEG, URENCO, TRANSNUKLEAR et TRANSNUCLEAIRE
(24%)*.
TRANSNUCLEAIRE est une société française dont les actionnaires sont COGEMA (24%), PECHINEY (26%), OPFI-PARIBAS (25%), NUKEM (24%). III. Répercussion en RFA
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IV. Répercussion en Belgique
Dans ce pays également, la presse a donné un certain retentissement à cette affaire. En effet, après avoir «accusé les allemands de faire de la Belgique un dépotoir de leurs déchets nucléaires», les belges font maintenant figure d'accusés. Une enquête est d'ailleurs menée par le Parquet dont les conclusions devraient prochainement être rendues publiques. Il est probable que le Parlement belge dès son installation soit saisi de cette affaire (demande de création d'une Commission d'enquête). D'ores et déjà une commission belgo-allemande a été créée pour étudier l'affaire et ses conséquences. En outre, il faut signaler que la presse allemande fait récemment état d'un éventuel détournement de matières nucléaires (uranium très fortement enrichi ou plutonium) vers le Pakistan et la Lybie. Ces présomptions de détournement de matières fissiles sont graves car si les faits étaient vérifiés, ils mettraient en cause tous les systèmes de contrôle de sécurité nationaux et internationaux (d'EURATOM et de l'AIEA). La Commission des Communautés Européennes a déclaré ne pas avoir constaté d'anomalie. Il convient bien sûr de suivre très attentivement cette affaire. Sur le plan français, les exploitants nucléaires ont vérifié que leurs contrats pour le transport de matières nucléaires et le conditionnement de déchets n'étaient pas concernés par cette affaire, le volume de contrats passé avec les sociétés incriminées étant en tout état de cause soit inexistant (EDF) soit très faible. p.30a
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Le Comité Stop-Nogent entreprend une étude radioécologique des environs de la centrale de Nogent sur Seine afin de préciser la situation de référence. De la variation du zéro après Tchernobyl
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Mais il n'était pas possible d'en avoir une copie afin d'en
faire une étude critique dans des conditions raisonnables. Nous
avons pu cependant constater que les mesures portées à la
connaissance du public avaient été effectuées par
le CEA pour le compte d'EDF entre mai 1981 et décembre 1983, c'est-à-dire
avant Tchernobyl. Le mémoire adressé à la Commission
d'enquête par le Comité Stop-Nogent, Nature et Progrès,
Provins-Ecologie faisait remarquer que ces résultats étaient
rendus caducs par les retombées consécutives à la
catastrophe de Tchernobyl et qu'en conséquence la mise en route
de la centrale de Nogent sur Seine était illégale. A quoi
les Commissaires-enquêteurs répondaient qu'EDF avait pris
en compte ce problème en faisant effectuer des mesures complémentaires
en octobre 86. EDF n'a pas jugé utile d'en informer la population
en incluant ces nouvelles mesures dans le dossier soumis à l'enquête
publique. L'enquête est ainsi entachée d'une irrégularité
flagrante. Le comité Stop-Nogent en a tiré argument dans
le recours déposé au Conseil d'Etat demandant l'annulation
de l'arrêté ministériel autorisant le rejet d'effluents
radioactifs par la centrale de Nogent sur Seine.
p.30b
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Nécessité du contrôle du nouveau
point zéro
EDF a refusé la communication des mesures d'octobre 86 au Comité Stop-Nogent. Après 3 mois de démarches vaines et devant l'imminence du démarrage de la centrale (qui a effectivement divergé le 12 septembre 1987), le Comité décidait d'organiser une campagne de prélèvement d'échantillons et d'analyses afin que le public puisse disposer d'une base de données sur la situation radioécologique aux environs de Nogent, nécessaire pour suivre l'évolution ultérieure de la contamination. Bien que délicate, cette opération a été entreprise dans de bonnes conditions. Elle bénéficie: - des conseils du Pr Christian Souchon (qui enseigne l'Ecologie à l'université de Paris VII); - du savoir-faire de la CRII-Rad (Commission Régionale Indépendante pour l'Information sur la Radioactivité) qui a créé un laboratoire de mesures fiables sur la contamination radioactive; - de l'aide d'associations et de particuliers domiciliés dans la région. Une première reconnaissance du terrain et quelques prélèvements ont été effectués entre Provins et Nogent sur Seine le 20 septembre dernier au cours d'une marche de protestation contre la mise en route de la centrale. Depuis cette date, plus de 40 échantillons ont été envoyés à la CRII-Rad pour analyses. Le Président du Comité Stop-Nogent recevait alors une lettre datée du 28 septembre 87, du Ministère de l'Industrie, l'informant qu'EDF était disposée à communiquer l'état de référence radioécologique de la centrale nucléaire de Nogent sur Seine, document disponible depuis août 1987, donc après la remise des conclusions de la Commission d'enquête, datées du 15 mai 1987. |
Actuellement, des membres du Comité
et le Pr Souchon ont effectivement pu prendre connaissance, dans les locaux
d'EDF, des documents constituant le dossier des mesures, tant de 1981-1983
que de 1986. Ce n'est pas pour autant qu'ils ont été
rendus publics. Assez curieusement EDF permet à certaines personnes
de lire des documents, d'en discuter avec du personnel compétent,
de prendre des notes, mais refuse qu'une photocopie sorte de ses locaux.
Ceux-ci sont, certes, confortables mais les contraintes de temps et de
déplacement sont évidentes. EDF justifie ces restrictions
en arguant du fait que le dossier lu par un public ignorant peut être
mal interprété. Il est vrai que la France brille par le manque
d'éducation de sa population dans ces domaines. Ce ne sont pas les
affirmations lénifiantes qui y remédieront. Et que devient
dans ces conditions l'exercice de la citoyenneté? EDF se place
délibérément en dehors du système démocratique.
Un deuxième argument d'EDF est que les documents pourraient contenir
la description de procédés que le CEA ne voudrait pas voir
divulgués. Une lecture - superficielle il est vrai - ne nous a rien
révélé en ce domaine. Et s'il y avait un problème
réel de confidentialité (prise de brevet en cours, ou travaux
originaux non encore publiés), on ne voit pas sur quels critères
EDF pourrait escompter la discrétion de personnes qui ne sont censées
être reçues qu'au titre d'opposants déclarés
à la centrale de Nogent sur Seine.
p.31
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