La Gazette ne va pas vous livrer tout le dossier en une fois parce que le rapport d'enquête est un gros pavé indigeste qui n'est qu'en partie analysé. Cependant il ne faut pas arrêter maintenant car la DSIN n'a pas encore rendu son avis, les travaux sur le site sont toujours en cours. Donc tout est toujours en suspend. Il est certain que Superphénix est un gouffre financier, un réacteur mal fichu. Mais cela n'empêche son père putatif (le CEA) de le chérir et de vouloir son redémarrage. L'Office Parlementaire a organisé une table ronde où il fut, cette fois, possible de s'exprimer mieux que par des questions, ce qui prouve que la persévérance conduit à la reconnaissance. Bon, trêve de plaisanterie, on a eu confirmation orale et bientôt écrite que transmutation, sous génération sont pour dans... 20 ans!!! Pas de quoi soulever les enthousiasmes. Alors voici quelques éléments pour votre réflexion: une mise au point de R. Avrillier, différents courriers que vous pouvez reproduire pour harceler l'autorité de sûreté et avoir l'assurance que tout est fait correctement. | Nous vous livrons aussi l'avis
du Collège de Préventions. Par contre il manque l'avis du
Conseil économique et social parce qu'ils ont omis de nous l'envoyer.
Cependant si je vous livre le nom du rapporteur vous allez deviner les
conclusions. Ce rapporteur est Mr Teillac, ex-Haut Commissaire au CEA.
En conséquence le rapport est un éloge des RNR et de Superphénix
en particulier. Vous aviez deviné!!!
L'audition du 16-12-1993 s'est finalement bien déroulée. Nous gardons pour la prochaine Gazette les conclusions de l'enquête ainsi que divers autres papiers techniques, mais intervenez dès maintenant. Cependant ne croyez pas les procédures arrêtées et la raison vaincre. Vous devez continuer vos interventions et essayer de discuter avec votre entourage, votre député... enfin tout le monde. p.3a
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En me rendant à la Préfecture
de l'Isère ce 1er octobre 1993, j'ai pu constater que ce dossier
n'était pas communicable mais seulement consultable et que c'est
la Nersa qui détient les moyens d'imprimer ce rapport de la "commission
d'enquête", et qui le fera payer aux citoyens 655 F; il faut donc
que je paye la Nersa pour voir comment sont retranscrites nos interventions
d'associations, d'élus et de citoyens.
Ainsi de bout en bout de cette procédure, seul l'exploitant Nersa monopolise les infotmations. Si des joumalistes ont pu accéder à ce dossier qui ne sera communicable que "la semaine prochaine" ce ne sera que par le bon vouloir de la Nersa. J'ai néanmoins pu consulter sur place ce rapport dont disposent seuls la Nersa et le Préfet, officiellement. Le rapport de la "commission d'enquête" sur la demande de renouvellement de l'autorisation de la centrale de Creys-Malville comporte 68 pages, le reste étant constitué des considérations de la Nersa et d'autres organismes nucléaires. On peut appliquer à la "commission" ses propres conclusions qu'elle applique à l'attitude des élus au voisinage de la centrale: "une confiance s'est peu à peu établie grâce aux efforts patients de communication de la Nersa" (rapport page 54). Les "commissaires enquêteurs" confirment dans leur rapport qu'ils n'ont aucune compétence en matière de nucléaire. Ils se sont donc adjoint un nucléocrate en retraite afin de les guider, M. Pierre Boiron, qui n'a pas été officiellement nommé par le Préfet. Mais c'est surtoût l'exploitant, la Nersa, qui a rédigé les réponses des "commissaires enquêteurs" ("tout au moins sur les questions sur lesquelles la Nersa a jugé avoir un avis à donner" dit la "commission") et les conclusions qu'ils reprennent sans aucune analyse indépendante de l'exploitant. La Nersa a même corrigé les textes de compte rendu de réunions que la "commission" a organisées (cf. lettre de la Nersa du 9 juin 1993 au Président de la "commission" apportant ses "corrections"). (suite)
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suite:
J'ai transmis le 10 juin 1993 à la "commission d'enquête", au nom du comité "Les Européens contre Superphénix"[1], une liste de questions et de références de documents que la "commission" n'a même pas pris la peine de citer et de prendre en considération. Cette conception de la démocratie qui consiste à se déplacer pour rencontrer les nucléocrates et à refuser de prendre en considération les questions posées par Greenpeace, WWF, la Frapna, le GSIEN, Contratom et le Comité Malville, montre clairement le parti pris de ces "commissaires enquêteurs", dont aucun des 5 membres n'a émis une seule opinion discordante de celle de leur chef et de la Nersa. 96,4 % d'avis défavorables
p.3b
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Des "commissaires" qui ne voient que du côté
droit
Parmi les élus, les seuls cités sont les deux sénateurs de droite de l'Isère qui se sont déclarés favorables au redémarrage et dont les seules questions portaient sur "la puissance de la centrale" et "le versement de la taxe professionnelle" (la "commission" n'a pas même osé citer leur nom). Les députés de droite MM. Saugey, Colombier et Moyne-Bressand se sont déclarés favorables au redémarrage et le député PS M. Migaud défavorable. Les autres députés, sénateurs, conseillers régionaux, conseillers généraux, maires des grandes villes brillent par leur courageuse absence et leur sens civique qui a consisté à ne même pas consulter le dossier. Les conseillers régionaux et municipaux (dont le conseiller municipal de Grenoble que je suis) qui ont tous envoyé des déclarations défavorables ne sont même pas cités. Les membres de la Commission Locale d'Information, du Conseil Supérieur de la Sûreté et de l'Information Nucléaire, du Conseil Economique et Social n'ont pas été informés ou consultés. Le Ministère de l'Environnement et ses services sont complètement absents dans ce dossier... et qui ne dit mot consent. Des commissaires qui ne vont voir que les nucléocrates
(suite)
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suite:
Une "commission" qui se déclare incompétente La "commission" insiste sur le fait que les questions économiques, techniques et de sûreté ne sont pas de sa compétence. Les questions économiques, réglementaires, de choix énergétique, sur le nucléaire en général, sur les déchets de Superphénix "débordent du cadre de l'enquête". Ainsi, à propos de la sûreté de la centrale, la "commission" indique que "les présentes remarques ne sauraient constituer une évaluation de la sûreté de la centrale, ni même une révision des analyses déjà faites"..., et qu'il s'agit seulement de "faire le point". Ce qui n'empêche pas la "commission" de conclure que l'installation "paraît acceptable au plan de la sûreté", qu'à propos des anomalies de réactivité survenues sur Phénix "on peut donc conclure que l'incident est sans conséquence pour la sûreté de Superphénix", que "l'analyse probabiliste (des incidents et accidents) aboutit à confirmer le classement des situations" (rappelons que 3 événements classés avec une probabilité d'occurrence de 10-6 à 10-7 sont survenus dans les premiers mois de fonctionnement de la centrale, ce qui a échappé à la "commission"). L'incompétence de la "commission d'enquête" apparaît dans toute son ampleur lorsque la Nersa a omis de corriger quelques passages de son texte: c'est ainsi que page 55, la "commission" considère que dans "la chaîne d'évacuation du combustible irradié, le barillet avarié a été remplacé par l'Atelier pour l'Evacuation du Combustible (APEC)". Elle confirme ainsi qu'elle n'a absolument pas pris conscience que l'APEC est une piscine de stockage des combustibles irradiés de Superphénix, qu'il n'est prévu aucune autre procédure de gestion à long terme de ces déchets (mais la "commission" affirme "Le retraitement se fera à La Hague", alors que rien de tel n'est prévu), que le barillet a subi une avarie majeure qui n'est même pas citée, qu'il a été remplacé par un Poste du combustible, non prévu et jamais expérimenté... mais c'est hors champ de compétence de la "commission" bien sûr. Les questions jugées "très techniques et très spécialisées" ont été renvoyées à la DSIN... qui n'y a pas répondu. Sur ces questions "Nersa considère qu'elle a répondu aux questions", même lorsqu'elle n'y répond pas. Quant au Plan d'Urgence Interne (PUI), la "commission" se déclare "non responsable pour en juger". M. Pronost ("commission d'enquête") répète ce que lui dit M. Pellerin (SCPRI qui n'a jamais vu le nuage de Tchernobyl). En matière de rejets radioactifs, la "commission" a avalisé les affirmations péremptoires du SCPRI: "rejets liquides pratiquement inexistants", "pas de différence significative entre la radioactivité des sédiments prélevés en amont et en aval de la centrale", "en cas d'accident majeur... le plutonium retombe à proximité de la centrale", "toutes les enquêtes épidémiologiques... n'ont pas permis de mettre en évidence de conséquence (des faibles doses de radioactivité)". Ces affirmations sont fausses et de nombreux scientifiques indépendants l'ont prouvé, mais la "commission" ne les a pas lus, car pour la "commission", Superphénix a une "vocation humanitaire", c'est "la meilleure machine de production d'énergie du monde". Des travaux "notables" sont en cours à Superphénix,
sans autorisation ni information
p.4
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L'exploitant a entrepris des travaux
"notables sous sa responsabilité avec création des ouvertures
ou trémies en plancher ou verticalement vers l'extérieur"
et "pose d'exutoires avec clapets". Il s'agit en fait de trous de
plusieurs m2 faits dans l'enceinte en béton du bâtiment
réacteur au droit des 4 bâtiments générateurs
de vapeur.
Cette atteinte à la barrière ultime que constitue cette enceinte constitue à elle seule une mise en cause extrêmement grave. Le fait que ces travaux soient engagés clandestinement en aggrave la portée. Les autorités de sûreté restent
inquiètes, mais la "commission" ne les entend pas
(suite)
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suite:
Depuis le chargement du 1er coeur en 1985 (c'est toujours celui-là qui est en place depuis 10 ans alors qu'il devait séjourner moins d'un an!), Superphénix a produit plusieurs centaine de kilos de plutonium (chiffre non recherché et non donné par la "commission") et "300 kilos de neptunium du fait de l'irradiation". Aucune réponse n'est donnée sur l'opération médiatique de la Nersa et du Ministre M. Curien parlant de la possibilité d'utiliser Superphénix en sous-générateur ou en transmuteur d'actinides. Car il n'est pas prévu de redémarrer Superphénix autrement que comme surgénérateur jusqu'en l'an 2000. Mais la "commission" ne s'attarde pas sur cette question d'autant qu'il n'existe aucun document sur "les incidences de la sous-génération ou de l'irradiation expérimentale d'actinides sur les marges de sûreté", seule "une fiche est en prépation..." (p.2 A3) En conclusion, la Nersa et la "commission d'enquête" considèrent que "Superphénix doit servir de banc d'essai en vue du développement de la filière" (page 58) et la Nersa a déjà planifié son démarrage en juin 1994... avec 96,4% d'avis défavorables. Une belle démonstration de l'inutilité publique de ce type de "commission", de ce type "d'enquête publique" et de ce type d'expérimentation nucléaire. Raymond Avrillier
1. Le comité "Les Européens contre Superphénix"
est soutenu par 75 organisations en Europe (liste disponible sur demande).
Sa coordination est assurée par:
Grenoble, le 1er octobre 1993 Greenpeace France, 28 rue des Petites Ecuries, 75010 Paris. tél.: (33) 1/47.70.46.89 - fax: (33)1/47.70.46.91. Contact: Jean-Luc Thierry. Contratom Genève, Case Postale 65 - CH 1211 Genève 8 - Suisse. tél: (41) 22/781.48.44 - fax: (41)22/320.45.67. Contact: Olivier De Marcellus. Frapna Isère, 5 place Bir Hakeim, 38000 Grenoble. tél.: (33) 76.42.64.08 - fax: (33)76.44.63.36. Contact: Vincent Fristot. WWF Italie, Via Donatello 5/b, Milano - Italie. Fax: 2/29.40.49.03. Contact: Marco Viviani. Comité Malville, 4 rue Bodin, 69001 Lyon. tél.: (33)78.28.29.22 - fax: (33) 72.07.70.04. Contact: Philippe Brousse. GSIEN Paris, 2 rue François Villon, 91400 Orsay. Contact: Monique et Raymond Sené, Raymond Avrillier. p.5a
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Lettre ouverte des associations à
Monsieur le Président de la République Monsieur le Président de l'Assemblée nationale Monsieur le Premier Ministre Monsieur le Ministre chargé de l'Environnement Monsieur le Ministre chargé de l'Industrie La séance de travail du 16 décembre
1993 de l'Office Parlementaire des Choix Technologiques et Scientifiques
a pour objectif officiel d'éclairer le choix des députés
et des sénateurs sur l'opportunité du redémarrage
de la centrale nucléaire de Creys-Malville. Pourtant, paradoxalement,
aucun débat parlementaire n'est prévu sur cette question,
alors qu'une décision gouvernementale d'autorisation semble envisagée
dans les semaines qui viennent.
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Les associations signataires demandent en particulier:
- que soient rendus publics les différents documents de l'exploitant et la DSIN permettant d'apprécier les problèmes de sûreté et de sécurité actuels et dans le cadre de nouvelles utilisations du réacteur envisagées par l'exploitant, et tenant compte de l'état actuel des connaissances; - une commission d'enquête sur le prix réel de Superphénix tenant compte de l'ensemble des coûts, y compris les frais de recherche et développement financés par les organismes publics, le coût du combustible, du stockage et du démantèlement; - le financement d'une véritable expertise pluraliste à toutes les phases de la décision; - que la question du redémarrage de Superphénix soit resituée dans le cadre plus global des choix nucléaires français (retraitement, utilisation de combustible au plutonium, gestion de déchets issus du retraitement, coût sanitaire, exportation de technologies nucléaires...); - une étude sur les implication d'un non redémarrage. Les associations signataires demandent au gouvernement qu'aucun décret d'autorisation de création ou de mise à l'arrêt de la centrale nucléaire de Creys-Malville ne soit signé avant qu'un débat public et parlementaire disposant des éléments d'information nécessaires n'ait eu lieu. p.5b
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Exposé des motifs
1. Le Collège de la Prévention des Risques Technologiques s'est posé la question de l'organisation et de la qualité de l'information donnée au public à l'occasion de la nouvelle demande d'autorisation de la centrale nucléaire de Creys-Malville. Depuis la publication du rapport du Ministre de la Recherche et de l'Espace sur "le traitement des produits de la fin du cycle électronucléaire et la contribution possible de Superphénix" ("Rapport Curien" du 17 décembre 1992), les motifs présentés pour redémarrer l'installation ont occupé le devant de la scène jusqu'à la clôture de l'enquête publique. 2. Trois motifs ont été présentés tour à tour comme déterminants: préparation de l'avenir des surgénérateurs; étude de la sous-génération et de l'incinération de déchets nucléaires; enfin, production d'électricité. On peut se demander s'ils sont compatibles, et des éclaircissements faciliteraient à tout le moins la compréhension des décisions à venir. Mais c'est l'état de sûreté qui a motivé le non redémarrage de juillet 1992. En particulier, la contribution à une meilleure gestion des déchets ne doit pas occulter l'objectif de la maîtrise de l'utilisation du sodium. 3. Le dossier de l'enquête publique n'a pas foumi tous les éléments d'un débat. L'enquête visait pourtant à "permettre dans la plus grande transparence un débat contradictoire sur les garanties de sécurité des installations", selon le communiqué du Premier ministre (23 décembre 1992). 4. Le Collège s'interroge sur les termes du rapport de la Commission d'enquête (29.09.93) qui, se déclarant "non responsable de l'instruction de la sûreté", se prononce néanmoins sur "les aspects sûreté de la centrale". En particulier, il y est dit qu'il n'y a plus lieu de limiter la puissance de Superphénix à 50% de sa valeur nominale, ce qui n'est pas établi. Les textes en vigueur n'empêchaient pas que fût publiée, avant l'enquête publique et indépendamment du dossier d'enquête, une mise au point, rédigée par la Direction de la Sûreté des installations Nucléaires (DSIN), à laquelle il appartient de proposer et d'organiser l'information du public sur les problèmes se rapportant à la sûreté. |
5. En tout état de cause, les
exigences de sûreté pour un redémarrage de Superphénix
en vue d'une fonction conforme à sa mission première, doivent
être égales à celles qui ont présidé
à la mise en service des centrales à eau pressurisée
les plus récentes.
6. Pour une autre fonction, par exemple l'expérimentation de l'incinération, il appartiendrait à la DSIN de se prononcer à nouveau. Le Collège considère qu'il importerait alors de replacer explicitement cette fonction nouvelle dans l'ensemble de la politique de recherche sur la gestion des déchets prévue par la loi du 30 décembre 1991. Recommandations
p.6
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L'Agence Internationale de l'Energie Atomique Une documentation critique Ulrike Fink, Wolfgang Neumann, Thomas Panten (Gruppe Okologie, Hanovre, RFA) Peter Bossew, Gabriele Mraz, Antonia Wenisch (Okologie Institut, Vienne, Autriche) Hans Schreiber (Anti Atom International, Vienne) Vienne, 1993
Le livre documente l'histoire, l'idéologie
et la politique de l'AIEA. De nombreuses citations prises dans des publications
de l'AIEA (IAEA Bulletin, comptes rendus de conférences,
guides et réglementations...) parues entre 1959 et 1992, exemplifient
les activités de l'AIEA. Sont présentées de façon
détaillée les conséquences de sa politique.
210 shillings à partir de 10 exemplaires - 150 shillings à partir de 50 exemplaires (ces prix n'incluent pas les frais de port). |
Lors de l'annonce de la première
audition parlementaire organisée sur le sujet de Superphénix,
il y a une année et demi, nous nous sommes sincèrement réjouis.
Pour la première fois dans l'histoire du nucléaire français,
le parlement faisait mine de s'intéresser à ce qui le regardait.
La journée elle-même nous a malheureusement fait mesurer le "déficit de démocratie" qui subsistait. Aux Etats-Unis ou en Angleterre ce genre de "hearing" dure des semaines, les documents essentiels concernant la sûreté, l'aspect économique, etc., sont sur la table, soumis à la critique de contre-experts et d'une opinion relativement bien informée. (Pas étonnant que dans ces conditions le nucléaire dépérisse!) A la place de cela, nous avons eu droit a un coup médiatique: le ministre de l'Industrie sortant l'hypothèse de l'incinération comme un lapin de son chapeau. Quant au public et aux médias, sur ce sujet, leur sens critique (pour ne pas dire leur bon sens) est tellement peu exercé, que l'absurdité de la proposition leur a échappé. D'un jour à l'autre les nucléocrates "découvraient" la gravité de la question des déchets qu'ils avaient nié pendant des décennies. Voulant subitement brûler ce qu'ils avaient adoré, ils cherchaient le moyen, non plus de produire du plutonium, mais de s'en débarrasser! Ce qui ne les empêche pas de continuer à en produire à plus que prix d'or à La Hague, et de proposer un fonctionnement plutonigène de Superphénix jusqu'à la fin du siècle! Pour nous le non-redémarrage de la centrale l'été dernier, signifiait que le ridicule de la proposition avait fini par s'imposer aux décideurs. Pas du tout! Une année et demi plus tard nous retrouvons le même flou artistique du côté des motifs de redémarrage: l'enquête publique ne parle que de production d'électricité (bonne chance!). |
A d'autres moments on évoque encore
d'expérimenter "l'incinération" dans un réacteur si
mal conçu et estropié que, selon le DSIN elle-même,
on ne pourrait pas en attendre un "retour d'expérience" significatif.
Il est parfaitement évident que la seule vraie motivation de cette
entreprise à but variable est celle d'apparatchiks qui ne sont soumis
à aucun contrôle effectif, et qui - comme tous bureaucrates
- cherchent avant tout à justifier leur poste.
Nous retrouvons aussi les mêmes menaces graves concernant la sûreté. Aucun des problèmes graves évoqués par l'ancien directeur de la DSIN n'a trouvé de solution. Par exemple, malgré quatre ans de recherches acharnées, le CEA est encore incapable d'expliquer les variations brusques de réactivité que subit Phénix, et qui de leur propre aveu pourraient mener à une "excursion nucléaire" à Superphénix. Vingt ans après les opposants, les promoteurs découvrent le danger réel des feux de sodium, ainsi que la possibilité d'une rupture de l'enceinte de confinement. Mais les travaux censés pallier ces dangers sont menés dans le secret et apparemment dans l'illégalité. Enfin, nous retrouvons une procédure d'autorisation qui en pratique ne donne la parole qu'aux promoteurs, et une audition parlementaire aussi sommaire et superficielle que la première et qui de surcroît ne sera suivie d'aucun débat au parlement. Quand nous avons demandé que certains documents essentiels soient mis sur la table, l'Office Parlementaire nous a répondu sans gêne que la procédure concernant la sûreté était secrète! Loin d'appuyer notre demande, on nous a prétendu qu'il fallait respecter cette procédure anti-démocratique, puisque la France est "un Etat de droit"! Français, encore un effort...! Paris, le 16.12.93 (OdM)
p.7a
|
A l'issue de l'évaluation
rapportée au cours de la réunion du 12 décembre 1990,
le Comité Scientifique avait recommandé que les travaux de
l'IPSN en matière de feux de sodium soient achevés par la
qualification de la version 2 du code FEUMIX.
Depuis lors, les questions posées aux pouvoirs publics à l'occasion du dossier de Superphénix ont conduit à engager des travaux plus importants comprenant à la fois la réalisation d'essais de feux pulvérisés et une nouvelle version du code FEUMIX. La présente note a pour objet de présenter succinctement nos travaux qui pourraient faire l'objet d'une présentation plus complète devant le Comité Scientifique. 1. Rappel des motivations
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Suite à l'évolution des connaissances
sur les feux de sodium, consécutive à l'accident d'Alméria,
l'autorité de Sûreté a demandé de prévoir
l'effet additionnel d'un feu pulvérisé issu de la division
d'un jet à gros débit par impact sur les structures avoisinantes,
avec un taux de pulvérisation faible.
Pour cela, deux types d'actions ont été prévues: a) Pour limiter les conséquences d'un tel feu, la première mesure proposée par NERSA est de limiter le volume d'oxygène offert à la combustion en utilisant des locaux de volume aussi faible que possible et d'évacuer les gaz de combustion par des exutoires. b) Sur le plan de l'interprétation, certains indices, notamment le fait que le feu de sodium résulte d'une oxydation directe de ce métal, permettent de penser que le taux de combustion est limité par la vitesse de diffusion de l'oxygène, et va donc tendre vers une limite lorsque le débit de sodium augmente. Si c'est le cas, les effets du feu seront limités en proportion. Pour situer cette asymptote, il est nécessaire de procéder à des essais à des débits croissants, jusqu'à quelques centaines de kg/s. Il est aussi nécessaire d'étendre à ces nouvelles conditions, le domaine de qualification des codes de calcul utilisés pour interpréter des accidents et pour procéder aux études paramétriques des divers scénarios accidentels envisageables. p.7b
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En ce qui concerne le premier
type d'action, l'exploitant a pris la décision de cloisonner l'espace
offert au feu (parcellisation) dans les galeries secondaires situées
à l'intérieur de l'enceinte, et d'accroître la surface
des exutoires; ceci permet de confiner les conséquences du feu dans
un domaine plus petit et facilite la décharge des produits de combustion.
Mais, pour que cette solution soit efficace, il faut s'assurer que: · le feu ne se propage pas notablement d'une cellule à l'autre, · la pression ne s'élève pas trop dans chaque cellule, · les ouvertures de communication entre cellules sont suffisantes pour évacuer correctement les produits de combustion vers les exutoires. C'était le but de l'essai IGNA 402, et de l'essai de parcellisation IGNA 2002. En ce qui concerne le deuxième type d'action, deux essais à caractère plus analytique: IGNA 3602 et 3604, ont été programmés pour mesurer l'influence du débit de sodium. 2. Programme expérimental
(suite)
|
suite:
2.3. Influence du débit de sodium Deux essais ont été prévus dans le caisson de 3.600 m3, pour évaluer l'effet du débit de sodium dans une atmosphère contenant un excès d'oxygène. a) L'essai IGNA 3602, a été effectué le 21/6/93, avec du sodium à 550°C, éjecté à 80 kg.s-1 pendant 10 s avec une vitesse de 12 m.s-1. Ce jet impactait sur une plaque métallique, située à 1,5 m de l'orifice d'éjection, pour simuler des structures. La montée à 650 mb et l'ouverture des soupapes de décharge, s'est effectuée en 4 s. On a par ailleurs constaté un fléchissement de la courbe du taux de combustion en fonction du débit. b) L'essai IGNA 3604, est prévu pour la mi-octobre et doit permettre de situer la limite du taux de combustion en fonction du débit. Il sera réalisé dans les mêmes conditions que IGNA 3602 mais avec un débit de 270 kg.s-1. 3. Codes de calcul
p.8a
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Paris, le 30/11/93
Le réacteur est toujours à l'arrêt, conformément à la décision du Premier ministre rendue publique le 29 juin 1992. L'exploitant a déposé, le 27 octobre 1992, une demande d'autorisation de remise en fonctionnement, en application du décret du 11 décembre 1963 modifié. Conformément aux termes de ce dernier décret, une telle demande fait l'objet, d'une part, d'une instruction technique menée par la DSIN et, d'autre part, d'une enquête publique. L'instruction technique
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L'enquête publique
Le ministre chargé de l'industrie a demandé au préfet du département de l'Isère d'organiser une enquête publique. Cette enquête s'est déroulée du 30 mars au 30 avril 1993 et a été prolongée une première fois jusqu'au 14 mai 1993, sur décision du président de la commission d'enquête. Elle a été prolongée une deuxième fois, jusqu'au 14 juin 1993, par décret du 13 mai 1993. Cette enquête a fait l'objet d'un rapport, remis le 29 septembre par le président de la commission d'enquête au préfet de l'Isère. Le préfet a alors transmis ce rapport d'enquête au ministre chargé de l'industrie. A cette occasion, le préfet de l'Isère, puis les ministres chargés de l'Environnement et de l'Industrie, ont respectivement publié les communiqués de presse joints en annexes 1 et 2. Le rapport d'enquête, sans ses annexes, est également joint en annexe 3 à la présente note. p.8b
|
L'enquête publique concernant
le redémarrage éventuel de la centrale nucléaire Superphénix,
de Creys-Malville, s'est terminée le 14 juin 1993. A la demande
du Gouvernement, elle avait été prolongée d'un mois,
dans un souci de transparence et d'approfondissement du débat.
Le rapport d'enquête publique et ses conclusions ont été remis au Préfet de l'Isère par le Président de la commission d'enquête, le 29 septembre 1993. Ce dernier envisage de tenir une conférence de presse qui devrait avoir lieu le vendredi 1er octobre. Comme le prévoient les textes règlementant le déroulement des enquêtes publiques, le rapport et ses conclusions sont rendus publics par la Préfecture de l'Isère. Ainsi, toute personne désirant consulter la rapport d'enquête, ses conclusions et ses annexes, peut le faire en se rendant dans les préfectures de l'Isère et l'Ain, dans les sous-préfectures de La-Tour-du-Pin (Isère) et de Belley (Ain), et dans les mairies des communes de Creys-Mépieu, Bouvesse-Quirieu, Saint-Victor-de-Morestel, Arandon, Courtenay (Isère), Briord, Montagnieu, Serrières-de-Briord, Lhuis, Marchamp, Seillonaz, Lompnas (Ain). |
Toute personne souhaitant se procurer une
copie de ces documents peut en faire la demande, moyennant une participation
aux frais de dossier de:
79 F pour le rapport et les conclusions 655 F pour l'ensemble (rapport, conclusions et annexes) A l'adresse suivante: M. le Préfet - Préfecture de l'Isère, 3ème Direction - Bureau des Installations classées et des carrières, Place de Verdun, 38021 Grenoble Cedex L'ensemble de ces informations et des conclusions du rapport d'enquête peuvent être consultés par minitel (3614, code Magnuc). Le Préfet a transmis au Gouvernement le rapport d'enquête et ses conclusions accompagnés de son avis. p.9a
|
L'enquête publique concernant
le redémarrage éventuel de la centrale nucléaire Superphénix,
de Creys-Malville, s'est terminée le 14 juin 1993. A la demande
du Premier Ministre, Edouard Balladur, elle avait été prolongée
d'un mois, dans un souci de transparence et d'approfondissement du débat.
Le rapport d'enquête publique et ses conclusions ont été remis le 29 septembre par le Préfet de l'Isère, accompagnés de son avis, aux ministres chargés de l'industrie et de l'Environnement. Comme le prévoient les textes réglementant le déroulement des enquêtes publiques, ce rapport et ses conclusions ont été rendus publics par le Préfet de l'Isère. Ainsi, toute personne désirant consulter le rapport d'enquête et ses conclusions peut le faire, en se rendant dans les préfectures de l'Isère et de l'Ain, dans les préfectures des départements qui leurs sont limitrophes: Savoie, Haute-Savoie, Jura, Saône et Loire, Rhône, Loire, Ardèche, Drôme, Hautes-Alpes, dans les sous-préfectures de La-Tour-du-Pin (Isère) et de Belley (Ain), et dans les mairies des communes de Creys-Mépieu, Bouvesse-Quirieu, Saint-Victor-de-Morestel, Arandon, Courtenay (Isère), Briord, Montagnieu, Serrières-de-Briord, Lhuis, Marchamp, Seillonaz, Lompnas (Ain). Une copie du rapport d'enquête et de ses conclusions peut également être obtenue par toute personne en faisant la demande, moyennant participation aux frais de dossier (les modalités pratiques sont précisées en annexe). La remise de ce rapport constitue une étape importante dans la procédure actuellement en cours, dont les prochaines échéances sont les suivantes: - L'instruction technique menée par la Direction de la Sûreté des installations nucléaires tiendra compte des conclusions de l'enquête. |
Elle portera notamment sur l'analyse des modifications
proposées par l'exploitant en réponse aux demandes formulées
par les pouvoirs publics. Les dispositions prises en matière de
maîtrise des feux de sodium et de gestion du coeur feront l'objet
d'une attention particulière.
- Un projet de décret d'autorisation de création sera, le cas échéant, élaboré par la Direction de la Sûreté des installations Nucléaires. Il sera ensuite soumis à la Commission interministérielle des installations nucléaires de base et à l'avis conforme du ministre chargé de la Santé, conformément aux dispositions du décret 63-1228 du 11 décembre 1963. Cette procédure devrait au plus tôt s'achever à la fin de l'année 1993 ou au début de l'année 1994. - Le projet de décret sera alors soumis à la signature du Premier Ministre et des ministres chargés de l'environnement et de l'Industrie. - Un redémarrage éventuel restera, en tout état de cause, soumis à une vérification d'ensemble de l'état de sûreté de l'installation, portant principalement sur la réalisation effective des travaux relatifs à la maîtrise des feux de sodium. Le calendrier retenu auj ourd'hui par l'exploitant indique que ces travaux pourraient être achevés dans le courant du premier semestre 1994. - Le redémarrage effectif de l'installation sera alors soumis à l'autorisation des ministres chargés de l'Environnement et de l'Industrie. Les deux Ministres indiquent à ce propos leur exigence d'une absolue sécurité. Enfin, Gérard Longuet et Michel Barnier rappellent qu'un large débat national sur l'énergie de l'environnement aura lieu au premier semestre 1994. p.9b
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