A. Analyse critique du dossier soumis à enquête publique par l'ANDRA pour obtenir des autorisations de rejets radioactifs Fin 2004, l'ANDRA a soumis à enquête publique un dossier de demande d'Autorisation de Création et de Demande d'Autorisation de rejets pour le CSA (INB N°149). La CRIIRAD a présenté, mardi 7 novembre 2006, à la Commission Environnement du Conseil Régional Champagne-Ardenne, les résultats de l'analyse critique de ce dossier. Cette étude a été réalisée pour le CEDRA 52, avec le soutien financier du Conseil Régional Champagne-Ardenne. Les principales conclusions de l'étude CRIIRAD sont: 1.Les mensonges sur les rejets radioactifs A la fin des années 80, lors de l'enquête publique d'autorisation de création du CSA, le futur site de stockage de déchets radioactifs a été présenté aux populations comme un site qui n'aurait pas besoin d'autorisations de rejets d'effluents radioactifs parce qu'il n'effectuerait aucun rejet radioactif dans l'environnement, ni sous forme liquide ni sous forme gazeuse. C'est d'ailleurs ce qui a été garanti dans le décret de création du 4 septembre 1989. Pourtant, depuis la réception des premiers déchets radioactifs en 1992, certaines cuves d'effluents radioactifs sont vidangées dans le bassin d'orage et le ruisseau (eaux d'infiltration à travers les ouvrages de stockages, contaminées par le tritium, par exemple). Le fonctionnement du CSA induit également depuis 14 ans des rejets radioactifs à l'atmosphère, rejets diffus et non maîtrisés de tritium à partir des déchets et rejets de divers radionucléides à la cheminée de l'atelier de compactage des déchets (tritium, carbone 14, iode 125, iode 131, etc.). 2.Insuffisance de l'inventaire des substances radioactives stockées. L'inventaire fourni par l'ANDRA à l'appui de sa demande d'autorisation de rejet est très insuffisant. Par exemple, aucune précision n'est donnée sur les quantités de thorium 232, radium 226 ou plomb 210 stockées. La précision de l'inventaire est pourtant fondamentale pour apprécier l'impact réel du site. Par exemple, la présence dans les déchets du radium 226 et du polonium 210 est fortement probable. Or: 1/ le radium 226 produit un gaz radioactif, le radon 222, qui ne semble pas être mesuré actuellement par l'ANDRA; 2/ le plomb 210, en se désintégrant, crée du polonium 210, radionucléide de très forte radiotoxicité par ingestion, que l'ANDRA ne prend pas en compte pour les calculs de dose aux riverains. Ceci est d'autant plus préoccupant que les prescriptions techniques accordent au plomb 210 des limites très élevées sur l'activité massique maximale admise (600 millions de becquerels par kilogramme). Ces données, pourtant essentielles, n'ont pas été incluses dans le dossier soumis à enquête publique. 3. Insuffisance des contrôles effectués sur les rejets et leur impact. A de très nombreux égards, le dispositif d'autocontrôle mis en œuvre par l'ANDRA n'est pas satisfaisant: les rejets atmosphériques de chlore 36 (période physique de 300.000 ans) ne sont pas mesurés; le nickel 63 (période physique 100 ans) n'est pas spécifiquement recherché dans les rejets liquides et atmosphériques; la mesure spécifique du tritium (12 ans) et du carbone 14 (5.730 ans) n'est pas prévue dans les plantes aquatiques du ruisseau en aval du point de rejet (alors que ce sont les 2 radionucléides pour lesquels l'ANDRA a obtenu les autorisations de rejet les plus importantes, respectivement 5 milliards et 120 millions de becquerels par an), etc. (suite)
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Ce dispositif a cependant été validé par l'arrêté d'autorisation de rejet du 21 août 2006. Ceci pose une nouvelle fois la question de la pertinence des prescriptions réglementaires. 4.Sous estimation des doses subies par les riverains. Pour calculer l'impact de son installation sur les populations, l'ANDRA fait un calcul de dose partiel qui aboutit à un impact négligeable au sens de la directive Euratom de mai 96 (moins de 10 microSieverts par an). Si l'on effectue correctement le calcul et que l'on prend en compte l'exposition externe à la clôture et l'exposition induite par le transport des déchets radioactifs on obtient une dose cumulée supérieure d'un à deux ordres de grandeur, ce qui correspond à des niveaux de risques cancérigènes non négligeables, voire même inacceptables (supérieurs aux limites réglementaires: soit 250 microSieverts par an pour le seul site de l'ANDRA et 1.000 microSv par an pour l'ensemble des activités nucléaires.). B. Niveaux de radiation anormalement élevés à
la clôture du CSA / mesures CRIIRAD du 8 novembre 2006
Note: Il semble que le niveau de radiation
à la clôture soit en augmentation (doublement entre 1999 et
2005). En effet, L'ANDRA évaluait cet impact, pour 3 heures par
jour, passées à la clôture, à 65 microSieverts
par an (année 1999). Cette valeur est estimée par l'ANDRA
à 130 microSieverts par an pour l'année 2005.
Renseignements complémentaires à la CRIIRAD:
p.27
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Souvenez-vous, en juillet 2006, du festival "Décibels contre la poubelle": incidents, arrestations, garde-à-vue, détention provisoire, et comparution immédiate pour les "4 de Bure". Un premier jugement, lourd de conséquences:
10 mois de prison avec sursis pour trois d'entre eux, 6 mois pour le quatrième,
2 ans de mise à l'épreuve, interdiction de quitter le territoire,
et une interdiction de séjour en Meuse et en Haute-Marne pour trois
d'entre eux, le quatrième étant Lorrain.
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A cette occasion, une compilation CD de 21 titres a été lancée. Elle est disponible, au prix de 4 € à l'adresse kommando.pernod@laposte.net, ou chez CACENDR, 5 rue du 15 septembre 1944, 54320 Maxéville (frais d'affranchissement en sus). La lutte continue: le 17 mars prochain un grand rassemblement, dans cinq villes de France (Lyon, Toulouse, Lille, Rennes et Strasbourg) pour dire NON à l'EPR et non à la relance électronucléaire. Un bus est prévu au départ de NANCY (et partout ailleurs en France). Venez nombreux, engagez-vous pour une participation citoyenne quant aux choix énergétiques. & Collectifs Bure-Stop / Coordination nationale des Bar-le-Duc Mardi 16 janvier 2007 COMMUNIQUE
Alors même que l'ANDRA n'a apporté aucune preuve des dégâts, ni fourni aucune facture, ces jeunes militants - déjà lourdement condamnés sur le plan pénal le 1er août à des peines de six à dix mois de prison avec sursis pour "violences aggravées", "dégradations" et "outrages"- sont à nouveau écrasés par une peine disproportionnée. Si sanctionner les dérives peut être légitime, faire un exemple par une telle sentence n'est pas acceptable. Dans cette affaire, c'est bien le militantisme qui est sanctionné et non la réalité des actes. Force est de constater que la justice s'en prend sans mesure à ceux qui luttent pour la vie et la sauvegarde de notre planète, révoltés qu'ils sont par la toute-puissance d'un lobby qui installe sans obstacle sa poubelle nucléaire contre l'avis des populations. Cerise sur le gâteau: ils devront également verser des compensations à l'Andra au titre des frais de justice et 600 € pour dommage moral à un gardien du site expérimental! Les organisations signataires se déclarent solidaires de ces 4 jeunes gens et continuent le combat avec eux, pour la sauvegarde de notre terre. Contacts: Daniel MICHEL: 06 88 32 86 15 / Claude KAISER: 06 22 05 09 24 p.28
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