La G@zette Nucléaire sur le Net! 
G@zette N°252
Le nucléaire: toujours la marche en avant aveuglément...

EPR...


EPR Penly: transparence et démocratie???????
EPR Penly: communiqué commun
15/05/2009 

      Rouen / Paris, le 15 mai 2009: Alors qu'aucune procédure légale n'a été faite, que le processus de consultation obligatoire, n'a pas été respecté, au mépris des décisions du Grenelle de l'Environnement, le Préfet de région Haute-Normandie présente à Offranville (76), en catimini, aujourd'hui, les modalités de mise en oeuvre du chantier du réacteur EPR de Penly aux décideurs politiques, économiques et sociaux. Bien entendu, fidèle à sa transparence légendaire l'industrie nucléaire organise cette réunion sans la presse.
     L'autorité de sûreté nucléaire finlandaise STUK vient d'ordonner l'arrêt des travaux de soudure du circuit primaire de l'EPR en construction à Olkiluoto, en Finlande. Cette décision intervient après la révélation d'innombrables problèmes sur le site mettant en cause la sûreté du futur réacteur. Areva se révèle parfaitement incapable de respecter la réglementation en vigueur.
     «Ce nouvel incident sur le chantier vitrine d'Olkiluoto illustre une nouvelle fois l'incapacité d'Areva à réaliser un réacteur nucléaire», déclare Laura Hameaux de Greenpeace. «Cette incapacité est à bien à l'image du nucléaire dans son ensemble qui se révèle incapable de tenir ses promesses en termes économiques, environnementaux et énergétiques
     La semaine dernière, un reportage à la télévision Finlandaise révélait un courrier de STUK adressé à Anne Lauvergon, la directrice d'Areva, dénonçant un grave problème de sûreté lié aux dispositifs des systèmes de contrôle et déplorant le manque de professionnalisme du géant nucléaire français. «Les projets de construction d'EPR doivent être remis en cause, à l'image des producteurs d'électricité Sud-Africains ou Américains qui ont décidé d'annuler les constructions d'EPR prévues.» ajoute Bertrand Rio de Cap 21.
     En France, un réacteur de type EPR est actuellement en construction sur le site de Flamanville, dans la Manche, et le chantier y accumule aussi les problèmes. L'Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) a déjà ordonné l'arrêt du chantier à l'été 2008 - ce qui est exceptionnel dans l'histoire du nucléaire français -, pour des malfaçons dans la qualité du béton et du liner, qui nécessitait un fort taux de réparation des soudures. Et le 4 février 2009, elle demandait à EDF de «présenter un plan pour améliorer significativement la qualité de leur réalisation et, dans l'attente de nette amélioration, de les contrôler à 100%».
     «EDF/ AREVA/SUEZ, le gouvernement français, mais aussi les élus de Normandie doivent respecter la démocratie et les lois qui la protège. Il est absolument inacceptable que des réunions à huis-clos soient organisées avant même que le débat public obligatoire n'est eu lieu et qu'une enquête publique ait été menée», s'insurge Alain Corréa du Réseau Sortir du Nucléaire 76. «Le programme EPR est inutile, coûteux et dangereux, nous nous y opposerons par tous les moyens».
     «Un collectif régional est en cours de constitution, et il prépare d'ores et déjà un rassemblement citoyen prévu le 28 juin à Dieppe», a conclu Mickaël Marie, des Verts.
     Contacts presse Cap 21: Bertrand Rio - Greenpeace: Laura Hameaux  -  Les Verts: Mickaël Marie  -  Sortir du Nucléaire 76: Alain Corre 

suite:
RESEAU SORTIR DU NUCLEAIRE
EPR finlandais: les déboires s'accumulent!
L'Usine nouvelle.fr
(mai 2009)

     L'autorité de sûreté nucléaire finlandaise a ordonné la suspension des travaux de soudure du circuit primaire qui équipera la centrale nucléaire d'Olkiluoto, vitrine du nouveau réacteur EPR d'Areva.
     Mardi 12 mai, l'autorité de sûreté finlandaise (Stuk) a ordonné la suspension des travaux de soudure sur la tuyauterie du circuit primaire qui équipera la centrale nucléaire d'Olkiluoto (OL3), vitrine du nouveau réacteur EPR d'Areva, actuellement en construction.
     Elle a en effet observé des microfissures sur plusieurs segments de tuyaux, des pièces très sensibles puisqu'elles relient le réacteur aux générateurs de vapeur et au système de refroidissement. Ces pièces sont forgées et assemblées en France. Tout semble indiquer qu'il s'agit du site Creusot Forge au Creusot (Saône-et-Loire), mais chez Areva, ni le siège social ni l'usine ne le confirmaient mardi soir.
     Comme la décision de l'autorité de sûreté ne porte que sur la suspension de ces soudures, le chantier d'Olkiluoto lui-même, actuellement en phase de génie civil, n'est pas perturbé. TVO, la compagnie d'électricité finlandaise qui a commandé l'ouvrage à Areva, a publié un communiqué en ce sens.
     «Mais si le problème venait à durer, nous ne serions plus en mesure de livrer le chantier et nous prendrions du retard», commente-t-on chez Areva, où on se sait attendu au tournant à cause de multiples reports dans le calendrier des travaux. De plus, c'est la deuxième fois que des microfissures sont observées sur la tuyauterie du circuit primaire. Une première campagne d'inspection avait montré des fractures de 1 à 2 mm de long et 1,8 mm de profondeur sur une section de 190 mm.
     Les ONG se sont engouffrées dans la brèche pour réclamer l'annulation du permis de construire de la centrale, censée préfigurer le renouveau du nucléaire sur la planète. Ainsi, en France, un EPR est en construction à Flamanville (Manche). Le chantier, censé s'achever en 2012, a lui aussi connu des défaillances techniques, cette fois au niveau de la qualité des bétons. Il y a quelques jours, l'Autorité de sûreté nucléaire a considéré que l'incident était clos.

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http://www.enerzine.com/
Durée de vie des centrales nucléaires: vers une extension à 60 ans?
Article publié le 10/05/2009 par Ca Derange

COMMENTAIRE: Nos centrales vont subir leur 3e décennale. Tout commence avec Tricastin (mai 2009) et cela n'a pas trop bien débuté; chute de gueuses lors des tests du pont polaire. Et miracle nul n'a été touché!!!
     Pour les dégâts, on attend: remarquez, même si le couvercle a été touché, ce sera juste un bruit de tiroir-caisse. En effet tout se change dans un réacteur, enfin presque tout, il faut seulement du temps. Et tout se paie, l'électricité non produite, comme un couvercle: quelques millions ou dizaines de millions €.

     Nos centrales nucléaires sont comme tout, elles vieillissent d'un an supplémentaire tous les ans. 19 d'entre elles ont entre 25 et trente ans d'âge, la durée de vie pour laquelle elles ont en principe été cocues.
     Une durée de vie établie à l'origine alors qu'il n'existait dans le monde que peu d'informations techniques sur leur vieillissement et leur durée de vie ultime. Elle fut donc sans aucun doute fixée à l'époque de manière conservatrice. Maintenant que nous approchons pour certaines d'entre elles de l'échéance des trente ans, la question va se poser d'une prolongation éventuelle de cette durée de vie.
     Mais, pour revenir sur un élément aussi critique sur le plan de la sécurité, il est impératif de rassembler toutes les informations disponibles dans le monde sur le parc de centrales existant, sur la manière dont elles ont vieillies, sur les éléments plus particulièrement affectés par ce vieillissement et donc critiques et sur les possibilités de les réparer, les renforcer ou les remplacer. C'est le rôle de l'ASN de le faire et d'établir les standards de fonctionnement des différents éléments des centrales. Elle vient justement de rendre son rapport annuel au Parlement en se plaignant qu'EDF et son Président, Monsieur Gadonneix, ait fait en décembre des annonces non justifiées à son sens sur ce sujet alors qu'elle ferait mieux d'en documenter techniquement les possibilités
     La première étape qui va se dérouler cette année consiste pour l'ASN à faire les visites décennales des centrales les plus vieilles et en particulier de celles du Tricastin et de Fessenheim pour décider de la possibilité d'étendre leur durée de vie de 30 à 40 ans et définir dans quelles conditions de remplacement d'éléments, une telle extension pourrait être acceptée par l'ASN. Une année critique car si par extraordinaire, l'ASN décidait de ne pas étendre cette durée de vie à Quarante ans, ce serait tout le plan d'exploitation d'EDF qui serait à revoir. En clair EDF n'aurait plus la possibilité de satisfaire la demande avec un parc de centrales qui serait amputé tous les ans d'une ou deux unités !
     EDF a t elle un "plan B" au cas où l'ASN en décidait ainsi? À ma connaissance non, à part de procéder alors, vers 2025/2030, à des importations massives d'électricité en provenance du reste de l'Europe et à condition qu'il y ait de tels excédents disponibles. Alors que la demande ne cesse de croître, que la France était un pays traditionnellement exportateur d'électricité et que les exigences environnementales (TGV, voitures électriques etc.) poussent à l'accroissement de la demande, cela semble totalement exclu. À 10 ans de délai de construction pour une centrale nucléaire, il est trop tard déjà pour réagir. Quant à combler l'écart production/demande avec les centrales conventionnelles à gaz plus rapidement constructibles, elles se traduiraient par une augmentation considérable de nos émissions de CO2.
     C'est dire que l'ASN a peu de marges de manoeuvre. Heureusement les éléments techniques disponibles dans le monde montrent que passer de 30 à 40 ans de durée de vie est possible sans grand risque. Le débat va surtout porter sur les éléments à renforcer ou remplacer, sur les procédures de suivi à mettre en place (etc.) et donc sur le montant de la facture pour EDF.
     En fait l'extension de la durée de vie à 40 ans est déjà quasi acquise à la réserve ci-dessus près. On discute plutôt dans le monde de l'extension de cette durée de vie à... 60ans. Un prolongement de durée de vie que le régulateur américain, la NRC a déjà accepté dans certains cas. Une extension de vie de 40 à 60 ans est estimée par EDF coûter 400 millions € par réacteur soit dix fois moins qu'un réacteur EPR neuf. Par contre s'il fallait remplacer des gros équipements et en particulier la cuve, on atteindrait rapidement la limite économique à partir de laquelle il vaudrait mieux procéder à une installation nouvelle. Tout dépendra donc de la résistance des cuves et de l'état de leurs revêtements.
     C'est cette décision cruciale sur l'avenir de l'industrie nucléaire qui découlera de la série d'inspections décennales qui vont se dérouler tous les ans à partir de maintenant. À suivre avec intérêt...
p.20a

BILAN MONDIAL
Nucléaire: 48 centrales en construction et 114 planifiées

     Le parc nucléaire civil comptera bientôt 48 nouvelles installations, par rapport aux 443 réacteurs existants dans 31 pays. L'édification de 114 autres centrales est prévue. La part de l'énergie produite en 2008 représente environ 16% de la production mondiale d'électricité.
     Cette proportion équivaut à peu près à la part de l'énergie hydraulique, a indiqué le Forum nucléaire suisse, anciennement l'Association suisse pour l'énergie atomique. Le pourcentage de courant nucléaire atteignait 39% en Suisse l'année dernière, tandis qu'il se montait à 76% pour la France.

     Les Etats-Unis ont déposé des demandes de construction portant sur un total de 26 réacteurs nucléaires. Avec 11 projets de construction en cours, la Chine est en tête du classement, suivi de la Russie (8) et de l'Union européenne (6), à égalité avec l'Inde (6).
En Suisse, trois projets ont fait l'objet de demandes d'autorisation, soit celui d'Atel dans le Niederamt soleurois et ceux d'Axpo et FMB en remplacement d'ici 2020 des centrales nucléaires de Beznau I et II (AG) et de Mühleberg (BE), les plus anciennes de Suisse (1969 et 1972). Les deux autres réacteurs se trouvent à Gösgen (SO) et Leibstadt (AG).
p.20b

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