La G@zette Nucléaire sur le Net! 
G@zette N°261
FUKUSHIMA: la catastrophe toujours présente

Nouvelles de FUKUSHIMA
Lancement d’une enquête épidémiologique sur l’effet de faibles doses d’irradiation portant sur les 2 millions d’habitants de la préfecture de Fukushima
Août 2011

     Près de cinq mois après la catastrophe nucléaire de Fukushima, le Japon lance «la plus ambitieuse étude épidémiologique jamais réalisée» sur les effets de faibles doses de radioactivité sur le corps humain, ont annoncé des chercheurs la semaine dernière. Fin juin, un questionnaire a ainsi été distribué aux habitants de la région afin d’établir le profil d’exposition aux radiations de chacun, rapporte Libération ce matin. Mais l’étude ne se limitera pas à la collecte de données, selon le quotidien. Ainsi les quelque 360.000 jeunes de moins de 18 ans de la région devront faire surveiller régulièrement leur thyroïde. Les bébés et les femmes enceintes – elles sont 20.000 – seront également suivis médicalement. Enfin, les 200.000 personnes évacuées de la région de Fukushima au lendemain de la catastrophe nucléaire subiront un check-up annuel.

Impact de la radioactivité sur la santé

     La première phase de cette étude devrait durer au moins trente ans. «Cette étude ambitionne de confirmer, ou pas, si les faibles doses de radioactivité ont un impact significatif sur la santé», précise un épidémiologiste dans les colonnes de Libération. Le quotidien rappelle que pendant longtemps, on pensait que seules les fortes doses avaient un impact sur la santé. Un postulat que l’on sait désormais faux: d’après la Commission internationale de recherche en protection radiologique, il n’existe pas de seuil en dessous duquel la radioactivité n’a pas d’impact.
     Cette enquête portera sur toute la préfecture de Fukushima soit plus de 2 millions d’habitants.
     Le professeur Yasumura en assurera la direction. Son but est de suivre la population de la préfecture de Fukushima et d’apporter des éléments sur les effets des faibles doses. Cette étude durera 30 ans et se continuera probablement. Pour le moment il s’agit de la mettre en œuvre: questionnaire, crédits et personnels.

(suite)
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Niveau record de radiations mesuré
entre deux réacteurs à Fukushima
(AFP) – 1er août 2011

TOKYO — Un niveau record de radiations a été mesuré entre les bâtiments des deux réacteurs accidentés de la centrale nucléaire de Fukushima, a indiqué lundi la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco), exploitante du site mis à mal par le séisme du 11 mars.
     Selon Tepco, le niveau de rayonnement atteint au moins 10 sieverts par heure à proximité de débris accumulés entre les réacteurs 1 et 2 de cette centrale endommagée par le violent tremblement de terre et le tsunami géant qui ont dévasté le nord-est du Japon, il y a près de cinq mois.
     Le précédent niveau le plus élevé de radiations dans l'enceinte de la centrale Fukushima Daiichi avait été relevé le 3 juin. Il était de trois à quatre sieverts par heure, à l'intérieur du réacteur numéro un.
     "Nous sommes toujours en train de vérifier la cause de tels niveaux élevés de radioactivité", a expliqué une porte-parole de Tepco.
     Le gouvernement et Tepco prévoient toujours de stabiliser la situation à Fukushima en conduisant les réacteurs vers un état dit d'"arrêt à froid" d'ici au mois de janvier. Diverses actions se poursuivent depuis l'accident pour faire progressivement baisser la température du combustible, notamment grâce à la mise en place d'un système de circulation d'eau de refroidissement.
     Le site de Fukushima a été victime après le 11 mars d'une série d'avaries, dont des explosions d'hydrogène qui ont détruit une partie des bâtiments et engendré d'importants rejets radioactifs dans l'environnement.
     Le gouvernement a cependant affirmé récemment que les niveaux de radiations aux alentours de la centrale avaient chuté à un niveau identique à deux millionièmes du pic enregistré le 15 Mars.
     Environ 80.000 personnes, résidant précédemment à moins de 20 kilomètres de la centrale ou dans des localités ayant été particulièrement contaminées, ont été forcées de quitter leur domicile en raison de risques pour la santé.

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Japon: petits arrangements entre nucléaire et incinération
Le 11 juillet 2011

     Le séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon ont entraîné la production d’environ 25 millions de tonnes de déchets post-catastrophe. L’accident nucléaire de Fukushima ajoute un problème de taille: une partie des déchets produits est désormais radioactive, ce qui change totalement la donne quant à leur élimination.
     Malheureusement, la réponse apportée par le gouvernement japonais ne semble pas la meilleure: une partie de ces déchets vont en effet être brûlés dans des incinérateurs qui vont ainsi relarguer directement dans l’air des poussières radioactives [1] en plus des résidus de combustion. Ces déchets solides seront stockés dans des centres spécifiques... sauf ceux dont la radioactivité sera inférieure 8.000 Bq/kg qui seront stockés dans des décharges classiques. Avec quels effets à long terme? Nul ne peut le dire. La boucle n’étant pas tout à fait bouclée, les autorités s’apprêtent en outre à faire fonctionner les incinérateurs à plein régime pour pallier le manque d’alimentation du réseau en électricité d’origine nucléaire.
     Voilà comment une catastrophe nucléaire se transforme en opportunité pour les incinérateurs en mal de déchets. Ces derniers jours, l’un des incinérateurs de déchets municipaux de Tokyo (Edogawa-ku – 200.000 t/an) a d’ores et déjà produit des cendres dépassant les seuils de 8.000 Bq/kg alors même que les déchets brûlés n’étaient pas censés venir d’une zone contaminée.
Contact: Sébastien Lapeyre
[1] information rapportée dans l’édition du 20 juin 2011 du Mainichi daily news


Problèmes liés à l’incinération des déchets ménagers de l’agglomération de Tokyo
Les Gouvernements locaux sont préoccupés par les cendres nucléaires
Yomiuri Shimbun (12, Août 2011)
CHIBA- On apprend que, avec les habitants vivant près des sites de stockage, exprimant leurs inquiétudes et quelque gouvernements locaux refusant de les accepter, la région Tohoku est en train de revenir sur les accords de stockage de cendres –certaines radioactives- en provenance de la mégapole Tokyo et ce sur leurs terres, 
     À Matsudo, préfecture de Chiba, il a été trouvé, en juillet, plus de 47.000 becquerel/kg en césium dans les cendres venant de deux usines d’incinération d’ordures ménagères. (voir comparaison inédite Paris / Tokyo - pdf)
     Ces chiffres sont 6 fois plus élevés que la limite provisoire instaurée par le gouvernement pour les accepter dans les stockages.
     Mais le gouvernement Matsudo n’a pas communiqué cette information à la ville de Kosakamachi, préfecture d’Akita qui a accepté et brûlé, puis stocké les cendres.
     Et c’est donc 39,5 tonnes de cendres douteuses qui ont été incinérées dans l’installation de Kosakamachi.
     Le gouvernement de la ville de Kosakamachi a en conséquence envoyé une lettre de protestation au maire de Matsudo. Par cette lettre, Kosakamachi refuse maintenant d’accepter les cendres en provenance de Matsudo, annulant un accord du 1er mars 2011. 
     La lettre critique durement le gouvernement de la ville de Matsudo: «Les cendres ont été envoyées (à nous) avant que les résultats des mesures de radioactivité soient connus. (Matsudo) a oublié ses responsabilités en tant que producteur des cendres. Nous estimons que cette situation est extrêmement regrettable
     Les habitants de Kasakamachi expriment, aussi, leurs craintes sur cette affaire?
     «Je crains que la pluie puisse atteindre les cendres et les entraîne à la rivière, polluant notre eau de boissons», a dit Yuko Asari employé depuis 55 ans dans l’installation et vivant à côté.
     Six conteneurs transportant environ 60 tonnes de cendres et autres ordures ont été arrêtés près de la station ferroviaire JR dans la préfecture d’Akita et renvoyés à Matsudo ce lundi.
     Des cendres, contaminées par du césium au-dessus des normes ont aussi été détectées dans d’autres villes au nord-ouest de la préfecture de Chiba, où les niveaux de radioactivité sont plus élevés comparés à ceux des zones voisines. 
     Il a été détecté plus de 9 fois la limite  à Kashiva et plus de 3,5 fois à Nagareyama.
     À Matsudo, environ 30 tonnes de cendres radioactives ont été stockées temporairement sur un parking et sur d’autres endroits. Mais le gouvernement de la ville a indiqué que le stockage serait plein à la fin de ce mois.
     De même, 140 tonnes de cendres sont stockées à Nagaremaya. Le gouvernement de la ville a annoncé que le stockage serait rempli mi-septembre.
Le Gouvernement  revoit son plan pour traiter les cendres radioactives
The Yomiuri Shimbun (Aug. 12, 2011)

     Le ministre de l’Environnement a préparé un projet pour enterrer les cendres des débris radioactifs incinérés et des boues contaminées au-dessus de 8.000 becquerels par kg en césium. Ce projet réalisé avec soin devrait éviter les fuites des sites de stockage.
     Le ministre a soumis ce projet au Comité chargé de la sûreté des déchets venant du désastre, son conseil consultatif, ce mercredi.
     Le ministre a officiellement décidé d’appliquer cette méthode pour enterrer les cendres radioactives à partir de la fin août au plus tard.
     En juin, le ministre a annoncé qu’il voulait permettre l’enfouissement des cendres contaminées par du césium en dessous de 8.000 becquerels par kg. Maintenant le ministre recommande que les cendres dépassant ce niveau soient stockées temporairement.
     Si on enterre les cendres dépassant 8.000 becquerels, le projet de mercredi explique qu’il est nécessaire de s’assurer que les cendres contaminées ne vont pas être entraînées par la pluie ou les eaux de surface.
     Le projet suggère  plusieurs possibilités, tel qu’un site de stockage recouvert par un toit pour protéger les cendres de la pluie, un système de drainage pour ne pas contaminer les eaux profondes, mettre les cendres dans des conteneurs résistants ou couler les cendres dans du béton. 
     Pour les cendres contaminées à plus que 100.000 becquerels par kg, le projet recommande de construire des stockages du même type que ceux utilisés pour les métaux lourds.
     Le ministre ne pensait pas que des cendres contaminées à plus de 8.000 becquerels par kg pourraient être détectées en dehors de la Préfecture de Fukushima
     Cependant, depuis la fin juin, des cendres à plus de 8.000 becquerels par kg en césium ont été découvertes dans les usines d’incinération de Tokyo, Chiba et autres préfectures.

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Les doses annuelles estimées pourraient  atteindre 508 milliSv dans une ville proche de la centrale
20 août 2011

     Un niveau annuel de radiation de 508,1 millisieverts a été estimé dans des zones des 20 km autour de la centrale de Fukushima n°1, selon des données rendues publiques le 19 août par le gouvernement. 
     Ces données, rendues publiques par le ministre de l’Education, de la Culture, des Sports, des Sciences et des Technologies, ont pour la première fois révélé une estimation annuelle de doses cumulées sur 50 zones dans 8 municipalités localisées dans les 20 km autour de la centrale. 
     Le chiffre le plus élevé était celui de Koirino, district d’Okuma, préfecture de Fukushima. L’estimation de dose annuelle était de 508,1 millisievert soit 500 fois le niveau annuel réglementaire de 1mSv pour la partie artificielle. Le district est à 3 km de la centrale dans la direction ouest sud-ouest.
     Les chiffres ont été obtenus à partir de mesures effectuées dans 50 points et en supposant que la personne reste à l’intérieur 16 heures et à l’extérieur 9 h chaque jour. Les estimations entre le 12 mars et le 11 août repose sur des mesures actuelles. Et à partir du 12 août et ce jusque mars 2011, on s’appuie sur les résultats les plus récents, en supposant que les rejets continuent.
     Sur 35 points, le niveau dépasse les 20 millisievets par an. La dose annuelle en 7 points dans la ville de Okuma est estimée autour de 100 millisieverts.
     Koirino district de Okuma est l’endroit où l’estimation de  débit de dose horaire est la plus élevée: 75 microsievert par heure. Ces chiffres sont inférieurs aux 200 microsievert par heure utilisés par le gouvernement pour décider si les habitants peuvent ou non effectuer de courts séjours dans leurs maisons. .
     Dans d’autres zones, il est possible de recevoir des doses estimées annuelles élevées incluant Kawabusa district de la ville de Namie – 20 km au nord de la centrale - avec 223,7 millisieverts par an, et Nagatsuka- 5 km au nord, nord/Ouest de la centrale - avec 172,4 millisieverts par an. Cependant, dans Kitakiyohashi district de Namie, 8 km au nord de la centrale, le niveau est de 4,1 millisievert montrant que les niveaux peuvent varier beaucoup et ce même dans une ville.
     Yoshihisa Matsomoto, un professeur associé en radiobiologie de l’institut de technologie à Tokyo, a expliqué les difficultés pour décontaminer et dit:
     «Avec des surfaces avec un tel niveau de débit, les expositions aux radiations vont être plus élevées que celles d’astronautes exposés pendant leur séjour dans la Station Internationale (environ 1 millisievert par jour), d’où une décontamination qui va s’imposer pour les habitants qui vivent là, mais en plus avec toutes les retombées et les débris radioactifs, le travail sera très difficile. Si on se penche sur les personnes qui font de courtes visites, je ne pense pas qu’ils soient vraiment exposés s’ils séjournent seulement quelques heures
(Mainmise Japon) August 20, 2011


     Inquiétudes des représentants de Fukushima de la découverte de bœuf radioactif, ce qui altère encore plus son renom

FUKUSHIMA -- Les officiels sont très inquiets de la nouvelle mise en évidence de bœuf contaminé en provenance de fermes de la préfecture de Fukushima. Cette découverte a obligé le gouvernement central à retarder la levée des interdictions sur les expéditions de bétail. 
     «Le renom des produits de Fukushima a subi un nouveau revers», a constaté un représentant officiel.
Le gouvernement central avait prévu de lever l’interdiction sur les expéditions de bétails provenant de Fukushima et transitant par la préfecture de Miyagi, mais la levée de l’interdiction des produits venant de Fukushima a été repoussée à cause de la détection de niveau en césium au-dessus des normes réglementaires dans du bœuf venant de zone proche de la centrale n°1 de Fukushima.
     La viande contaminée venait de 4 bêtes envoyées de Fukushima à la ville de Namie. La partie de la ville où sont arrivées ces bêtes est en dehors de la zone évacuée le 22 avril. Tout le bétail expédié ou évacué a normalement subi un contrôle de niveau de radioactivité, mais ce bétail avait été transféré avant que la zone soit évacuée.
     Les bêtes contaminées ont été abattues entre le 7 et le 19 avril. La viande a alors été stockée en armoires frigorifiques à Kawasaki, par les négociants en viande de Tokyo.
     Selon la municipalité de Kawasaki et le ministère de la santé, du travail et de la protection sociale, les négociants avaient effectué un contrôle au début août et détecté du césium à plus de 1.000 Bq par  kg – 2 fois plus que la limite réglementaire décidée par le gouvernement central. Le ministère de la santé a aussi contrôlé des bœufs le 19 août et trouvé un niveau de 997 Bq par Kg.
     Le fermier qui a envoyé ce bétail a encore quelque 4.000 bœufs en dépôt dans la Préfecture de Fukushima dans le village de Katsurao et la ville de Tamura, proche de Namie. Le fermier avait été évacué hors de la  préfecture de Fukushima après l’accident de la centrale et depuis n’est pas retourné dans son exploitation.
     Le cultivateur a expliqué qu’il ou elle n’avait pas nourri le bétail avec du riz contaminé parce que cela aurait contaminé le bétail. Pour trouver la cause de ces contaminations, les gouvernements central et régional ont vérifié les conditions de gardiennage: eau et nourriture données aux bêtes. 
     Comme les carcasses sont parfois stockées plus de 2 ans ; les autorités intensifient leurs efforts pour détecter les viandes contaminées et savoir si ceci est arrivé pendant leur gardiennage.
     Anticipant sur la levée d’interdiction, le gouvernement préfectoral de Fukushima a étudié un système pour tester le niveau de radioactivité de tout son bétail. «Plus aucun boeuf contaminé ne doit se retrouver sur un marché» a affirmé un responsable de l’agriculture. 
     «Si, toutefois, les expéditions reprenaient, les fermiers ne pourront retrouver le niveau de vente de l’avant catastrophe. Ils souhaitent que le gouvernement et Tepco les aident pour dissiper les rumeurs pernicieuses», a dit JA Zennoh un des dirigeants des entrepôts de Fukushima.
 (Mainichi Japan) August 20, 2011


TEPCO: La température du réacteur n°1 baisse

     L’opérateur de la centrale de Fukushima Daiichi a annoncé que toutes les mesures de température effectuées sur le réacteur n°1 était autour de 100°C, ce vendredi 19 août. 
     Samedi 20, TEPCO a expliqué que les 19 thermomètres du n°1 sont en dessous de 100°C depuis 11h du soir vendredi. Il a ajouté que cette situation était donc stable depuis 12 h.
     Dans cet effort pour reprendre le contrôle de la centrale TEPCO essaie de ramener les 3 réacteurs en arrêt froid. La température reste maintenant en dessous de 100°C, mais ce uniquement dans le n°1.
     TEPCO a déclaré que ces efforts pour refroidir les réacteurs commençaient à porter leurs fruits.
Mais pour arriver à l’état  froid, la firme doit réussir à maintenir les réacteurs en état pour ne pas repartir en catastrophe si un incident se produit.
     TEPCO a aussi expliqué que les 2 autres réacteurs sont encore au-dessus de 100°C  (Samedi 20 à 11h du matin)
Ces 3 réacteurs sont ceux qui étaient en puissance quant le tremblement de terre et le Tsunami ont détruit la centrale.
NHK, Sunday, August 21, 2011 08:58 +0900 (JST)

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Fukushima a accentué la crise de confiance
Philippe Pons (Correspondant à Tokyo)
pons@lemonde.fr
Article paru dans l'édition du 14.07.11

     Le Japon apparaît résigné à une lutte de longue haleine - plusieurs semaines - pour essayer d'enrayer ce qui risque de devenir la plus grave catastrophe nucléaire en un demi-siècle. Des voix se font néanmoins entendre pour appeler à se tourner vers l'avenir. "Paradoxalement, écrit Naoaki Okabe, éditorialiste du Nihon Keizai (quotidien des milieux d'affaires), cette catastrophe pourrait être le point final aux décennies perdues", celles du Japon en récession enlisé dans une langueur dont il avait du mal à se dégager depuis l'éclatement de la bulle spéculative au début des années 1990, puis du choc financier. "Le Japon ne peut assister ainsi à son propre déclin, ajoute M. Okabe. La catastrophe doit être le seuil d'un nouveau départ." Mais il ne s'agit pas seulement de reconstruire les régions dévastées. Il faut aussi repenser les grandes orientations de l'expansion.
     La tâche de reconstruction est énorme (de 16.000 à 25.000 milliards de yens, soit entre 140 et 217 milliards €). Il ne fait guère de doute qu'en dépit du choc ressenti, du coût humain le plus dramatique depuis la guerre, la troisième puissance économique du monde dispose des moyens financiers et technologiques pour se redresser. Elle a surtout la force d'une population qui sait faire preuve de retenue et d'austérité quand il le faut: une retenue dans la consommation individuelle d'électricité, par exemple, ou une consommation ralentie qui se veulent une expression de solidarité envers les sinistrés. Cette puissance économique conjuguée à la force morale de la société permettra au pays de sortir de l'ornière plus vite qu'on ne le pense. Mais sur quelle base, cette renaissance va-t-elle s'opérer?
     La responsabilité de l'Etat et celle des opérateurs nucléaires, les carences d'un monde politique incapable d'exiger un peu de transparence dans la gestion d'une énergie aussi dangereuse devront être posées. Plus profondément, le Japon est appelé à repenser ce qui est à la base d'une économie moderne: sa politique énergétique, mais en ne laissant pas aux seuls experts le soin de la décider.
     Ce qui suppose ne pas traiter avec une arrogance hautaine les opposants, parfois des poignées de paysans et de pêcheurs se battant avec leurs moyens et leurs arguments - qui ne font guère le poids face à la morgue des certitudes technocratiques - contre la construction de centrales nucléaires dans leur région. "L'usage du nucléaire doit être l'objet d'une réflexion qui dépasse les experts", fait valoir l'économiste Matsuto Uchihashi.
suite:
     A partir des années 1960, le Japon de l'expansion s'est lancé tête baissée dans une croissance exponentielle en prenant des risques énormes pour sa population, dont l'une des conséquences fut les maladies de la pollution comme celle de Minamata (intoxication par le mercure déversé en mer): des milliers de morts et des "enfants-larves". Après des décennies de lutte, les mouvements de citoyens ont réussi à faire condamner les pollueurs bien que des malades n'aient pas encore été indemnisés. Le contexte historique et économique comme le risque sont différents. Assurément.
     Mais l'état d'esprit des pollueurs d'hier et des opérateurs nucléaires d'aujourd'hui est-il si éloigné par leur non-respect du principe de précaution et de primauté de la santé des populations? Délibéré et cynique dans le cas des pollueurs. Insuffisamment pris en compte dans celui des opérateurs nucléaires. Peut-être. Mais, dans les deux cas, la rentabilité à court terme est passée avant les principes de sécurité à long terme. Tepco, opérateur de la centrale de Fukushima, n'est pas seul en cause : tous ses homologues à travers l'Archipel agissent de la même manière.
     On aurait tort, pour autant, de faire de la catastrophe de Fukushima un problème spécifique au Japon: les carences politiques, la collusion entre l'administration et les intérêts privés, ont accentué le trait. Quelle que soit l'option - nucléaire ou non -, la question est valable partout: doit-on laisser la gestion du nucléaire à des entreprises privées dont la logique est par définition la rentabilité? Si c'est le cas, de quels moyens l'Etat, supposé défendre les intérêts de la communauté, se dote-t-il pour les contraindre à respecter ladite "responsabilité sociale de l'entreprise".
     À cet impératif renforcement du contrôle par l'Etat s'ajoutent des choix: "Les Japonais sont placés devant un dilemme: continuer à suivre aveuglément l'élite au pouvoir, avec les risques qui sont devenus une réalité, ou bien opter pour un développement durable. Ils ne peuvent avoir les deux en même temps", fait valoir Andrew DeWitt, professeur d'économie politique à l'université Rikkyo à Tokyo ("The Earthquake in Japanese Energy Policy", The Asia-Pacific Journal, 28 mars).
     Cette catastrophe, qui est loin d'être terminée, a fait entrer le Japon dans une nouvelle ère. Et c'est de la prise de conscience par ses citoyens qu'il s'agit bien d'un tournant dans l'histoire nationale, et qu'il est temps pour eux de se faire entendre et de ne pas s'en remettre à leur élite actuelle, que dépendra leur avenir.
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Un ingénieur Japonais démonte les dessous de l’industrie nucléaire japonaise
Koide HIROAKI (traduction Gazette)
5 août 2011

Préambule
     Koide Hiroaki a commencé une carrière d’ingénieur nucléaire, il y a 40 ans. Il avait été attiré par les promesses de l’énergie nucléaire. Cependant, rapidement il a perçu les points faibles du programme nucléaire japonais et a été reconnu comme le critique le mieux informé sur ce programme. Sa critique publique et non contestable lui a valu un purgatoire honorable comme «assistant professor» à l’Université de Kyoto soit sa carrière s’est arrêtée.  Il a pu, cependant, continuer une recherche « gagne pain» sur les mesures des radioéléments à l’Institut de Recherche sur les réacteurs de l’Université de Kyoto. Et ce jusque mars de cette année.
     Depuis le séisme suivi d’un tsunami entraînant des fusions de cœurs à Fukushima n°1, il est apparu comme une voix puissante et une figure centrale, pour suite au désastre, relancer le Japon vers d’autres énergies.
     Les médias et les citoyens apprécient ses interventions: conférences, consultations et interviews. Il a publié 3 livres qui ont aidé à reconstruire une conscience publique et un débat officiel.
     En 1968, étudiant au département de techniques nucléaires de l’université TOHAMA (Sendai), il croyait en ce qui lui était enseigné: le nucléaire était une source d’énergie qui pouvait résoudre tous les problèmes énergétiques d’une nation pauvre en ressources locales. Mais apprenant qu’un site nucléaire allait être construit à Enagawa, région peu peuplée et située à environ 50 km de l’endroit où serait consommée l’électricité produite, il critiqua le fait d’imposer un tel fardeau à des communautés vulnérables.
     En effet, sa propre installation de recherche dépendant de l’université de Kyoto n’était pas dans cette ville, mais dans le sud de la préfecture d’Osaka, près de la préfecture rurale de Wakayama, en raison de dangers potentiels. Cette reconnaissance socio-géographique du danger de l’énergie nucléaire et le prix que devraient payer des communautés non concernées est au cœur de sa critique, car tout ce poids vient de décisions imposées par le gouvernement japonais et les puissants monopoles nucléaires. 
     Avant le 11 mars, Koide était une voix prêchant dans le désert dans une nation engagée dans le nucléaire. Par conséquent les milliers de personnes qui viennent l’écouter, donnent un sens à cette célébrité.
     Dans un premier temps Koide est devenu une référence dans les média, incluant journaux et télévision.
     Son nouveau livre «Genpatsu no uso (le mensonge du nucléaire)» est un best seller.
     Son blog «Unofficial Koide Hiroaki Matome» est l’un des plus importants –et populaire- sites web sur Fukushima.
     Le 23 mai 2011 le gouvernement a invité 4 personnes: Koide, Ishibashi Katsuhiko (un sismologue qui a alerté en vain sur la vulnérabilité au séisme des réacteurs), Goto Masahi (un ingénieur de Toshiba qui maintenant tient tête à l’industrie) et Son Masayoshi (président du géant des télécommunications Softbank et ardent défenseur des énergies renouvelables).
L’effort gouvernemental sans précédent de vouloir recueillir l’avis de Critiques avérés de l’énergie nucléaire est révélateur de graves problèmes. En effet, quand le gou     vernement essaie de promouvoir un effort pour recourir aux énergies renouvelables en freinant le recours au nucléaire, les géants du nucléaire et leurs répondants bureaucrates bataillent fermement contre.
suite:
     Koide a un impact certain via son blog, via Twiter tant au Japon que dans les média internationaux.
     Rappelons que, en même temps une chaîne humaine a entouré le siège du ministère de l’Education, des Sports, de la Science et de la Technologie (Mext), chaîne formée par les parents de Fukushima et leurs soutiens pour protester contre la décision ministérielle d’augmenter les normes d’exposition pour les enfants (20mSv/an au lieu du 1mSv/an précédemment appliqué).
     Il est bon de rapprocher l’action de Koide et celle des parents très en colère devant ce relèvement des normes.
Koide a présenté son avis sur le nucléaire japonais le 23 mai, en voici un résumé.
     Je suis ici pour donner mon avis au gouvernement japonais et aux gestionnaires de la politique nucléaire. Je vais considérer l’énergie nucléaire avec ses espoirs et ses rêves parce que je crois que le nucléaire est l’énergie du futur. Pétrole et charbon vont s’épuiser, mais le nucléaire est inépuisable..., donc c’est l’énergie du futur.
     Cependant j’ai des doutes, car je réalise que le nucléaire n’est pas une source d’énergie importante. L’uranium est rare, (80 ans au plus), le charbon est beaucoup plus abondant (800 ans environ) et il existe le gaz naturel et encore du pétrole.
     Et si on me rétorque que j’ai tort de dire que l’uranium est rare parce qu’on peut utiliser sa partie non fissile en le transformant en plutonium, je vais montrer que la filière à neutrons rapides est loin d’être au point.
Explication sur le cycle du combustible:
     Pour produire de l’électricité, il faut partir du minerai d’uranium. Après enrichissement, façonnage des combustibles et pour finir mise en réacteur, on peut les traiter (extraire uranium et plutonium) et de cette façon déclarer le nucléaire recyclable. En utilisant des réacteurs spécifique appelés «Fast Breeder Reactor» (réacteur «couveuse» et en France ils sont maintenant appelés les Réacteurs à Neutrons Rapides), il est possible d’avoir un cycle du combustible utilisant le plutonium.
     Mais au final, le cycle nous laisse de très ennuyeux déchets de haute activité et il nous faudra trouver le moyen de les stocker pendant un temps certain dans le futur.
     Ceci est leur scénario, voici le mien;
     Le plutonium n’existe pas dans la nature, donc ils planifient l’utilisation du plutonium, produit dans les réacteurs existants (REP ou BWR), dans ces fameux FBR qui sont la clé de ce nouveau cycle.
Et où en est-on? Je vais vous montrer que ce plan envisagé de FBR japonais est défaillant.
     Entre les années 1960 et 2010, il a été mis en place un plan long terme du développement et de l’utilisation de l’énergie atomique. Mais comme des difficultés sont vite apparues, ce plan a été revu en 1990 (année où les FBR auraient dû prendre le relais). Et en 1995, il a encore fallu le revisiter. Et les FBR ont été reprogrammés pour démarrer en 2000.
     Mais cela n’a toujours pas marché: la date a été repoussée en 2010. Toujours pas de FBR. Et maintenant les termes ont changé. L’objectif est non plus de «réaliser» mais «d’analyser méthodiquement les concepts» pour 2020. Mais ceci est toujours irréaliste: on a donc repoussé à 2030 «la simple analyse de faisabilité d’un FBR».
p.27


     Qu’y a-t-il dans cette nouvelle révision? Quand il a été décidé de revisiter le plan long terme en l’an 2000, il a été impossible de mettre en place un calendrier. Et finalement 5 ans plus tard le plan long terme a pris le nom de «Principes fondamentaux pour un programme d’énergie nucléaire». Dans cette révision, personne ne pense à construire un FBR avant 2050.
     Si on analyse tous les reports de 10 ans en 10 ans, on arrive à la conclusion qu’il n’y aura jamais de FBR.
     Mais, ni la Commission de l’Energie Atomique du Japon qui établit ces plans long terme, ni le gouvernement qui soutient cette commission, n’ont été tenus pour responsables; du moins à cette date. Le Japon a gaspillé plus un trillon de yen (soit en français 1milliard de milliard de yen) ou encore 12,6 milliards de dollars US pour le prototype FBR, Monju. Si on se réfère à notre système judiciaire où on est condamné à une année d’emprisonnement pour une fraude de 100 million de yen. Quelle serait la sentence pour une fraude de un trillion de yen? 10 milliers d’années.
     Je ne connais pas le nombre de personnes responsable de Monju dans ce gouvernement: la Commission d’Energie atomique, la commission de sûreté nucléaire, le ministère de l’Economie, du commerce et de l’Industrie, et enfin le ministère du Commerce et de l’industrie à l’international et ainsi de suite...
     Mais supposons que 100 personnes soient responsables, chacune devra subir 100 ans de prison. La fraude est énorme, mais personne n’est responsable. C’est cela la réalité. Il me semble que le monde des affaires nucléaires est extrêmement anormal.
Revenons à Fukushima
     Je suppose que la plupart d’entre vous connaissent le sujet, l’énergie nucléaire est une technologie qui crée d’énormes quantité de radioactivité. Ceci est dû à la quantité d’uranium qui fissionne. Et rappelez-vous qu’à Hiroshima, seulement 800g d’uranium ont fissionné et ceci a suffi pour brûler, écraser et annihiler cette cité.
     Que contient un réacteur et que consomme-t-il en 1 an? Environ 1 tonne d’uranium et de plutonium sont nécessaires. Ceci vous donne donc une idée de la quantité de produits de fission (1.000 fois au moins, du kilogramme à la tonne).
     Un réacteur est une machine. Il faut s’attendre à ce qu’une machine se dérègle et cause un accident. Il ne faut pas oublier les humains qui conçoivent et utilisent la machine. Les humains ne sont pas Dieu. Il est également normal que les humains fassent des erreurs. De toute façon nous souhaitons que l’accident n’arrive pas, ceci n’empêche pas qu’il existe toujours la possibilité d’une catastrophe. Quelles sont donc les parades de nos promoteurs pour limiter la possibilité d’accidents? Ils assurent simplement qu’une catastrophe se produit très rarement. 
     D’où ils décident d’ignorer cette possibilité en la déclarant «hypothèse inappropriée».
     Sur le site de la compagnie «Chubu Electric Power», j’ai trouvé leurs parades: les barrières multiples qui empêchent la radioactivité de sortir. La plus importante barrière de toutes pour eux est la 4ème  soit la cuve. Ils assurent que cette cuve en acier contiendra toujours la radioactivité, quoi qu’il arrive.
     En accord avec les règles, ils assurent que s’il y a un accident tout est prévu. À cause de leur prétention, si un tel accident arrive, il n’y a aucune parade de prévue et la barrière qui devait contenir la radioactivité sera rompue. Mais ils restent persuadés que cet accident est impossible donc l’hypothèse est inappropriée.
     Mais une catastrophe vient de se produire produite et n’est pas terminée. Comme vous le savez, ces tragiques évènements se déroulent à Fukushima. Et les réponses gouvernementales, à cet accident en cours, sont de mon point de vue, totalement inappropriées. 
     Le gouvernement dissimule l’information et repousse l’évacuation.
suite:
     Le principe pour prévenir un désastre est de prendre des mesures préventives sur la base d’une surestimation raisonnable du risque dans le but de protéger la population. S’il arrive que la surestimation conduit à prendre des mesures non nécessaires, ce sera OK tout de même, parce la population ne sera pas touchée .
     Cependant, ce que le gouvernement a fait jusque maintenant produit l’effet inverse, il a sous-estimé les risques et travaillé avec des hypothèses optismistes.
     Premièrement il a dit qu’il s’agissait d’un incident de niveau 4 sur l’échelle INES et l’a prétendu pendant un long moment. Alors ils sont admis le niveau 5, et attendu le dernier moment pour annoncer qu’il s’agissait, en fait, d’un accident de niveau 7. Cette réaction est venue trop tard.
Le gouvernement a aussi retardé l’envoi des directives d’évacuations. D’abord l’évacuation s’est faite dans un rayon de 3 km, en disant qu’il s’agissait d’une précaution au cas où le scénario serait pire. Puis très vite, je crois qu’ils ont évacué dans un rayon de 10 km, toujours en affirmant qu’il «s’agissait d’une mesure juste au cas où...». Et enfin, ils ont étendu l’évacuation à la zone des 20 km de rayon, toujours en disant qu’ils se préparaient au pire. En fait, ils étaient toujours en retard, prenant des mesures réactives, à la place de précautionneuses.
     Je crois que diffuser une information précise est la seule façon d’éviter la panique. Cette voie est la seule possible pour que le peuple reprenne confiance en l’administration et le gouvernement. Cependant le gouvernement japonais va exactement dans le sens inverse. Ils cachent toujours l’information, répétant que la situation n’est pas critique.
     Le gouvernement a dépensé plus de 10 billion de yen (en français mille milliards de yen), depuis 25 ans pour développer  une simulation de contamination par des radioéléments SPEEDI (System for Prediction of Environnemental Emergengy Dose Information), mais ils ont caché les résultats de la simulation au public et n’ont pas permis aux riverain de connaître les risques.
     Le gouvernement a aussi contraint les travailleurs des sites et les riverains à se sacrifier sans clairement expliquer qui était responsable. Ils ont aussi augmenté les limites de doses pour les travailleurs de Fukushima Daiichi. Ils ont augmenté également les limites de doses pour les riverains de façon à limiter les évacuations. Ont-ils réellement permis de telles choses? J’ai du mal à y croire car il s’agit d’estimer correctement les dommages causés par l’accident de Fukushima.
     Si j’applique la loi japonaise, nous devrions abandonner une surface plus grande que toute la préfecture de Fukushima. C’est la seule issue pour ne pas changer la limite de doses des riverains et il semble qu’on fasse le contraire.
     Je pense que les industries locales vont souffrir terriblement. L’agriculture et la pêche vont connaître des difficultés pour vendre leurs produits et leurs prises.
     Les riverains vont devoir quitter leurs maisons et leurs vies vont être brisées.
     Par ailleurs TEPCO doit aussi dédommager les riverains. Mais il est peu probable qu’ils puissent payer, car ils vont vers la banqueroute. TEPCO ne pourra pas prendre en charge un tel accident. Les dégâts occasionnés sont tellement énormes que même le Japon tout entier risque une banqueroute. Et ceci s’il est déterminé à payer les dommages.
Pour terminer
     Je voudrais citer les «Seven Social Sins ou Sept Sentences Sociales» qui sont inscrites sur la tombe du Mahatma Gandhi.
     Le premier est «Politic without Principle» et pour ceux qui rassemblés ici ce jour, j’aimerai que vous preniez vraiment à cœur ces mots. Les sentences suivantes sont: «Richesse sans travail», «Plaisir sans Conscience», «Connaissance sans compréhension», «Commerce sans moralité» s’appliquent tous aux compagnies d’électricité, incluant TEPCO.
     Et avec «Science sans Humanité», je veux provoquer l’académie et dénoncer son entière implication dans la politique d’énergie nucléaire de la nation, et ce en m’y incluant moi-même.
     Le dernier pêché est «Travail sans Sacrifice». Pour ceux qui me font confiance prenez ces mots à cœur.
Merci.
p.28

(Et voir toujours le site de suivi du séisme sur Infonuc)
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