LaG@zette Nucléaire sur le Net!
N°283, mars 2017

HOMMAGE A BELLA BELBEOCH
Le RADON
Un problème majeur de santé publique
Thierry Lamireau
1e partie

 
    Pour celles et ceux qui ne le sauraient absolument pas, le radon est, d’une manière générale, un gaz radioactif d’origine naturelle qui provient de la désintégration de l’uranium présent dans la croûte terrestre. On le retrouve partout à la surface du globe. Nous sommes donc quotidiennement exposés à celui-ci, mais de manière non uniforme.
    Le dossier du gaz radioactif RADON en France avance certes mais plutôt... à reculons si l’on peut dire.
    Les enjeux et les intérêts sont MAJEURS donc «pressons-nous de ralentir» pour ne pas ennuyer les «rapaces» qui se «nourrissent» du nucléaire.
    J’ai envoyé, au ministère de la Santé, une demande d’interview téléphonique à l’un des services concernés par la gestion du gaz radioactif radon. Cela fait plus d’un mois, j’attends toujours la réponse...
    Vouloir trop toucher au thème du radon induirait un changement trop important dans de nombreux dossiers qui en dépendent...
    Alors, pour l’Etat il est bon de ne pas trop se hâter même si des milliers de morts meurent chaque année en France à cause de la COMPLICITE et de la CULPABILITE institutionnelle.
    Pour vous rafraîchir la mémoire, je pense qu’il faut lire ou relire d’abord mon travail passé déjà présenté ici ou là sur internet à propos des incohérences MAJEURES liées à ce dossier de Santé Publique qui reste, à mes yeux, beaucoup plus grave que celui de l’amiante ou du «Médiator» même s’il ne faut pas minimiser ces autres problèmes énormes de Santé Publique.
http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2013/10/21/exclusif-gaz-radioactif-radon-un-projet-de-loi-pour-etouffer-laffaire-et-des-ecologistes-ignorants-qui-vont-induire-des-milliers-de-cancers-en-france-thierry-lamireau-lesoufflecestmavie
    Dans ce nouvel article, vous trouverez deux interviews enregistrées.
    À la suite de chaque interview, je vous présente par écrit l’essentiel de l’intervention.

    * Première interview:
    Monsieur Philippe MICHAL, Directeur adjoint des Services Techniques de la ville de AIX-LES-BAINS (Savoie) qui est à l’origine de la proposition de Loi sur le radon.
    Cette proposition n’a toujours pas été présentée par son «promoteur» le Député-Maire Dominique DORD.
    Proposition de Loi relative à la protection des personnes contre l’exposition au radon dans les habitations
    Il y a plusieurs raisons à cela, nous en parlons dans les deux interviews.
    Je remercie monsieur MICHAL pour son accueil, sa gentillesse et sa franchise considérant sa fonction et la gravité du sujet abordé lors de notre discussion. Pour le montage sonore, j’ai essayé de garder l’essentiel de notre échange sans dénaturer le sens de notre approche du sujet.
    * Interview de monsieur MICHAL à récupérer sur mon compte SOUNDCLOUD:
https://soundcloud.com/lamireau-thierry/gaz-radioactif-radon-interview-de-philippe-michal-services-techniques-de-la-ville-de-aix-les-bains
    * Mise au point:
    Il faudra rajouter la mise au point supplémentaire très récente effectuée par téléphone par monsieur MICHAL:
http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/files/2016/12/ph-michal-telephone-18-nov-20161.mp3
(suite)
suite:
    * Interview par téléphone de M.MICHAL
(18 novembre 2016):
    «La proposition de Loi n’a pas évolué. Il faut qu’elle soit inscrite à un ordre du jour d’une Législature. Elle ne l’est pas... donc elle n’est pas prise en considération! Il est possible qu’avec l’ordonnance du 10 février 2016 cela modifie aussi cette proposition de Loi.
    Ce n’était pas un projet, c’était une proposition.
    Les projets de Loi viennent du gouvernement, les propositions de Loi viennent des Députés.
    Le fait que les aménagements liés au problème radon reviennent trop chers n’est pas, à mon avis, fondé. Je ne vois pas pourquoi nos collègues Suisse ont une réglementation radon pour l’habitat et pas la France...
    Ce n’est pas une question de coût, c’est une question de lobby.
    Je ne pense pas que le coût soit un frein. Le radon c’est presque autant de morts que la Sécurité Routière...
    Pour le radon, il n’y a pas d’investissements de faits. Donc c’est plus une question de lobby que de coût...à mon sens...
    Le RADON un élément cancérigène ignoré dans les habitations
    «Le radon est un sujet important. Je suis responsable de l’interface santé et environnement aux services techniques de la ville de AIX-LES-BAINS.
    En 1998 les DDASS ont eu comme consigne d’installer des dosimètres dans les collectivités. A AIX-LES-BAINS on a eu deux dosimètres que j’ai réussi à  implanter dans des endroits pertinents car nous avons relevé des niveaux de radon qui n’étaient pas «négligeables».
    Ensuite, on a engagé une étude pour la ville dans le cadre d’un stage universitaire. On a essayé de faire un lien entre le radon et la géologie.
Pourquoi du radon à AIX-LES-BAINS alors que l’on est dans une ambiance calcaire?
    Nous avons fait un état des lieux: le problème radon n’est pas qu’un problème de sol ou de terrain cristallin.
    Le radon n’est pas qu’en terrain granitique. On peut aussi en trouver en terrain calcaire. Nous avons fait également des mesures dans l’ensemble des bâtiments publics. Cela a conforté nos données parfois très fortes (3.000 Bq/m3 ou plus).
    Les normes canadiennes ou américaines sont encore différentes des françaises et sont encore plus contraignantes.
    Ensuite, on a agi pour respecter la norme française minimum de 400 Bq/m3. Nous avons, à travers des colloques, confronté les mesures, les méthodologies de mesures et les réponses à apporter. Chaque solution doit être adaptée aux caractéristiques du bâtiment. De fait, nous avons proposé une Loi pour les ERP (Etablissements Recevant du Public) et les habitations privées.
    Actuellement il n’y a AUCUNE contrainte réglementaire alors qu’il y a d’autres contraintes dans une habitation (amiante, plomb, termites).
    La «prise de conscience» des autorités «évolue» par rapport au problème radon. Désormais le radon apparaît dans le -Plan Régional Santé Environnement 2. Les 1000 Bq/m3 et les 400 Bq/m3 sont les normes françaises pour les ERP. L’OMS a des références de Bq/m3!
Les Etats-Unis ont une norme maximale à 200 Bq/m3. Je n’ignore pas cela. 400 Bq/m3, c’est un stade «provisoire».
    Les textes français (du Haut Conseil de la Santé Publique) pour descendre à 300 Bq/m3 maximum ne sont pas encore sortis (note GN: ils sont en consultation et donne un repère à 300Bq/m3, de plus il est prévu une surveillance tous les 5 ans et en cas de vente)...On arrivera un jour à aller vers des niveaux de risque «acceptables»!
p.27

 
    RADON A AIX-LES-BAINS, si l’on peut descendre les niveaux plus bas (150 Bq/m3) on le fait. Tous les bâtiments fréquentés par les enfants (à l’exception d’une cantine) sont en-dessous de 400 Bq/m3.
    On fait des mesures en interne (car nous ne sommes pas agréés) et avec des mesures agréées. Nous divulgons ces mesures. Parfois, nous sommes descendus de 3000 Bq/m3 à 120 Bq/m3. Maintenant il faut aller plus loin en direction des habitations privées avec des campagnes d’information, de sensibilisation et de mesures.
    Pour des ERP l’on avait trouvé de 1000 à 3000 Bq/m3 et l’on ne cachait pas les résultats. Nous avons un partenariat avec l’UFC QUE CHOISIR (pose de dosimètres ou autres appareils).
    Il y a une bonne corrélation entre appareils (non agréés) de mesure instantanée immédiate et les dosimètres sur une plus longue durée. Par l’intermédiaire de l’UFC QUE CHOISIR nous avons un partenariat réalisé gratuitement. Les Professionnels du bâtiment ne sont pas assez sensibilisés.
    L’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) ne veut pas des appareils à mesure immédiate.
    La concentration de radon est fluctuante en fonction de multiples facteurs comme la pression atmosphérique, les habitudes de chacun ou l’usage d’un lieu de vie par une personne, etc.
    J’ai proposé au Député-Maire (Dominique DORD)  une version de proposition de Loi sur le radon pour que l’on étende à l’habitat l’obligation de faire des mesures de radon.
    Des mesures doivent être faites dans l’habitat existant. C’est plus onéreux dans l’habitat existant que dans un habitat nouveau.
(suite)
suite:
    En Suisse, ils ne raisonnent pas par «département». Je pense que le département n’est pas une échelle pertinente pour traiter le radon car il y a une trop grande variabilité de contextes géologiques dans un département pour que l’on puisse trouver quelque chose d’homogène. La Commune voire le Canton est peut-être la meilleure échelle. En Suisse, le Canton est leur échelle.
    Dans les lieux plus pénalisants, les dispositions constructives oeuvrent à éviter une concentration trop importante dans l’habitat. Par exemple: les vide-sanitaires sont obligatoires en Suisse... pas en France... surtout en l’ABSENCE DE PROPOSITION DE LOI.
    En France, sans vide-sanitaire c’est un GROS PROBLEME si ensuite il faut «traiter» le problème radon.
    Le label «HQE» est un label «énergie». Or, confiner est, au départ, une bonne idée. Mais il n’y a pas que le radon; il y a aussi la qualité de l’air intérieur. Il ne faut pas des lieux totalement clos car il n’y a pas assez d’aération.
    Il faut que la QUALITE DE L’AIR et la QUALITE THERMIQUE travaillent ENSEMBLE pour oeuvrer à une existence de bâtiments sains et économiques.

    Le PROBLEME RADON dans un bâtiment n’est pas qu’un problème d’aération.
    Chaque bâtiment est spécifique. Il n’y a pas forcément une «recette universelle».
    TOUT DOIT ÊTRE TRAITE en même temps (énergie, qualité de l’air, qualité acoustique: c’est un problème de santé publique.
    A Suivre…
p.28

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