Le réacteur franco-allemand à eau sous pression (European Pressurized Water Reactor/EPR), sur lequel la France compte pour prendre le relai de ses installations actuelles, "n'est pas jugé fiable par les autorités chinoises", qui cherchent à acquérir des "technologies éprouvées", relève lundi "Sortir du nucléaire" dans un communiqué.
Ce réseau anti-nucléaire, qui revendique la participation de 688 associations, s'appuie sur des déclarations récentes du directeur d'EDF pour l'Asie, Hervé Machenaud. La Chine, qui affiche une croissance de sa demande en électricité de plus de 10 % par an, doit lancer prochainement un appel d'offres international pour la construction de quatre réacteurs.
"Les Chinois nous ont fait clairement savoir qu'ils souhaitaient disposer d'une technologie éprouvée", indique le responsable d'EDF dans un entretien publié le 4 février par la publication spécialisée Enerpresse. "Ils n'entendent pas développer un programme de grande ampleur à partir des tranches (réacteurs, ndlr) non éprouvées, ce qui devrait conduire à ne pas poser une offre EPR directe", ajoute-t-il.
Le dirigeant d'EDF rappelle dans cet entretien
que "c'est donc le palier N4 qui sera proposé", c'est-à-dire
la génération la plus récente des réacteurs
français. Quatre de ces réacteurs, de 1.450 mégawatts
chacun, fonctionnent dans les centrales de Chooz (Ardennes) et de Civaux
(Vienne). "Le réacteur EPR est recalé en Chine", souligne
le réseau anti-nucléaire qui se fait par ailleurs l'écho
de "craintes" de l'autorité de sûreté finlandaise sur
certaines anomalies concernant le circuit de refroidissement. Un EPR doit
être construit en Finlande pour mise en service en 2009.