CONTROVERSES NUCLEAIRES !
ACTUALITE INTERNATIONALE
2004
18 ans après líexplosion, à 150 km de Tchernobyl, on enterre des villages radioactifs !
Source Sortir du Nucléaire
Association « Les Enfants de Tchernobyl »
37B, rue de Modenheim  68110 Illzach
Tel/Fax : 03 89 40 26 33
E-mail : les.enfants.de.tchernobyl@wanadoo.fr
31 mai 2004
 
     Une délégation de responsables de líassociation humanitaire alsacienne «Les Enfants de Tchernobyl» vient de rentrer díune mission de 2 semaines dans les régions de líUkraine et du Bélarus fortement contaminées par les retombées radioactives de Tchernobyl.
     Les 9 participants avaient une triple mission : humanitaire, scientifique et sociologique.  Leur objectif était díévaluer la situation sur le terrain plus de 18 années après líexplosion du réacteur ukrainien le 26 avril 1986.
     André Paris, scientifique, auteur de líouvrage de référence «Contaminations radioactives: atlas France et Europe» accompagnait líéquipe alsacienne muni díun spectromètre gamma très performant pour évaluer la contamination en césium 137 de la couche superficielle des sols.
     Au Bélarus, des responsables de líInstitut de radioprotection indépendant «Belrad» dirigé par le professeur Nesterenko encadraient la délégation.
     Les mesures des sols réalisées par les bénévoles français mettent en évidence un indiscutable et important risque sanitaire encouru par les populations ukrainiennes et bélarusses qui continuent de vivre sur des territoires contaminés par les retombées radioactives, en particulier le césium 137 qui reste très présent. 
     Les autorités internationales estiment quíen 2004 deux millions de personnes habitent encore sur des territoires contaminés par Tchernobyl dans ces deux républiques de líex-URSS. Parmi eux, 500.000 enfants restent exposés de manière chronique à de faibles doses de rayonnements toxiques. Líessentiel de la contamination se fait par les aliments. Quíelle provienne du jardin, du marché ou díune nature généreuse, la nourriture (légumes, lait, champignons, baies, gibier et poissons) est contaminée par le césium 137 qui síest déposé en surface dans les jardins, les bois et sur les pâturages.
     Les Français sont restés durant 4 journées à Tchetchersk et dans ses environs. Tchetchersk est  une bourgade du Bélarus de 7.800 habitants (contre plus de 10.000 avant 1986) située à environ 160 km au nord-est de Tchernobyl. Depuis 1986, le sol est contaminé par du césium radioactif mais les habitants níont pas été évacués et 2.500 enfants y vivent. Líune des mesures réalisées au centre du parc de jeux de la cité indiquait plus díun million de bequerels de césium 137 par m2, soit plus de deux fois la valeur définissant la «zone interdite de Tchernobyl». Dans un bois, à quelques kilomètres du village habité de Palessié (situé tout près de la frontière russe, à 30 km au N-E de Tchetchersk), où les villageois cueillent baies et champignons, le spectromètre gamma indiquait plus de 11 millions de Bq/m2 de césium 137. Il est vrai quíune pancarte placée à líentrée de líun des chemins qui pénètre dans ce bois avertit du danger et interdit les cueillettes.
     La délégation a observé la campagne de mesures de la radioactivité interne des organismes de ces écoliers organisée par «Belrad»: les enfants défilent sur un fauteuil moelleux derrière lequel est rattaché un spectromètre relié à un ordinateur et en 3 minutes la charge radioactive de chacun est mesurée.
      «A partir de 20 Bq/kg on doit protéger les enfants, des chercheurs ont montré quíentre 20 et 50 Bq/kg on observait déjà des problèmes de santé» explique le professeur Nesterenko. Malheureusement, de nombreux enfants dépassaient ces valeurs, la petite Viktoria Tchetakova possédant le triste record de la semaine avec 1940 Bq/kg de césium radioactif dans son corps.
     La délégation alsacienne síest rendue dans une «zone interdite» non répertoriée sur les cartes publiques où 38 villages furent évacués il y a quelques années, à 150 km de Tchernobyl. Non loin de là, cíest une vision surréaliste qui attendait les humanitaires français: à líextérieur des zones interdites, 18 ans après líexplosion de la centrale nucléaire, des chars soviétiques T34 (modifiés pour la circonstance) munies de pinces broient les datchas trop radioactives pour avoir le droit de survivre avant que díimpressionnants bulldozers ne poussent les restes des maisons dans des trous creusés pour líoccasion. 1986: Tchernobyl explose, 2004: on continue díenterrer des villages !
     Après avoir réitéré le témoignage de leur plus vive sympathie et de leur soutien actif à son épouse Galina, les responsables des «Enfants de Tchernobyl» se sont rendus symboliquement devant la prison où croupit depuis 3 ans le professeur Youri Bandajevsky. Le crime de ce médecin anato-pathologiste: avoir découvert un lien entre les retombées radioactives de Tchernobyl et les maladies des enfants qui vivent dans les zones contaminées.
     Les témoignages, les mesures scientifiques et les documents rapportés de leur mission par les responsables de líassociation «Les Enfants de Tchernobyl» prouvent que, 18 années après líexplosion du réacteur N°4 de Tchernobyl, une mobilisation réelle, sincère et efficace de la communauté internationale síavère urgente et indispensable pour protéger et aider les victimes de Tchernobyl. Ce níest pas un choix, mais une nécessité!
     Pour sa part, comme les années précédentes, líassociation française dont le siège se situe à Illzach (Haut-Rhin) accueillera cet été 189 Ukrainiens (179 enfants et 10 accompagnatrices) originaires des zones contaminées pour des séjours dans des familles díaccueil bénévoles en juillet et en août.
     Líassociation lance un appel aux dons pour financer ses nombreux projets, en particulier le financement de cures de pectine et la participation à la construction des nouveaux locaux de líinstitut de radioprotection indépendant Belrad:
     Les quelques 600 membres et sympathisants des «Enfants de Tchernobyl» viennent en aide aux écoliers de Tchetchersk sous la forme díun financement (budget 17 861 euros) de cures de «Vitapect», un produit à base de pectine de pomme additionné de vitamines et díoligo-éléments qui permet díaccélérer líélimination du césium 137 de líorganisme humain.