Simple "difficulté
rédactionnelle", selon l'Agence nationale pour la gestion des déchets
radioactifs (Andra), ou "mensonge caractérisé", comme le
pense la Commission de recherche et d'information indépendante sur
la radioactivité (Crii-Rad)?
Réexaminé par cette association de défense de l'environnement, le décret du 4 septembre 1989, qui a présidé à la création du centre de stockage de déchets radioactifs de l'Aube (CSA), à Soulaines, appelle des lectures contrastées. Conçu pour accueillir d'ici à 2050 jusqu'à 1 million de m3 de déchets nucléaires de faible et moyenne activité et à période de vie courte ou moyenne, le CSA, entré en service en 1992, devait en principe "ne pas rejeter d'effluents radioactifs liquides ou gazeux", selon l'article 4 de ce décret - et ainsi qu'il le fut affirmé aux riverains du centre de stockage lors de l'enquête publique. Mais, en 1991, le Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI) autorisait de fait le rejet d'eaux collectées sur le site, à condition que la concentration en tritium, isotope radioactif de l'hydrogène, n'y dépasse pas 400 becquerels par litre (Bq/l). Soit 200 fois le niveau naturel et quatre fois plus que le seuil d'alerte défini dans l'Union européenne (1998) pour l'eau de boisson, mais vingt fois moins que la limite de potabilité de l'Organisation mondiale de la santé. LACUNES
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A la demande du Collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs de la Haute-Marne (Cedra 52) et avec le soutien financier du conseil régional Champagne - Ardenne, l'association a analysé des documents de l'Andra, dans lesquels elle a décelé des lacunes: inventaire incomplet, absence de surveillance de radioéléments, sous-estimation des doses. M. Chastagnier précise que l'Andra a inventorié 143 radioéléments sur le site. Il admet que celui-ci ne dispose pas de pièges au charbon actif pouvant piéger l'iode radioactif émis par l'atelier de compactage. Mais, hormis deux incidents datant de 1995, ces rejets concernent des isotopes à faible durée de vie. Quant au tritium, "il n'existe pas de moyens de piégeage". Le 8 novembre, la Crii-Rad a effectué des mesures révélant des flux de radiations gamma cinq fois supérieurs au bruit de fond en divers points de la clôture entourant le site. L'Andra assure "réfléchir" aux moyens d'éviter que le rayonnement issu des colis radioactifs dépasse son périmètre, tout en précisant que "personne n'y séjourne". Hervé Morin
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