Le site de stockage de déchets
nucléaires de Soulaines dans l'Aube rejette des substances radioactives,
selon une étude indépendante présentée mardi
à la presse et dont les commanditaires dénoncent un "mensonge"
des autorités.
"Dès l'ouverture (en 1992), on peut démontrer qu'il y a eu des rejets radioactifs liquides et gazeux", a indiqué Michel Marie, du Collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs (Cedra, à l'origine de l'étude). "Dans l'enquête publique avant l'ouverture, on a vendu ce site à la population en lui certifiant qu'il n'y aurait pas de rejets radioactifs", a-t-il ajouté, évoquant un "mensonge". Le site de Soulaines a pris le relais de celui de La Hague pour le stockage des déchets de faible et moyenne activité. "On voudrait calculer l'impact sanitaire du site de Soulaines. |
Or les chiffres de l'Andra (ndlr: Agence nationale pour la gestion
des déchet radioactifs, qui gère le site) ne sont pas exhaustifs",
a-t-il souligné.
"Il y a toute une série de points sur lesquels les informations ne sont pas correctes", a indiqué l'auteur de l'étude, Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire et membre de la Commission de recheche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad). Un responsable de l'Andra, Francis Chastagner, a répondu à la presse qu'il y avait "des rejets mais en-dessous des normes". En mai, Greenpeace avait dénoncé "une contamination non-expliquée de la nappe phréatique sous le site de Soulaines". L'étude a été présentée à une commission du conseil régional de Champagne-Ardenne qui "est d'accord pour poursuivre des études complémentaires sur le site de Soulaines", selon M. Marie. |
L'Europe et six partenaires internationaux
ratifient le programme de recherche le plus ambitieux du début du
siècle. Dix milliards € sur quarante ans promettent de révolutionner
la production d'énergie.
La fusion nucléaire n'est pas pour demain, mais son succès diplomatique, si. Le programme international Iter de recherche sur cette future source d'énergie sera officiellement lancé mardi à l'occasion de la signature à l'Elysée du traité international. L'Europe - représentée par le président Chirac et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso -, les Etats-Unis, la Russie, le Japon, la Corée du Sud, la Chine et l'Inde entérineront formellement la création de l'organisation de statut international Iter, qui portera le projet. L'accord clôt dix ans de négociations très politiques, en particulier entre la France et l'Espagne, puis entre l'Europe et le Japon. Chaque pays doit maintenant ratifier chez lui le traité, qui prendra donc quelques mois à entrer en fonction. Mais les physiciens n'ont pas attendu ces paraphes pour avancer. L'agence internationale ITER, présidée par Kaname Ikeda, a devant elle six longs mois de travail pour préparer la revue technique du programme. Cette révision de la conception du futur réacteur expérimental est très attendue, car elle risque de faire glisser les budgets d'Iter. Les pays partenaires ont déjà anticipé et provisionné les surcoûts grâce à l'arrivée tardive de l'Inde. Le programme dispose de 10% de moyens en plus. La fourchette basse prévoit 4,5 milliards € sur dix ans pour la construction du démonstrateur sur le site français de Cadarache. Cinq autres milliards financeront l'exploitation jusqu'en 2030, et 1,5 milliard supplémentaire servira ensuite au démantèlement de l'installation nucléaire. |
Etudes des plasmas en fusion
Durant ces derniers mois, les négociations ont surtout porté sur le statut de l'agence européenne d'Iter, localisée à Barcelone, explique-t-on au gouvernement. Cette structure détiendra l'essentiel du pouvoir d'investissement du programme, puisque l'Europe finance pratiquement la moitié des 10 milliards, la France représentant 12% du total mondial. L'agence lancera progressivement les appels d'offres auprès des entreprises européennes. Chaque partenaire apporte la majorité de sa contribution en nature, les composants du démonstrateur ayant été répartis en 7 lots. Ce programme doit étudier le comportement sur de longues périodes des plasmas en fusion dans un confinement magnétique. Au coeur du réacteur, l'objectif est de reconstituer les réactions nucléaires typiques du soleil. Dans ces conditions extrêmes de température (100 millions de degrés) et de pression, certains noyaux atomiques légers fusionnent en dégageant de grandes quantités d'énergie. Contrairement aux réactions de fission des réacteurs actuels, la fusion promet d'utiliser très peu de carburant (tritium) et de produire des déchets moins nocifs. Les chiffres clefs Sept partenaires: Europe (50 %), Etats-Unis, Russie, Japon, Corée du Sud, Chine, Inde. Dépenses en France: de 165 à 190 millions € par an. Budget de construction: 4,5 milliards €. Budget d'exploitation: 4,8 milliards €. Budget de démantèlement: 500 millions €. Début de construction: 2008. Objectif: produire une énergie de fusion de plus de 500 mégawatts pour 50 mégawatts injectés. Horizon industriel: 2050-2080. |
Des scientifiques
de l'Institut de Physique des Plasmas de l'Académie des Sciences
de Chine (Hefei, capitale de la province de l'Anhui) ont réalisé
le confinement magnétique d'un plasma à très haute
température grâce à un réacteur de fusion expérimental
surnommé "soleil artificiel".
De son vrai nom EAST (pour Tokamak Supraconducteur Avance Experimental), ce réacteur reproduit le processus de fusion solaire, sans émission de gaz à effet de serre et émettant peu de déchets radioactifs par rapport aux réacteurs classiques qui "cassent" les atomes entre eux. |
Cette expérience est une avancée
intéressante vers la production d'énergie à partir
de la fusion des atomes, principe du projet international ITER dont la
Chine fait partie.
Sources: "Premier test d'un nouveau réacteur de fusion thermonucléaire en Chine" - Les nouvelles à travers la Chine et le monde - 29/09/2006 - |
Les centrales suédoises pètent les
plombs
Par Anne-Françoise HIVERT QUOTIDIEN: mercredi 15 novembre 2006 Scandinavie de notre correspondante C'est une vraie série noire pour les centrales nucléaires suédoises. Dans la nuit de lundi à mardi, une explosion a provoqué l'incendie d'un transformateur de courant près d'un des réacteurs de la centrale de Ringhals, au sud de Göteborg. L'installation, reliée à l'une des turbines, a pris feu peu après minuit, pour des raisons encore inconnues. Le système de sécurité s'est aussitôt déclenché. Le réacteur a été arrêté. «Tout a fonctionné comme il fallait», affirmait hier le porte-parole de la centrale. Sauf que ça commence à faire beaucoup pour le royaume nordique. Le 25 juillet, un court-circuit dans le réseau électrique en bordure d'un des réacteurs de la centrale de Forsmark, située à 150 km de Stockholm, avait révélé des défaillances dans le système d'arrêt d'urgence. Seuls deux des quatre générateurs de secours qui auraient dû s'enclencher pour alimenter le système de refroidissement du réacteur s'étaient allumés automatiquement. |
Classé de niveau 2 sur l'échelle d'Ines
(International Nuclear Event Scale) qui en compte sept, l'incident avait
été qualifié de «très sérieux»
par l'organisme suédois de l'inspection de la sûreté
nucléaire (SKI). Par mesure de sécurité, la moitié
du parc nucléaire suédois était restée immobilisée
pendant plus d'un mois. Quant à la centrale de Forsmark, elle a
dû attendre début octobre pour redémarrer ses réacteurs.
C'était sans compter une nouvelle série de problèmes:
des coupures d'électricité pour Forsmark 1 et une fuite du
radiateur pour Forsmark 2, toujours à l'arrêt aujourd'hui.
Comme si cela ne suffisait pas, l'organisme suédois de l'inspection de la sûreté nucléaire vient d'annoncer qu'il avait porté plainte près le procureur d'Uppsala contre la direction de la centrale. Une première en Suède. Le SKI dit avoir constaté une suractivité de l'un des réacteurs de mars à avril. Il aurait signalé l'irrégularité à la direction de la centrale. Mais celle-ci aurait ignoré la mise en garde. La centrale de Ringhals avait échappé à la fermeture, après l'incident du 25 juillet. Mais l'incendie de lundi soir devrait maintenir le réacteur 3 à l'arrêt plusieurs jours. Coût: 10 millions de couronnes (plus de 1 million €) par jour. Le réacteur fournit à lui seul 5% de l'électricité produite en Suède. |
Le gouvernement
allemand prévoit de dépenser pres de 5 milliards € d'ici
2035 pour l'arrêt, le démantèlement et le stockage
des installations de recherche nucléaire. Pour faire face aux imprévus,
une somme supplémentaire de 20% de ce montant doit être mise
de côté.
C'est ce qui ressort d'un rapport du ministère fédéral de l'enseignement et de la recherche (BMBF) adressé à la commission du budget du Bundestag. Environ deux tiers de l'ensemble des déchets à faible et moyenne radioactivité en Allemagne proviennent d'installations de recherche et de médecine. C'est pourquoi le Bund est responsable de la prise en charge de la majorité des résidus. Les centres de recherche les plus importants sont ceux de Karlsruhe et Julich. Selon le ministère de la recherche, il est économiquement souhaitable d'investir rapidement dans la mise en place de capacités de stockage définitif. L'ancienne mine de fer "Schacht Konrad" dans la Saxe - qui présente des conditions de stockage très favorables - pourrait alors rentrer en fonction dès 2014. Si rien n'était entrepris dans cette voie, il faudrait stocker les résidus dans des entrepôts temporaires à la gestion coûteuse. |
Au BMBF, on espère
par ailleurs qu'un terrain d'enfouissement pour déchets à
haute radioactivité sera disponible vers 2035.
Mais le manque de personnel qualifié rend la tache ardue. Dans les projets d'arrêt et de démantèlement, les coûts du travail des experts dans le cas de FZK (centre de recherche de Karlsruhe) qui représentaient autrefois déjà 4% du total, s'élèvent dorénavant à 8%. Pour cette raison, "nous avons la ferme intention de fournir un effort important dans le maintien de nos compétences", a déclaré Frieder Meyer-Krahmer, secrétaire d'Etat au BMBF. Il se réjouit d'ailleurs que des fournisseurs d'énergie financent actuellement le travail de dix doctorants effectuant leur doctorat dans le secteur nucléaire. L'Allemagne pourrait même envisager de tourner le probleme à son avantage. Le FZK a en effet breveté un procédé de vitrification pour déchets fluides hautement radioactifs. Cette technique encore inégalée pourrait être exportée de part le monde. Source: Handelsblatt - 07/11/2006 |
Jusqu'à aujourd'hui, les déchets radioactifs de la centrale nucléaire de Neckarwestheim (Baden-Wurtemberg) étaient stockés dans l'entrepôt de la centrale de Philippsburg (près de Karlsruhe). Désormais, Necarwestheim dispose de son propre entrepôt intermédiaire de déchets dont la construction vient de s'achever: | constitué de deux galeries de 84 et 90m de long, il pourra accueillir
l'équivalent de 151 "trains atomiques" ou "castors",
("Cask for Storage and Transport of Radioactive Material") contenant des
barres de combustible usées.
L'entreposage commencera dès novembre. Ce projet, qui aura coûté plus de 40 millions € au fournisseur d'eélectricité EnBW (Baden Wurttemberg), ne constitue qu'une solution temporaire, précise la ministre de l'environnement Tanja Gonner (CSU). Source: Die Welt - 21 octobre |
Des scientifiques de l'Institut de Physique
des Plasmas de l'Académie des Sciences de Chine (Hefei, capitale
de la province de l'Anhui) ont réalisé le confinement magnétique
d'un plasma à très haute température grâce à
un réacteur de fusion expérimental surnommé "soleil
artificiel".
De son vrai nom EAST (pour Tokamak Supraconducteur Avance Experimental), ce réacteur reproduit le processus de fusion solaire, sans émission de gaz à effet de serre et émettant peu de déchets radioactifs par rapport aux réacteurs classiques qui "cassent" les atomes entre eux. |
Cette expérience est une avancée intéressante
vers la production d'énergie à partir de la fusion des atomes,
principe du projet international ITER dont la Chine fait partie.
D'après les scientifiques, cette énergie bon marché et inépuisable pourrait ouvrir d'intéressantes perspectives alternatives aux énergies fossiles. Sources: "Premier test d'un nouveau réacteur de fusion thermonucléaire en Chine" - Les nouvelles a travers la Chine et le monde - 29/09/2006 - http://www.french.xinhuanet.com/french/ |
Un séminaire franco-brésilien
sur la production d'électricité à partir du nucléaire
s'est tenu le 9 octobre 2006 à Sao Paulo. Organisé par l'Association
Paulista des Professionnels formés en France (ASPEF) et Ubifrance,
il a notamment permis de réaliser un point sur le programme nucléaire
brésilien et de faire se rencontrer les acteurs des deux pays.
Le Brésil dispose de plusieurs atouts dans le secteur de l'atome: 6ème réserve mondiale uranium (alors qu'un tiers du territoire a été exploré), 6 centres de recherche et 4 réacteurs de recherche. En outre, il dispose d'une centrale nucléaire en activité située dans l'Etat de Rio de Janeiro. Elle est composée de deux réacteurs, Angra 1 et Angra 2, qui représentent 2,5% de la capacité de production d'électricité installée. Une troisième tranche, Angra 3, fait l'objet de consultations depuis plusieurs années sans qu'une décision n'ait été encore prise. Les tentatives de relance du projet n'ont pour l'instant pas abouti et ont été source de division au sein du gouvernement. Cependant, les perspectives semblent s'améliorer. En revanche, le Brésil risque de rencontrer des problèmes en termes de ressources humaines qualifiées. Si le programme n'a pas repris d'ici 10 ans, le pays pourrait se retrouver sans cadres expérimentés dans ses centrales. |
En réponse, il a été proposé
la création d'échanges, voir d'un double diplôme entre
l'Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (CEA)
et l'Ecole Polytechnique de l'Université de Sao Paulo ou l'Institut
brésilien de Recherche Energétique et Nucléaire (IPEN).
Lors de ce séminaire, un intérêt pour des coopérations scientifiques et universitaires a clairement été exprimé par les deux parties. Le manque de projets clairement définis du côté brésilien handicape actuellement le développement de telles initiatives. Ces coopérations ne reprendront vraisemblablement que si le gouvernement décide d'un programme nucléaire clair impliquant notamment la relance de la construction d'Angra 3. Pour en savoir plus, contacts: - ASPEF - aspef.compaq@uol.com.br - Boris Galand - Service scientifique du Consulat de France a Sao Paulo - boris_galan@yahoo.fr - Sergio Costa - Mission Economique de Sao Paulo - sergio.costa@missioneco.org Source: ASPEF, Service Scientifique Consulat de France à Sao Paulo, Mission Economique de Sao Paulo |