INFORMATIONS CHRONOLOGIQUES DIVERSES SUR LE NUCLÉAIRE
2006
octobre
· Sources ADIT:
    · · Europe, Clean fusion energy, HiPER is on the roadmap: suite de 2005 et 2006)
    The roadmap outlining opportunities for European science was published on Thursday 19 October. The result of two years intensive work involving over 1000 top-level scientists, the European Strategy Forum on Research Infrastructures (ESFRI) roadmap lists 35 opportunities for major science facilities over the next 20 years.
    The HiPER laser project is a key opportunity being sponsored by CCLRC within this roadmap. Its purpose is to demonstrate a high technology solution for a long-term supply of environmentally clean energy.
    The European High Power laser Energy Research facility, HiPER, will be designed to investigate the newest concept for efficient generation of power from fusion – the power of the Sun. A demonstration that energy can be produced from laser driven fusion is already due in the period 2010-2012, initially in the USA and subsequently in France. HiPER has been designed to move from this scientific proof of concept to a point where a demonstration commercial power plant is feasible, using a new technique known as ‘fast ignition’.
    A consortium of over 50 senior laser and plasma scientists from nine countries have worked over the past two years to prepare the conceptual design of HiPER. The consortium will now direct their efforts to preparing the case for obtaining preparatory design funding as part of the European Commission’s response to the ESFRI roadmap. The design stage is anticipated to last three years, preparing the case for construction of this €800M facility. Whilst the future location is yet to be determined, the UK is a potential host, as part of a wider drive to take a leading position in high profile science with strong economic impact.
    Whilst the pursuit of a future clean energy source is the principal goal of HiPER, the capability offered by a state-of-the-art laser has not escaped the wider scientific community. Proposals to make use of HiPER are being incorporated into the design, covering fields as diverse as extreme material science, astrophysics in the laboratory, miniaturised particle accelerators, and a wide array of fundamental physics studies.
Further details on the HiPER project can be found at http://www.hiperlaser.eu
Further details on the ESFRI roadmap can be found at http://cordis.europa.eu/esfri/
    · · Le CEA, laboratoire du démantèlement de l'héritage nucléaire (Le Monde)
    · · Etats - Unis: Nevada Terawatt Facility makes important advancement in unraveling mysteries of fusion energy (Article en anglais dans Physical Review Letters)
    · · Union Européenne, Déclassement des installations nucléaires et gestion des déchets radioactifs:
25 octobre 2006 - 10:21 (Par Pierre Melquiot)
    La Commission européenne a adopté une recommandation sur l'utilisation efficace des fonds affectés au déclassement des installations nucléaires. Consciente de la nécessité impérieuse d'assurer la sécurité du citoyen, la Commission européenne a adopté aujourd'hui une nouvelle recommandation contenant des mesures qui visent à garantir la disponibilité et la gestion correcte de ressources financières adéquates pour toutes les activités de déclassement d'installations nucléaires et pour la gestion sûre du combustible irradié et des déchets radioactifs.
    Pour Andris Piebalgs, membre de la Commission européenne en charge de l'énergie, « l'adoption de cette recommandation est un jalon important pour faire de l'énergie nucléaire une solution offrant sûreté et sécurité. La sûreté nucléaire aurait tout à gagner si l'on harmonisait dans l'ensemble de l'UE les règles relatives à la constitution, à la gestion et à l'utilisation des fonds de déclassement, de manière à garantir la disponibilité de moyens suffisants au moment où ils sont nécessaires ».
    Vu l'actuel débat sur le retour en force de l'énergie nucléaire dans plusieurs États membres, la Commission européenne accorde une attention particulière aux nouvelles installations nucléaires. L'option préférée pour toutes les installations nucléaires est celle d'un fonds distinct - à gestion externe ou interne - avec des contrôles appropriés de son utilisation, et une recommandation claire dans ce sens est formulée pour les nouvelles installations nucléaires.
    La recommandation adoptée ce jour respecte entièrement le principe de subsidiarité dans le domaine de la sûreté nucléaire, dont la responsabilité incombe au détenteur de licence sous la supervision de l'autorité nationale de réglementation. 
Dans cette optique, la Commission propose la création d'organismes nationaux compétents qui sont entièrement indépendants dans leurs décisions vis-à-vis des contributeurs aux fonds de déclassement et qui disposent d'un mandat et de la capacité d'émettre un avis d'expert en matière de déclassement.
    La Commission s'engage aussi à établir le cadre nécessaire pour des consultations continues avec les États membres dans le cadre de cette recommandation. C'est pourquoi elle a l'intention de créer un groupe permanent d'experts nationaux et de publier un rapport annuel sur l'utilisation des fonds destinés au déclassement et à la gestion des déchets dans tous les États membres concernés.
    Le déclassement des installations nucléaires et la gestion des déchets radioactifs est une question qui est appelée à prendre une importance grandissante dans les prochaines années: à l'horizon 2025 en effet, il est raisonnable d'envisager qu'un tiers environ des 148 réacteurs nucléaires actuellement en exploitation dans l'Union européenne élargie devront être déclassés.
    Conformément à la directive 2003/54/CE sur le marché intérieur de l'électricité, le Parlement européen, le Conseil et la Commission ont présenté une déclaration interinstitutionnelle soulignant la nécessité pour les États membres de garantir que des ressources financières suffisantes pour les opérations de déclassement et de gestion des déchets sont effectivement utilisées aux fins pour lesquelles elles ont été créées et sont gérées dans la transparence, afin d'éviter ainsi la création d'obstacles à une concurrence loyale sur le marché intérieur de l'électricité en Europe. Dans le droit fil de cette déclaration et soulignant la nécessité d'harmoniser davantage la gestion de ces ressources financières, la Commission européenne a présenté une recommandation concernant les régimes de financement du déclassement.
    · · Norvège, Chernobyl haunts the Norwegian uplands:
    Tougher controls on the slaughter of sheep have been imposed in Norway after they were found to be contaminated with unusually high levels of radioactivity from the Chernobyl disaster in 1986.
    The Norwegian Radiation Protection Authority (NRPA) says the problem has arisen because the sheep have feasted on an unusually large crop of mushrooms, which were more plentiful than usual because of wet weather. Previous research has shown that fungi take up more radioactivity from the soil than grasses or other plants.
    There are 36 areas of upland Norway where Chernobyl contamination still requires controls on sheep. According to the NRPA, levels of caesium-137 from the Chernobyl disaster reached 7000 becquerels per kilogram in sheep this year, more than twice maximum levels in previous years.
    Farmers can reduce the level of radioactivity in sheep by giving them non-contaminated food for a month before slaughter. For some farmers, this period will now have to be doubled to reduce caesium-137 levels to below Norway's safety limit of 600 bq/kg.
    Per Strand, the NRPA's head of environmental radioactivity, stresses that the precautions mean that lamb on the market is safe to eat. He says, though, that the discovery of such high levels of radioactivity so long after the Chernobyl accident came as a surprise.
    "No one at the time expected contamination to be so high more than 20 years after the event," he says.

From issue 2575 of New Scientist magazine, 28 October 2006, page 7

    · · Canada, Grands Lacs, Un projet qui sème la crainte:
    Le projet de la société publique Ontario Power Generation d'enfouir des déchets nucléaires près du lac Huron suscite l'inquiétude de plusieurs groupes écologistes des deux côtés de la frontière et d'un élu américain.
    Le distributeur ontarien d'électricité veut en effet implanter une enceinte souterraine de stockage de déchets nucléaires au site nucléaire Bruce, à Kincardine, à environ 225 kilomètres au nord-ouest de Toronto et à 80 kilomètres de l'État du Michigan.
    L'entreprise, propriété du gouvernement ontarien, assure que les déchets qui seraient enfouis ne seraient pas parmi les plus dangereux, comme du combustible nucléaire épuisé. Elle affirme plutôt qu'elle y entreposerait des déchets ne présentant que peu de risques, comme des vêtements, des outils contaminés ou des pièces usagées provenant de réacteurs.
    Elle ajoute que les déchets seraient enfouis sous au moins 550 mètres de roches sédimentaires et que des projets similiares ont été mis en palce un peu partout dans le monde depuis des années, sans accident. Elle soutient aussi que son projet est plus sécuritaire que l'entreposage de surface, la méthode temporaire présentement utilisée par les centrales nucléaires ontariennes.
    Les opposants au projet ont un tout autre avis. Ils affirment que l'emplacement, situé à moins de deux kilomètres du Lac Huron, est inadéquat pour entreposer des déchets qui seront radioactifs pendant des milliers d'années.
    Le président de la Coalition for a Nuclear Free Great Lakes [coalition pour des Grands Lacs sans nucléaire], Michael Keegan, estime que si le projet va de l'avant, Ontario Power Generation y entreposera éventuellement des déchets beaucoup plus dangereux que ceux envisagés. Pour sa part, Greenpeace demande qu'un comité indépendant soit mis en place pour évaluer le projet.
    Un membre du congrès américain est aussi inquiet face à ce projet. Le démocrate Bart Stupak a demandé à l'Environmental Protection Agency et à la Commission mixte internationale, un organisme canado-américain qui traite de questions touchant les Grands Lacs, d'étudier le dossier.
    Devant les inquiétudes, Ontario Power Generation a souligné que le projet devra recevoir l'aval de la Commission canadienne de sûreté nucléaire. Si le projet est accepté, la construction de l'enceinte souterraine commencerait au plus tôt en 2012. Les premiers déchets y seraient entreposés en 2017.
http://www.house.gov/
http://www.opg.com/
    · · France - Japon, Areva-MHI, nouveau tandem du nucléaire (Le Figaro):
     Les groupes français et japonais vont fabriquer ensemble des réacteurs de troisième génération.
     L'ALLIANCE officialisée hier entre Areva et Mitsubishi Heavy (MHI) prend tout de suite du poids dans le paysage nucléaire mondial : le groupe français et son partenaire nippon ont décidé de fabriquer ensemble des réacteurs de troisième génération de 1.000 mégawatts. Sans compter une coopération à tous les niveaux du cycle nucléaire (approvisionnement, combustible, services...).
     Cet accord achève la réorganisation et l'internationalisation de l'industrie nucléaire japonaise. Cette dernière est née et a prospéré grâce à l'ambitieux programme nucléaire civil du Japon. Soucieux de diversifier ses ressources pour ne dépendre d'aucune, l'Archipel a accordé une place de choix à cette énergie dans le «panier» de ses approvisionnements, à côté des énergies fossiles: en trente ans la part du pétrole est passée de 77 à 52%, et celle du nucléaire de 1 à 12%. La part de ce dernier va encore augmenter: d'ici à 2030, le Japon portera de 54 à 65 le nombre de ses réacteurs.
     Depuis les années 1950, les centrales nucléaires nippones ont été construites par Toshiba, Hitachi et MHI, sous licence américaine. Aujourd'hui, le marché nippon est mûr, et les trois groupes souhaitent se développer à l'étranger en profitant du décollage de la demande mondiale pour cette énergie. Hitachi a un partenariat de longue date avec General Electric. Les deux groupes construiront ensemble deux centrales au Texas, les premières autorisées par le gouvernement américain depuis l'accident de Three Mile Island en 1979.

Prix colossal
     Au début de cette année, Toshiba a racheté pour un prix colossal (5,4 milliards de dollars) le constructeur de réacteurs Westinghouse. Toshiba a calculé que l'investissement serait rentabilisé dans... dix-sept ans. MHI, en relation d'affaires avec Westinghouse depuis quarante ans, s'est retrouvé sans partenaire international. Areva a sauté sur l'occasion, calculant que le français et le japonais pourraient associer leurs talents sur les réacteurs de troisième génération, et qu'un label japonais lui ouvrirait les portes des marchés asiatiques. Les négociations qui ont abouti à un accord ont été lancées seulement cet été. «On craignait un rapprochement entre General Electric et MHI. Il était aussi question de créer un grand acteur national japonais», reconnaît-on chez Areva.

    · · Le casse-tête finlandais d'Areva (Le Figaro):
     Face aux difficultés rencontrées dans la construction de l'EPR, Anne Lauvergeon va nommer un nouveau chef de projet.
     LE CHANTIER de l'EPR en Finlande va-t-il faire des dégâts chez Areva ? Alors que la première pierre du réacteur de troisième génération a été posée il y a tout juste un an à 250 kilomètres d'Helsinki, le groupe français multiplie les alertes. Le délai tout d'abord : Areva a prévenu avant l'été que le projet avait déjà pris un an de retard. Autre mauvais signe : un résultat opérationnel semestriel en forte baisse, - 64% à 115 millions €, grevé par une provision que l'entreprise s'est abstenue de détailler. Toutefois, selon le consensus des analystes, elle pourrait grimper à 300 millions €, voire plus. 
Nouvelle preuve des difficultés, l'annonce imminente d'un nouveau chef de projet. Cela dans une logique de «muscler les équipes et d'intensifier les efforts», dixit le groupe.
     Face à ces difficultés, interrogée par Le Figaro, Anne Lauvergeon, la présidente du directoire d'Areva, se veut rassurante : «La construction de l'EPR finlandais est un challenge. Il s'agit d'un prototype, synonyme d'un formidable bond en avant. Le projet va se faire en cinq ans, au lieu de quatre initialement prévus. Cinq ans, c'est la durée moyenne de construction des centrales de la précédente génération hors prototype
    · · Finlande, Le retard du réacteur nucléaire EPR finlandais provoque des tensions:
 LE MONDE | 25.10
    Qui blâmer pour le retard d'un an pris par le chantier du réacteur nucléaire de troisième génération EPR, construit sur le site d'Olkiluoto, en Finlande, par Areva? Le groupe français et l'Agence finlandaise de sûreté nucléaire (STUK) se renvoient la balle, et les associations écologistes comptent les points.
     "Les Finlandais font confiance à leurs autorités. Je ne crois pas qu'ils ont encore réalisé qu'ils vont en partie devoir payer les retards accumulés par le réacteur. Mais ça viendra", assure Lauri Myllyvirta, de la section finlandaise de Greenpeace. Selon lui, la stratégie du gouvernement pour répondre aux critères de Kyoto de réduction des gaz à effet de serre repose essentiellement sur ce réacteur de 1 630 mégawatts. "Il est donc peu probable qu'il reconnaîtra la moindre erreur, d'autant qu'il y a des élections législatives en mars 2007", estime M. Myllyvirta. Actuellement, le débat porte plutôt sur l'opportunité de construire un sixième réacteur nucléaire, réclamé par l'industrie finlandaise.
    La première phase du chantier d'OL3, nom officiel du réacteur EPR, qui sera le troisième réacteur en activité sur le site d'Olkiluoto, a rencontré des difficultés imprévues, a confirmé un rapport rendu public par STUK en juillet. Des anomalies dans la composition du béton utilisé pour la dalle du réacteur ont notamment entraîné l'arrêt des travaux, l'hiver dernier. Plus poreux, ce béton pourrait rendre plus vulnérables à la corrosion les structures métalliques qui le traversent. Fin février, un rapport avait confirmé la moindre résistance du béton, mais ses conclusions étaient toutefois que sa résistance finale resterait supérieure aux spécifications de départ, "avec une bonne marge".
    STUK évoque aussi des "problèmes rencontrés dans la fabrication des principaux composants". L'agence finlandaise, qui regrette un manque de contrôle exercé sur les sous-traitants, rapporte l'explication donnée par Areva : "Si l'on considère l'échelle de ce projet, premier du genre, les problèmes ayant provoqué ces retards ne sont pas inhabituels."
    "Areva manquait peut-être d'expérience dans les travaux publics", estime Seija Suksi, directeur de l'enquête sur OL3 à STUK, avant d'ajouter : "Il est bien sûr dommage qu'Areva se soit fait les dents sur la Finlande." "Quand on voit les erreurs réalisées sur des travaux a priori peu complexes, on peut s'attendre à de sérieux problèmes quand on passera aux choses sérieuses", s'inquiète Greenpeace.
"ENQUÊTE APPROFONDIE"
    Sans nier la défaillance de sous-traitants finlandais et français, Areva pointe la lenteur de la procédure de certification suivie par STUK. Le groupe français, qui vient de s'allier au japonais Mitsubishi pour "compléter sa gamme" en concevant un réacteur inspiré de l'EPR, mais n'excédant pas 1.000 MW, a été contraint de constituer des "provisions significatives" dans ses comptes pour anticiper des surcoûts liés aux délais.
    Par ailleurs, la Commission européenne a indiqué, mardi 24 octobre, avoir lancé une "enquête approfondie" afin d'établir si la garantie accordée par la France en faveur d'un prêt de 570 millions d'euros par un consortium bancaire à la compagnie finlandaise d'électricité TVO pour l'achat de l'EPR est compatible avec les règles de la concurrence. Cette garantie, apportée par la Coface, a-t-elle favorisé le projet d'Areva? Le groupe français se défend d'avoir bénéficié d'avantages indus. La garantie, notifiée à la Commission, est, selon lui, conforme à la réglementation européenne.
Olivier Truc (à Stockholm) et Hervé Morin
     · · Le chantier de Flamanville devant le tribunal administratif:
     Le juge des référés du tribunal administratif de Caen a indiqué, mardi 24 octobre, qu'il rendrait sa décision jeudi concernant une éventuelle suspension des travaux de construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville
     (Manche), que réclament plusieurs associations écologistes. Le Réseau sortir du nucléaire, Greenpeace et la Confédération paysanne, entre autres, contestent la légalité du permis de construire accordé par le préfet de la Manche.
     Ce dernier a autorisé le démarrage des travaux de terrassement et de bétonnage préparatoires à la construction du réacteur avant l'avis des commissaires- enquêteurs et la signature du décret d'autorisation ministérielle. 
Pour les opposants à l'EPR, "il y a violation de la loi de protection du littoral".
     Ce que contestent EDF et le préfet, pour lesquels "le décret signé, en 1977, prévoyait une plate-forme pour quatre réacteurs". "Nous ne sommes donc pas sur un site vierge", argumentent-ils.
     Par ailleurs, la Commission européenne a transmis aux autorités françaises, mardi, "son point de vue favorable" à la construction du réacteur EPR sur le site de Flamanville. - (Corresp.)
    · · Nouvelles de Belgique mais à propos du nucléaire mondial...
    · · Belgique, Suez contraint de céder une part de son nucléaire en Belgique:
http://www.lefigaro.fr/
     Dans le cadre de sa fusion avec GDF, le groupe est en passe de perdre son bras de fer avec le gouvernement belge.
     SUEZ va devoir se séparer d'une partie de sa production nucléaire en Belgique. Malgré sa détermination, le groupe dirigé par Gérard Mestrallet n'a rien pu faire face à la volonté de Guy Verhofstadt. À une semaine des élections municipales belges, le premier ministre veut frapper fort. Et quoi de plus symbolique que les centrales nucléaires dont Suez a le monopole outre-Quiévrain.
     Malgré les négociations de ce week-end, les modalités de cette séparation ainsi que le volume concerné - on parle de près de 900 mégawatts - n'ont pas été fixés. Des annonces sont attendues pour mercredi au plus tard. Il ne s'agirait néanmoins pas d'une cession pure. «Nous avons déjà des difficultés pour avoir un système de sécurité commun sur nos deux sites, alors il est hors de question d'avoir des concurrents sur une même centrale», prévient José Boulanger, représentant syndical chez Electrabel.
     Surtout, Suez met un point d'honneur à récupérer en Europe ce qu'il cédera en Belgique. Il tient à des échanges d'actifs, non à des ventes. Et les prétendants ne manquent pas: E.ON en Allemagne, Enel en Italie, EDF en France, Centrica en Grande-Bretagne ou Iberdrola et Endesa en Espagne regardent de près le dossier.
     Via Electrabel, Suez gère deux centrales, sept réacteurs nucléaires. Cela représente 6.000 mégawatts, soit un peu plus de 50% des capacités électriques de Suez en Belgique. La cession d'une partie de cette production pourrait passer par une concession par laquelle Suez gérerait pour le compte d'autrui des installations. Il le fait déjà pour EDF, avec lequel il a échangé des tranches de nucléaire en Belgique contre des tranches d'atome en France.
     Une «golden-share»Cette nouvelle est un coup dur pour Suez. Le groupe qui va fusionner avec GDF ne voulait rien céder sur le nucléaire qu'il a financé seul. Gérard Mestrallet avait résisté, l'année dernière, à Guy Verhofstadt. Ce dernier voulait profiter du rachat des minoritaires d'Electrabel par Suez pour ouvrir plus largement le marché à la concurrence. Sans succès.
     Cette fois-ci, le premier ministre n'a pas laissé passer sa chance. Il veut pour la Belgique trois opérateurs dans le gaz et trois dans l'électricité, dotés de capacité nucléaire. Il a même obtenu plus de garantie encore. Jacques Chirac lui aurait promis une «golden-share» dans le nouvel ensemble GDF-Suez. Cette action spécifique donnerait au gouvernement belge les mêmes droits que l'État français, c'est-à-dire celui de s'opposer à toute décision stratégique qui irait à l'encontre des intérêts nationaux.
     Une première. Le droit français ne prévoit en effet rien dans ce cas de figure pour un État étranger. Cette action spécifique s'ajouterait à celles déjà détenues par la Belgique dans Fluxys (infrastructures de gaz), Distrigaz (négoce de gaz) et Synatom, filiale de Suez qui regroupe les 4 milliards d'euros nécessaires au démantèlement des centrales nucléaires.
    · · Le nucléaire au cœur des divergences entre les présidentiables (LE MONDE | 04.10.06):
     Le débat autour du nucléaire entre les candidats à l'Elysée se noue autour de la construction du réacteur de troisième génération EPR, à Flamanville (Manche), d'ici à 2012.
     Nicolas Sarkozy est le seul à soutenir le projet lancé par le gouvernement: l'EPR serait la meilleure solution pour diviser par quatre les émissions de gaz à effets de serre d'ici à 2012, conformément au protocole de Kyoto. Il insiste pour développer la recherche sur les déchets nucléaires et les énergies renouvelables.
     Les présidentiables du PS, malgré des dissensions internes, se sont prononcés contre le projet EPR. Selon eux, le protocole de Kyoto peut être respecté sans l'EPR.
Ils estiment que le budget nécessaire à la construction de l'EPR empêcherait de financer le développement des énergies renouvelables. Leur souhait : sortir à terme du nucléaire.
     Le PCF demeure favorable à l'EPR en attendant la quatrième génération de centrales. La candidate des Verts, Dominique Voynet, comme celui de la LCR, Olivier Besancenot, sont pour une sortie rapide et programmée du nucléaire. Philippe de Villiers (MPF) et Jean-Marie Le Pen au FN, ne sont pas opposés à l'EPR. M. de Villiers réclame néanmoins des garanties scientifiques.
    · · Allemagne, RWE envisage de construire de nouvelles centrales nucléaires en Europe:
     Harry Roels, patron de l'entreprise numéro deux allemand de l'énergie RWE a indiqué jeudi 10 août 2006 que RWE envisage de construire de nouvelles centrales nucléaires en Europe, en dehors de l'Allemagne.
     L'Allemagne a en effet décidé d'abandonner le nucléaire civil et il est prévu que la dernière de ses 17 centrales restantes ferme aux environs de 2020. Cette décision est régulièrement critiquée par les groupes d'énergie, qui mettent en avant la plus grande dépendance énergétique qui risque d'en résulter pour le pays, ainsi que les possibles difficultés pour tenir les objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
     Lors d'une conférence de presse à Essen (ouest de l'Allemagne), M. Roels a précisé qu'il existe des projets à l'étude pour de nouvelles centrales nucléaires à l'étranger, en Europe. Toutefois la décision d'implantation sera conditionnée par "une acceptation des centrales nucléaires (dans le pays concerné), en plus d'une logique économique".
Tout en rappelant que le thème du nucléaire avait été au programme du dernier sommet du G8, M. Roels a commenté cette décision qui, d'après lui, est nécessaire afin de ne pas perdre "le contact avec cette technologie a l'international".
     RWE a réaffirmé qu'il allait demander une autorisation pour laisser en fonctionnement plus longtemps sa centrale Biblis A, dont la fermeture est programmée pour 2008. La demande sera déposée "avant la fin de l'été", selon M. Roels. "Vu l'accident récent en Suède, je comprends très bien les inquiétudes des citoyens en Allemagne et en Europe", mais "RWE a toujours eu la sécurité comme premier critère pour ses installations. Sans cela, nous ne laisserions pas ces centrales nucléaires fonctionner".
Source: Depêche AFP - 10/08/2006
· Source STOP-Essais, Essais sous critiques aux Etats-Unis
     Le 30 août 2006, les Etats-Unis ont procédé à un nouveau tir sous-critique de la série Unicom. Cet essai a été effectué sur le site d'essais du Nevada et a été mis en oeuvre par le Los Alamos National Laboratory (LANL), l'un des laboratoires du Department of Energy qui a la charge de la mise au point des armes nucléaires américaines. Il s'agit du 23ème essai sous-critique effectué par les Etats-Unis depuis février 1991, c'est-à-dire après la signature du traité d'interdiction totale des essais.
     Ces expériences sont effectuées dans un puits souterrain, comme cela se faisait pour les essais en réel. Elles permettent de vérifier le comportement du plutonium et des composants d'une arme nucléaire au moment de la mise à feu des explosifs chimiques contenus dans une tête nucléaire. Comportant des quantités de plutonium inférieures à la masse critique, les engins testés ne développent pas d'énergie nucléaire. C'est du moins ce qu'affirment les expérimentateurs. Ainsi, à Moruroa, dans les années 1970, plusieurs expériences sous critiques, ou tirs de sécurité, ont provoqué un début de réaction en chaîne nucléaire. 
     Aujourd'hui, les essais dits de sécurité français sont effectués à Moronvilliers et ils sont analysés par la machine à rayons X dite "Airix". Contrairement aux Etats-Unis, la France n'annonce ni ne donne aucune précision sur les expériences faites à Moronvilliers.
     Les patrons du LANL déclarent régulièrement après chaque tir sous critique que ces expériences sont destinées à vérifier la sûreté et la fiabilité du stock d'armes nucléaires. Lors de sa récente visite au centre CEA de Bruyères-le-Châtel pour inaugurer les «super calculateurs» du système de simulation des essais, Jacques Chirac a fait une déclaration identique. Depuis longtemps, la «vérification de la sûreté et de la fiabilité des stocks» est le langage codé employé , après le traité d'interdiction des essais, pour désigner les opérations conduisant à la mise au point des armes nucléaires du futur.

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