Source La Croix - 07 août 06: Un incident
dans une centrale relance le débat en Suède
Une panne de plusieurs systèmes de sécurité
d'une centrale nucléaire de l'est de la Suède a suscité
de nombreuses inquiétudes.
«L'urgence est passée. Il
n'y a plus aucun risque que quoi que ce soit arrive», assurait
samedi Anders Bredfell, porte-parole de l'Autorité de l'énergie
nucléaire suédoise. La procédure d'urgence déclenchée
à la suite d'un incident qui s'est produit il y a dix jours dans
une des centrales nucléaires du pays a donc été levée.
Pourtant, les Suédois sont visiblement passés à un
cheveu de la catastrophe. Le 27 juillet dernier, la Suède avait
signalé à l'Agence internationale de l'énergie atomique
(AIEA) qu'un
problème était survenu deux jours plus tôt sur
le site de Forsmark (est). À la suite d'un court-circuit, plusieurs
systèmes de sécurité censés démarrer
en cas de panne de courant ne se sont pas déclenchés.
Heureusement, d'autres générateurs
ont pris le relais, évitant ainsi une augmentation anormale de la
température du réacteur. Une pièce défectueuse
du système de secours pourrait être à l'origine du
problème. Classé au niveau 2 sur l'échelle internationale
d'événement nucléaire (Ines), graduée jusqu'à
7, l'incident se situe entre «anomalie» (niveau 1) et «incident
grave» (niveau 3). Le niveau 7 correspondant à la catastrophe
de Tchernobyl. Un des réacteurs de la centrale de Forsmark avait
immédiatement été arrêté à la
suite de l'incident.
Puis progressivement, par mesure de sécurité,
d'autres sites ont, à leur tour, été fermés.
La centrale d'Oskarshamn (sudest) mercredi, puis un second réacteur
de Forsmark ont également été arrêtés
jeudi. Parallèlement, la centrale de Ringhals avait débranché
un de ses réacteurs pour un entretien de routine. Cinq des dix réacteurs
du pays étaient donc à l'arrêt depuis la nuit du 2
au 3 août. L'Autorité de l'énergie nucléaire
suédoise (SKI) a d'ailleurs déclaré, jeudi dernier,
qu'elle ouvrait une enquête et devait examiner le même jour
les comptes rendus de sécurité établis par les différentes
centrales, dans le but de mieux identifier la cause de la défaillance.
Si désormais la sécurité semble être rétablie,
les réactions ne se sont pas fait attendre.
Vendredi, après avoir qualifié
de «sérieux» le problème rencontré par
la centrale de Forsmak, le ministère allemand de l'environnement
a annoncé qu'il allait contrôler «le plus rapidement
possible» l'intégralité de son parc nucléaire,
afin de définir si l'incident suédois pouvait se produire
dans les centrales allemandes. En vérifiant en particulier si les
centrales allemandes étaient équipées de la même
pièce défectueuse que celle qui est vraisemblablement à
l'origine du problème suédois. La pièce en question,
qui équipe un système de secours, a été fournie
par la société allemande AEG, filiale du groupe suédois
Electrolux.
Si les principaux producteurs d'électricité,
favorables au nucléaire, ont exclu toute éventualité
qu'un incident similaire puisse se produire en Allemagne, les écologistes
allemands se sont dits inquiets, à l'image de Bärbel Höhn,
vice-présidente du groupe Vert au Bundestag, qui a déclaré
«qu'à sept minutes près, on est passé tout
près d'une énorme catastrophe qui aurait contaminé
la majeure partie de la Scandinavie et qui aurait également fortement
touché l'Allemagne». Du côté de l'Autriche,
qui fait partie des pays de l'UE les plus opposés au nucléaire,
l'incident en Suède et des dysfonctionnements réguliers dans
la centrale tchèque de Temelin, frontalière du pays, ont
entraîné des réactions virulentes. «Ces derniers
jours nous ont clairement montré que l'énergie nucléaire
ne pourrait jamais être rendue sûre et qu'elle représentait
une source de danger permanent pour l'ensemble de la population européenne»,
a souligné un porte-parole de l'opposition sociale-démocrate
(SPÖ), Jan Krainer. Vendredi, Greenpeace, l'organisation de défense
de l'environnement, a, pour sa part, demandé qu'une série
de tests soient effectués sur toutes les centrales nucléaires
du monde.
Aujourd'hui, près de la moitié
de l'électricité suédoise est produite par le nucléaire.
En 1980, un vaste programme de désengagement avait été
décidé à la suite d'un référendum consultatif.
L'abandon définitif du nucléaire avait alors été
prévu pour 2010. Mais ce projet a été abandonné
en 1997. Depuis, l'opinion suédoise a évolué.
Un sondage effectué en 2003 montrait que 55% des sondés se
disaient favorables au maintien du nucléaire civil. Un revirement
qui s'explique par l'augmentation progressive du prix du kilowatt et par
l'incidence sur l'environnement de l'utilisation des énergies fossiles.
En 2005, l'électricité suédoise était produite
à hauteur de 47% par le nucléaire. L'incident de la centrale
de Forsmark, survenu à six semaines des élections générales,
a rouvert le débat politique dans le pays. Les Verts et le Parti
de la gauche ont d'ores et déjà profité du contexte
pour relancer le processus de sortie du nucléaire.
Emeline Hénique
(avec AFP, AP)
Source Le Monde (2) - 08 août 06 :
En
Allemagne, les antinucléaires réclament le démantèlement
des centrales, après la panne de Forsmark
BERLIN CORRESPONDANT
Vingt ans après l'accident de la centrale
de Tchernobyl (Ukraine), l'Allemagne, reste sensible à tout ce qui
touche à l'énergie nucléaire.
L'incident survenu le 25 juillet dans un réacteur
suédois a ainsi fait autant de bruit en Allemagne que dans le royaume
scandinave.
Les antinucléaires ont aussitôt
réclamé le démantèlement des centrales dans
les délais prévus par l'accord conclu en 2000, entre le gouvernement
et les industriels du nucléaire. Ces derniers, soutenus par la droite,
voudraient prolonger leur durée de vie.
Pour une raison encore mal expliquée,
deux diesels électriques de secours de la centrale civile de Forsmark,
au nord de Stockholm, n'ont pas fonctionné comme prévu pour
suppléer la panne des générateurs normaux provoquée
par un court-circuit. Les employés ont pu faire démarrer
deux autres diesels. L'Inspection suédoise de contrôle de
l'énergie nucléaire (SKI) a classé l'incident au niveau
2 sur l'échelle internationale des événements nucléaires
(INES), qui en compte sept.
DIX-SEPT CENTRALES
Avec quelques jours de décalage, les
médias allemands ont couvert l'incident avec moult détails.
Les propos alarmistes d'un expert suédois, selon lesquels c'était
l'événement le plus grave depuis l'accident de Tchernobyl,
ont été largement repris outre-Rhin, tandis que la SKI les
estimait "très
exagérés".
Les opposants allemands au nucléaire
ont bondi sur l'occasion pour insister sur la nécessité de
fermer dès que possible les dix-sept centrales encore en fonction
en Allemagne et investir davantage dans les énergies renouvelables.
D'après un porte-parole pour les questions
environnementales du Parti social-démocrate (SPD), Marco Bülow,
l'incident de Forsmark, survenu dans un pays dont les centrales sont pourtant
réputées sûres, démontre que la technologie
du nucléaire n'est pas "maîtrisable".
Une défaillance semblable n'est pas
à exclure en Allemagne, puisque le composant incriminé, fabriqué
par la firme allemande AEG, équipe certaines centrales du pays,
ont estimé les Verts. Le ministère fédéral
de l'environnement a fait procéder à une vérification
en ce sens.
L'Union chrétienne-démocrate
(CDU) de la chancelière Angela Merkel a souhaité qu'on ne
tire pas de conclusions hâtives. Et pour cause, ce parti prône
une relance du programme nucléaire, qui fournit au pays près
de 30% de son électricité.
Certes, le contrat de coalition, conclu avec
le SPD après les élections législatives de septembre
2005, ne remet pas en question la sortie de l'atome en 2020, décidée
par le précédent gouvernement SPD-Verts.
Mais la droite espère bien revenir dessus,
en cas de victoire aux législatives de 2009. Selon elle, le pays
ne pourra se passer du nucléaire avant longtemps, les énergies
renouvelables tardant à s'imposer.
Antoine Jacob
Source: quotidien allemand TAZ
et dpa, 03.08
Je viens de traduire
deux textes des journaux allemands sur un incident grave en Suède.
Je suis étonnée de ne rien lire la-dessus en France. J'ai
choisi 2 textes, mais il en est paru bcp plus.
Traduction: Cécile Lecomte (GSIEN)
Il y a une semaine, on
est passé très près de la catastrophe nucléaire
dans le réacteur de la centrale de Forsmark I en Suède. Suite
à un court-circuit plusieurs systèmes de sécurité
ont été défaillants. Un expert dans la construction
de ce type de réacteur affirme que le hasard a évité
la fusion du cœur.
L'Europe est vraisemblablement
passée à deux doigts d'un nouveau Tchernobyl. Le réacteur
numéro 1 de la centrale suédoise de Forsmark, située
au nord de Stockholm, est devenu pratiquement incontrôlable à
la suite d'un court-circuit suivi d'une perte de réseau électrique.
Dans le même temps, plusieurs systèmes de sécurité
n'ont pas fonctionné comme prévu.
«Le hasard a évité qu'une
fusion du cœur ne se produise».
C'est ce qu'affirme
à présent un homme qui doit savoir de quoi il parle. Lars-Olov
Höglund a été responsable du département de construction
dans l'entreprise Suédoise Wattenfall, il était responsable
de la centrale nucléaire de Forsmark et connaît le réacteur
par cœur. «C'est l'événement le plus dangereux depuis
Harrisbourg et Tchernobyl» a-t-til dit mercredi au quotidien
suédois Svenska Dagbladet.
Cette quasi-catastrophe
s'est produite le 25 juillet peu avant 14h lors de travaux de maintenance
qui ont causé un court-circuit qui a coupé la centrale nucléaire
du réseau électrique tout d'un coup. Le réacteur 1
s'est arrêté automatiquement. Dans une telle situation, il
y a normalement 4 générateurs qui prennent le relais pour
entre autre alimenter les pompes de refroidissement en électricité.
Mais dans les faits, le court-circuit s'est propagé à l'ensemble
du circuit d'alimentation si bien que les batteries des générateurs
de secours ont elle aussi été victimes d'un court-circuit.
Et ce n'est qu'au bout
de 23 minutes que l'on a pu reprendre le contrôle du réacteur,
lorsque enfin deux des quatre générateurs de même type
de fabrication se sont mis à fonctionner et faire fonctionner le
système de refroidissement d'urgence. Sept minutes plus tard, la
destruction du réacteur n'aurait pu être empêchée,
sit Höglund. Et la fusion du cœur qui s'en suit se serait produite
une heure et demi plus tard.
Problème supplémentaire
à Forsmark : la coupure de courrant à entraîné
l'arrêt des ordinateurs, si bien que l'équipe du centre de
commandes a dû agir en partie «à l'aveugle»: beaucoup
d'appareils de mesure n'ont pas fonctionné si bien que l'équipe
n'avait pas d'informations fiables sur l'état du réacteur
et les effets de ses agissements.
|
suite:
L'autorité suédoise
du nucléaire "Statens Kärnkraftinspektion" (SKI) prend la défaillance
des systèmes de sécurité au sérieux, elle a
demandé une enquête complète. Ingvar Berglund, le chef
de la sécurité de Forsmark, ne trouve «pas acceptable»
qu'il puisse y avoir des erreurs de conception des composants pouvant mener
à des courts-circuits en chaîne, sans pouvoir les contrôler:
«j'en avais entendu parler une fois dans le passé, mais
c'était à propos d'un réacteur russe».
Selon Berglund, on a
appris après l'incident que la firme AEG qui a construit et livré
ces générateurs défectueux au début des années
90 avait connaissances de ces faiblesses. AEG n'avait pas estimé
nécessaire de transmettre ces informations. Au contraire, Upsala
Nya Tidming a affirmé à notre journal que AEG avait informé
la centrale nucléaire de Forsmark suite un incident dans une centrale
nucléaire allemande.
Plusieurs réacteurs
suédois et finlandais sont équipés de ces mêmes
générateurs. Berlund n'exclut pas qu'il s'agisse d'un problème
mondial». L'agence internationale de l'énergie atomique AIEA
a été informée.
Les exploitants de la
centrales, tout comme l'autorité étatique SKI estiment que
l‘appréciation de l'expert en construction de réacteurs est
exagérée. La SKI a classé l'incident provoqué
par la perte de courrant comme «incident sérieux», étape
2 de l'échelle Ines qui en compte 7. Aucune radioactivité
n'a été libérée.
Ole Reistad, directeur
de l'institut norvégien de protection contre les rayonnements ionisants
dans le pays voisin, prend cependant l'incident plus au sérieux
que ses collègues suédois. A Forsmark on est «passé
près de la catastrophe» et près de la défaillance
de la dernière barrière de sécurité, a-t-il
déclaré au TAZ. «une
telle chose n'aurait jamais dû se produire.»
Source Le Monde (1), 06
mai
http://www.lemonde.fr
Incident "sérieux"
dans une centrale nucléaire suédoise
Un incident, qualifié
de "sérieux" par l'autorité suédoise de contrôle
de l'énergie nucléaire, est survenu dans un des dix réacteurs
civils en fonction dans le royaume, relançant timidement le débat
sur le futur de l'énergie atomique dans ce pays à un peu
plus d'un mois d'élections législatives. Provoqué
par un court-circuit électrique, l'incident, qui s'est produit le
25 juillet, a mis au jour des dysfonctionnements à plusieurs niveaux,
en particulier dans le système de secours du réacteur no
1 de la centrale de Forsmark, située à une centaine de kilomètres
au nord de la capitale, Stockholm. Cette défaillance a conduit la
Suède à arrêter par précaution trois autres
réacteurs du même type - dit à eau bouillante (BWR)
-, un à Forsmark et deux à Oskarshamn.
Selon les explications
fournies à l'Autorité publique d'inspection nucléaire
(SKI) par Forsmarks Kraftgrupp AB, l'exploitant de la centrale, deux diesels
électriques, censés démarrer en cas de panne de courant,
n'ont pas pu se mettre automatiquement en route comme prévu, et
ce pour une raison encore peu claire. Deux autres générateurs
du même type ont pu les suppléer, évitant de mettre
le réacteur dans une situation telle que cela aurait pu conduire
à une montée anormale de température de l'installation.
"C'est toujours sérieux
lorsque quelque chose ne fonctionne pas dans le système de secours",
a commenté Maria Svensson, chef adjointe du service d'information
de la SKI, contactée à Stockholm. Selon une enquête
préliminaire effectuée par cette autorité deux jours
après la panne, l'équipe de la centrale a suivi les instructions
prévues pour un tel scénario. Mais, à en croire des
témoignages d'employés recueillis par les médias,
l'ambiance était tendue dans la salle de contrôle. En raison
du court-circuit, écrans d'ordinateurs et haut-parleurs étaient
hors service, note la SKI dans son rapport.
EN PLEINE CAMPAGNE ÉLECTORALE
D'un commun accord,
l'exploitant privé de la centrale et la SKI ont classé l'incident
au niveau 2 de l'échelle internationale des événements
nucléaires (INES) reconnue par l'Agence internationale de l'énergie
atomique (AIEA). Un tel niveau correspond à un "incident", le niveau
1 désignant une "anomalie" et le niveau 7 étant réservé
à un "accident majeur", comme celui qui a conduit en 1986 à
l'explosion de Tchernobyl. Selon Mme Svensson, les commentaires d'un expert
suédois affirmant que l'incident de Forsmark était le plus
grave survenu depuis Tchernobyl et qu'on était passé tout
près d'un accident majeur sont "grandement exagérés".
La SKI a toutefois préconisé,
au-delà des mesures ponctuelles pour s'assurer de la sécurité
de Forsmark 1, que les autres réacteurs suédois construits
sur le même modèle soient vérifiés de près.
La deuxième unité de Forsmark, ainsi que deux réacteurs
de la centrale d'Oskarshamn (sud), ont donc été fermés
entre-temps, par mesure de précaution. En fonction depuis le début
des années 1980, la centrale de Forsmark, qui comprend trois réacteurs
mis en service entre juin 1980 et mars 1985, est l'une des plus récentes
du pays. En temps normal, les dix réacteurs du pays fournissent
près de la moitié de l'électricité produite
sur place.
Alors que Greenpeace
a réclamé que soient contrôlés après
cette défaillance les 443 réacteurs en service dans le monde,
l'incident de Forsmark a provoqué des remous dans la campagne électorale
suédoise. Le 17 septembre, un nouveau Parlement sera élu.
Allié traditionnel du gouvernement social-démocrate sortant,
le Parti de gauche (ex-communiste) a réclamé une accélération
de la sortie de l'atome - décidée après un référendum
en ce sens organisé en 1980 - et la fermeture, d'ici à 2010,
d'un des dix réacteurs aujourd'hui en service. Jusqu'à présent,
seuls les deux réacteurs de la centrale de Barsebäck ont fait
l'objet d'une telle mesure. La droite, qui pourrait revenir au pouvoir,
a paru embarrassée par l'incident de Forsmark, alors qu'elle est
favorable au maintien du nucléaire.
Antoine Jacob
Dépêche de la DPA du 03 août
2006:
Source: Schweden: Nur wenige Minuten vor
dem GAU
Traduction: Cécile Lecomte
4 des 10 réacteurs suédois
à l'arrêt après l'incident de juillet
En Suède, 4 des
10 réacteurs nucléaires sont à l'arrêt après
un incident survenu le 26 juillet à la centrale nucléaire
de Formark 1. L'autorité responsable a annoncé jeudi que
c'était l'occasion de vérifier les systèmes de sécurité.
Vor einer Woche kam es
zu einer Beinahe-Katastrophe im schwedischem Atomreaktor Forsmark I. Nach
einem Kurzschluss fielen dort mehrere Sicherheitssysteme aus. Ein Reaktorkonstrukteur
hält es für Zufall, dass keine Kernschmelze erfolgte.
Quelle: taz, 03.08.2006
Europa ist womöglich
haarscharf an einem neuen Tschernobyl vorbeigeschlittert. Der Reaktor 1
des schwedischen AKW Forsmark nördlich von Stockholm war wegen eines
Kurzschlusses mit anschließendem Stromausfall beinahe unkontrollierbar
geworden. Gleich verschiedene Sicherheitssysteme funktionierten nicht wie
vorgesehen.
"Es war ein reiner
Zufall, dass es zu keiner Kernschmelze kam." Das behauptet jetzt ein
Mann, der es wissen sollte. Lars-Olov Höglund, der als langjähriger
Chef der Konstruktionsabteilung des schwedischen Vattenfall-Konzerns für
deren Atomkraftwerk in Forsmark zuständig war und den in Frage stehenden
Reaktor in- und auswendig kennt. "Das ist die gefährlichste Geschichte
seit Harrisburg und Tschernobyl", erklärte er am Mittwoch im Stockholmer
Svenska Dagbladet.
Begonnen hatte die Beinahe-Katastrophe
am 25. Juli kurz vor 14 Uhr mit einem durch Wartungsarbeiten an einem Stellwerk
verursachten Kurzschluss, der das Atomkraftwerk auf einen Schlag vom übrigen
Stromnetz trennte. Automatisch erfolgte daraufhin eine Schnellabschaltung
des Reaktors 1. In einer solchen Situation sollen normalerweise vier Notgeneratoren
automatisch anspringen und vor allem die Kühlpumpen mit Strom versorgen.Tatsächlich
setze sich aber der Kurzschluss über die gesamte Versorgungskette
fort, sodass sich auch die Batterien der Hilfsgeneratoren kurzschlossen.
Nur weil zwei der vier
baugleichen Generatoren nach einiger Zeit gestartet und damit ein Teil
der Notkühlung in Betrieb genommen werden konnte, gelang es, den Reaktor
nach 23 Minuten wieder unter Kontrolle zu bekommen. Sieben Minuten später
wäre die Zerstörung des Reaktors nicht mehr aufzuhalten gewesen,
sagt Höglund. Mit der Folge einer nicht mehr aufzuhaltenden Kernschmelze
eineinhalb Stunden später.
Das zusätzliche
Problem in Forsmark: Der Stromausfall hatte zu einem Computerblackout geführt,
sodass die Bedienungsmannschaft teilweise "blind" agieren musste: Viele
Messgeräte funktionierten, und so bekam das Team über den Zustand
des Reaktors und die Auswirkungen seiner Eingriffe selbst keine sicheren
Informationen.
Die Tatsache, dass die
Sicherheitssysteme nicht funktionierten, nimmt auch die staatliche Atomkraftbehörde
"Statens Kärnkraftinspektion" (SKI) sehr ernst und hat eine umfassende
Untersuchung angeordnet. Ingvar Berglund, Forsmark-Sicherheitschef, findet
den Konstruktionsfehler von Komponenten, über die sich ungehindert
eine Kurzschlusskette fortsetzt, "nicht akzeptabel": "Ich hatte
davon vorher erst einmal gehört, das war bei einem russischen Reaktor."
Laut Berglund stellte
sich nach dem Vorfall heraus, dass der Herstellerfirma AEG, die die fraglichen
Generatoren Anfang der Neunzigerjahre geliefert hatte, diese Konstruktionsschwäche
durchaus bekannt war. AEG habe es aber nicht für notwendig gehalten,
dieses Wissen weiterzugeben. Im Widerspruch dazu meldete am Mittwoch die
Tageszeitung Upsala Nya Tidning, AEG habe das Forsmark-AKW informiert,
nachdem es einen Zwischenfall in einem deutschen AKW gegeben hatte.
Verschiedene schwedische
und finnische Reaktoren arbeiten mit den gleichen Generatoren. Berglund
will nicht ausschließen, dass dies ein "weltweites" Problem sein
könne. Darüber habe man mittlerweile auch die Internationale
Atomenergieagentur IAEA informiert.
Sowohl der AKW-Betreiber
als auch die staatliche SKI weisen die Einschätzung des Forsmark-Konstrukteurs,
der Reaktor habe vor einer Kernschmelze gestanden, als "übertrieben"
zurück. Bei SKI hat man den Stromausfall und seine Folgen als "ernsten
Vorfall" auf Stufe 2 der siebenstufigen Ines-Skala eingestuft. Begründung
hierfür: Es sei keine Radioaktivität freigesetzt worden.
Ole Reistad, Abteilungsleiter
der Strahlenschutzbehörde im Nachbarand Norwegen, nimmt den Vorfall
allerdings deutlich ernster als seine schwedischen Amtskollegen. Im Forsmark
habe man "nahe vor einer Katastrophe" und vor dem Wegfall der letzten
Sicherheitsbarriere gestanden, sagte Reistad der taz. "So etwas hätte
nie passieren dürfen."
4 von 10 schwedischen Atomreaktoren nach Juli-Störfall
abgeschaltet
In Schweden sind nach
einem Störfall vom 26. Juli im Kernkraftwerk Forsmark-1 vier der zehn
Atomreaktoren abgeschaltet worden. Wie am Donnerstag von den zuständigen
Behörden mitgeteilt wurde, soll die Gelegenheit genutzt werden, die
Sicherheitssysteme zu überprüfen. |