INFORMATIONS CHRONOLOGIQUES DIVERSES SUR LE NUCLÉAIRE
2006
août
· Allemagne, Réduction de la longévité des déchets radioactifs! (annonces et discussions!)
· Source Greenpeace, Moins d'un Français sur trois (31%) souhaitent le développement du nucléaire!
    Moins de quatre jours avant la fin de l'enquête publique relative à la construction d'un nouveau réacteur électronucléaire dit EPR à Flamanville dans la Manche, Agir pour l'Environnement publie avec Greenpeace un sondage exclusif effectué par l'institut BVA. Ce sondage a été réalisé par téléphone les 21 et 22 juillet derniers auprès d'un panel de 1006 personnes représentatives de la population française. 
    Face aux enjeux énergétiques, 84% des Français plaident en faveur des énergies renouvelables quand 77% aimeraient voir se développer des campagnes de maîtrise de l'énergie. Au regard de ce plébiscite, il est à noter que moins de 31% des Français souhaitent que l'énergie nucléaire soit développée pour répondre à la crise énergétique actuelle. Pire, 81% des français considèrent le nucléaire comme une technologie à risque!
    Alors que l'enquête publique est menée en pleine période estivale et circonscrite aux seules 19 communes entourant le futur projet d'EPR à Flamanville, Agir pour l'Environnement constate une nouvelle fois que le Gouvernement semble vouloir imposer un réacteur nucléaire de troisième génération à l'aide d'une procédure administrative minimaliste et expéditive. 
    En lieu et place d'une consultation réellement interactive, les Français ont subi une enquête publique radioactive. Ils sont pourtant nombreux à vouloir être consulté sur le nucléaire avec par exemple 80% favorables à l'organisation d'un référendum sur la sortie du nucléaire.
    Une nouvelle fois, le Gouvernement fait la preuve de son intransigeance et de son dogmatisme en matière énergétique. Alors même que l'unilatéralisme énergétique et sa mythique «indépendance énergétique» conduisent la France à devoir importer de l'électricité tout en rejetant, à l'aide de réglementations d'exception des eaux de plus en plus chaudes dans les fleuves français – et ce aux dépends des écosystèmes, la France s'entête en profitant de la torpeur estivale pour imposer le service minimum en matière d'enquête publique.
    Agir pour l'Environnement et Greenpeace enjoignent le Gouvernement à prendre acte du refus persistant des Français à l'encontre du nucléaire en général et de l'EPR en particulier. Les associations demandent au Gouvernement, à EDF, à RTE et au Commissaire enquêteur la suspension immédiate du projet EPR et la réaffectation, en faveur du développement des énergies renouvelables et de la maîtrise de l'énergie, des 3,5 milliards d'euros prévus pour la construction de ce prototype et de sa ligne à très haute tension. Les associations appèlent au rassemblement initié par le collectif «EPR: Non merci!» prévu devant la préfecture de la Manche à Saint-Lô samedi 29 juillet à 15h afin de rappeler leur opposition à l'égard de l'EPR, inutile, dispendieux et dangereux.
Sondage exclusif BVA/ Agir pour l'Environnement
Sondage en ligne: www.agirpourlenvironnement.org/ /campagnes/c18sondage.htm
· Sources ADIT:
· · Suède: A quelques minutes de l'accident majeur nucléaire (en français, anglais, allemand)

    · · Etats - Unis: Slow Start for Revival of Nuclear Reactors (NYTimes, en anglais)
    · · Les centrales d'EDF sont temporairement autorisées à rejeter des eaux plus chaudes:

    Le gouvernement a autorisé exceptionnellement les centrales du groupe EDF à relâcher des eaux plus chaudes dans les rivières. L'arrêté prend effet dès sa notification aux producteurs d'électricité et jusqu'au 30 septembre 2006.
    Par un arrêté paru dimanche au Journal Officiel, le ministre de la santé et des solidarités, la ministre de l'écologie et du développement durable et le ministre délégué à l'industrie ont autorisé exceptionnellement les centrales du groupe EDF à relâcher des eaux plus chaudes dans les rivières. L'autorisation temporaire a été accordée à EDF en raison des conditions climatiques extrêmes auxquelles la France et l'ensemble de l'Europe sont actuellement confrontés et par précaution afin de garantir l'approvisionnement électrique du pays.
    Les conditions climatiques exceptionnelles conjuguées à une hausse de la consommation avaient récemment contraint EDF à acheter de l'électricité sur les marchés de gros pour garantir l'alimentation du territoire français. Le 22 juillet, EDF avait sollicité la mise en place de ces mesures exceptionnelles auprès des pouvoirs publics. En cas de persistance de la canicule, EDF demande à ce que les centrales situées en bord de fleuve puissent, si nécessaire, prélever et restituer l'eau de refroidissement à des températures légèrement supérieures aux normes en vigueur de façon temporaire et exceptionnelle, comme à l'été 2003, indique EDF dans un communiqué. En effet, selon EDF, les ressources en eau, indispensables à la production hydraulique et qui interviennent également dans le nécessaire refroidissement des centrales nucléaires et thermiques, sont aujourd'hui faibles. Par ailleurs, les chaleurs exceptionnelles de ces derniers jours, supérieures de 3 à 6 degrés aux normes saisonnières, ont entraîné une hausse historique des températures des fleuves, explique le groupe réduisant de fait l'efficacité du refroidissement par les eaux prélevées.
    Selon l'arrêté, qui prend effet dès notification aux producteurs d'électricité et restera en vigueur jusqu'au 30 septembre, les centrales électriques effectuant des rejets d'eau dans les bassins fluviaux de la Garonne, du Rhône, de la Seine, de la Meuse et de la Moselle pourront continuer à pratiquer ces rejets jusqu'à ce que l'écart entre les mesures de la température de l'eau effectuées à l'amont et à l'aval après mélange de chacune de ces installations atteigne certaines valeurs moyennes.
Valeurs fixée à 0,3 °C pour les installations situées en bordure de Garonne, à 1,5 °C pour les installations situées en bordure de Meuse, de Moselle ou de Seine et à 1 °C pour les installations situées en bordure de Rhône équipées, partiellement ou en totalité, de tours de réfrigération atmosphériques. Cette valeur est portée à 3 °C en l'absence de telles tours. En outre, des lâchers d'eau depuis les barrages en amont de la Garonne, sont également prévus dans certains cas.
    Le texte précise que l'utilisation de telles mesures est réduite dans toute la mesure du possible et est limitée aux situations où le gestionnaire du réseau de transport d'électricité requiert le fonctionnement de l'installation à un niveau de puissance minimal pour assurer la sûreté du système électrique ou l'équilibre entre la consommation et la production d'électricité.
    Il ajoute également que les producteurs d'électricité suivront attentivement, pendant toute la période où le présent arrêté sera en vigueur, l'incidence environnementale des mesures qu'ils seront amenés à prendre, notamment sur la faune des fleuves et rivières et leur incidence sanitaire, notamment sur les baignades et les activités de loisirs nautiques en aval.
    Le Réseau Sortir du nucléaire a exprimé sa plus grande colère face aux dérogations demandées par EDF. Une fois de plus, EDF souhaite sacrifier l'environnement au profit de la production nucléaire, indique le réseau, qui fédère 743 associations, dans un communiqué. Les événements climatiques brutaux étant de plus en plus fréquents et intenses (canicules, les sécheresses, les tempêtes), le réseau associatif déclare que le réchauffement climatique est une raison de plus, et non des moindres, pour arrêter au plus vite toutes les centrales nucléaires.
    À EDF, on précise qu'une surveillance renforcée de la faune et flore des fleuves et des rivières a d'ores et déjà été mise en œuvre pour la préservation de ces milieux, fragilisés par la situation climatique. Un dispositif similaire avait été mis en place en 2003, lors de la précédente vague de chaleur et aucun impact sur la faune ou la flore n'avait été constaté: affirmation infondée, selon le réseau sortir du Nucléaire. En outre, EDF a invité tous les Français à effectuer les gestes quotidiens qui permettent d'économiser l'énergie.C.SEGHIER
3 des 6 demandes d'EDF se voient refusées

    Nelly OLIN, Ministre de l'écologie et du développement durable a refusé trois demandes de dérogations de température de l'eau pour des centrales thermiques de production d'électricité et en a accepté trois autres.
     Compte tenu de ces conditions climatiques exceptionnelles et de manière préventive, EDF a demandé au Gouvernement d'autoriser des dérogations sur la température des rejets dans l'eau pour 6 centrales thermiques de production d'électricité, à Blénod (Meurthe-et-Moselle), La Maxe (Moselle), Porcheville (Yvelines), Aramon (Gard), Richemont (Moselle) et Cordemais (Loire-Atlantique).
     Dans un communiqué du 28 juillet, Nelly Olin, Ministre de l'écologie et du développement durable, a toutefois indiqué avoir écarté pour l'instant toute possibilité de dérogation pour 3 des 6 centrales thermiques concernées. Il s'agit de Blénod, La Maxe, et Porcheville. Pour Nelly OLIN, le fonctionnement de ces centrales n'apparaît pas indispensable à la continuité d'alimentation des utilisateurs. Cette décision a été prise après consultation du ministère chargé de l'industrie, à partir de l'analyse de ses services en terme d'impact sur les milieux aquatiques naturels et au vu des informations.
     Le fonctionnement de ces centrales n'apparaît pas indispensable à la continuité d'alimentation des utilisateurs fournies par le gestionnaire du réseau de transport d'électricité, RTE.
     En revanche, la ministre a autorisé les trois autres demandes de dérogations (Aramon, Cordemais et Richemont), à titre préventif. Ces dérogations ne seront officiellement déclenchées qu'en cas d'absolue nécessité afin de maintenir la sécurité du réseau de distribution électrique et sont accompagnées de mesures d'accompagnement relatives au respect de l'environnement, précise le ministère l'écologie et du développement durable dans un communiqué. Ces mesures d'accompagnement concernent le renforcement de la surveillance de la faune aquatique dans le voisinage des centrales de production électrique : suivi du taux d'oxygénation de l'eau, surveillance de l'état sanitaire et d'éventuelles mortalités de poissons par exemple.
     Dimanche dernier, EDF avait obtenu cette autorisation pour ses centrales nucléaires. En effet, un arrêté publié au Journal officiel autorisait les centrales nucléaires effectuant des rejets d'eau dans les bassins fluviaux de la Garonne, du Rhône, de la Seine, de la Meuse et de la Moselle. L'arrêté restera en vigueur jusqu'au 30 septembre. Plusieurs organisations écologistes avaient critiqué cette décision gouvernementale. Une fois de plus, EDF souhaite sacrifier l'environnement au profit de la production nucléaire, indique le Réseau Sortir du nucléaire, qui fédère 743 associations, dans un communiqué. Pour Greenpeace, la nouvelle dérogation va contribuer à fragiliser encore davantage des écosystèmes déjà durement éprouvés. Frédéric Marillier, chargé de campagne Nucléaire à Greenpeace France, explique que ce problème de surchauffe des centrales démontre bien les limites du nucléaire. On paie les conséquences de notre politique tout nucléaire qui a créé un colosse au pied d'argile. De nombreux experts s'accordent à dire qu'il faut absolument diversifier nos sources d'énergie mais paradoxalement le gouvernement et EDF projette la construction d'un nouveau réacteur l'EPR. Aujourd'hui, on constate que les centrales nucléaires ne sont pas les seules à poser problème: le développement des ENR devient véritablement urgent!

C.SEGHIER
    · · Nouvelle fuite radioactive à Temelin:
http://www.lefigaro.fr/international
Maurin Picard
    ÉTERNELLE pomme de discorde entre la République tchèque et ses voisins, la centrale nucléaire de Temelin a connu mercredi dernier une nouvelle fuite radioactive, le troisième incident notable en l'espace de trois jours.
    Cette série noire a provoqué une vague d'indignation en Autriche, un pays ouvertement antinucléaire depuis la tenue d'un référendum sur ce sujet en 1978. Située en Bohême du Sud, Temelin se trouve à seulement 65 km de la frontière autrichienne. Son existence même empoisonne depuis six ans les relations entre Prague et Vienne.
    D'après le porte-parole de la centrale, Milan Nebesar, «plusieurs milliers de litres d'eau légèrement radioactive» se seraient échappés du circuit de refroidissement de la deuxième tranche, mais auraient été contenus dans deux compartiments hermétiques situés dans l'enceinte de confinement du réacteur. La situation ne présenterait «plus aucun danger pour le public ni pour l'environnement», précise Nebesar. À l'origine de cet incident, des techniciens de la centrale «auraient omis de refermer à moitié seulement une poignée manuelle» lors d'une simple opération de vérification. Il s'agit du troisième incident survenu à Temelin depuis le début de la semaine.

     Les Autrichiens s'inquiètent des conditions de sécurité dans cette centrale proche de leur frontière.
     Lundi soir, une fuite d'huile avait entraîné l'arrêt de la turbine principale, avant que celle-ci ne soit à nouveau stoppée automatiquement vingt minutes plus tard, la température s'y étant élevée de 2 °C.

Hier matin, la deuxième tranche de la centrale avait néanmoins repris une activité normale, tournant à 91% de sa puissance maximale.
    Construits entre 1986 et 1997, les deux réacteurs de Temelin, d'une puissance unitaire de 1.000 mégawatts, sont des modèles russes de type VVER 1000, à eau pressurisée. Leur système de sécurité a été modernisé par la firme américaine Westinghouse dans les années 1990, pour être hissé au niveau des normes occidentales de sûreté nucléaire. Mais les détracteurs de Temelin, nombreux en République tchèque et en Autriche, continuent d'affirmer que la centrale reste instable et présente un risque majeur pour la région.

«Aucun problème»
    Pour preuve, ces 80 incidents répertoriés survenus depuis l'entrée en fonction effective de la centrale, il y a six ans, bien que la plupart d'entre eux ne concernent que la partie «non nucléaire» du site. En décembre 2004, 20.000 li tres d'eau radioactive s'étaient déjà échappés du circuit primaire de refroidissement, deux autres fuites majeures s'étant produites en juin 2004 et mai 2005. «La fréquence des incidents est certes élevée, concède Dana Drabova, la présidente de l'Autorité centrale de sécurité nucléaire (SUJB), mais cela ne pose aucun problème en termes de sécurité
    En décembre 2000, Prague et Vienne avaient convenu de rendre publiques toutes les opérations menées à Temelin. En contrepartie, l'Autriche apportait son soutien à la candidature tchèque d'adhésion à l'Union européenne. Prague a obtenu gain de cause le 1er mai 2004, mais la centrale de Temelin continue de défrayer la chronique.


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