CONTROVERSES NUCLEAIRES !
ACTUALITE INTERNATIONALE
2003
Source ADIT: ITER: France ou Italie?
C'est aujourd'hui 26 novembre que la France et l'Espagne
devraient être départagées sur le site du futur réacteur
de fusion nucléaire (...)
Moins de déchets radioactifs?
C. V.
[26 novembre 2003]
Le type de fusion choisi pour Iter engendrera plus
de 30 000 tonnes de déchets radioactifs après sa fin de vie.
C'est la réaction de fusion entre des noyaux de tritium et de deutérium
qui produit des neutrons. Ces neutrons ont l'inconvénient de pouvoir
rendre radioactifs les métaux qui se trouvent sur leur passage.
C'est de cette manière que les structures métalliques du
réacteur lui-même seront «activées», et
devront donc être considérées comme des déchets
radioactifs. Mais à la différence des actuelles centrales
nucléaires à fission, il n'y aura pas de combustibles nucléaires
hautement radioactifs à prendre en charge. Au bout de cent ans de
repos, la radioactivité aura fortement baissé et il ne restera
alors plus que 6.000 tonnes de déchets encore radioactifs. Le site
de stockage de Konrad en Allemagne pourrait accueillir 98% des matériaux
gênants, d'après une étude (1) menée par la
société Studsvik en Suède. Les 140 tonnes de résidus
métalliques les plus radioactifs devront pour leur part trouver
une place dans les sites destinés aux déchets de haute activité,
comme l'ancienne mine de sel de Gorleben en Allemagne, ou le futur site
de stockage géologique en France.
(1) Fusion Engineering and Design, vol. 69, 2003.
____
Note:
L'article ci-dessus reprend l'idée courante
selon laquelle les déchets des projets de fusion seront principalement
des matériaux activés (c'est-à-dire rendus eux-mêmes
radioactifs) par les neutrons très énergétiques (de
l'ordre de 14 MeV) produits lors des réactions.
Il est sans doute prématuré de laisser
croire que l'on maîtrise ce problème, notamment parce que
le choix des matériaux eux-mêmes n'est pas encore définitif.
Lors du démantèlement de cyclotrons
existants, on constate que les parois en béton armé sont
en partie activées (que ce soient les armatures métalliques,
par des isotopes du cobalt, ou le béton lui-même, par de l'europium)
, ce qui incite à la prudence dans ce domaine...
En outre, une importante quantité de tritium
(isotope de l'hydrogène avec un proton et deux neutrons) peut être
produite.
Le tritium a une demi-vie de 12 ans ; il est naturellement
produit dans le monde (par réaction des rayonnements cosmiques avec
l'air). Il a été massivement relâché lors des
essais nucléaires militaires (et a donc beaucoup décru depuis
lors) ; il l'est encore par les usines de retraitement et, dans une proportion
bien plus faible, par les réacteurs à eau légère.
C'est un émetteur béta moins (comme
de nombreux déchets nucléaires : iode 129, etc) émettant
des électrons de faible énergie (à ma connaissance,
non détectés dans les dosimètres films). Les Canadiens
ont dû l'étudier plus à fond vu qu'il est produit assez
massivement dans les réacteurs CANDU qu'ils utilisent ; c'est d'ailleurs
un argument qu'ils utilisent pour attirer le projet ITER chez eux.
Il est clair que le projet ITER reste du domaine
de la R&D et qu'une éventuelle mise en oeuvre industrielle de
la fusion n'est pas attendue avant 2050.