Publié le 27 février 2010
Hamid Guemache Agence France-Presse In Akker Une clôture en grillage et des panneaux
marqués «danger» délimitent le site d'In Akker
dans le Sahara algérien où des déchets radioactifs
sont toujours à l'air libre après 13 essais nucléaires
français effectués dans les années 1960.
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«Le 1er mai 1962, un essai a été raté. Il n'avait pas été suffisamment confiné. L'accident a provoqué un nuage radioactif de 2.600 m d'altitude irradiant ceux qui étaient sur place et plusieurs régions», dit-il. Michel Dessoubrais, 69 ans, faisait partie ce jour-là d'un groupe de neuf militaires postés à quelques kilomètres de la montagne. «J'étais en face de la montagne au moment de l'explosion. C'était terrible. La terre a tremblé sous nos pieds. Un nuage radioactif nous a irradié», se souvient-il. Le président de l'association du 13 février 1960, en référence à la date du premier essai nucléaire à Reggane (1 700 km au Sud d'Alger), El Hamel Omar, se contente de parler de revendications humanitaires. «Nous réclamons la décontamination des sites, la construction d'un hôpital pour soigner les personnes malades et de laboratoires de recherches pour suivre les effets de ces essais», précise-t-il à l'AFP. «Nous voulons savoir s'il existe une relation entre les 80 cas de cancers à l'hôpital de Reggane et les essais», ajoute-t-il. Pour M. Desbordes, il n'y a pas de temps à perdre. «Il faut rassembler en urgence les déchets radioactifs et récupérer tout ce qui a été dispersé, les confiner et les isoler». Un comité conjoint franco-algérien a été mis en place après la visite en 2007 du président Nicolas Sarkozy en Algérie pour réaliser une expertise des sites nucléaires avec la collecte de données et d'études. Mais pour le juriste Azzedine Zalani, les ministères algériens de la Santé et de l'Environnement doivent agir sans attendre pour sécuriser les sites des essais. Pour lui, «les autorités sanitaires et environnementales algériennes doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les populations des radiations. On ne doit pas attendre un geste de la France». Voir aussi Des soldats exposées aux essais nucléaires en Algérie |