TOUT CE QUE VOUS VOULIEZ SAVOIR SUR
L'ÉNERGIE EOLIENNE
Actualité internationale du solaire éolien
2007
décembre
· Source ADIT:
    · · La première éolienne "flottante" sera ancrée au large de l'Italie du Sud (http://www.enviro2b.com):
     La compagnie néerlandaise Blue H Technologies a présenté la première éolienne "flottante" au monde. Cette installation doit bientôt être ancrée au large de l'Italie du Sud, lors d'un salon consacré à l'énergie éolienne offshore.
     Selon son concepteur, cette éolienne flottante doit être amarrée à 119,6 kilomètres des côtes et à une profondeur de 108 mètres.
     Selon l'AFP, l'intérêt de cette technologie est d'alléger le poids des éoliennes offshore et de faciliter leur installation (montées à terre, elles sont remorquées jusqu'au site où elle doivent être installées).
     Ces éoliennes "flottantes" peuvent également être installées plus loin au large que les éoliennes offshore "classiques" pour profiter des vents forts et réguliers qui soufflent en haute mer.
     Alors que certains pays manquent de place pour accueillir des éoliennes sur leur sol, l'installation d'éoliennes offshore permet de contourner cet obstacle. C'est pourquoi ces installations sont en plein développement. Selon la société néerlandaise, en 2030 quelque 50% des éoliennes offshore seront installées dans le monde.
novembre
· Sources ADIT:
    · · Allemagne: ABB remporte un contrat pour la plus grande ferme éolienne offshore au monde (http://www.enviro2b.com):

Extrait du site ABB ci-dessous

Artist's impression of the offshore HVDC Light® platform
     ABB, leader dans les technologies de l'énergie et de l'automation, a remporté une commande de plus de 400 millions USD auprès de l'exploitant de réseaux allemand E.ON Netz GmbH pour lui fournir l'équipement énergétique qui reliera la plus grande ferme éolienne mondiale au réseau allemand.
     ABB reliera le parc éolien Borkum-2 de 400 mégawatts (MW) grâce à sa technologie de transport innovante HVDC Light (courant continu haute tension) respectant l'environnement. Cette technologie permet aux exploitants de réseaux un contrôle complet sur l'approvisionnement énergétique et améliore la stabilité des réseaux. Située à plus de 100 kilomètres de la côte allemande dans la mer du Nord, ce sera la ferme éolienne la plus éloignée au monde.
     "Relier des sources d'énergie renouvelable aux réseaux peut être un vrai défi du fait des conditions environnementales et de la distance engagée", a déclaré Peter Leupp, directeur de la division Systèmes Energie d'ABB. "Ce projet met en valeur la manière dont les sources d'énergie renouvelable peuvent être intégrées pour lutter contre les changements climatiques".
Economie de 1,5 millions de tonnes de CO2
     Prévue pour être opérationnelle en septembre 2009, la ferme éolienne devrait réduire les émissions de CO2 de 1,5 millions de tonnes par an en remplaçant la production de combustible fossile. En Allemagne, l'énergie éolienne représente actuellement 7% des besoins énergétiques et sa part devrait doubler d'ici à 2020.
     ABB est responsable de l'ingénierie de système comprenant la conception, l'approvisionnement et l'installation du convertisseur offshore, des systèmes de câbles mer et terre et du convertisseur on shore. La plupart des systèmes de transport fournis par ABB seront installés sous l'eau et sous terre, minimisant ainsi l'impact environnemental.
     La technologie HVDC Light offre de nombreux autres avantages environnementaux, tels que des champs électromagnétiques neutres, des câbles sans huile et des stations de convertisseurs compacts, et est idéal pour connecter des fermes éoliennes éloignées aux réseaux terre sans limites de distance ou de contraintes de réseaux.
Voir le site de ABB: http://www.abb.com/cawp
, Espagne, Le Ciemat lance le projet de R&D le plus ambitieux d'Europe en termes d'énergie éolienne de faible puissance:
     Le Centre de Recherches énergétiques, environnementales et technologiques (CIEMAT), qui dépend du Ministère pour la Science et l'Education, a mis en marche le Projet Singulier et Stratégique "Minieólica". Au total, sept entreprises privées, dont Robotiker Energías, et six centres de recherche de différentes natures participent à ce projet.
     L'objectif de "Minieólica" est d'augmenter la viabilité des applications éoliennes de faible puissance à travers la recherche et le développement de petits aérogénérateurs. Le but est d'optimiser leur fiabilité tout en réduisant leurs émissions de bruit et en augmentant l'énergie capturée. Des recherches seront aussi menées pour l'innovation au niveau des différents composants qui les constituent.
     Le projet doit aussi aboutir à la certification de tous les autres aérogénérateurs commerciaux de petite puissance fabriqués en Espagne pour confirmer la qualité, la fiabilité et surtout la sécurité des installations, tant dans le cas d'applications isolées comme lorsqu'elles sont connectées au réseau électrique.
     Enfin, Minieólica visera à développer différents projets innovateurs pour montrer la grande utilité de ce type d'installations pour générer de l'énergie dans les lieux avec un vent modéré
     Le projet étudiera la possibilité d'intégrer de mini-aérogénérateurs dans les toits des maisons ou sur les polygones industriels, voire même d'inclure ces installations dans la désalinisation ou les traitements de l'eau, les radiobalises marines, l'air conditionné ou les systèmes de détection d'incendie.
     Le Ciemat assure qu'à l'heure actuelle, au sein de l'Union Européenne, ce projet est sans doute le plus ambitieux au niveau de la recherche et développement en technologie éolienne de faible puissance (jusqu'à 100 kW).
Pour en savoir plus, contacts:
CIEMAT - Avenida Complutense 22 - 28040 Madrid - Tél : +34 91 346 60 00 - email : contacto@ciemat.es
Source:
Energías Renovables - 24/09/07
Rédacteur:
Laetitia Klotz - service-sst@ambafrance-es.org
Origine:
BE Espagne numéro 66 (30/10/2007) - Ambassade de France en Espagne / ADIT
octobre
· Source ADIT, 11% de l'électricité produite en France à l'horizon 2020 (http://www.actualites-news-environnement.com):
     Avec plus de 200 milliards € d'investissement en 2006, déjà 5.000 emplois créés, l'énergie éolienne a la capacité de fournir d'ici à 2030 1/4 de notre consommation domestique nationale, estime l'association des industriels français de l'éolien, France Energie Renouvelable.
     L'énergie éolienne a la capacité de fournir jusqu'à 11% de l'électricité produite en France à l'horizon 2020, assure France Energie Renouvelable. En 2007, le parc éolien aura fourni de l'électricité à 2,5 millions de Français, soit l'équivalent d'une ville comme Paris. L'énergie éolienne devrait fournir 11% de l'électricité consommée en France à l'horizon 2020 - c'est-à-dire l'équivalent de la consommation domestique de 25 millions de Français - puis 1/4 de la consommation électrique à échéance 2030.
     Pourquoi ce boom de l'éolien? Pour France Energie Renouvelable, c'est parce que le développement rapide de cette source d'énergie est une solution incontournable pour tenir l'engagement adopté le 9 mars 2007 par le Conseil Européen de porter à 20% la part des énergies renouvelables dans leur consommation énergétique globale. L'électricité éolienne utilise une source d'énergie domestique, aussi abondante qu'inépuisable: la France dispose du deuxième gisement éolien européen.
     C'est une énergie propre : elle ne dégage aucun gaz à effet de serre, ne produit aucun déchet et est totalement réversible. Ainsi sa contribution à l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre devrait être de 25% de l'objectif européen à l'horizon 2020. Elle offre une capacité de production considérable: la puissance unitaire des éoliennes a été multipliée par 10 en une décennie. La répartition harmonieuse des parcs éoliens sur le territoire et en mer garantit la sécurité de l'approvisionnement malgré les fluctuations du vent.
     Sa compétitivité ne cesse de s'accroître par rapport aux autres sources d'énergie, du fait de ses progrès technologiques et de sa totale indépendance à la hausse continue des prix des combustibles fossiles et fissiles. Elle dispose d'une filière industrielle puissante qui a investi 1,2 Mds € en 2006 en France et créé près de 5.000 emplois. Le secteur va créer plus de 60.000 emplois dans les 10 ans à venir. Elle est plébiscitée par plus de 90% des Français, comme l'atteste la dernière étude de l'ADEME.
     1.700 éoliennes réparties dans près de 200 parcs dans toute la France, contribuent à l'aménagement du territoire et à la redynamisation économique et sociale des zones rurales. L'électricité éolienne va donc devenir une source d'énergie de premier plan, assure France Energie Renouvelable.
     «C'est une source d'énergie puissante, une technologie efficace et une filière industrielle mature», souligne Jean-Yves Grandidier, Président de France Energie Eolienne. À l'occasion du Grenelle de l'Environnement, qui présentera ses conclusions à Paris fin octobre, France Energie Eolienne entend apporter sa contribution au débat et réaffirmer que l'électricité éolienne est une source d'énergie qui compte et sur laquelle on peut compter face au double défi de la crise énergétique et du réchauffement climatique.
     La mobilisation des Pouvoirs Publics, des Leaders d'Opinion et du Grand Public en faveur d'une énergie renouvelable, infinie, propre et totalement réversible est essentielle face aux enjeux environnementaux, économiques et sociétaux auxquels l'Europe et la France devront faire face.
     France Energie Eolienne est l'organisation professionnelle qui regroupe en son sein l'ensemble des acteurs de la filière éolienne de France. Elle constitue la branche éolienne du Syndicat des énergies renouvelables et compte aujourd'hui près de 200 membres, des bureaux d'études aux exploitants en passant par les sociétés de services associées, de la plus petite à la plus grande (Areva, Schneider, EDF, Alstom, etc).
septembre
· Source ADIT, Des éoliennes silencieuses pour le centre-ville de Londres (http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/50836.htm):
     Les architectes David Marks et Julia Barfield connus pour la construction de London Eye (grande roue de 135 m de haut installée en 2000 en face de Westminster) proposent la mise en place de plusieurs milliers de groupes d'éoliennes dans la capitale britannique d'ici les Jeux Olympiques de 2012. Ils ont présenté un nouveau concept d'éoliennes à axe vertical avec trois pales de forme hélicoïdale disposées par groupes de cinq en haut d'un mat, le Beacon. Cette configuration pourrait permettre de maximiser la puissance électrique générée par les éoliennes malgré les conditions de fonctionnement particulièrement contraignantes des zones urbaines. Un tel projet s'inscrirait idéalement dans la politique de décentralisation partielle de la production d'énergie du gouvernement britannique (cf. les Actualités scientifiques au Royaume-Uni de juin 2007).
     L'installation d'éoliennes en milieu urbain pose deux problèmes principaux qui constituent encore un frein à une plus grande généralisation de l'éolien en ville:
     - la faible efficacité des turbines: premièrement, les vitesses des vents mesurées en ville sont relativement basses, avec, par instants, de fortes rafales ; de même, ces vents sont particulièrement turbulents avec de violents changements de direction, ce qui rend impossible l'utilisation de turbines à axe horizontal ;
     - les nuisances sonores provoquées par la rotation des éoliennes: les bruits et vibrations générés par la rotation des pales d'une turbine à axe horizontal sont ingérables en ville pour les riverains immédiats (risques sanitaires et possibilité de dégâts matériels).
     Le design des éoliennes proposées par Marks et Barfield permet de contourner ces deux problèmes. Ces turbines, développées par l'entreprise XCO2 spécialisée dans le conseil en ingénierie et baptisées "Quiet-Revolution Turbines" (les turbines de la révolution calme), permettent de résoudre chacun des deux problèmes. Les pales hélicoïdales de la turbine QuietRevolution pourraient être entraînées par des vents soufflant dans n'importe quelle direction, avec à la clé un taux de production d'énergie électrique 30% plus élevé qu'avec une turbine classique à axe horizontal et de taille équivalente. Ainsi, un groupe de cinq turbines pourrait fournir à la population londonienne 50 MWh d'énergie électrique par an pour une vitesse de vent moyenne de 5,9 m/s. En ce qui concerne le phénomène de vibration lié à la forte vélocité des pâles, il est très limité sur les turbines QuietRevolution en raison de la configuration particulière de l'éolienne qui, pour une forte vitesse de rotation, conserve une vitesse en bout de pales relativement faible. 
Enfin, les matériaux constituant les pales ont volontairement été choisis ultralégers, ce qui réduit considérablement la force centrifuge agissant sur la structure, pour assurer une meilleure stabilité de l'édifice: les pales sont conçues en Prepreg de fibre de carbone (Pre-impregnated carbon fibres: les fibres de carbone sont enduites d'une résine spéciale avant façonnage des pales) et pèsent environ 4 kg.
     La structure portante du groupe d'éoliennes envisagée (un mat de 40 m de haut en forme de Y) a été conçue pour être installée dans les endroits du centre-ville de Londres les plus exposés au vent, comme les grands boulevards, les rives de la Tamise, les ronds-points...L'objectif affiché par Marks et Barfield est d'en implanter 6 650 sur la métropole londonienne pour fournir la moitié des 665 GWh / an d'énergie électrique que Ken Livingstone, le maire de Londres, propose de produire à partir de sources renouvelables d'ici 2012. En comparaison, ces 6 650 tours Beacon fourniraient autant d'énergie que 600.000 micro-éoliennes à axe horizontal installées sur des maisons ou bâtiments administratifs. Cela représenterait tout de même un investissement de 100.000 à 150.000 livres par turbine (de 150.000 à 225.000 €), soit 10% du budget total des Jeux Olympiques de 2012. Si aucune décision n'a encore été prise par la mairie de Londres, les architectes s'annoncent prêts à déployer ce gigantesque projet qui pourrait permettre de revaloriser l'image peu attractive des éoliennes en milieu urbain.
 

Source:
- QuietRevolution Ltd, Products, http://www.quietrevolution.co.uk/index.htm
- The Engineer, Press Release, 21/05/07, http://www.theengineer.co.uk/Articles/299825/Silent+revolution.htm
Rédacteur:
M. Xavier Thierry
Origine:
BE Royaume-Uni numéro 79 (6/09/2007) - Ambassade de France au Royaume-Uni / ADIT

août
· Source ADIT: France, Un vent de spéculation souffle sur l'éolien (http://www.lefigaro.fr):
La valorisation des entreprises de ce secteur est souvent jugée excessive.
     L'INCROYABLE engouement pour l'éolien n'est pas un vain mot. Parmi les dernières opérations en date, l'entrée d'Energy International, filiale du groupe Suez, sur le marché de l'éolien nord-américain via l'acquisition du canadien Ventus Energy pour 86 millions €. Et aussi l'allemand E.ON qui n'a pas hésité à mettre 733 millions € sur la table pour racheter Energi E2 Renovables Ibericas afin de se renforcer sur le marché espagnol des éoliennes. Enfin, une sévère bataille boursière a administré une preuve supplémentaire de la ruée sur l'éolien: le groupe français Areva, leader mondial du nucléaire, n'a pas hésité à proposer près d'un milliard € pour prendre le contrôle du fabricant allemand de turbines pour éoliennes REpower. En face, l'indien Suzlon proposait 1,2 milliard. Finalement, le ministère de l'Économie n'a pas autorisé Areva à surenchérir. Suzlon a donc remporté la mise, en proposant 150 € par titre REpower. À titre de comparaison, l'action de la société allemande cotait moins de dix € voici deux ans.

Retard français
     Le parcours boursier de REpower est loin d'être un épiphénomène. En France, EDF Energies Nouvelles, filiale à 50% d'EDF (et active surtout dans l'éolien), a gagné près de 55% depuis un an. Quant à Theolia, une PME aixoise dont le parc d'éoliennes ne cesse de s'étoffer, le cours a pris près de 120% au cours des douze derniers mois. Au mois de février, témoignage supplémentaire de ce vent porteur, le géant américain General Electric a pris 22% du capital de Theolia. En apportant notamment dans la corbeille sa capacité de production éolienne en Allemagne (165 mégawatts en tout).
     Ces chiffres qui affolent les marchés ne correspondent pourtant pas, du moins en France, à une réalité industrielle aussi stimulante. Certes, les installations se développent (la capacité installée a doublé entre 2005 et 2006, à près de 1.500 mégawatts), mais l'éolien représente toujours moins de 1% de la production électrique nationale. D'ailleurs, l'objectif assigné par la directive européenne (21% d'électricité d'origine renouvelable à l'horizon 2010) reste tout simplement inabordable. L'équation est simple: pour que la France comble son retard, il faudrait installer quatre éoliennes par jour d'ici à cette échéance. En attendant, plusieurs centaines de permis (d'installations d'éoliennes) sont aujourd'hui examinés, mais la plupart prennent cependant beaucoup de retard devant l'hostilité affichée des populations. Mais aussi en raison des perturbations qu'entraînent les pales des éoliennes sur les radars de la défense, de l'aviation civile et de Météo France. Une circulaire doit préciser fin août les critères d'implantation afin d'éviter ces perturbations, a annoncé Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État à l'Écologie.

     Le cadre réglementaire a évolué, de telle sorte qu'entre les premières autorisations et le raccordement effectif au réseau électrique, le délai moyen oscille entre trois à quatre ans. À l'arrivée, entre la chasse aux permis de construire et un développement industriel à petits pas, le scénario d'une bulle spéculative sur ce segment est largement répandu. Sans compter que le kilowattheure éolien est racheté à un prix attractif par EDF, dans le cadre du soutien de la filière. Reste qu'à l'heure de l'augmentation quasi constante des prix de l'énergie (toutes sources confondues), l'énergie verte est devenue un thème particulièrement fédérateur. Selon une étude d'Ernst and Young, les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables pourraient atteindre 750 milliards de dollars d'ici à 2016 contre 100 milliards en 2006.

Peu de marges d'amélioration technologique
     «À l'heure de la lutte contre le réchauffement climatique, l'énergie éolienne, qui ne produit pas de CO2, a le vent en poupe», résume Colette Lewiner, directeur international du secteur énergie et utilities chez Capgemini, quand il s'agit d'évoquer la flambée en Bourse des cours de sociétés fabricant des éoliennes. Mais aux yeux de Colette Lewiner, cette flambée apparaît déraisonnable pour au moins quatre raisons. D'abord, contrairement à d'autres sources de production d'énergie, l'éolien possède peu de marges d'amélioration technologique qui permettraient de baisser ses coûts de production. Ensuite, les fortes subventions à l'énergie éolienne ne seront pas éternelles.
     Par ailleurs, le vent, énergie aléatoire par excellence, exige souvent d'ajouter une source de production supplémentaire, comme des moteurs Diesel qui, eux, produisent du CO2. Enfin, les réseaux électriques ne seront pas en mesure d'absorber cette électricité aléatoire en quantités trop importantes. Pour toutes ces raisons, Colette Lewiner considère que l'éolien ne devrait pas avoir de développement massif durable..
     Pour Christophe Asselineau, avocat associé du cabinet Simmons & Simmons et directeur du département projets-énergie, la filière a cependant de beaux jours devant elle: «Le temps des»chasseurs de primes est terminé, quand par exemple on voyait des investisseurs allemands venir prospecter en France à la recherche d'emplacements adéquats. Désormais, l'éolien est entre les mains d'entrepreneurs beaucoup plus cohérents.» Et de rappeler l'existence de gros programmes de développement de champs d'éoliennes, «avec des investisseurs prêts à investir significativement sans l'obsession d'un succès boursier immédiat».

juin
· Source © Actu-Environnement, La Compagnie du Vent revoit son projet éolien offshore en Manche:
    La première version ayant été rejetée par le préfet de la Seine-Maritime en raison de la présence de munitions dans cette zone, la Compagnie du Vent a présenté une nouvelle version de son projet de parc éolien en mer des Deux Côtes.
· Sources ADIT:
· · France: L'éolien, énergie verte, a le vent en poupe
· · Greffes d'éoliennes sur les pylônes électriques (http://www.enviro2b.com/):
    Le bureau d'études Elioth et le cabinet d'architectes Encore Heureux ont peut-être trouvé la solution à l'insertion paysagère des parcs éoliens.
    Ils viennent en effet de développer un concept d'intégration des éoliennes dans les pylônes électriques. Ces pylônes deviendraient alors eux-mêmes producteurs d'une énergie renouvelable directement raccordée au réseau.
    Ainsi, selon une étude réalisée par Elioth, "l'équipement d'un tiers des pylones sur le territoire permettrait de générer environ 15TWh par an".
    Ce concept est présenté jusqu'au 9 septembre dans le cadre de l'exposition "So Watt! Du design dans l'énergie", qui se tient à Paris, espace EDF Electra.
Voir:
http://www.edf.com/! - Espace EDF Electra (25 mai - 09 septembre 2007)
mai
· Source ADIT, Pays - Bas, Réduction du niveau sonore des éoliennes:
    Le Laboratoire National d'Aerospatial (NLR) a mené des recherches sur la baisse du niveau sonore des éoliennes dans le cadre du projet européen Sirocco (Silent Rotors by Acoustic Optimisation).
    Selon Stefan Oerlemans, chercheur au NLR, ce sont les 25% à l'extrémité des pales et notamment la face arrière qui sont responsables de la gêne sonore des éoliennes. Celle-ci peut être réduite de deux façons: soit en modifiant la forme des pales à ce niveau, soit de facon plus simple, en plaçant des... brosses sur la face arrière de l'extrémité des pales. Les poils des brosses facilitent le contact entre la pâle et l'air permettant ainsi une réduction du niveau sonore de 3 à 6 décibels (dB). Ces brosses s'adaptent de plus facilement sur les éoliennes existantes.
    Depuis 2002, le NLR coopère avec le Centre de Recherche sur l'Energie des Pays-Bas (ECN), l'Université de Stuttgart et les fabricants d'éoliennes General Electric et Gamesa. Le rapport final de ce programme de recherche est attendu pour le milieu de cette année.

Pour en savoir plus, contacts:
http://www.nlr.nl
Source: Technisch Weekblad, 20/01/2007

mars
· Source © Actu-Environnement  EDF Energies Nouvelles lance la construction d'un parc éolien de 52 MW en Eure-et-Loir
EDF Energies Nouvelles a commandé 26 turbines pour son parc éolien 'Chemin d'Ablis' (Eure-et-Loir) à la société allemande Repower. Sa construction, d'une puissance installée de 52MW, démarrera en 2007.
01/03/2007
· Sources ADIT:
    · · Chine, La Chine veut doubler le nombre d'éoliennes en 1 an:
    La Chine va investir 16 milliards de yuans (1,5 milliard €) afin de multiplier par deux son nombre d'éoliennes a indiqué hier La Tribune.
    Le capacité installée devrait passer de 2300 MW en 2006 à 4300 MW cette année.
    D'ailleurs, la Chine prévoit d'investir 1500 milliards de yuan soit environ 146 milliards € sur quinze ans dans les énergies renouvelables afin de couvrir 16% de ses besoins en énergie.
    C'est le numéro deux du nucléaire du pays (China Guangdong Nuclear Power Group Co) qui sera chargé de réaliser bientôt un parc éolien de 49,5 MW par an. 
    · · Endesa inaugure son premier parc éolien en France, dans l'Aisne:
    Endesa France, filiale de l'électricien espagnol Endesa, a inauguré mercredi son premier parc éolien en France, d'une puissance installée de 10 mégawatts (MW) en Picardie, à Lehaucourt (Aisne).
    Ce parc composé de quatre éoliennes produira "l'équivalent de la consommation électrique (hors chauffage) de 22.000 habitants", a précisé Endesa.
    Cet investissement de 10 millions € "s'inscrit dans le plan industriel d'Endesa France, qui prévoit de développer 200 MW d'éolien à l'horizon 2010", a ajouté le groupe.
    Endesa France a actuellement quatre autres parcs éoliens en cours de réalisation, qui seront prêts à l'horizon 2008, deux en Bretagne, dans le Morbihan (Ambon et Muzillac, de 10 MW chacun), et deux en Champagne-Ardenne, dans la Marne (Cernon, un parc de 10 MW et un de 7,5 MW).
    Au total, les cinq parcs en cours représenteront une puissance installée de près de 50 MW, et "d'autres parcs sont déjà en projet", a indiqué le groupe.
    Endesa France compte par ailleurs construire 2.000 MW de centrales à cycle combiné à gaz. Un premier chantier pour la construction de deux centrales de 400 MW chacune sera ouvert mi-mai à la centrale Emile Huchet de Saint-Avold (Moselle).
    Endesa France, anciennement Société nationale d'électricité et de thermique (Snet), est détenue à 65% par Endesa depuis 2004 et à près de 18% par EDF, le reste étant entre les mains de Charbonnages de France. Elle dispose aujourd'hui en France de quatre centrales au charbon d'une capacité d'environ 2.500 MW.
    Le parc éolien français atteint actuellement près de 2.000 MW. La Picardie est une des régions phares du développement de l'éolien avec une puissance installée de 109 MW, fin 2006.
    · · Union Européenne, Une étude de l'UE pour examiner la possibilité d'un réseau de parcs d'énergie éolienne européens:
    La Commission européenne a lancé une étude examinant les possibilités de créer une liaison fiable entre les parcs d'énergie éolienne offshore dans la mer du Nord et le réseau électrique européen, en utilisant des conduites de transport isolées au gaz.
    L'objectif de l'étude est d'arriver à une utilisation plus effective de l'énergie éolienne à l'aide d'un réseau haute tension conjoint entre des villes d'Europe telles que Hambourg, Rotterdam et Londres, et des parcs d'énergie éolienne.
    Les pays qui jouxtent la mer du Nord, le Danemark, l'Allemagne, la Belgique, la France et le Royaume-Uni font partie de l'étude.
    L'étude examinera la mesure dans laquelle le problème de l'irrégularité de la production d'énergie par le biais de la force éolienne peut être résolu, tout en évitant les technologies de stockage complexes et coûteuses.
    Ce réseau de la mer du Nord pourrait également servir à échanger de l'énergie dans toute la région et à stimuler le commerce de l'électricité au sein de l'Europe.
    Les partenaires de ce projet de trois ans sont le Groupe de transmission et de distribution d'énergie Siemens (Siemens Power Transmission and Distribution Group - PTD) et les tuyaux et câbles sous-marins, ainsi que ForWind, le centre de recherche de l'énergie éolienne (Wind Power Research Center) de l'Université d'Oldenburg et d'Hanovre en Allemagne.
    Le projet d'une durée de trois ans disposera d'un budget total de 2,1 millions € dont 50% proviendront d'une subvention de la Commission européenne pour l'étude des réseaux d'énergie transeuropéens.
    Ces réseaux font partie intégrante des objectifs généraux de la politique énergétique de l'Union européenne qui vise à accroître la compétitivité dans les marchés de l'électricité et du gaz, à renforcer la sécurité d'approvisionnement et à protéger l'environnement.
    Dans sa «Feuille de route pour les sources d'énergie renouvelables», la Commission a proposé la mise en oeuvre d'un objectif obligatoire de 20% d'énergie renouvelable dans la consommation d'énergie d'ici 2020.
    Le Danemark est le seul État membre actuellement proche de cet objectif et qui devrait satisfaire 30% de la demande en énergie grâce à l'énergie éolienne dans les années à venir.

Pour de plus amples informations, veuillez consulter le site:
http://ec.europa.eu/ten/energy/documentation/index_en.htm

février
· Sources ADIT:
    · · Grande - Bretagne, Le gouvernement valide deux nouveaux projets eoliens offshore pour l'estuaire de la Tamise:
    Le gouvernement britannique a donné son accord, le 18 décembre 2006, à la construction de deux parcs éoliens offshore de haute capacité dans l'estuaire de la Tamise. Il s'agira au total d'une capacité de près de 1.300 MW d'ici quelques années, assez pour approvisionner en électricité près d'un million de foyers britanniques (un tiers des foyers londoniens). De plus, cela entraînera un abattement de plus de 2 millions de tonnes des émissions de CO2.
    Ainsi, David Miliband, Ministre de l'environnement, de l'alimentation et des affaires rurales, et Alistair Darling, Ministre du commerce et de l'industrie, ont donné leur feu vert aux projets London Array d'une capacité de 1.000 MW et Thanet de 300 MW. Ces deux projets s'inscrivent dans le programme britannique de démonstration de l'éolien offshore, en deux étapes:
    - étape 1: plusieurs projets de faible capacité (entre 60 et 108 MW) sont développés; il s'agit d'une phase d'apprentissage pour les entreprises du secteur énergétique. Cette phase est entamée depuis plusieurs années.
    - étape 2: des parcs de forte capacité sont implantés dans trois régions principales (l'estuaire de la Tamise, le Greater Wash sur la côte Est de l'Angleterre et le nord du Pays de Galles) avec un potentiel cumulé de 5 à 7 GW. Cette phase va débuter en 2007, notamment à travers la mise en place des projets London Array et Thanet.
    Il faut noter qu'actuellement la puissance éolienne installée sur le territoire britannique s'élève à 1.660 MW en onshore et seulement 304 MW en offshore...
... Lire la suite de cet article sur le web à l'url:
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/41124.htm
Sources:
- London Array, http://www.londonarray.com
- Warwick energy, http://www.warwickenergy.com/thanet.htm
- The Guardian, News release, 19/12/06,
- BBC, News release, 18/12/06,
- Government News Network, 21/12/06,
    · · Union Européenne, Le marché européen de l'énergie éolienne a enregistré une croissance de 23% en 2006 (http://www.pdafrance.com/):
    BRUXELLES, February 2 /PRNewswire/ -- Le marché européen de la production d'énergie éolienne a établi de nouveaux records en 2006, selon les statistiques annuelles de la European Wind Energy Association (EWEA) publiées aujourd'hui. En effet, 7.588 MW d'énergie éolienne, d'une valeur de 9 milliards €, ont été installés l'année dernière dans l'UE, une hausse de 23% par rapport à 2005.
    La production cumulative d'énergie éolienne dans l'UE a augmenté de 19 % et dépasse maintenant les 48.000 MW. En moyenne annuelle, cela générera environ 100 TWh d'électricité, soit 3,3% du total de l'électricité produite dans l'UE. Pour la septième année consécutive, l'énergie éolienne vient en deuxième position juste après le gaz naturel (environ 8.500 MW en 2006) en termes d'installations de production d'électricité.
    L'Allemagne et l'Espagne continuent d'attirer la majorité des investissements. En 2006, ces deux pays représentaient 50% du marché de l'UE. Cependant, les chiffres confirment une tendance favorable dans l'ensemble du marché européen : la dépendance envers l'Allemagne et l'Espagne diminue. En 2002, seulement 680 MW de la production européenne d'énergie éolienne ont été installés à l'extérieur des premiers pays motionnaires: l'Allemagne, l'Espagne et le Danemark. L'année dernière, ces données se chiffraient à 3.755 MW.
    «En ne tenant pas compte des trois pays pionniers, soit l'Allemagne, l'Espagne et le Danemark, nous avons sextuplé nos résultats dans le marché annuel en l'espace de quatre ans. Ces chiffres confirment clairement qu'une deuxième vague de pays européens investit dans l'énergie éolienne. Nous constatons à l'heure actuelle les effets significatifs de la Directive de l'électricité renouvelable (Renewable Electricity Directive) de l'UE adoptée en 2001, et, une fois de plus, recommandons vivement à la Commission européenne ainsi qu'au Conseil d'instaurer des mesures qui assurent une stabilité juridique pour l'électricité renouvelable en Europe. Les statistiques publiées aujourd'hui confirment que l'élaboration d'une législation spécifique à ce secteur représente la façon la plus efficace de stimuler la production d'électricité verte», a affirmé Christian Kjaer, directeur en chef de l'EWEA.
    Grâce à ses 2.233 MW installés en 2006, soit une hausse de 23% par rapport à 2005, l'Allemagne a franchi le cap des 20.000 MW.
    L'Espagne a été le deuxième marché en importance en 2006, avec 1.587 MW. La France est passée au troisième rang en 2006 (elle occupait le sixième rang en 2005), grâce à 810 MW installés pendant l'année, soit une production supérieure à ce qui avait été antérieurement commandé dans toute l'histoire du marché français. Ces résultats reflètent le fait que les concepteurs réussissent de mieux en mieux à faire démarrer leurs projets.
    Une fois de plus, le Portugal est bien placé, avec un ajout de 694 MW à la capacité de production, chiffres jamais atteints auparavant. Comme des installations générant 1.063 MW sont en cours de construction, selon l'institut de recherche INEGI, le marché portugais devrait être en bonne position de satisfaire à l'objectif du gouvernement consistant à produire plus de 3.750 MW d'ici 2010.
    Grâce à ses 634 MW installés en 2006, le Royaume-Uni a aussi enregistré une autre année record. La capacité totale installée a augmenté de 47%, approchant ainsi l'un des pays les plus venteux d'Europe tout près du plateau des 2.000 MW. Le marché italien continue d'enregistrer de bons résultats, grâce à l'ajout de 447 MW, alors que l'Irlande a établi un nouveau record de 250 MW, augmentant ainsi sa capacité totale de 50%.
    Les nouvelles installations d'énergie éolienne dans l'UE-10 ont triplé, passant de 60 MW en 2005 à 183 MW en 2006, principalement en raison des performances de la Pologne, de la Lituanie et de la Hongrie. La Bulgarie a installé 22 MW, tandis que la Roumanie a installé 1,3 MW. Huit pays de l'UE ont maintenant installés une production d'énergie éolienne de plus de 1.000 MW.
Pour plus de détails et de renseignements, veuillez consulter:
Carte de l'énergie éolienne: http://www.ewea.org/
Nouvelles installations en 2006: http://www.ewea.org/
Développement cumulatif du marché de l'énergie éolienne:
http://www.ewea.org/
Développement du marché de l'énergie éolienne de l'UE:
http://www.ewea.org/
janvier
· Sources ADIT:
    France - Espagne, Les titans d'Eole
http://www.liberation.fr/
     Au pied des Pyrénées espagnoles, un laboratoire unique au monde se prépare à tester les éoliennes de demain: elles s'élèveront à plus de deux cents mètres et travailleront offshore.
     Au milieu des grues et des pelleteuses, il faut faire un effort d'imagination pour voir dans ce hangar industriel grand comme un terrain de football le lieu où l'on viendra bientôt, du monde entier, tester les éoliennes de demain. Pourtant tout est prêt, ou presque, pour accueillir là, au pied des Pyrénées aragonaises, leurs pales de géant. Non pas celles qui mesurent dans les vingt mètres, comme on les faisait encore à la fin des années 90. Ni celles d'aujourd'hui qui en font le double. Cette nef va d'ici peu recevoir des prototypes de pales en fibre de verre ou de carbone longues de 75 à100 mètres et larges de plus de 4 mètres. Elles équiperont des éoliennes aux mâts et à l'envergure gigantesques. Des colosses qui devraient permettre à l'homme de capter la puissance d'Eole et ses tourbillons de vents.

Un temple de l'énergie renouvelable 
     Il ne souffle cependant, dans ce bâtiment couvert, pas le moindre courant d'air. Deux blocs en béton armé, posés parallèlement à une extrémité du hangar, attendent leur heure. Chacun a été perforé pour qu'y soient fixés, grâce à des barres en acier, des prototypes de pales. Il s'agira de vérifier leur fiabilité en les soumettant aux forces qu'ils subiront en condition réelle, une fois dans un parc éolien. Celui de droite servira à des tests dits «statiques»: la pale sera soumise, en huit points de charge, à un poids phénoménal de l'ordre de 5.000 tonnes. Sur le bloc de gauche, la pale ­ d'au moins 75 mètres, rappelons-le ­ subira un «examen dynamique». A la manière d'un immense javelot pesant entre 5 et 12 tonnes, sa pointe oscillera de haut en bas jusqu'à trois millions de fois.
«Ce dispositif de tests peut paraître exagéré, mais on doit éliminer tout risque de chute et de casse. Les fabricants qui viendront ici tester leurs prototypes souhaitent en outre que les pales soient brisées à l'issue de ces essais. Cela leur permettra de connaître la marge de solidité des prototypes qui ont subi les tests.» Cheveux bouclés, air décontracté, Imanol Lopez est un jeune ingénieur à la tête du département vedette du Centre national d'Energie renouvelable: le laboratoire de l'énergie éolienne, installé près de Sangüesa, en Navarre. Le site qu'il dirige commencera à fonctionner dès l'été et tournera à plein rendements à la fin 2007: un «laboratoire d'éoliennes», le plus grand et le plus complet du monde, ­ le plus cher aussi, doté par Madrid de 45 millions €. Destiné à tester les aérogénérateurs des futurs parcs éoliens, ce temple de l'énergie renouvelable comprend un dédale de six nefs consacrées chacune à l'évaluation d'une propriété particulière de l'éolienne ­ ici les essais électriques, là mécaniques, ailleurs aérodynamiques.

Une forte volonté politique 
     Nulle surprise si ce labo de pointe qui comptera à terme une centaine de salariés a poussé en terre espagnole. Le pays de Don Quichotte luttant contre des moulins à vents est le pays européen au plus fort potentiel éolien, du fait de son exposition au vent. Selon une étude publiée en avril dernier par Ernst & Young classant les pays les plus attractifs pour les industriels de l'énergie renouvelable, l'Espagne arrive là encore en tête des pays européens. La recette: une forte volonté politique. Les autorités, qui injecteront 24 milliards € dans le secteur d'ici à 2050, ont mis en place un système de «primes éoliennes» faisant de l'exploitation du vent une aventure juteuse. Résultat : au cours des dernières années, de la Galice à la Navarre en passant par la Castille, le pays s'est couvert de parcs éoliens qui sont parmi les plus vastes d'Europe. Les fabricants pullulent et les groupes électriques investissent massivement dans la filière, à l'image d'Iberdrola dont la filiale éolienne, Gamesa, détient 15% du marché mondial, seulement devancé par le Danois Vestas et l'Allemand Enercom.
     L'Espagne a, il est vrai, tout intérêt à doper le «renouvelable». Alors que le développement du nucléaire y est paralysé depuis 20 ans, le pays n'est relié au réseau électrique européen que par la France, ce qui lui vaut d'être qualifié d' «île énergétique». Résultat, il est l'un des plus mauvais élèves du protocole de Kyoto avec des émissions de CO2 qui ont augmenté de 50% au cours des quinze dernières années. Le gouvernement promet de réduire de 37% ses émissions d'ici à 2012. Le problème est que le territoire est saturé d'éoliennes. La capacité installée est de 11 gigawatts ce qui représente 6% de la consommation énergétique . «On pourrait facilement quadrupler cette capacité, mais un plafond a été fixé à 20 GW par les autorités du fait du caractère encore aléatoire et donc difficile à gérer de l'énergie éolienne», poursuit Imanol Lopez. «Ces limites sont cependant notre force, dit Juan Ormazabal, directeur général du Cener. Elles nous obligent à l'excellence technologique.» Le laboratoire de Sangüesa a été créé pour relever ce défi. Son objectif est d'attirer en Espagne les meilleures entreprises éoliennes du monde, d'en tirer une expertise sans équivalent qui profitera au passage à améliorer les performances du parc espagnol, et d'exporter son savoir-faire, de la Chine à l'Afrique.

Réduire de moitié le prix du kilowatt 
     Cette ambition internationale explique la taille des installations de la Navarre. Le marché éolien promet de se développer surtout en offshore ­ comme sur la mer d'Irlande. Or, dans ce secteur, les coûts d'installation de chaque éolienne sont tels qu'ils obligent à concevoir des aérogénérateurs hyperperformants, ce qui rime, pour l'instant, avec le gigantisme. Il est vrai qu'en mer les moulins à vent se voient moins... D'où la conception de prototypes plus grands encore que ceux fonctionnant actuellement au large du Danemark, avec des pales de 61,5 mètres de longueur et d'une puissance de 5 Mégawatts ­contre 1,5 pour une éolienne terrestre. La recherche d'éolienne plus productive concerne également le parc terrestre car «en Espagne comme ailleurs, les subventions soutenant la filière vont peu à peu s'amenuiser tandis que les espaces disponibles pour les installer se réduisent, souligne Javier Ruiz, du département recherche et développement du Cener. Le secteur éolien doit donc de plus en plus penser en terme d'efficacité» . Le coût actuel du kilowatt-minute oscille entre 4 et 6 centimes €. L'objectif est de le réduire de moitié .
     Pour doper les performances d'un aérogénérateur, il ne suffira évidemment pas d'augmenter la taille de ses pales. Il faut aussi chercher à améliorer leur efficacité aérodynamique et mécanique. Sur le site de Sangüesa, Imanol Lopez montre l'emplacement d'un prochain «tunnel à vent», un hangar hermétique où il s'agira de déterminer quel type de pale (forme, profil, matériau) répond le mieux aux souffles. Juste à côté, une autre vaste nef a été baptisée le «train de puissance»: un dispositif ultrasophistiqué et un véritable pari financier, ­même si le planning des clients est déjà bouclé jusqu'à fin 2008. On y testera la fiabilité du multiplicateur de l'éolienne (qui supporte le rotor tournant), de la génératrice (qui transforme l'énergie mécanique en électrique) et du transformateur (qui augmente la tension du courant électrique produit de 690 à 20.000 Volts). Dans le cadre du projet européen «Up-Wind», on travaille ici à créer des aérogénérateurs capables de produire 10 Mégawatts, six fois plus que ceux de la plupart des parcs. Un défi: «Chaque pièce d'un aérogénérateur est fragile, souligne Imanol Lopez. Et on ne maîtrise pas tous les paramètres d'une énergie aussi complexe et capricieuse que le vent. On va donc de plus en plus vers une harmonisation des matériaux et des techniques.» A quelques kilomètres à l'est du labo de Sangüesa, un parc éolien expérimental où les fabricants pourront tester leur technologie est en préparation. Il sera, nul n'en doute, la vitrine de l'éolien dernier cri.


0,5% de l'électricité française
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     En France, la consommation d'électricité des ménages a augmenté de 2% entre 2005 et 2006, surtout à cause des équipements multimédias (ordinateurs, grands écrans,etc.). Durant cette même période, la production d'énergies renouvelables a augmenté de 27,7% . Cependant, seulement 1% de la production globale d'électricité a été fourni par ces sources renouvelables (hors hydraulique) dont 0,5% par l'éolien.
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Des bâtons dans les pales
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     En France, les opposants dénoncent le lobbying des Verts et des industriels.
     Vent de respect, Vent de raison, Vent de colère, Vent du bocage, Vent de la Vienne... Ces noms tempétueux ont en commun de désigner des associations qui luttent contre les éoliennes. Alors que la France décolle et a doublé cette année son parc éolien, cette énergie renouvelable ne convainc pas tout le monde. Une partie de ses opposants viennent de se regrouper en fédération et le discours change.
     Les reproches sont connus: le bruit, la dégradation du paysage, l'effet négatif sur les oiseaux qui se tuent dans les pâles... Si personne ne conteste l'impact sur le paysage, la façon dont l'éolienne plantée sur la colline est ressentie reste forcément subjective: « Il faut que ces éoliennes soient souhaitées et non subies, s'il y a concertation et une bonne étude du dossier, en général cela ne pose pas de problème .» constate Michèle Pappalardo, présidente de l'Ademe qui reconnaît que des cas sont mal passés. Mais certains militants antiéoliens ont compris qu'il fallait sortir du schéma «Not in My Backyard», «pas de ça chez moi», et adopter d'autres arguments: ils s'attaquent au coût et à l'efficacité des éoliennes, dénoncent l'éolien industriel.
     Ainsi Jean-Louis Butré, principal initiateur de la nouvelle fédération et président de deux associations antiéoliennes insiste: «Nous sommes pour les énergies renouvelables mais l'une a pris le contrôle, c'est un vaste système totalement subventionné poussé par les Verts et le lobby industriel dont Areva(1), champion du nucléaire, Total ou Elf. On a lâché des centaines de promoteurs qui proposent à des agriculteurs en difficulté de louer leur champ. L'électricité produite par les éoliennes est rachetée deux à trois fois le prix normal.» Il lutte contre des projets dans la Vienne et n'est pas le seul à vouloir défendre d'autres énergies renouvelables.
     Bois, solaire thermique, hydroélectricité ont toutes les faveurs des antiéoliens comme Jean-Marc Jancovici, expert climatique et conseiller de Nicolas Hulot, et qui ne va pas dans le sens du vent: «On perd son temps et son argent, on crée des illusions. La seule façon de consommer moins d'énergie, c'est d'augmenter les prix. Si l'on mettait tout l'argent investi dans les éoliennes, dans l'isolation des logements, on gagnerait vingt fois plus de CO2. Et l'émission de CO2 est un problème bien plus important que celui des déchets nucléaires. L'éolien, c'est un cache-sexe pour les gens qui n'aiment pas le nucléaire.» 
     Pro et antiéoliens s'accusent d'être du lobby pro ou antinucléaire. Michèle Pappalardo, resitue la problématique, d'accord sur un point avec Jancovici: il faut d'abord réduire la consommation et les émissions de gaz à effet de serre. Le kWh éolien doit remplacer un kWh produit à partir d'une énergie fossile. «La part d'électricité produite par les énergies renouvelables sera toujours limitée, on ne va pas couvrir la France d'éoliennes. Aujourd'hui, cette énergie est la moins chère des renouvelables (hors hydroélectricité), le kWh éolien n'est pas très loin du kWh gaz. Pourquoi nos voisins européens comme le Danemark, l'Allemagne ou l'Espagne feraient-ils de l'éolien si c'était un choix stupide?» Selon un sondage de l'Ademe auprès des habitants de communes avec éoliennes ou limitrophes, 93% des personnes leur sont favorables.
 (1) Le numéro 1 mondial du nucléaire lance une OPA sur un fabricant allemand d'éoliennes.
Une énergie renouvelable mais limitée
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     L'exploitation du vent, ressource gratuite mais capricieuse, reste aléatoire.
     L'éolien, c'est bien, ce n'est pas rien, mais c'est restreint. La montée en puissance rapide de l'exploitation des vents s'explique par l'arrivée à maturité d'une technologie dont les turbines de 2 MW sont courantes. Mais aussi en raison de subventions publiques massives. A plus de 80 € le mégawattheure (prix d'achat garanti, en France, par EDF) pour un prix de revient entre 55 et 75 €, le business plan est tout trouvé. En trois coups de calculettes, le fabricant, l'exploitant et le propriétaire du terrain trouvent non seulement un équilibre mais un bénéfice à se partager.
     Ces subventions ont permis d'augmenter la puissance installée dans l'Union européenne (à 25 pays) à 40 gigawatts (GW), dont 18 en Allemagne, 13 en Espagne, 3 au Danemark. Et 0,75 en France. Les objectifs à moyen terme poursuivent cette tendance, avec 10 GW en 2010 pour la France, soit entre 6.000 et 9.000 éoliennes. Hors de l'Europe, les Etats-Unis et l'Inde sont des acteurs importants, avec respectivement près de 7 GW et 2,8 GW. Jusqu'où peut aller cette expansion?
     Les limites de cette source d'énergie sont liées à ses avantages incontestables, la gratuité du vent et l'absence de pollution autre que sonore et visuelle. Mais le vent, par nature, varie. Une turbine ne fonctionne correctement qu'avec des vents de plus de 30 km/h et de moins de 90 km/h. En dessous, le rendement est déplorable. Au-dessus, la vitesse de l'extrémité des pales devient dangereuse et il faut stopper leur rotation.
     La production dépend donc de la météo. Au point qu'il devient nécessaire de disposer de très fines prévisions du vent sur les sites d'éoliennes si l'on veut gérer correctement les différents moyens de production d'électricité. «En moyenne, les sites actuels produisent à leur puissance nominale environ 2.000 heures par an. On espère atteindre 3.500 heures en mer du Nord», explique Jean-Pol Poncelet d'Areva, l'industriel du nucléaire qui vient d'annoncer une OPA sur l'allemand REpower Systems, leader sur les turbines de 5 MW susceptibles d'être favorisés pour les fermes offshore.
     L'intermittence du vent suppose que toute capacité de production éolienne importante doit être doublée d'une capacité identique, au charbon ou au gaz, afin de prendre le relais quand Eole se calme. Le gain en termes d'émissions de gaz à effet de serre se réduit d'autant, comme le montrent le Danemark et l'Espagne. «L'essor du secteur dépend des subventions sans lesquelles le coût de revient serait supérieur au prix de vente», reconnaît Jean-Pol Poncelet. Le cas allemand est éclairant. Les subventions ont permis le développement du plus grand parc éolien en Europe, mais il n'a produit que 3% de l'électricité du pays en 2004, avec un taux de fonctionnement fort médiocre de 16,5%.
     Du fait de ses limites intrinsèques, l'éolien ne semble pas pouvoir, en théorie, «dépasser 20% de la production à l'échelle d'un grand pays», estime Poncelet. Et en pratique, aller au-delà de 10% sera difficile. Entre ces chiffres et la situation actuelle, il y a toutefois encore place pour des dizaines de milliers d'éoliennes, à l'échelle européenne, et de plantureux bénéfices pour les industriels..
Un centre de recherches en terre éolienne
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     Le Centre national d'énergie renouvelable (Cener), situé à Pampelune, est l'un des fers de lance de la recherche espagnole sur l'énergie renouvelable. Cette fondation privée soutenue par les pouvoirs publics (ministère de la Science, gouvernement régional...) ne s'est pas installée en Navarre par hasard. La production d'énergie renouvelable dans cette région septentrionale de l'Espagne correspond à 70% de la consommation électrique totale du pays ­ et la Navarre espère atteindre les 100% d'ici à 2020. Si les recherches sur l'éolien constituent 50% des activités du Cener, cette fondation travaille également sur l'exploitation de la biomasse, de l'énergie solaire (thermique et photovoltaïque) et sur l'architecture bioclimatique. 

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