TOUT CE QUE VOUS VOULIEZ SAVOIR SUR
L'ÉNERGIE DES VAGUES ET DES COURANTS MARINS
Actualité internationale
2007 mise à jour 2009

décembre
· Source ADIT, Tahiti, Une centrale houlomotrice en 2008 à Papara (http://www.tahitipresse.pf):

[ Schéma du fonctionnement de la centrale houlomotrice: (1): L'oscillation de la houle fait surgir de l'air qui part dans la turbine. (2): La turbine transforme le flux d'air dans le conduit en énergie mécanique. (3): Le générateur transforme le mouvement de rotation en énergie électrique.]
     Utiliser la houle pour produire de l'énergie, c'est le projet novateur que développe depuis 2004 la SEDEP (Société d'études et de développement polynésienne). La troisième centrale houlomotrice du monde, après l'Ecosse et l'Australie, devrait voir le jour au large du récif de Papara, en décembre 2008. Ce mode de production d'énergie renouvelable non polluant et, à terme, très rentable, pourrait servir d'alternative aux centrales thermiques dans les archipels de Polynésie française.
     La première centrale houlomotrice a vu le jour au large de l'Ecosse, sur l'île d'Islay, en 2000. C'est celle-ci qui a servi de base à la SEDEP pour développer le projet de centrale à Papara, malgré son rendement "pas encore optimum", confie Régis Dautremont, chargé du projet à la SEDEP. "Pour l'énergie houlomotrice, on en est au stade de l'éolien il y a 20 ou 25 ans", explique-t-il, confiant toutefois dans les progrès rapides de cette technologie.
Reproduction du phénomène du "trou du souffleur"
     Comme son nom l'indique, la centrale houlomotrice utilise la force de la houle pour produire de l'énergie. On appelle cela le concept "OWC" ("colonne d'eau oscillante"). Il s'agit de reproduire le phénomène naturel du "trou du souffleur". L'oscillation de la houle fait surgir de l'air qui part dans la turbine. Cette turbine transforme le flux d'air dans le conduit en énergie mécanique. Le générateur transforme ensuite le mouvement de rotation en énergie électrique.
     La centrale houlomotrice est particulièrement adaptée aux îles de la Polynésie française, comme l'explique sur son site internet Ito are, société anonyme créée en 2006 et chargée de la construction de la centrale. "Les caractéristiques maritimes de la Polynésie française et l'état actuel des techniques font de l'exploitation de l'énergie de la houle la solution la plus viable, techniquement et économiquement, pour exploiter l'énergie de l'océan", affirme la société, dont la SEDEP est actionnaire.
     Visuellement, la centrale houlomotrice devrait rester discrète, selon la SEDEP, qui précise qu'elle sera construite "PK 40, côté mer, à un endroit où le récif est relativement éloigné de la côte". Ancrée sur des poteaux, de la forme d'une "grosse boîte semi-immergée", elle devrait dépasser de 4 mètres au dessus du niveau de la mer, et pourrait servir de base à une "signalisation maritime". Sa construction devrait coûter plus de 350 millions Fcfp (environ 3 millions €).
     Cette centrale fonctionnera neuf mois sur douze, de mars à novembre, durant la période où la houle de Sud est forte au large de Papara. La production annuelle de la centrale sera "négligeable", puisqu'elle ne devrait pas dépasser les 500 kilowatts, soit "2.000 MWh/an", précise Régis Dautremont. Cette énergie sera revendue à l'EDT (Electricité de Tahiti) et devrait permettre d'alimenter environ cinq cents foyers.
Développer l'énergie houlomotrice dans les archipels
     Mais l'île de Tahiti n'est pas la finalité de la SEDEP, qui prévoit plutôt de développer le projet dans les autres archipels de la Polynésie française. Le projet de la société est, à terme, de construire plusieurs centrales houlomotrices, dans les îles Sous-le-Vent notamment, afin de substituer aux centrales thermiques, qui fonctionnent au gasoil, un mode de production d'énergie "écologique".
     La SEDEP s'apprête également à développer l'énergie éolienne dans les îles de Polynésie française. Mercredi débutera à Makemo (archipel des Tuamotu) la construction de six éoliennes qui devraient fournir à elles-seules plus de 70% de l'électricité de l'île. La société étudie également le développement de la production d'énergie par utilisation de la biomasse, c'est-à-dire les déchets d'origine végétale, ou l'énergie thermique des mers (ETM). Ce système, qui fonctionne par récupération de l'eau froide en profondeur, est déjà expérimenté depuis 2006 par l'hôtel InterContinental Resort & Thalasso Spa de Bora Bora.
novembre
· Sources ADIT:
        · · Portugal: se positionne sur les énergies renouvelables innovantes avec une ferme à vagues:
     Le Portugal va devenir le premier producteur mondial, à l'échelle commerciale, d'électricité générée à partir la houle marine. Pour ce faire, le Portugal est en train de se doter de machines Pelamis semi émergées, nom d'origine latine qui signifie serpent de mer, conçues par une entreprise écossaise, Pelamis Wave Power (PWP). Cette machine est composée de plusieurs cylindres de 3,5 mètres de circonférence, chacun de la longueur d'un wagon de train et reliés entre eux dans la direction des vagues sur une longueur totale d'environ 150 mètres. Les vagues provoquent la montée et la descente du Pelamis dans une séquence de mouvements ressemblants à ceux d'un serpent. Au niveau des charnières, des marteaux hydrauliques pompent une huile à haute pression et fournissent une énergie qui est convertie en électricité par un générateur.
     Le projet Pelamis fournira à ses débuts 2,25 mégawatts (MW) d'énergie propre au large d'Aguçadoura, dans le Nord du Portugal, de quoi fournir l'équivalent énergétique de 1.500 foyers. A terme, le projet sera capable de générer l'énergie de 15.000 maisons, économisant ainsi l'émission de 60.000 tonnes de CO2 par an. Cette initiative est financée à hauteur de 15% par des financements publics, le reste étant à la charge du maître d'oeuvre, l'entreprise Enersis reconnue pour ses investissements dans les énergies renouvelables. Cependant, sans les fonds publics, le projet ne serait pas rentable. Disposant de trois appareils au départ, Enersis espère porter la ferme à vagues à 30 machines dès l'année prochaine pour atteindre en quelques années une centaine de machines pour une production de 500 MW qui rendrait le projet rentable.
     Ce projet s'inscrit bien dans la politique volontariste du Portugal pour développer les énergies renouvelables (voir BE Portugal 21, "La réponse du gouvernement portugais au protocole de Kyoto"[1]). Le premier ministre portugais José Sócrates a récemment relevé le taux des énergies renouvelables que le pays devra produire d'ici 2010 en passant de 39% à 45%. 
     Centré sur l'énergie éolienne, le manque de place sera à terme un problème pour le Portugal qui doit alors trouver d'autres sources d'énergies renouvelables. Avec des côtes s'étalant sur plus de 830 km, l'énergie des vagues présente un grand intérêt de même qu'il offrirait un avantage commercial pour le Portugal qui se positionnerait comme un pionner dans cette technologie dans un processus comparable à celui qui a permis au Danemark et à l'Allemagne de dominer le marché de l'énergie éolienne.
 

Pour en savoir plus, contacts: 
- site du projet Pelamis Wave Power: http://www.oceanpd.com et http://www.pelamiswave.com/
- [1] "La réponse du gouvernement portugais au protocole de Kyoto", BE Portugal 21, 27/02/2007
Source:
- "Portugal tira energia da sondas do mar" - Diário de Notícias - 03/10/2007 - p34 - http://dn.sapo.pt
- "Portugal gambles on 'sea snakes' providing an energy boost'" - The Guardian - 01/10/2007 - http://www.guardian.co.uk/
Rédacteur:
Guillaume Arras - guillaume.arras@diplomatie.gouv.fr ou coop.scientifique@ifp-lisboa.com
Origine:
BE Portugal numéro 27 (15/11/2007) - Ambassade de France au Portugal / ADIT

        · · SEAREV ou comment exploiter l'énergie des vagues (http://www.bulletins-electroniques.com):
     Dans un contexte où les craintes d'un dérèglement climatique durable, dû en partie aux activités de l'homme, semblent se confirmer, alors que dans le même temps l'épuisement des énergies fossiles, et en particulier du pétrole, à l'horizon des prochaines décennies, apparaît comme inéluctable, la possibilité d'exploiter les énergies de la mer, et notamment l'énergie des vagues et de diversifier ainsi les ressources énergétiques est une opportunité à saisir. Aujourd'hui, plusieurs systèmes capables de générer de l'énergie à partir des forces de Poséidon font l'objet de développements. Parmi ceux-ci, le Système Electrique Autonome de Récupération de l'Energie des Vagues ou SEAREV. Créé par l'équipe d'Alain Clément au LMF, le Laboratoire de Mécanique des Fluides de l'Ecole Centrale de Nantes et du CNRS, celui-ci pourrait être commercialisé à l'horizon 2011-2012.

Concept SEAREV validé lors de deux campagnes d'essais
     Système offshore de deuxième génération, SEAREV se compose d'un flotteur clos et étanche à l'intérieur duquel est suspendue une roue chargée, celle-ci jouant le rôle d'un pendule embarqué. D'un diamètre de 9 mètres, cette roue à axe horizontal, dont la moitié supérieure est évidée, a sa masse concentrée dans la moitié inférieure, lestée de béton. D'où l'effet de pendule. Sous l'action de la houle et des vagues, le flotteur de SEAREV se met à osciller, entraînant alors à son tour un mouvement de va-et-vient de la roue pendulaire. Chacun a son propre mouvement, et c'est le mouvement relatif entre le flotteur et la roue qui actionne un système hydro-électrique de conversion de l'énergie mécanique en électricité. Liées à la roue pendulaire, des pompes hydrauliques chargent des accumulateurs à haute pression qui, en se déchargeant, livre à leur tour cette énergie à des moteurs hydrauliques qui entraînent des générateurs d'électricité, celle-ci étant ramenée à terre à l'aide d'un câble sous-marin. Précisons que plusieurs de ces flotteurs SEAREV peuvent être mouillés au large des côtes. Ils forment alors un parc ou une ferme.
     Une maquette à l'échelle 1/12ème d'un prototype de ce flotteur a d'ores et déjà été testée dans la plus grande cuve à houle de France. Installé à l'Ecole Centrale de Nantes, cet outil exceptionnel est doté de 48 générateurs de vagues pilotés par un logiciel, grâce auxquels peuvent être produits à la demande des champs de vagues reproduisant fidèlement, à une échelle ad-hoc, des états de mer réels, mais également des vagues géantes exceptionnelles ou encore des houles croisées parfaites. "Ce travail a été mené au cours de deux campagnes d'essais en juin et octobre 2006. Il s'agissait pour nous de valider le concept SEAREV et sa capacité de production. Au LMF, nous réalisons des modélisations numériques du comportement hydrodynamique et mécanique de notre système.
     Aussi disposons-nous de modèles qui nous permettent de déterminer quelle va être la quantité d'énergie produite en fonction, notamment, des caractéristiques du lieu de production du système et de tout un ensemble de paramètres de la roue pour laquelle les paramètres du systèmes sont optimisés", explique Hakim Mouslim, ingénieur de recherche au sein du laboratoire nantais qui compte une centaine de personnes réparties en quatre équipes.
     Ces deux campagnes d'essais ont donc permis de valider le concept général, y compris la méthode d'amplification du mouvement par contrôle adaptatif de la roue en temps réel, et de recaler par les données réelles les logiciels de simulation établis préalablement sur des modèles virtuels idéaux. "Lors de ces essais, nous avons pu également mettre à jour des instabilités du comportement du flotteur dans des conditions particulières. Aussi ces résultats nous ont-ils conduit à définir une nouvelle forme de flotteur, aujourd'hui à l'étude, tant en bassin qu'à l'aide de la simulation numérique", indique-t-il. Progressivement, l'équipe du LMF, qui travaille depuis deux ans avec un consortium d'industriels, dont Areva et des entreprises d'ingénierie du secteur de l'offshore, se rapproche d'une solution techniquement et économiquement viable.
Un prototype grandeur réelle à l'horizon 2009-2010
     24 m sur 14 m, 1.000 tonnes dont 400 tonnes pour la seule roue pendulaire! Telles sont les mensurations du système grandeur réelle qui pourrait alimenter jusqu'à 200 foyers à terre en moyenne sur une année. Un prototype devrait être construit courant 2009, afin d'être testé en mer et mis au point l'année suivante. Il pourrait l'être sur le site d'essais à la mer que la région Pays de la Loire se propose d'accueillir sur son littoral, au voisinage de la Loire, et de financer dans le cadre du Contrat de Projet Etat/Région 2007-2013. Soutenu par le CNRS, cette infrastructure de recherche sera également accessible à tous les autres projets de machines houlomotrices aujourd'hui en construction en Europe. "On compte actuellement dans le monde une cinquantaine de projets portant sur l'exploitation de l'énergie produite par les vagues. Ils sont localisés principalement en Grande-Bretagne, au Portugal et en Amérique du Nord", précise Hakim Mouslim.
 
 

Pour en savoir plus, contacts:
Ecole Centrale de Nantes - Laboratoire de Mécanique des Fluides (LMF) - Hakim Mouslim : tél. +33(0)2 40 37 68 59 - email : hakim.mouslim@ec-nantes.fr
Rédacteur:
ADIT - Jean-François Desessard - email : jfd@adit.fr
Origine:
BE France numéro 201 (22/11/2007) - ADIT

octobre
· Source ADIT, Bilan mitigé pour les turbines marémotrices installées dans l'East River à New York:
http://www.bulletins-electroniques.com/
     En décembre dernier, la compagnie Verdant Power installait ses deux premières turbines marémotrice dans l'East River à New York (cf. BE Etats-Unis numero 56: Regain d'interet pour l'energie des mers, http://www.bulletins-electroniques.com/.
     Fin juin, 40 MWh ont été fournis au réseau électrique de la ville de New York par les turbines du projet, mais celles-ci ont arrêté de fonctionner.
     Le projet a en effet subi quelques revers des les premières semaines.
     Certaines des pales en fibre de verre des deux premières turbines installées on en effet été brisées. Elles ont été remplacées par des pales en alliage d'aluminium. Entre avril et mai, Verdant Power a ajouté quatre autres turbines, également en alliage d'aluminium mais les essais ont dû êetre arrêtés en juin, car ce sont alors les boulons qui ont commencé à céder.
     La compagnie reste optimiste et espère reprendre les essais en novembre avec des turbines au design légèrement modifié.
     Cette première phase d'essai s'accompagnait d'un suivi de l'impact des turbines sur la faune, dont les résultats sont pour l'instant positif puisque aucune perte de poissons n'a été observée.
Sources:
- River mangles turbines but fails to dampen tidal developpers' spririt, greenwire, 10/2007, (inscription gratuite nécessaire): http://www.eenews.net/
- East River Fights Bid to Harness Its Currents for Electricity, New York Times, 08/2007: http://redirectix.bulletins-electroniques.com
- Presentation du projet par Verdant Power: http://redirectix.bulletins-electroniques.com/
août
· Source ADIT, La première centrale "osmotique" verra le jour en Norvège (suite en 2009):

http://www.enviro2b.com

     Le groupe énergétique norvégien Statkraft a annoncé hier que le premier prototype de première centrale "osmotique" au monde sera construit en Norvège.
     Cette centrale "osmotique", qui a nécessité 10 années de recherche et développement, utilisera la différence de pression entre l'eau salée et l'eau douce. Si une masse d'eau salée et une masse d'eau douce sont séparées par une membrane semi-perméable, la seconde migre vers la première, générant un surcroît de pression qui peut être transformé en énergie via une turbine.
     "L'énergie osmotique est une technologie très prometteuse. C'est propre et ça ne provoque pas d'émission (de gaz à effet de serre), et ça pourrait devenir compétitif d'ici à quelques années", a déclaré Baard Mikkelsen, directeur général de Statkraft.
     Production de 1.600 TWh
     Selon la société norvégienne, à terme, à l'échelle mondiale, cette technologie pourrait produire environ 1.600 Terawattheure (TWh). Selon le groupe, en Europe, le potentiel est estimé à 200 TWh, dont 12 TWh en Norvège (près de 10% de l'actuelle production énergétique norvégienne).

     Le prototype sera construit à Hurum, dans le sud-est de la Norvège. Sa construction devrait être terminée d'ici la fin de l'année prochaine. La centrale de Statkraft devrait produire entre 2 et 4 kWh (KWh).
L'énergie de l'eau de mer
http://www.enerzine.com/

     La société norvégienne Statkraft lance la construction du premier prototype au monde de centrale osmotique. Un procédé propre et renouvelable qui pourrait, à terme, assurer 10% de la production norvégienne.
     Le phénomène d'osmose désigne le flux d'un liquide concentré vers un liquide moins concentré à travers une membrane semi-perméable. Ici, c'est de l'eau de mer qui est séparée de l'eau douce par une membrane. La pression exercée sur celle-ci permet de produire de l'électricité.
     Le potentiel technique de l'énergie osmotique dans le monde est estimé à 1.600 TWh. Pour l'Europe, il s'élèverait à 200 TWh. Si le procédé répond aux espérances des chercheurs, ceux-ci estiment qu'à terme, 10% de la production énergétique de la Norvège pourrait être assurée par cette nouvelle source d'énergie renouvelable.
     "C'est une énergie propre, sans émission, et qui peut devenir compétitive dans quelques années", assure Bard Mikkelsen, dirigeant de Statkraft.
     Il aura fallu une dizaine d'années pour mettre au point le processus, et commencer la construction du prototype. Cette première centrale sera construite à Buskerud, en Norvège, et devrait être opérationnelle à la fin de l'année 2008. Ses concepteurs prévoient une production comprise entre 2 et 4 kW.


La première centrale à eau de mer
http://www.innovationlejournal.fr/

     Pour la première fois au monde, une centrale à eau de mer s'apprête à voir le jour, en Norvège. Après dix années de recherche, un groupe norvégien est en effet parvenu à mettre au point une nouvelle forme d'énergie renouvelable dite «osmotique»: le procédé utilise la différence de pression entre l'eau douce et l'eau salée.
     C'est une première mondiale: une centrale fonctionnant à l'eau de mer devrait voir le jour en Norvège, courant 2 008. Dix ans de recherche par les ingénieurs du groupe énergétique norvégien Statkraft auront été nécessaires pour mettre au point ce nouveau procédé dit « osmotique ».
Différence de pression
     La technologie «osmotique» utilise la différence de pression entre l'eau douce et l'eau salée. En effet, si deux masses d'eau, l'une salée, l'autre douce, sont séparées par une membrane semi-perméable, la seconde migre vers la première, ce qui engendre un surcroît de pression pouvant être transformé en énergie par le biais de turbines. Une technologie «très prometteuse», selon Baard Mikkelsen, le directeur général de Statkraft, car elle est propre, ne provoque pas d'émissions de gaz à effet de serre « et pourrait devenir compétitive d'ici à quelques années ».
     La centrale sera édifiée à Hurum, à 60 kilomètres au sud d'Oslo, et pourra produire entre 2 et 4 kWh. Mais selon Statkraft, le procédé osmotique, pourrait à terme engendrer, à l'échelle mondiale, environ 1.600 TWh, soit une production équivalente à 13 fois la production hydroélecrtique annuelle de la Norvège qui couvre aujourd'hui la quasi totalité de ses besoins avec de l'énergie d'origine hydraulique.
     La société Statkraft investira, au total, environ 13 millions € dans la construction de cette centrale d'un nouveau genre.

L'énergie osmotique,  renouvelable et non polluante
http://www.futura-sciences.com

Futura-Sciences: Gérard Pourcelly, vous êtes directeur de l'Institut européen des Membranes, un institut affilié au CNRS. Dans une usine du sud de la Norvège, Statkraft projette de construire une centrale osmotique capable de produire de l'électricité. Il s'agit d'un prototype, mais qui, s'il est validé, pourrait permettre la mise en place d'une centrale à plus grande échelle capable de produire suffisamment d'électricité pour alimenter environ 15.000 foyers.
     Tout d'abord, qu'est-ce que l'énergie osmotique?
Gérard Pourcelly: L'énergie osmotique, c'est simple. Vous prenez une membrane, vous mettez d'un côté de l'eau douce, de l'autre côté de l'eau de mer. L'eau douce va traverser la membrane, augmenter le volume de l'eau de mer. C'est ce principe d'augmentation de flux d'eau qui est utilisé pour ensuite, mécaniquement, récupérer de l'énergie qui pourra alimenter une turbine puis des foyers. Cette eau est gratuite, elle provient du passage de l'eau douce vers l'eau salée à travers la membrane, ce qui est un phénomène tout à fait naturel.

FS: Ce procédé permet d'éviter tout dégagement de CO2
Gérard Pourcelly: Absolument. Aucun dégagement de CO2 puisqu'on travaille directement à partir d'eau de mer et d'eau douce.

FS: En quoi ce prototype constitue-t-il une révolution dans la production?
Gérard Pourcelly: Je ne dirais pas une révolution. C'est une contribution à l'utilisation et à l'exploitation des énergies renouvelables. Mais c'est la première fois effectivement qu'une telle idée est mise en pratique. La première fois qu'un projet européen permet de valider la récupération d'énergie électrique à partir de ce différentiel de concentration d'eau de mer.

FS: Quels sont les perspective de développement de ce type de centrale?
Gérard Pourcelly: Pour le moment, on est à l'état de prototype. Il y a quand même des obstacles technologiques. Cela nécessite de grandes surfaces de membranes. Les calculs montrent, si on prend le projet norvégien, qu'on peut récupérer de l'ordre de 3 watts par m2. Si on prend un appartement qui consomme 10 kilowatts, et si on imagine une récupération jusqu'à 4 watts par m2, il faudra 2.500 m2 de membranes, soit le tiers d'un terrain de football. Mais les membranes sont spiralées et prendraient moins de place.
     Il y a peu d'énergie récupérée par mètre carré mais la source d'approvisionnement est pratiquement gratuite. C'est pour cela que c'est relativement révolutionnaire. Et par rapport au solaire et à l'éolien, c'est une production constante. Alors qu'avec l'éolien, il faut du vent et avec le solaire, il faut du soleil.

FS: Quelles sont les zones géographiques adaptées?
Gérard Pourcelly: Toutes les zones où il y a de grands fleuves qui se jettent dans la mer, des fleuves pas trop pollués. La Scandinavie s'y prête. On peut penser au plus gros débit, l'Amazone. On peut penser à l'Italie, la France.

FS: A quelle échéance pourra-t-on voir se développer ce type de centrale?
Gérard Pourcelly: C'est une question difficile. Actuellement, on en est au stade des prototypes. Je pense que l'augmentation du prix des énergies fossiles accélérera la mise en place de ces projets. Disons qu'on peut envisager à échéance de cinq ans à peu près l'installation de ce type de projet, mais à une échelle de l'ordre de quelques centaines de kilowatts, au gros maximum un mégawatt.

FS: Selon les promoteurs de ce prototype, ce type de centrale pourrait produire jusqu'à la moitié de la consommation d'énergie actuelle en Europe. Qu'en pensez-vous?
Gérard Pourcelly: Quand on est promoteur, on a toujours tendance à voir son projet de façon très optimiste, et c'est très bien. Je serais un peu plus modéré. Je dirais que toute contribution à la fourniture d'énergie renouvelable, c'est un plus.
     C'est une source, ce n'est pas une lubie de chercheur. C'est quelque chose qui doit être développé au même titre que l'éolien ou le photovoltaïque. Une fois installé, c'est un procédé absolument non polluant qui pourra être développé avec la mise au point de membranes performantes, qui déjà existent pratiquement sur le marché. Je suis optimiste sur tout nouveau procédé qui permet à partir d'une énergie gratuite de fournir de l'électricité de façon non polluante.

mai
· Source ADIT: L'Ecosse surfe sur la vague:
     L'objectif écossais de 18% d'électricité verte en 2010 a été dépassé cette année. Aujourd'hui l'Ecosse ambitionne d'être le leader mondial de l'énergie marine en 2020. Les prévisions du Forum exécutif pour le développement des EnR en Ecosse sont de 7000 emplois en 2020, avec 10% de l'électricité d'origine renouvelable provenant des vagues ou de la houle.
     De nombreux sites web présentent les différents systèmes disponibles sur ce marché émergent:
-  Centre européen d'énergie marine, Orkney (Ecosse):
http://www.emec.org.uk
-  Aquamarine: http://www.aquamarinepower.com
-  AWS Ocean Energy: http://www.awsocean.com
-  Open Hydro: http://www.openhydro.com
-  Ocean Power Delivery Ltd: http://www.oceanpd.com
-  Ocean Power Technologies:
http://www.oceanpowertechnologies.com
-  ScotRenewables: http://www.scotrenewables.com
-  Tidal Generation: http://www.tidalgeneration.co.uk
-  Wavegen: http://www.wavegen.co.uk
-  Woodshed Technologies:
http://www.woodshedtechnologies.com.au

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