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CAEN (AFP) — Le chantier du réacteur nucléaire de troisième génération EPR en France est confronté à des difficultés techniques qui n'en modifient pas encore le calendrier, mais rappellent celles du chantier de Finlande, qui a subi des retards. Les opérations de coulage de béton du réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR à Flamanville (Manche) ont été suspendues le 21 mai après que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a relevé des "anomalies", a annoncé mardi l'ASN. Les anomalies concernent notamment la disposition de certaines armatures de fer non-conformes aux plans, constatées par l'ASN lors d'une inspection réalisée le 5 mars, un problème qui s'est reproduit le 21 mai. "Des fissures à la suite de la coulée d'un bloc de béton composant la plate forme de l'îlot nucléaire de l'EPR" ont également été constatées par les inspecteurs de l'ASN. Toutefois, "à ce stade, il est très largement prématuré de parler de retards potentiels sur notre chantier", a assuré à l'AFP Bernard Salha, directeur de l'ingénierie nucléaire du groupe d'électricité EDF, maître d'oeuvre du chantier. L'EPR de Flamanville est le deuxième réacteur à eau sous pression (European Pressurised water Reactor) en construction dans le monde, après celui de Finlande. Sa construction a démarré en décembre et il doit être mis en service en 2012. "Techniquement, ces anomalies ne posent pas de problème en matière de sûreté, mais elles illustrent toutefois un manque de rigueur au niveau du chantier qui est inacceptable", a estimé Thomas Houdré, chef de la division de Caen de l'ASN, lors d'une conférence de presse. L'ASN a donc demandé à EDF, maître d'oeuvre, de ne pas engager de "nouvelles opérations de bétonnage dans l'attente d'améliorer la rigueur des contrôles internes", a précisé Hubert Simon, adjoint au chef de la division de Caen. "Nous sommes en train de définir des mesures de renforcement des contrôles de la construction, que nous allons transmettre dans les jours à venir à l'ASN", a précisé M. Salha. Les travaux de terrassement, le ferraillage et le béton ont été confiés par EDF au groupe Bouygues, chargé de la réalisation du socle du réacteur, sous le contrôle d'EDF. Interrogés, le groupe de BTP Bouygues et le groupe nucléaire Areva, qui conçoit l'EPR, se sont refusés à tout commentaire. En revanche, l'ASN estime "satisfaisante" la "qualité de réalisation des travaux préparatoires et des premiers travaux de construction" de l'EPR. Interrogé par l'AFP, Yannick Rousselet, chargé du dossier énergie à Greenpeace, a réclamé "l'abandon définitif du projet", estimant que le chantier "cumule en permanence des dysfonctionnements extrêmement graves qui concernent réellement la sûreté du réacteur". Le réseau Sortir du Nucléaire a lui aussi dénoncé, dans un communiqué, de "graves malfaçons" sur le chantier EPR, réclamant "l'arrêt immédiat" des investissements dans le nucléaire. En Finlande, où Areva est maître d'oeuvre, un problème de qualité de béton, dû à des insuffisances en terme de sûreté, avait obligé le groupe nucléaire à revoir sa chaîne de sous-traitance et à élargir les prérogatives de Bouygues. Ces problèmes ont retardé le chantier d'Olkiluoto d'environ deux ans. La mise en service de cet EPR est désormais prévue pour 2011, au lieu de 2009. |
Paris/Cherbourg, 27 mai 2008 –L'Autorité de sûreté
nucléaire (ASN) française a décidé de stopper
les opérations liées à la construction du réacteur
EPR de Flamanville (Manche), en particulier les opérations de coulage
de béton et de ferraillage. L'information a été révélée
par le site Internet du quotidien Ouest France et Radio France
Bleu Cherbourg, puis reprise par le journal de midi de France 3
Normandie.
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27-05-2008 (http://www.echo-nature.com)
Après la Finlande, où le réacteur nucléaire EPR en construction a d'ores et déjà plus de 2 ans de retard sur le calendrier prévu, c'est au tour du modèle actuellement en construction en Normandie, sur le site de Flamanville, de connaître des problèmes de mise en œuvre. Ainsi, aujourd'hui, lors d'une conférence de presse, l'Autorité de Sûreté du Nucléaire (ASN) a annoncé que depuis le 21 mai, les opérations de coulage du béton de l'EPR de Flamanville étaient suspendues suite au constat de nouvelles anomalies. En effet, ce n'est pas la première fois que l'ASN constate des anomalies sur ce chantier qui doit voir la mise en service du premier réacteur nucléaire de 3e génération en France. Depuis le début des travaux l'année dernière, 8 inspections ont été menées en 2007 et 4 entre le 1er janvier et le 21 mai 2008. Le génie civil, l'organisation et la gestion des prestataires, l'impact du chantier sur la sûreté des 2 réacteurs nucléaires actuellement en service sur le site, la fabrication du revêtement métallique interne du bâtiment du futur réacteur de l'EPR. Le 21 mai, un problème qui avait été précédemment constaté, concernant la disposition de certaines armatures de fer non conformes aux plans constatés, s'est reproduit. En conséquence, même si techniquement ces anomalies ne posent pas de problème en matière de sûreté, elles illustrent un manque de rigueur, selon l'ASN. Si jusqu'à présent des anomalies avaient été effectivement constatées (1), l'ASN estimait qu'elles avaient été traitées de manière satisfaisante. Cependant, l'ASN estime qu'EDF doit renforcer le pilotage et la surveillance des activités réalisées par les prestataires sur le chantier et que, si la compétence technique des intervenants est satisfaisante, un effort doit être mené pour développer leur culture de sûreté. A ce titre, l'Autorité de Sûreté du Nucléaire a demandé à EDF de ne pas engager de "nouvelles opérations de bétonnage dans l'attente d'améliorer la rigueur des contrôles internes". Pascal Farcy
1- On peut citrer, entre autres:
- l'apparition de fissures à la suite de la coulée d'un bloc de béton composant le radier de l'îlot nucléaire de l'EPR. Ces phénomènes fréquents lors du durcissement du béton ont été traités par EDF en injectant une résine sous pression dans les fissures, - la non-conformité de la disposition de certaines armatures de fer par rapport aux plans. Ces non-conformités ont été corrigées avant bétonnage. |
Le chantier du réacteur nucléaire
de nouvelle génération EPR à Flamanville a été
suspendu après l'inspection de l'autorité de sûreté
nucléaire (ASN), pour une durée indéterminée.
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