De l'uranium suspect décelé dans la nappe phréatique au Tricastin LE MONDE | 14.07.08
POLLUTION ANTÉRIEURE?
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Dans une ferme avoisinante, elle se situait
autour de la limite fixée par l'OMS - soit presque dix fois au-dessus
du "bruit de fond" enregistré habituellement dans la nappe. "Ces
valeurs ne peuvent être expliquées par le rejet accidentel",
estime l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire
(IRSN). Le point AEP4, situé chez un particulier, déconcerte
les autorités: la teneur en uranium fluctue, l'eau prélevée
au puits présentant des concentrations moins élevées
que celles mesurées au robinet qu'il alimente.
Cette découverte renvoie à une étude récemment conduite par l'IRSN, la Direction départementale de l'action sanitaire et sociale et Areva sur la nappe phréatique du Tricastin. "Elle avait mis en évidence des marquages à l'uranium en certains points, entre 10 et 15 µg/l, sans que l'on puisse préciser leur source, indique Didier Champion, directeur de l'environnement à l'IRSN. On ne peut exclure qu'il y ait eu des rejets antérieurs, à l'origine d'une pollution à l'uranium." Soucieuse d'éclaircir ce point, la préfecture du Vaucluse ne prévoit pas de modifier ses prescriptions sur l'usage de l'eau avant plusieurs jours. Le temps aussi de collecter les résultats des analyses de sédiment, de plantes et de poisson issus des cours et plans d'eau souillés. Reste également aux autorités à analyser le respect ou non des procédures l'alerte des différents services de l'Etat, des élus et des populations. La défaillance de la Socatri semble patente: une alarme signalant un niveau élevé d'effluent dans la cuve s'est déclenchée à 19 heures lundi 7 juillet. Le débordement a été constaté à 23 heures, mais ce n'est qu'à 4 heures le lendemain que la fuite en dehors de la cuve de rétention, accidentellement fendue lors de travaux récents, a été détectée. Le plan d'urgence interne a été déclenché à 6 h 15, l'ASN et la préfecture de la Drôme étant prévenues une heure plus tard. Que s'est-il passé pour que certains maires ne soient pas avertis avant 13 h 30? Et pour que l'IRSN ne soit alerté qu'à 11 h 30? "Pourquoi l'exploitant n'a-t-il pas déclenché l'alerte nationale?, s'interroge Didier Champion. Nous avons perdu une demi-journée pour conduire nos analyses sur place." Diverses enquêtes, administratives et judiciaires, devront le déterminer. Hervé Morin
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Rejet d'uranium à Tricastin : Borloo se veut rassurant Le ministre ne voit pas de danger imminent
pour la population après le rejet de 75 kg d'uranium dans les cours
d'eau proches de la centrale nucléaire.
France: nouvel arrêt à la centrale nucléaire de Tricastin Lyon, France L'Autorité de sûreté nucléaire française a imposé vendredi à Socatri, une filiale du groupe Areva, de suspendre l'activité de l'une de ses deux stations de traitement à la centrale nucléaire de Tricastin (sud-est), après un rejet accidentel d'uranium. L'Autorité de sûreté nucléaire française a imposé vendredi à Socatri, une filiale du groupe Areva, de suspendre l'activité de l'une de ses deux stations de traitement à la centrale nucléaire de Tricastin (sud-est), après un rejet accidentel d'uranium. L'ASN a demandé la suspension de l'activité de la plus vétuste des deux stations de traitements de Socatri à Tricastin, qui était en cours de rénovation, et de prendre des «mesures immédiates de mise en sécurité». Dans la nuit de lundi à mardi, un dysfonctionnement lors d'un transfert entre deux cuves de Socatri a donné lieu à un rejet d'effluents contenant environ 75 kg d'uranium dans les cours d'eau proches du site. L'incident a finalement été déclaré sans risques par les autorités, mais a suscité les protestations des écologistes. Le collège de l'ASN, qui s'est réuni vendredi matin, a décidé d'imposer «à Socatri la suspension de l'arrivée d'effluents dans la station de traitement à l'origine de la pollution et des mesures immédiates de mise en sécurité». Les inspections menées jeudi par l'ASN ont notamment révélé que «la mise en sécurité destinée à empêcher toute nouvelle pollution n'est pas complètement satisfaisante», indique un communiqué de l'ASN. «Les conditions d'exploitation lors de l'incident présentaient des irrégularités par rapport aux dispositions réglementaires applicables», relève encore l'autorité de contrôle des activités nucléaires en France. Ces constats donneront lieu à l'établissement d'un procès-verbal qui sera transmis au procureur de Carpentras (sud-est) qui décidera des suites judiciaires à donner à ce dossier, ont précisé des responsables de l'ASN lors d'une conférence de presse. L'ASN, qui avait déjà signalé en mai que «la canalisation qui évacue les effluents liquides de Socatri a fait l'objet de fuites répétées en 2007», demande également à la filiale d'Areva de mettre en place «un plan de surveillance renforcée». L'ASN a aussi dénoncé «la gestion de la crise par l'exploitant (Socatri) (qui) a montré des lacunes en matière d'information des pouvoirs publics». Socatri a déclaré prendre «acte de la décision de l'ASN». «On va faire en sorte que ce genre d'incident ne se reproduise plus, y compris en matière de gestion de crise», a déclaré un porte-parole de la société, parlant au nom du directeur d'Areva au Tricastin, Hugues Blacher. Selon la société, qui réalise des opérations de maintenance de matériels contaminés par de l'uranium et de traitement d'effluents uranifères, cette fermeture «n'aura pas de conséquences sur le reste de l'activité de la société». |
L'incident a été classé
au niveau 1 («anomalie») sur l'échelle internationale
Ines qui évalue la gravité des événements touchant
les installations nucléaires et compte 7 niveaux, a confirmé
vendredi l'ASN.
Selon l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), la fuite d'uranium n'a pas contaminée l'eau de la nappe phréatique autour du site. Un parti écologiste, Cap 21, a estimé vendredi que cet incident montrait qu'il fallait renoncer à «la privatisation de l'atome» projetée selon lui par le président français Nicolas Sarkozy. Les écologistes disent «craindre que les impératifs de rentabilité menacent davantage la sécurité des installations, en particulier celles liées au retraitement des déchets et au stockage». http://www.lexpress.fr/ "L'Autorité de sûreté nucléaire a tendance à faire son travail" Par Laure Beaudonnet
http://www.romandie.com Incident Tricastin: ne pas privatiser le nucléaire PARIS - Cap 21, le parti écologiste
également fondateur du MoDem, a estimé vendredi que l'incident
nucléaire survenu à Tricastin montrait qu'il fallait renoncer
à "la privatisation de l'atome" projetée selon lui par Nicolas
Sarkozy, tout en annonçant sa participation à un rassemblement
samedi.
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L' "Incident" nucléaire du Tricastin arrive en plein débat sur l' EPR "Un dysfonctionnement lors d'un transfert
entre deux cuves de la Socatri, filiale du groupe français Areva,
a donné lieu à un rejet d'effluents contenant environ 75
kg d'uranium dans les cours d'eau proches du site".
Sortir du nucléaire
A lire aussi sur LYonenFrance.com : Tricastin, un tumulus de déchets douteux selon la CRIIRAD http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=100000 France/incident nucléaire: la société concernée à la centrale de Tricastin déjà épinglée en mai 10.07.2008 14:06
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Les premières mesures réalisées
après un rejet radioactif d'uranium lundi dernier près de
la centrale nucléaire du Tricastin seraient rassurantes selon la
société mise en cause, la Socatri. Une société
plusieurs épinglée par l'Autorité de Sûreté
nucléaire pour des "fuites" et "écarts répétés"
par rapport à ses autorisations de rejets chimiques et radiologiques.
Voir également: http://www.lemonde.fr |
Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération
de 820 associations
Contact presse : 06 64 100 333 Voir les reportages TV sur: http://videos.sortirdunucleaire.org/ Communiqué de presse du jeudi 10 juillet 2008 Fuite d'uranium au Tricastin: pourquoi l'Autorité de sûreté nucléaire a-t-elle attendu plusieurs heures avant de donner l'alerte? - Areva a tardé à avertir l'ASN, mais celle-ci a ensuite perdu plusieurs heures précieuses - L'ASN aurait-elle attendu dans l'espoir que l'affaire puisse être étouffée? Dans ses déclarations, l'ASN met en cause, à juste titre, l'entreprise Socatri-AREVA: cette dernière a attendu de longues heures entre lundi soir et mardi matin avant d'avertir l'ASN, pensant peut-être pouvoir cacher l'existence même de la fuite d'uranium. Mais l'ASN est elle aussi coupable de rétention d'informations pendant plusieurs heures. Ainsi, le directeur général de l'ASN, Jean-Christophe Niel, reconnaît que "l'ASN a été prévenue vers 07H30 le matin" mais il ajoute que "l'exploitant a pris la mesure de l'importance du rejet vers midi" (cf dépêches agences de presse), comme si la mission de l'ASN n'était pas de prendre elle-même conscience des risques et de prendre immédiatement les décisions qui s'imposent. Ce n'est donc qu'en début d'après midi que l'alerte a été donnée. L'ASN a donc délibérément choisi de ne pas informer les autorités (préfectures, etc), perdant ainsi 5 heures d'autant plus précieuses que c'est en tout début de matinée, au moment les radios sont très écoutées, qu'il était possible d'avertir efficacement les citoyens afin qu'ils ne se baignent pas ou ne boivent pas dans la journée. Pourquoi l'ASN a-t-elle perdu ces heures précieuses? Pourquoi cette mise en danger délibérée de la population? L'ASN a-t-elle attendu dans l'espoir que l'affaire puisse être étouffée? L'ASN n'aurait ensuite donnée l'alerte qu'après avoir compris que l'ampleur du rejet le rendrait tôt ou tard détectable par des organismes indépendants comme la Criirad. En tout état de cause, s'il est évident que la Socatri-AREVA est coupable, il en est certainement de même pour l'ASN dont les responsabilités doivent être établies et sanctionnées. Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle les citoyens à participer à un Rassemblement antinucléaire européen samedi 12 juillet à Paris (14h pl de la République). Les animations auront lieu dès le matin sur la place de la République, et un Colloque international se tiendra à 20h avec de nombreux invités d'Europe... et d'au delà. Voir aussi les autres communiqués de presse sur ce sujet sur: http://www.sortirdunucleaire.org/ Le Dauphiné Libéré - 10 juillet 2008 FUITE D'URANIUM À BOLLÈNE «Une communication incohérente» Officiellement, les dernières mesures et analyses des rivières, des plans d'eau et des nappes phréatiques sont rassurantes, mais pas pour la Criirad ni pour le réseau "Sortir du nucléaire" qui portent des accusations graves, tant sur la fuite elle-même que sur l'attitude d'Areva NC soupçonnée de "rétention délibérée d'information". «Les citoyens bollénois ont été traités comme s'ils étaient peu de chose...» Du côté des élus des communes directement concernées, tous prévenus entre 13h 15 et 13h 30 mardi, la gestion de l'affaire prend une tournure polémique sur un autre plan, celui de la communication. Manque d'informations, de réactivité et de précision, manque de soutien de la part des services de l'État... Le maire de Bollène, commune sur laquelle est installée l'usine Socatri, ne dissimule pas sa colère. «Je ne veux pas envenimer la situation, mais je suis très troublée par ce que nous venons de vivre, lâche Marie-Claude Bompard. Je n'ai eu qu'un contact avec le directeur de cabinet du préfet, mardi vers 13h 30 et depuis, malgré nos appels, plus rien. Silence radio! La mairie a fait ce qu'elle pouvait, mais elle n'a été ni informée valablement, ni épaulée par la préfecture.» Guère d'éléments précis Avec les moyens du bord, la commune a averti les populations des secteurs concernés par la distribution de tracts et la mise en service du serveur vocal Antibia, mis au point dans le cadre d'une procédure d'urgence en cas de risque majeur. «Tout le monde, environ 800 personnes, a été averti avant 20 heures et nous avons continué à répondre aux appels jusqu'à 22 heures.» Hier après-midi, quarante élus et employés communaux ont distribué une lettre d'information à tous les habitants de la cité, «parce que, même avec guère d'éléments précis, il fallait clarifier la situation, préciser par exemple quels quartiers étaient concernés et ceux qui ne l'étaient pas.» Mme Bompard met en cause «l'incohérence totale de la communication préfectorale» qui a abouti, selon elle, à semer la confusion, y compris chez les médias européens, et qui démontre que «les citoyens bollénois ont été traités comme s'ils étaient peu de chose...» Plus soft, Jean-Pierre Lambertin admet avoir été ému par les délais de réaction de la préfecture. «On aurait dû avoir l'information, au moins l'essentiel, plus tôt.» Le président du syndicat Rhône-Aygues-Ouvèze, Guy Penne, apporte de l'eau au moulin des sceptiques: «Nous avons été mal informés», reconnaît-il en évoquant des informations assez brouillonnes, sinon contradictoires. |
Le ministre de l'Écologie, de l'Énergie,
du Développement durable et de l'Aménagement du territoire,
Jean-Louis Borloo, a-t-il eu vent de ces dysfonctionnements? En attendant
les résultats de l'inspection de l'autorité de sûreté
nucléaire qui devrait se rendre sur place aujourd'hui, il se fait
menaçant: «Toutes les conclusions devront être tirées,
notamment en terme d'éventuelles suites pénales et administratives».
EN BREF
Libération.fr - 9 juillet 2008 Rejet d'uranium à Tricastin: «La limite réglementaire a été pulvérisée» La passivité des autorités de contrôle est intolérable, estime Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire, et responsable du laboratoire d'analyse de la CRIIRAD <http://www.criirad.org> (Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité). Cet organisme indépendant a été créé en 1986 au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl, avec pour ambition de contrôler et d'informer les populations sur les pollutions radioactives et les risques liés au nucléaire. Faut-il s'alarmer des quantités d'uranium rejetées lors de l'incident sur le site de Tricastin? L'exploitant a revu ses chiffres à la baisse: le rejet ne serait plus de 360 kg mais de 75kg. Il n'empêche. Sur la base de ces nouvelles données, la quantité d'uranium rejetée reste très importante, 27 fois supérieure à la limite annuelle autorisée. Car, pour faire simple, l'exploitant est autorisé à rejeter chaque année 72 millions de becquerels d'uranium- une unité de mesure de radioactivité. Et bien lors de l'incident, 2 milliards de becquerels ont été rejetés! Mais ce n'est pas tout. Il y a aussi un problème de concentration radioactive. Lors de l'incident, l'uranium a été rejeté en partie sur le sol et dans la rivière la Gaffière. Ce qui est strictement interdit car il n'y a aucune garantie de dilution. Résultat, la limite réglementaire a été pulvérisée avec une concentration de plus de 300.000 Becquerels par litre au lieu de 50 Bq/l. D'après vous, les mesures de précaution adoptées par les autorités sont-elles suffisantes? C'est un petit peu mieux que les autres fois. Mais, il reste des incertitudes, en particulier sur le moment précis de l'accident. Il y a un flou. Le communiqué des préfets de la Drôme et du Vaucluse annonçait hier que la fuite s'était produite tôt dans la matinée du 8 juillet, vers 6h30. Mais, selon l'IRSN, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, le débordement de la cuve remonte à lundi soir vers 23 heures. Si l'IRSN a raison, les mesures de protection et d'information de la population ont été prises trop tard pour être efficaces. Que comptez-vous faire à présent? Une équipe de notre laboratoire est en ce moment sur le site du Tricastin pour faire des prélèvements. On va également déposer plainte contre deux exploitants du Tricastin, tous deux filiales d'Areva. On ne peut pas tolérer une telle passivité des autorités de contrôle. Et puis, ce n'est pas la première fois que l'on note des disfonctionnements inquiétants sur ce site, ce n'est pas la première fois. On va être particulièrement vigilant sur la durée pour s'assurer que l'exploitant du site traite les pollutions dans les sols et les sédiments. |
Agence France-Presse Marseille, France Un rejet accidentel d'uranium sur le site de la centrale nucléaire de Tricastin, dans le sud-est de la France, a provoqué mercredi une vive émotion, notamment parmi les écologistes, les autorités se voulant de leur côté rassurantes sur le risque environnemental. Un dysfonctionnement lors d'un transfert entre deux cuves a donné lieu lundi à un rejet d'effluents contenant environ 75 kg d'uranium dans les cours d'eau proches du site. L'incident a été classé au niveau 1 («anomalie») sur 7 sur l'échelle internationale Ines, qui évalue la gravité des événements touchant les installations nucléaires. L'exploitant de la centrale, la société Socatri, filiale d'Areva, a mis plus de 12 heures à mesurer l'importance de la fuite d'une de ses cuves de rétention, a indiqué l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Socatri a pour mission d'épurer les effluents contenant de l'uranium et émanant des installations industrielles sur ce site, avant de les rejeter dans les cours d'eau. Les relevés effectués n'ont révélé «aucun élément anormal», selon Socatri, ce qu'a confirmé l'ASN. Les taux de radioactivité relevés sont en «constante diminution» depuis mardi soir, a assuré Charles-Antoine Louët, un responsable de l'ASN. Des mesures de précaution ont été maintenues mercredi (interdiction de consommer l'eau issue de certains captages, de pêcher, de consommer du poisson, de se baigner sur certains cours d'eau). L'incident a suscité la colère de plusieurs associations. Le réseau Sortir du nucléaire a accusé Areva de «rétention délibérée d'information» et «de mise en danger volontaire de la population». «Cet accident démontre que le nucléaire n'est pas une énergie propre», dénonce de son côté Greenpeace. «Nicolas Sarkozy omet bien sûr de préciser ce genre de +détail+ quand il annonce en grande pompe le lancement d'un 2e EPR». En Allemagne, le secrétaire d'État à l'Environnement, Michael Müller, a estimé que ce rejet «ne devait pas être pris à la légère» et que le nucléaire était une «technologie à risque élevé». |
En bref: pollution radioactive autour de la centrale nucléaire
du Tricastin
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La centrale nucléaire du Tricastin à Saint-Paul-les-Trois-Châteaux. La Criirad dénonce "une série
de dysfonctionnements" sur le site nucléaire du Tricastin
Bruno Chareyron est responsable de laboratoire
à la Commission de recherche et d'information indépendantes
sur la radioactivité (Criirad). Selon lui, l'incident survenu, dans
la nuit du 7 au 8 juillet, sur le site nucléaire du Tricastin, dans
le Vaucluse, n'a "rien d'une catastrophe nucléaire" mais
ne doit pas, pour autant, être minimisé. Il révèle
toute une suite de dysfonctionnements dans la sécurité du
site, des dysfonctionnements que la Criirad signalait depuis plusieurs
années :
Les autorités nucléaires se veulent rassurantes
face au rejet d'uranium sur le site de Tricastin
Quelque 360 kg d'uranium se sont déversés dans l'environnement du site nucléaire du Tricastin, sur la commune de Bollène (Vaucluse), dans la nuit du 7 au 8 juillet. |
L'accident est survenu dans une installation
de la société Socatri, filiale d'Areva, qui assure la décontamination
de matériels et la récupération de l'uranium traité
par l'usine d'enrichissement d'Eurodif, installée sur le même
site. Les circonstances du déversement accidentel de 30m3
de solution contenant 12 grammes d'uranium par litre restent encore à
élucider.
Les préfets du Vaucluse et de la Drôme ont interdit, jusqu'à nouvel ordre, la consommation d'eau potable issue de captages privés sur trois communes, mais aussi la baignade et la pêche dans les cours et plans d'eau avoisinants. L'irrigation agricole est stoppée. Les effluents radioactifs se sont en effet infiltrés pour partie dans le sol à l'intérieur même de l'établissement. Mais une quantité mal évaluée a rejoint par le réseau des eaux pluviales les rivières de la Gaffière, puis du Lauzon qui se déverse dans le Rhône. La société Socatri, qui a immédiatement effectué des mesures, "a constaté un dépassement de la valeur préconisée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les eaux destinées à la consommation humaine d'un facteur 1.000 pendant une courte période correspondant au passage du pic de pollution", indique l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Chargé de l'expertise en cas d'accident, cet organisme estime cependant que les "conséquences radiologiques pour les populations devraient être négligeables". 100 FOIS LE REJET ANNUEL
Hervé Morin
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fuite radioactive sur l'installation SOCATRI (filiale AREVA) Dans le cadre de la convention d'objectifs
signée avec la Région Rhône-Alpes, la CRIIRAD procèdera
cet après-midi à des mesures et prélèvement
dans l'environnement du Tricastin.
A. Dépassement considérable des limites maximales autorisées
(que ce soit pour 360 ou 75 kg d'uranium)!
B. La CRIIRAD demande des explications sur:
1/ Des explications sur les délais
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2/ Des explications sur la défaillance du système
censé pallier les fuites
La CRIIRAD réclame toute la transparence sur le déroulement de l'accident. Comment expliquer 1/ le débordement de la cuve, puis 2/ la faillite du système de rétention précisément destiné à pallier un éventuel défaut d'étanchéité. L'article 22 de l'arrêté d'autorisation de rejet et prélèvement d'eau précise que «chaque réservoir (...) est muni d'un cuvelage de rétention ou d'un dispositif apportant les mêmes garanties, dont la capacité est fixée à 100% du volume du réservoir le plus grand ou 50% du volume total des réservoirs. L'étanchéité de ces rétentions est contrôlée annuellement». Le communiqué de l'ASN indique que des réparations étaient en cours au niveau de la rétention. Ce n'est pas une excuse, au contraire : le dispositif de rétention étant indisponible, soit la cuve ne devait plus être utilisée, soit un système alternatif devait être mis en place. Dans tous les cas, une vigilance particulière devait être apportée à l'installation. 3/ La caractérisation précise des effluents radioactifs rejetés dans l'environnement Ni la SOCATRI, ni l'Autorité de Sûreté nucléaire, ni l'IRSN, ni les Préfectures n'ont publié la moindre information sur la composition isotopique des effluents uranifères : les isotopes de l'uranium étaient-ils les seuls produits radioactifs présents ? Quelle était la teneur en uranium 235, sachant que la SOCATRI peut traiter de l'uranium enrichi jusqu'à 5%? S'agissait-il d'effluents issus d'uranium de retraitement, avec présence d'isotopes artificiels de l'uranium (uranium 232 et 236)? Ces informations sont nécessaires à l'appréciation du risque et à l'évaluation des infractions aux dispositions de l'arrêté d'autorisation qui régit l'installation. Que l'on ne nous objecte pas que ces informations ne sont pas disponibles: la SOCATRI disposait nécessairement des données de caractérisation radiologique des effluents contenus dans la cuve. Si ce n'est pas le cas, il faut que cela soit clairement établi car un palier de plus serait franchi dans les défauts de maîtrise des activités et matières à risque. La CRIIRAD demande également des précisions sur la teneur des effluents en polluants chimiques et souhaite savoir si des émanations gazeuses ont été associées au rejet liquide. C. La CRIIRAD va saisir la justice
2. Faire condamner AREVA NC Pierrelatte et la SOCATRI
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Une fuite d'une solution contenant de l'uranium s'est produite mardi dans une usine du site nucléaire du Tricastin à Bollène (Vaucluse) et une partie s'est déversée dans des rivières, a-t-on appris auprès de l'Autorité de sûreté nucléaire. La mairie de Bollène a interdit notamment la consommation de l'eau alors que des mesures étaient en cours pour déterminer la gravité de la pollution. Environ 30m3 de solution uranifère se sont déversés sur le sol, une partie à l'intérieur de l'établissement et une autre dans les eaux de la Gaffière puis de l'Auzon, selon Evangelia Petit, responsable du service de presse de l'ASN. L'usine concernée est spécialisée dans la maintenance et le démantèlement de matériel nucléaire. Un des réservoirs de la station de traitement des solutions uranifères aurait débordé, a-t-elle précisé, évoquant des travaux en cours qui auraient entamé l'étanchéité. Un représentant de l'ASN sur place en préfecture a recommandé des mesures de restrictions pratiques des activités nautiques, de pêche, de l'utilisation de l'eau à des fins d'irrigation et de consommation, a précisé Mme Petit. L'ASN n'a pas donné encore d'indication sur le degré de gravité de l'incident. A la mairie de Bollène, on précisait qu'après l'incident survenu dans la matinée, les services de la préfecture effectuaient des mesures pour déterminer l'importance de la pollution. Alertés par la préfecture du Vaucluse, la mairie a pris des arrêtés interdisant la consommation d'eau, de poissons, l'arrosage, les baignades et sports nautiques et aquatiques jusqu'à nouvel ordre, ajoutait-on. AP |
De l'uranium s'est échappé mardi
d'une cuve de l'usine Socatri, située sur le site nucléaire
du Tricastin, à Bollène, dans le Vaucluse. La fuite s'est
produite lors du nettoyage de la cuve. "30m3 d'une solution
uranifère ont été rejetés, contenant 12 grammes
d'uranium par litre" a confirmé la préfecture à
LCI.fr.
Ce liquide s'est écoulé jusqu'aux rivières de L'Auzon
et Lagaffière. Mais, d'après la préfecture, l'Autorité
de Sûreté Nucléaire (ASN) a évalué le
risque comme faible pour la population.
Est-ce dangereux?
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