Quelle serait
l'ampleur d'un accident nucléaire en France? Y sommes-nous correctement
préparés? Prêts a en accepter les conséquences?
S'il
faut en croire le Directeur général adjoint de l'Agence
internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yury Sokolov, le nombre
de réacteurs nucléaires dans le monde devrait augmenter de
60%
d'ici 2030, ce qui porterait le nombre de réacteurs commerciaux
à près de 700 contre 435 actuellement.
284 projets seraient actuellement à
l'étude dans 56 pays: disposent-ils tous de structures de sécurité
fiables qui sont une condition indispensable à la mise en oeuvre
du nucléaire?
Citons les propos de André-Claude Lacoste,
président de l'ASN, repris par
Le
Monde: "On ne peut imaginer une telle filière que si
une autorité de sûreté nationale préexiste,
a insisté M. Lacoste. Celle-ci n'a de sens que si elle est dotée
de moyens et d'une indépendance minimale par rapport au pouvoir.
On ne peut la constituer en recrutant des gens qui seraient des mercenaires:
il faut un ancrage dans le pays en question. Le tout nécessitant
une quinzaine d'années.".
Dans "Il
faut assurer la sûreté des nouveaux projets de construction
de réacteurs nucléaires dans le monde" on lira: pour
"un pays qui s'engage pour de longues années dans un programme
nucléaire... On aboutit ainsi à un délai minimum d'une
quinzaine d'années avant que puisse démarrer l'exploitation
dans de bonnes conditions d'un réacteur nucléaire de puissance.".
Il semble que le gouvernement français
soit décidé à ce qu'une certaine transparence règne
avec cette "Installation
du Haut Comité pour la transparence et l'information sur la sécurité
nucléaire" mais il sera également indispensable qu'un
minimum de clarté soit également de mise dans tous les pays
exploitant l'énergie nucléaire, clarté qui devra concerner
tant les institutions mises de contrôle de cette activité
(objectifs, moyens, composition, fonctionnement...) que les installations,
leur état et leur fonctionnement.
Ceci parce-que le nucléaire comporte
des risques qui ne peuvent être circonscrits à un pays:
certains risques sont fortement mutualisés sans que l'on puisse
se soustraire à cette mutualisation, c'est le cas pour un nuage
radioactif indifférent aux frontières.
Mais il existe aussi des mutualisations décidées
qui n'empruntent pas le circuit traditionnel des assurances, eu égard
à l'importance exceptionnelle du risque nucléaire dans ses
manifestations extrêmes.
"Le
régime d'assurance et d'indemnisation en cas d'accident nucléaire"
nous apprend les dispositions prises, nous y voyons que: "Le scénario
aux conséquences potentielles les plus graves envisagé en
France est celui de la fusion du cœur d'un réacteur nucléaire,
entraînant le percement de la cuve. Les rejets radioactifs que produirait
ce type d'accident seraient très limités en raison de sa
dynamique lente et de la protection conférée par l'enceinte
de confinement des réacteurs occidentaux.".
On envisage donc probablement comme rejet
un "tout petit" nuage radioactif mais peut-être pas tant que cela
qui dépasserait à peine le grillage d'enceinte... (à
cause d'une malencontreuse fissure dans le béton de confinement,
qui serait le seul aléa imprévu dans un scénario d'accident?):
rien d'alarmant!
"On considère cependant qu'il pourrait
être nécessaire d'évacuer la population dans un rayon
de cinq kilomètres autour de la centrale, avant que ne se produisent
des rejets substantiels de radioactivité. Dans un rayon de dix kilomètres,
il y aurait lieu de demander à la population de se mettre à
l'abri à l'intérieur d'habitations ou de locaux fermés."
Voir: "Les
risques majeurs".
Dédommagements et réparations
ont été prévus et révisés, puis transposés
dans la loi française après signature de "Protocoles
d'amendement de la Convention de Paris sur la responsabilité civile
dans le domaine de l'énergie nucléaire et de la Convention
de Bruxelles complémentaire à la Convention de Paris"
le le 12 février 2004: "Loi
n°2006-686 du 13 juin 2006 relative à la transparence et à
la sécurité en matière nucléaire".
Le montant d'indemnisation minimal garanti
s'élève ainsi à 1,5 milliard € sur lesquels 300
millions seraient fournis par les "parties contractantes", c'est à
dire les signataires des conventions: c'est ici qu'intervient la mutualisation
de la couverture du risque.
Nous serions donc face à un risque
assez mineur (grâce à l'excellent confinement de nos réacteurs)
amplement couvert par des assurances sur-dimensionnées: "...un
coefficient multiplicateur de 20 a été attribué au
nucléaire pour pondérer les coûts externes d'un
accident, afin de tenir compte de l'aversion au risque du public,
jugée plus importante pour le nucléaire à dégâts
comparables. ".
On devra donc déduire de cela que le
coût raisonnablement envisageable d'un accident nucléaire
sera de 1,5 milliard € / 20 soit 75 millions €, le "prix de
l'aversion" ayant été évalué à 1,425
milliard € afin de calmer les réticents... et cela a été
validé par l'ensemble des signataires des convention de Paris et
de Bruxelles.
Ou... ne faut-il pas voir dans ce "salaire
de la peur" la très grande incertitude dans laquelle nous
nous trouvons vis à vis de l'hypothèse d'un accident nucléaire
majeur?
Aucun plan de gestion d'un accident nucléaire majeur!
En lisant "La
phase post-accidentelle" sur le site de l'ASN on découvre que
l'étendue des conséquences d'un accident peut dépasser
le grillage de l'établissement concerné: "...en 2005,
l'ASN a lancé une réflexion globale en fédérant
tous les acteurs concernés par le post-accidentel autour d'un comité
directeur...".
Dans "...la diversité des domaines
impactés par un événement radiologique ou nucléaire..."
on trouvera les indices qu'on envisage aussi la possibilité d'un
accident de grande ampleur: "
* réhabilitation en milieu bâti
;
* vie dans les territoires ruraux contaminés
;
* agriculture et eau ;
* évaluation des conséquences radiologiques
et dosimétriques ;
* suivi sanitaire des populations ;
* indemnisation ;
* gestion des déchets ;
* produits contaminés et terres contaminées
;
* organisation des pouvoirs publics."
Contrairement à ce que l'on pourrait
déduire à la lecture de "Le régime d'assurance
et d'indemnisation en cas d'accident nucléaire" qui nous décrit
des accidents aux implications minimes nous nous apercevons que des
impacts d'assez grande ampleur sont envisagés, jusqu'à
nécessiter l'examen de la question de l'organisation des pouvoirs
publics.
Lisons: "En cas d'accident de gravité
moyenne, la gestion au niveau local pourrait être assurée
par une structure territoriale de droit commun comprenant le préfet
appuyé sur les services déconcentrés et sur une équipe
interministérielle déportée assurant les relais avec
les administrations centrales. Il ne sera toutefois pas possible de renforcer
la préfecture en cas d'accident grave sauf à augmenter considérablement
son effectif. ... Le rôle de cette structure sera, au niveau central,
de traiter de l'impact national de l'événement (économie,
agriculture, implications internationales, mouvements de population...)."
Ce fameux comité, nommé Codirpa
(pour Comité Directeur Post Accidentel) , examine "différents
cas d'accidents" et nous rappelle que "Jusqu'à présent,
seule
la phase d'urgence est prise en compte dans l'organisation des pouvoirs
publics, notamment au travers de la directive
interministérielle du 7 avril 2005 et des plans déclinés
par les préfectures."
C'est avouer qu'il manque, et depuis longtemps,
quelques étapes cruciales dans notre système de sécurité
nucléaire!
Ainsi en date du 21 novembre 2007 le Codirpa
proposait "pour la gestion de la phase post- événementielle:
* une phase de transition (semaines/jours/mois)
qui concernera la levée des actions de protection d'urgence, le
nettoyage des zones contaminées ainsi que la préparation
des actions à long terme. La phase de transition s'inscrit dans
la continuité de la phase d'urgence.
* une phase de gestion des conséquences
à long terme (mois/années) qui concernera l'application
du plan de gestion des conséquences à long terme de l'événement
(élaboré avec l'ensemble des acteurs pendant la phase de
transition)."
Actuellement, avec
58 réacteurs nucléaires en activité, nous n'aurions
donc aucun plan de gestion des suites d'un accident, ceci 20 ans après
Tchernobyl!
Mais pourquoi faire l'effort de construire
plans et procédures si ces dispositifs ne correspondent à
aucune nécessité réelle (les accidents nucléaires
seraient relativement bénins en France)?
Pour la seule satisfaction intellectuelle?
Vue satellite de la centrale nucléaire de Gravelines
Des calculs rassurants, mais...
"Le cahier des charges de l'EPR impose
à cet égard une probabilité de fusion du cœur inférieure
à 1 sur un million par an (3,6.10-7 soit un gain de 15
sur la génération actuelle) et sa conception offre une protection
renforcée contre les accidents graves (notamment les rejets à
l'extérieur de la centrale)." lit-on dans "Le régime
d'assurance et d'indemnisation en cas d'accident nucléaire".
Effectivement, la probabilité semble
faible mais elle ne signifie ni qu'une fusion du cœur est impossible ni
qu'elle n'aura pas lieu demain plutôt que dans un million d'années.
En outre même si l'on nous affirme que
le confinement rend improbables ("une protection renforcée contre
les accidents graves" et non une protection absolue) des fuites importantes
de matières radioactives l'incertitude demeure sur ce qui pourrait
réellement se passer, et la seule façon de le savoir (de
valider les calculs, en fait) consisterait à réaliser un
certain nombre d'expériences de fusion du cœur en vraie grandeur
(suffisamment pour établir des statistiques utilisables), ce qui
ne semble ni vraiment... prudent ni financièrement imaginable. |
Les travaux du Codirpa ne répondent
donc pas à une simple curiosité ou au seul souci de rassurer
la population en lui affirmant que " tout a été prévu
" mais à l'établissement de processus de gestion de crise
absolument indispensables... et qui nous font défaut depuis quelques
décennies!
Par ailleurs il faudrait savoir précisément
sur quelles bases cette probabilité fût établie.
Evolutions possibles de nos sociétés
On a tenu compte des caractéristiques
d'une installation devant fonctionner correctement dans une fourchette
de situations donnée, cette fourchette inclut-elle des évolutions
non linéaires de nos sociétés et de leur environnement,
des phénomènes extrêmes qui ont été jusqu'à
maintenant improbables mais dont on peut estimer que le risque qu'ils surviennent
ne cesse de croître?
Car nous sommes aujourd'hui dans une phase
d'incertitude plus forte que jamais vis à vis d'un certain nombre
de phénomènes environnementaux, politiques, sociaux...
Dans l'événementiel immédiat
nous sommes frappés par une crise énergétique dont
rien ne laisse prévoir qu'elle s'apaisera bientôt, et divers
prévisionnistes envisagent un prix du baril de pétrole de
170 à 200 dollars pour l'été 2008.
Manifestations de pêcheurs, de routiers,
d'agriculteurs, de viticulteurs, de taxis, d'ambulanciers... parfois accompagnées
de violences : nous avons vu cela pour un pétrole à moins
de 140 dollars, qu'en sera-t-il pour un prix nettement plus élevé
qui pourrait paralyser des pans entiers de notre économie alors
que les marges de manœuvre de l'état et de l'Europe s'amenuiseront
en proportion de la hausse du baril?
La sécurité nucléaire
sera-t-elle parfaitement assurée en cas de blocage durable de tous
nos axes routiers, ports, aéroports, dépôts de carburants,
d'émeutes majeures...?
De très grandes grèves ne mettraient-elles
pas cette sécurité en péril?
Du côté des dérèglements
climatiques nous sommes probablement soumis à des périls
à court, moyen et long terme qui, tous, sont susceptibles d'affecter
le bon fonctionnement des centrales nucléaires.
Souvenons-nous de cette nécessité
d'arroser l'enceinte extérieure du réacteur de Fessenheim,
lors de la canicule de 2003, car la température limite de fonctionnement
était atteinte, tandis que l'on relevait la température des
rejets fluviaux d'un certain nombre de centrales au mépris des écosystèmes
aquatiques déjà surchauffés et que l'EDF achetait
de l'électricité à l'étranger afin d'assurer
un approvisionnement correct du pays ("Canicule
et augmentation de la consommation électrique: un cercle vicieux"
"Une
canicule exceptionnelle pendant l'été 2003 (Ministre déléguée
à l'industrie)").
Le 10 Septembre 2005 un cyclone
tropical de classe 1 se dirigeait vers le Portugal et menaçait
de déferler vers l'Europe.
Nommé "Vince" il s'est disloqué
au large du Maroc, mais le fait doit être noté: c'est la première
fois que l'on mentionne un tel phénomène depuis que l'on
détient des relevés météorologiques réguliers
(début du XIX ème siècle).
Quelles seraient les conséquences directes
(force des vents et intensité des précipitations) et indirectes
(désorganisation momentanée de nombreux services, impact
sur les télécommunications, les réseaux électriques...)
d'un tel cyclone sur l'Europe?
Au terme de quelques années de cruelles
surprises climatiques pourraient nous affecter gravement: il vient d'être
découvert que des
élévations de température moyenne de 10°C environ
s'étaient produites en quelques années il y a environ 10000
ans: "Le
climat a basculé de façon extrêmement brutale à
la fin de la dernière période glaciaire"
Parmi les sources d'inquiétude, la
fonte des permafrost qui provoquent en montagne des effondrements ("La
fonte des gels éternels") mais surtout libère d'énormes
quantités de méthane susceptibles d'engendrer un forçage
climatique qui pourrait conduire à une désertification assez
rapide de l'Europe...
Les prévisions d'évolution des
besoins énergétiques de la planète (et des émissions
de gaz à effet de serre liées) ne peuvent nous rassurer (par
exemple: "Annual
Energy Outlook 2008").
Quoi qu'il en soit nous avons infiniment peu
de chances d'échapper à un fort réchauffement, probablement
nettement supérieur à 3°C en 2100, quelles que soient
nos politiques pour l'entraver, et le seuil de 2°C au dessus des moyennes
de l'époque pré-industrielle est désormais hors de
notre portée ("Carbon
Scenarios"): cela aura des conséquences sur nos systèmes
énergétiques, en particulier les valeurs limites considérées
pour les calculs de sécurité pourraient être largement
dépassées.
Est-il vraiment raisonnable de persister dans
l'option nucléaire face à de telles hypothèses d'événements
déstabilisants?
Serions-nous tous correctement indemnisés?
En cas d'accident majeur que se passera-t-il,
et la zone à évacuer n'excéderait-elle vraiment pas
le rayon de 5 km envisagé dans les documents officiels?
Dépourvus de plans de gestion post-accident
nous connaîtrons des situations probablement très difficiles,
de dangereuses détresses : comment réagir, que faire face
à des situations inédites, inconnues, pour lesquelles nous
ne disposons d'aucun mode d'emploi?
En attendant que le Codirpa ait terminé
ses travaux, qu'ils se soient traduits par des dispositions et dispositifs
opérationnels on peut imaginer que des pertes humaines, matérielles
et environnementales plus importantes que ce qu'elles devraient être
dans le contexte d'un accident correctement géré se produiront,
puisque les mécanismes qu'il s'agit de mettre au point auraient
essentiellement pour objectif de les minimiser.
Cette absence aujourd'hui réelle de
mécanismes de gestion des suites d'un accident augmenterait donc
le coût global d'un accident majeur.
Donner une estimation de ce coût est
difficile mais nous pouvons examiner quelques pistes de réflexion.
La centrale
de Gravelines ("...il a été détecté
que ce réacteur avait été privé durant un an
de la commande automatique d'un circuit assurant son refroidissement en
cas d'accident...") est située à vol d'oiseau à
16 km de Dunkerque (70.000 habitants) et 20 de Calais (80 000 habitants):
on peut présumer qu'un accident majeur aurait de fortes conséquences
sur l'une, l'autre ou ces deux agglomérations selon le régime
des vents et leur stabilité.
implantation de la centrale de Gravelines
Combien coûterait l'évacuation
totale de ces 2 agglomérations et des communes situées dans
le même rayon, la surveillance des lieux, l'hébergement d'urgence
d'environ 200.000 personnes à une distance raisonnable du lieu de
l'accident, puis leur rapatriement après 15 jours, un mois, ou plus?
La région de Gravelines
A 100 € par jour et par personne "tous
frais compris" le montant s'élèverait à 300 millions
€.
Toute l'activité économique
de cette région serait stoppée durant cette période.
Son PIB était de 91 milliards €
en 2006 ("Comptes
régionaux annuels : les séries de la base 2000 (1990-2006)"),
soit une perte de 3,73 milliards € au moins pour 15 jours et ainsi
de suite...
On voit que l'indemnisation maximale de
1,5 milliard € pourrait vite s'avérer d'une maigreur qui tend
au famélique, et seul est pris en compte dans ce scénario
le coût d'une évacuation et du manque à gagner.
Quel serait le coût supplémentaire
pour la décontamination d'un secteur de 10 km de diamètre
centré sur les réacteurs?
Dans "La
catastrophe nucléaire de Tchernobyl, 20 ans après"
on lit: "...les dépenses additionnées des trois pays excèdent
certainement 500 milliards de dollars".
Et le "coût humain"?
Pour faire un mauvais calcul mais qui illustre
un peu les limites de la garantie chiffrée à 1,5 milliard
€, c'est le prix d'un accident dont la gravité voisinerait
500 / 1,5 = 333,33, soit le 1/300ème de la gravité de Tchernobyl...
Accepter de payer très, très
cher peut-être...
Pour disposer aujourd'hui d'une énergie
qui nous est présentée comme très bon marché
il nous faut accepter l'hypothèse que nous pourrions devoir payer
demain (ou dès ce soir?) d'un prix exorbitant les conséquences
d'un accident certes assez improbable mais dont l'occurrence n'a rien d'impossible,
avec un risque croissant en proportion des troubles divers que peut connaître
notre société.
Un accroissement du nombre des réacteurs
dans le monde se heurtera à bien des obstacles, par exemple on lit
dans "La
pénurie de main-d'œuvre menace la filière nucléaire":
"Si aucune mesure n'est prise, le secteur nucléaire risque d'être
confronté à une pénurie de main-d'oeuvre qualifiée,
tant pour assurer le contrôle et le fonctionnement des centrales
existantes que pour en construire de nouvelles.", puis: "D'ici à
2015, 40 % des équipes EDF d'ingénierie et de production
devront être renouvelées." et 2015 est dans 7 ans, un
délai très court!
L'expérience d'un accident d'une gravité
"moyenne" pousserait vraisemblablement les primes d'assurances du nucléaire
à la hausse.
L'augmentation du prix de toutes les énergies
affectera le cours de l'uranium, cette pénurie de main d'œuvre et
la nécessité d'attirer des travailleurs dans cette filière
augmentera probablement le coût salarial : les projections que nous
faisons actuellement sur l'évolution comparée des prix de
l'électricité de diverses filières devront être
révisées, la compétitivité du nucléaire
risque d'en souffrir.
Tout ira bien... tant que tout se passera
bien, sinon...
Peut-être aurions-nous finalement intérêt
à examiner de très très près l'ensemble des
solutions énergétiques qui s'offrent à nous et ne
présentent pas de tels risques, quitte à payer pendant quelques
temps notre électricité un peu plus cher?
Le temps que deviennent compétitives
certaines autres filières, qui produiront de toutes façons
bientôt de l'électricité à un prix très
bas, "progrès" oblige!
Voir également:
Comment
gérer les suites d'un accident nucléaire |