CONTROVERSES NUCLEAIRES !
ACTUALITE INTERNATIONALE
2008

juillet
Comment gérer les suites d'un accident nucléaire
Source ADIT, lefigaro.fr

     L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) entend harmoniser l'encadrement à long terme des situations d'urgence radioactive.
http://www.lefigaro.fr

     Hasard du calendrier: alors que l'incident ayant entraîné la fuite de produits radioactifs sur le site du Tricastin (Vaucluse) suscite l'émotion, le rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) consacré à «la gestion post-accidentelle d'un accident nucléaire», rendu public mercredi, tombe à point nommé.
     «L'ASN est avant tout payée pour prévenir, plus que pour guérir, mais accessoirement cela peut aussi nous arriver», explique son président, André-Claude Lacoste. D'où cette optique nouvelle pour le gendarme du nucléaire: une fois passée la phase d'urgence en cas d'éventuel accident, que reste-t-il à gérer par la suite et comment? L'ASN planche sur le sujet depuis 2005, date de la création de son comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d'un accident nucléaire ou d'une situation d'urgence radiologique (Codirpa).
     Délibérément, cette instance a choisi de se concentrer sur un scénario d'accident moyen, par opposition à une catastrophe de type Tchernobyl. «L'accident moyen de référence, qui est observé une fois toutes les quelques années dans le monde, n'est jamais arrivé en France» , souligne André-Claude Lacoste. L'exemple type est le scénario de rupture du tube générateur de vapeur (dit «RTGV»), un cas de figure déjà survenu au Japon et aux États-Unis. Dans cette situation, il est prévu l'évacuation des populations vivant dans un rayon de 2 à 10 km autour de l'installation nucléaire. Puis, une fois passée l'urgence, au cours de la période suivante, qui peut durer de quelques mois à plusieurs années, il faut encore définir des normes d'actions, qu'il s'agisse de la vie dans les territoires contaminés, de la gestion des déchets ou encore de la surveillance sanitaire des victimes.

Le maître mot est l'harmonisation
     Par exemple, entre 1 et 10 millisievert (mSv) d'exposition au cours du premier mois (la limite d'exposition annuelle pour le public est de 1mSv), il est prévu l'éloignement temporaire des populations, entre 10 et 50 mSv leur évacuation. L'ingestion de denrées contaminées étant la voie prédominante d'exposition post-accidentelle, la zone d'interdiction alimentaire devra être définie en fonction de la dose ingérée au cours du premier mois. Une réglementation spécifique devra être prise également sur la commercialisation des denrées agricoles. Il serait également pertinent de créer des guichets uniques d'accueil des victimes.

     L'élimination des déchets devra se faire, préconise l'ASN, après un entreposage temporaire, par une installation de traitement située au plus près de ces derniers. Concernant la contamination des eaux, l'Autorité insiste sur la nécessité de laver et balayer les surfaces dures et d'éliminer les eaux de lavage du réseau pluvial ou de récupération.
     Il convient enfin de clarifier l'organisation et les responsabilités des pouvoirs publics, qu'il s'agisse des structures locales ou nationales. Selon le degré de gravité, cela peut entraîner la création d'un délégué interministériel, voire d'un ministère dédié, comme cela a été le cas en Biélorussie après Tchernobyl.
     Un rapport d'étape a déjà été transmis au gouvernement en mars dernier. Au cours d'une deuxième phase, qui devrait durer jusqu'en décembre 2009, l'ASN devrait se pencher sur d'autres scénarios d'accidents: rejet de plutonium dans l'environnement, accident moyen sur un réacteur à l'étranger ou accident aggravé sur une centrale nucléaire. La concertation internationale se poursuit sur le sujet. Au cours d'un récent séminaire, les associations biélorusses ont insisté sur la nécessité d'impliquer de plus en plus les populations concernées.
     Les experts de l'ASN ont travaillé en étroite coordination avec de nombreux partenaires (IRSN, INVS), notamment avec des associations biélorusses, fortes du retour d'expérience de Tchernobyl. Et pour éviter les cafouillages que l'on a connus à l'époque de Tchernobyl, le maître mot est l'harmonisation. Pas question de renouveler l'expérience des consignes contradictoires selon les pays ou l'aberration du lac de Lugano, où la pêche était interdite par un canton suisse sur la moitié et autorisée sur l'autre moitié ! «L'idée est de parvenir à une référence à partager au minimum à l'échelon européen», confie le président de l'ASN. Voire de faire de la doctrine française, unique en la matière, une référence internationale.
http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/RAPPORTCODIRPAdv.pdf
( 22 pages ) 
Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation d’urgence radiologique:
CODIRPA
Rapport d’étape
Voir également:
2. http://stopcivaux.free.fr/accident.html
1. Quelle serait l'ampleur d'un accident nucléaire en France?
Il ne vient pas à l'idée de beaucoup de monde de réfléchir sur le fait que les énergies renouvelables (et les économies d'énergies)
sont totalement exemptes de cette problématique...
(le webmaistre, 2008)