Allemagne
Berlin muet
Les Allemands s'interrogent sur un hypothétique
réaménagement de la fiscalité. «Offrir un
chèque essence aux contribuables, c'est vraiment absurde !»
s'exclame Heino Elfert, directeur de l'EID, service d'information indépendant
sur les questions d'énergie. «Mieux vaut réduire
les impôts, ou baisser la TVA.» Quant à réduire
la vitesse sur les autoroutes : «Il n'y a pas de limitation en
Allemagne, et je vois mal comment on pourrait revenir en arrière.»
Sa solution: supprimer l'impôt écologique introduit par le
gouvernement «rouge-vert» pour financer les retraites, ainsi
que d'autres taxes sur l'essence qui coûtent au consommateur 84 centimes
au litre. La semaine dernière, le prix du super a atteint un prix
record de 1,31 €. Plongé dans la campagne électorale,
le gouvernement reste de marbre. Le ministre (Verts) de l'Environnement,
Jürgen Trittin, a provoqué un tollé en déclarant
dimanche que les automobilistes allemands n'ont qu'à «laisser
leur voiture de côté».
Suède
La mode éthanol
En Suède, c'est l'éthanol qui connaît
son heure de gloire. L'administration suédoise des routes remettra
le 1er octobre au gouvernement un rapport suggérant de convertir
les voitures à essence en véhicules hybrides éthanol-essence,
voire 100 % éthanol. «Avez-vous remarqué que personne
ne réclame la baisse des taxes sur l'essence ?» s'est
exclamé Göran Persson, le Premier ministre. «Cela
doit signifier que les gens ont compris que l'essence est un carburant
condamné. Les carnets de Saab et Volvo (deux constructeurs automobiles
suédois, ndlr) sont remplis de commandes de gens qui l'ont compris
et passent à l'éthanol.» Le gouvernement de Stockholm
subventionne déjà ce biocarburant qu'on peut trouver dans
250 stations du pays, où il coûte 30 % moins cher que l'essence.
Sans attendre les moteurs hybrides, de plus en plus de Suédois complètent
déjà leur plein d'essence avec de l'éthanol, ce qui
est en principe interdit. |
Royaume-Uni
Blair au soleil
A Londres enfin, les conservateurs déplorent
l'absence de Tony Blair. En plus de «la menace terroriste et du
service de santé qui est en situation de chaos financier, il y a
une possible crise des prix du pétrole. Cependant le Premier ministre
ne semble pas penser important de revenir en Grande-Bretagne pour passer
du temps à son bureau», accuse un des ténors du
Parti conservateur. Tony Blair, en vacances pour trois semaines à
la Barbade, n'a pas en effet plié bagages pour s'occuper du pétrole
britannique. Dans ce pays producteur d'or noir (le Brent de la mer du Nord),
l'ajustement pourrait consister à ne pas appliquer une légère
hausse des taxes sur le fuel, qui avait été programmée
par le ministre des Finances, Gordon Brown, au printemps dernier.
Pays-Bas
L'alternative gaz
Aux Pays-Bas, le gaz liquide redevient à
la mode. Environ 8.300 automobilistes ont converti leur voiture à
ce système l'an dernier, plus de 10.000 pourraient le faire cette
année, selon l'Association néerlandaise du gaz automobile
(SAN). Au total, 300.000 véhicules néerlandais carburent
au gaz, soit 5% du parc automobile. «Les prix de l'essence se
sont tellement envolés cette année que de plus en plus de
conducteurs sont prêts à investir entre 1.200 et 2.000 €
pour s'équiper», note Hubert Wisse, porte-parole de la
SAN.
Italie
Berlu réfléchit
En Italie, bien que l'essence soit l'une des plus
chères d'Europe, le gouvernement Berlusconi n'est pas intervenu
pour enrayer la flambée. Le ministre des Activités productives,
Claudio Scajola, a créé une commission sur les tarifs de
l'énergie, en particulier des carburants. Mais elle ne remettra
ses conclusions qu'autour du 10 septembre. En attendant, le quotidien Corriere
della Sera a ouvert un forum sur son site pour inviter les lecteurs à
signaler les adresses des pompes les moins chères. |