Les
nacres drapées de nos nuits graves
Les fleuves de minuit de nos laves Se font socs des feux de nos visages Dans les sillons de nos paysages Les lambeaux platinés de nos ciels Les flambeaux chamarrés de nos miels Rougeoient le diapason de nos chants Et nos calligraphies de veillants L'alphabet de nos sources poètes Les syllabes des ombres prophètes Ébranlent les ondes de nos transes Dans la ferveur de nos indolences |
L'haleine du vaisseau des
saisons L’éclosion dorée de nos toisons Avivent les formes de nos monts Et la fertilité de nos limons Le poème des souffles apaisés La mélodie nue de nos baisers Sont les refuges de nos serments Infusant les secrets des amants. |
Quand tu ouvres tes
yeux de nuit je suis perdu et je dis oui Quand tu dis non ou quand tu dors je suis à toi qui est mon or Quand tu chantes comme un bruit pur je suis silence et je suis sûr Quand tu ouvres tes mains de soie je suis un cri qui suit ta loi |
Quand tes pieds vibrent
et que tu danses je suis ta valse et c'est l'enfance Quand tes yeux rient mais que tu pleures je dis ton nom et tu es fleur Quand tu es flamme et que c'est l'heure je suis ta braise et je suis lueur Quand tu dis oui et que tu rêves je m'enracine et je suis sève. |
Dans les yeux des
femmes, les mains ferventes pensent Dans les rêveries d'or, les astres muets dansent Le jour pense à la
nuit et les astres s'animent
La nuit rêve du jour et la lune s'arrime Sous les cieux les nuées étreignent les blés d'or Sous les vents les vagues deviennent hellébores De l'ombre des parfums, les fleurs s'ouvrent et se lèvent Des ondes des sèves descend la pluie des lèvres |
Sur le pas des anges la vie ouvre la porte Sur le flot des regards les voiles nous emportent Le feu moiré des cœurs revêt d'argent les peaux La lumière des chairs embrase les sanglots Dans les yeux des femmes, les astres muets pensent Dans les rêveries d'or, les mains ferventes dansent. |
Tous les soirs rythment le fado et font du présent un cadeau Dans la pénombre tu te penches et te prépares une nuit blanche |
En cendrillon ton âme chante mais en déesse tu inventes Pour vivre ton cœur de fado pas besoin de savoir les mots! |
Mon être t’est ouvert Oh, un être de vair! Mais être doux sans peur Être plein de bonheur! Vers fous de mirliton Tu me fais diapason Des rêves de la lune Qui valsent sur tes dunes Ma santé se dégrade Parti le camarade Sur les vagues de mer Dans le chant de tes airs |
C'est parce que tu es là Oh oui, que j'en suis là! Tu es mon rêve d'ange Mon rêve sans mélange Et en quelques minutes Tu as fait une hutte Qu’un sablier d’amour Fondera nuit et jour. |
Au creux des jours
passés vit l’écho de la sève Ainsi les mots nichés au fond des yeux fermés Tel aussi le désir que l’insondable élève Qui accorde aux amants des regards extasiés Quand, suspendue le soir au-dessus de ma page Près du pâle rideau cachant le gris des toits Comme l’oiseau ému caché dans le feuillage Ma main attend ton chant en retenant ses doigts |
Des moissons de la nuit
infusant leurs mystères Naît la magie des pas dans la travée des temps Et les chemins du ciel, syllabes salutaires Irriguent nos hymens de rêves exaltants Dans l'éveil des ombres je sens la couleur nue De l’arche de tes lèvres aux effluves chéries Dont la mystérieuse alchimie éperdue Accompagne nos nuits, achemine nos vies. |