"Il est urgent d’agir. La France,
à l’image des autres pays européens en pointe sur le sujet,
avait besoin d’une véritable réflexion nationale autour de
la basse énergie dans le bâtiment . Nous devons réduire
par 4 nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 et
nous avons des obligations de résultats" rappelle Antoinette
Gillet, vice-présidente du Conseil régional de France-Comté
et présidente d’Effinergie.
Le secteur du bâtiment représente 46% de la consommation d'énergie en France, devant les transports et l'industrie, précise Pascal Eveillard, porte-parole du collectif d’industriels "Isolons la terre", un des dix fondateurs d'Effinergie. "Quelque 30 millions de bâtiments mal chauffés et mal isolés rejettent chaque année en France 100 millions de tonnes de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique". Le bâtiment est donc une source de gaspillage énergétique majeure… et donc un formidable gisement potentiel d’économie d’énergie. Deux chiffres en donnent la pleine mesure: aujourd’hui, en France, la consommation moyenne d’énergie atteint 200 kWh/m2/an alors que l’on sait construire en très basse énergie à 20 kWh/m2/an. Deux autres chiffres comparables donnent cette fois une bonne idée des objectifs d’Effinergie. Alors que la nouvelle réglementation thermique 2005 s’est fixé 85 kwh/m2/an, le label Effinergie vise "un objectif moyen national" de 50 kwh/m2/an, variable selon les régions et les types de bâtiments. |
Ces niveaux de performances à atteindre spécifieront
clairement les besoins de chauffage, ventilation et climatisation, mais
également ceux nécessaire à la production d’eau chaude
sanitaire et à l’éclairage des locaux.
En s’appuyant fortement sur les régions – le Languedoc-Roussillon, l’Alsace et la Franche-Comté figurent parmi les membres fondateurs - Effinergie entend relever le défi en fédérant l'ensemble des acteurs de la filière pour développer la construction "basse énergie", "démontrer sa faisabilité technico-économique et lancer un label national exemplaire", a indiqué Pascal Eveillard. Au delà de ce label, l’association ne cache pas son ambition de peser sur l’évolution des normes nationales. La démarche Effinergie a été sélectionnée, fin 2005, dans le cadre de l’appel à proposition du PREBAT. Elle s'inspire des expériences équivalentes qui ont été menées avec succès en Suisse, en Autriche et en Allemagne avec les labels "Minergie" et "Passivhaus". Chaque pays possède toutefois sa propre approche. En Allemagne, on raisonne "très basse énergie" (maisons passives ou bâtiments à énergie positive) en réalisant des constructions consommant 6 à 20 fois moins d’énergie pour le chauffage qu’en France. Les Suisses préfère parler de "basse énergie" et généraliser la pratique. C’est pourquoi, le label Minergie représente actuellement le quart des constructions neuves du pays. Deux démarches différentes, mais deux exemples à suivre. |