La Suède pionnière en énergie renouvelable
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=6992 Voir aussi : http://www.actu-environnement.com/ae/news/1542.php4 L'UE importe 50% de ses besoins en pétrole
et les prévisions prévoient une augmentation à 70%
au cours des 20 prochaines années. Face au prix à payer,
tant économique que géopolitique, pour cette dépendance,
la Suède voudrait prendre une longueur d'avance dans la future économie
de l'énergie renouvelable, pour assurer son approvisionnement intérieur,
mais aussi pour développer les technologies innovantes qui lui permettront
de reproduire le miracle économique d'IKEA.
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L'Allemagne et la Suède l'ont compris,
la France répond différemment à ce challenge en cédant
aux danses du ventre de son lobby industriel nucléaire. L'Amérique
de Bush se réveille aussi; ainsi lors de son dernier discours sur
l'état de l'union (2), le président des Etats-Unis
a déclaré que l'Amérique devait gagner son indépendance
économique en augmentant de 22% la recherche sur les énergies
propres, afin de diminuer l'importation de pétrole du Moyen-Orient
de 75% d'ici 2025. Mais la part du nucléaire américain devrait
également augmenter, une fois transgressé le tabou né
de l'accident survenu à la centrale de Three Miles Island en 1979
(3).
Actuellement le meilleur rendement (énergétique et non financier) des énergies renouvelables pour le transport routier est obtenu par l'hydrogène utilisé dans une pile à combustible (4). Le choix de l'hydrogène, fait par les Américains, n'est pas dénué de risque écologique. En effet, ils fabriquent leur hydrogène par la technique du «reformage» du charbon, avec comme corollaire la formation de CO2 suspecté d'être à l'origine de l'effet de serre. Il faudrait alors stocker ce CO2 dans le sous-sol afin qu'il ne vienne pas s'ajouter au CO2 déjà produit par l'activité humaine, bref, comme l'écrit Jeremy Rifkin (5): «ressusciter le charbon, on aura tout vu». Le choix de cette technique se justifie par les énormes réserves de charbon américain, car en Europe, où des bus à l'hydrogène circulent déjà depuis octobre 2003, le choix de la technique de production est tout autre: l' «électrolyse» de l'eau. Mais pour cela, il faut du courant, et le prix de celui-ci rend prohibitive la production d'hydrogène par électrolyse de l'eau. Une troisième méthode est le «craquage» de l'eau par thermochimie à 800°, mais cette chaleur viendrait... du nucléaire. Bref, l'hydrogène, ce n'est pas pour demain, et ce n'est pas certain qu'on puisse classer la technique dans le domaine des énergies propres. La science progresse, de nouvelles technologies viendront augmenter le rendement des énergies renouvelables déjà maîtrisées ou de nouvelles sources d'énergie renouvelables, et c'est dans ce sens que les investissements colossaux sont engagés, notamment dans le projet ITER; mais cette deuxième voie est très aléatoire, et la Suède a décidé de privilégier les voies d'une recherche plus classique, et donc plus rapidement rentable. Le pragmatisme scandinave, c'est cela, et il est fort possible que les prochains produits énergétiques soient labellisés IKEA, ou autre entreprise au nom exotique, alors que nos entreprises semblent devoir rater le coche d'un changement d'ère, et donc devoir rater les énormes bénéfices attendus.
(1) http://epp.eurostat.cec.eu.int (2) http://www.lesechos.frwww.lesechos.fr/info/rew_inter/ 200070833.htm (3) http://www.tmia.comwww.tmia.com/ (4) http://www.tuwww.tu5ex.net/ index.php?option=com_content&task=view&id=14&Itemid=2/ (5) http://www.foet.orgwww.foet.org/ JeremyRifkin.htmJeremyRifkin.htm |