Jusqu'au 7 novembre se tient à
Paris le quatrième colloque national Energie solaire et bâtiment
organisé par l'Ademe et l'association des professionnels du solaire
Enerplan.
Au lendemain d'un Grenelle qui a mis l'accent sur la priorité d'un vaste chantier de rénovation thermique des bâtiments existants, le solaire occupe une place de choix dans l'éventail des solutions d'économie d'énergie. Toutefois, une étude réalisée par Enerplan, diffusée à l'occasion de ce colloque, relève les points noirs qui obscurcissent l'avenir de la filière solaire thermique. Cette étude différencie trois segments de marché : les chauffe-eau solaires, les systèmes solaires combinés et les équipements de production d'eau chaude solaire collective. En 2007, l'installation de tels équipements progresse en métropole, où elle permet de produire 182 MWth, contre 154 MWth en 2006. Mais elle stagne dans les DOM en dessous de 49MWth. Au total, si le marché français du solaire ne fléchit pas comme c'est le cas en Allemagne ou en Autriche, sa croissance n'en est pas moins trop faible si l'on se tient à l'objectif fixé par le Plan Face Sud, qui vise à installer en France 200.000 chauffe-eau et 50.000 toits solaires d'ici 2010. Parmi les facteurs ayant hypothéqué sa croissance, l'étude avance une inflation des prix pour le client final et un hiver trop doux qui n'a pas incité au changement d'appareil de chauffage. Quant à la campagne électorale, elle aurait "anesthésié le marché jusqu'à début mai". En outre, le marché du neuf n'agit pas encore comme relais de croissance, même s'il est clair qu'il dope beaucoup plus le marché que le marché lié à la rénovation. Enfin, la compétition observée entre des acteurs prescrivant des solutions différentes (pompe à chaleur contre photovoltaïque) n'améliore pas le bilan. |
Dès lors, les professionnels du secteur
ne cachent pas leurs inquiétudes mais escomptent qu'"au-delà
du maintien du crédit d'impôt et de la mise en place d'un
fonds "chaleur collective renouvelable", tel que le Grenelle l'a proposé,
(...) les efforts des collectivités permettront à terme d'atteindre
les objectifs du Plan Face Sud", conclut l'étude.
Par ailleurs, ce colloque auquel participent des élus fait le point sur la filière photovoltaïque, dont l'offre est actuellement cinquante fois moins importante qu'en Allemagne. Selon une étude réalisée par l'Ademe, les DOM-TOM et la Corse tirent le marché français en avant et regroupent à eux seuls plus de puissance installée que toutes les régions de France continentale. Derrière la Réunion, leader du marché français, dix régions (Pays-de-la-Loire et Languedoc-Roussillon en tête) développent à vive allure une offre photovoltaïque raccordée au réseau électrique. Quant à la formation des intervenants dans la filière photovoltaïque, elle fait l'objet de toutes les attentions à l'heure où se lance une nouvelle appellation qualité baptisée QualiPV. Dévoilée à l'occasion du colloque, elle responsabilise un peu plus la filière et vise à rassurer les clients. L'arrivée dès l'an prochain sur le marché de professionnels mieux couverts par les assurances et reconnus pour leur compétence en matière d'installation photovoltaïque est très attendue des collectivités. En faisant appel à ces professionnels désormais fédérés, elles bénéficieront d'aides supplémentaires à l'installation. http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc?id=46863&ref=17205&p1=1&p2= |
Bertrand
Delanoë, maire PS de Paris et candidat à sa propre succession,
veut faire de Paris la "capitale mondiale de l'énergie solaire",
avec des panneaux photovoltaïques installés "partout où
c'est techniquement possible".
C'est l'une des mesures qu'il préconise dans un pré-projet mis en ligne mercredi sur son site bertranddelanoe.net, où il invite les Parisiens à l'aider à "écrire la suite" après un mandat 2001-2008 marqué par des objectifs selon lui "tenus, et même au-delà dans bien des cas". "J'ai besoin de vous pour écrire la suite", écrit-il dans un document de 39 pages "Paris, un temps d'avance", diffusé avant une série de réunions publiques que le maire-candidat lance le 9 octobre dans le IXème arrondissement. Détaillant son bilan, il trace aussi des pistes pour le futur programme municipal qu'il défendra en mars. Il s'agit, explique-t-on dans son entourage, d'éviter un projet tout ficelé, sans pour autant se présenter les mains vides. Trois chapitres pour ce document qui se veut une esquisse mais fourmille de mesures concrètes: "Paris à chaque étape de la vie" (social, scolaire, logement), "Paris, ville monde" (environnement, transport...), "Paris, une ambition urbaine" (culture, architecture, démocratie locale...). M. Delanoë insiste beaucoup sur le logement, un des dossiers les plus difficiles à Paris, et prône 20% de logements sociaux dès 2014 (contre 15,5% aujourd'hui). Il note qu'il y a toujours 109.000 demandeurs de logements sociaux, contre 100.000 en 2001 bien qu'entretemps 90.000 logements aient été attribués. L'environnement est aussi mis en avant, le maire sortant ambitionnant de faire de Paris "la capitale mondiale de l'énergie solaire", après le lancement d'une première installation solaire dans la Zac Pajol. Il pousse les feux sur le chapitre transports - sans doute un des points forts de son premier mandat- avec un projet de métro sur Seine par navettes fluviales et un système de locations de voitures propres (hybrides) sur le modèle Vélib. |
Pour contrer les projets
sarkozystes de "Grand Paris", il suggère l'élaboration, par
ceux qui auront été élus aux municipales, d'une structure
intercommunale "Paris Métropole".
Les mesures phares du plan climat http://www.liberation.fr Parmi un arsenal de mesures
(de l’énergie aux transports, en passant par le traitement des déchets
et l’éclairage public), voici les initiatives les plus emblématiques:
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La France
est en retard dans les énergies thermiques et éoliennes
L'objectif de 20% d'énergies renouvelables d'ici à 2020, avancé par la Commission européenne, ne sera finalement pas obligatoire. Réunis jeudi 15 février à Bruxelles, les ministres européens de l'énergie ont édulcoré le projet de la Commission, attribuant une valeur purement indicative à ce seuil de 20%. Ils ont néanmoins confirmé que 10 % du transport fonctionnant aujourd'hui à base de pétrole devra, toujours d'ici à 2020, être passé aux biocarburants. Le Parlement européen a encouragé la Commission européenne à continuer d'aller de l'avant sur ce sujet, malgré la tiédeur des Etats membres de l'Union européenne (UE). Dans un rapport d'initiative adopté jeudi à Strasbourg, les eurodéputés se disent favorables à "une fiscalité des véhicules basée sur le CO2 et harmonisée au niveau de l'UE", et demandent à la Commission d'élaborer une "directive-cadre sur l'efficacité énergique dans les transports", qui représentent 56% de la consommation totale de pétrole dans l'UE. De façon générale, le Parlement invite la Commission et les Etats à "élaborer un plan détaillé en vue de réduire la dépendance de l'UE par rapport aux importations pétrolières et de passer à une énergie propre". Le commissaire européen aux affaires économiques, Joaquin Almunia, a jugé ce rapport "tout à fait opportun". |
LES EFFORTS DE LIBÉRALISATION DU MARCHÉ
ÉLECTRIQUE "INEFFICACES"
Le hiatus demeure entre les politiques énergétiques des Etats membres, d'une part, et la volonté affichée par la Commission, d'autre part. En effet, le conseil des ministres de l'énergie a éludé, jeudi, la question de la poursuite de la politique de libéralisation du marché de l'énergie. Sur ce dossier cher à la Commission de Bruxelles, les représentants des gouvernements de l'UE se sont contentés de rappeler le principe selon lequel leurs réseaux électriques devront à terme "fonctionner de façon indépendante et être régulés de façon adéquate". En réponse, la Commission a une nouvelle fois affirmé que les grandes compagnies énergétiques conservent un contrôle trop important sur le marché. L'exécutif européen a insisté sur le fait que les efforts pour retirer aux anciens monopoles d'Etat le contrôle des réseaux électriques demeurent "inefficaces". Voir aussi: http://www.euronews.net/ |
L'Union européenne s'est fixé l'objectif d'atteindre 21% de consommation d'électricité provenant des énergies renouvelables en 2020. Selon un rapport de la Commission, la situation est considérablement différente d'un pays à l'autre et les prévisions tablent sur un taux de 18 à 19%. | Le retard français (et voir texte
CLER précédent)
Très mal placée pour atteindre les objectifs 2010, la France fait partie des 6 pays les plus mal notés par le rapport de la Commission et reçoit la mention: «loin d'atteindre son engagement. Elle a en outre la particularité d'être dans les 5 pays européens dont la part d'énergie renouvelable a diminué même en normalisant le calcul, c'est-à-dire en tenant compte des aléa climatique telle les sécheresses et autres pannes de vent», souligne le Comité de Liaison des Energies Renouvelables (CLER). De fait, si la croissance des filières d'énergies renouvelables a été spectaculaire en 2005, c'est surtout parce que la France partait de très bas, avec moins d'une dizaine de Mégawatt issus du solaire photovoltaïque contre des centaines en Allemagne. Côté énergie éolienne, dont la puissance installée a augmenté de plus de 500%, entre 2002 et 2005, la France atteignait 745 MW contre 20.000 en Allemagne. Même problème pour l'hydraulique: alors qu'elle détient le deuxième gisement hydrolien d'Europe et qu'elle possède le potentiel nécessaire pour remplacer trois ou quatre centrales nucléaires, les projets français attendent toujours l'indispensable soutien de l'Etat…Conséquence: les industriels français préfèrent investir à l'étranger. Le manque de volontarisme de certains états membres (notamment la Grèce et le Portugal) est d'autant plus déconcertant que l'opinion publique européenne est largement favorable aux énergies renouvelables. Selon une enquête d'opinion Eurobaromètre, publiée le 9 janvier par la Commission européenne, les Européens s'expriment très largement en faveur du solaire (80%), de l'éolien (71%) et de l'hydroélectricité (65%). Enfin, au plan économique, le marché des énergies renouvelables représenterait, selon le Programme des Nations Unis pour l'Environnement, entre 40 et 78 milliards de dollars par an d'ici 2010 (http://www.novethic.fr/novethic/site/dossier/index.jsp?id=100280). Le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) estime de son côté que les technologies liées à l'efficacité énergétique pourraient atteindre 87 milliards de dollars sur les trente prochaines années. Rappelons par ailleurs qu'en Europe, ce secteur devrait créer, à l'horizon 2010, 1 million d'emplois. |
La Commission
européenne a publié le 10 janvier "un paquet énergie"
comprenant notamment une évaluation des progrès sur l'électricité
renouvelable.
Le rapport fait le bilan de la mise en œuvre de la directive électricité qui s'était fixée comme objectif le passage de 12,9% à 21% entre 1997 et 2010. Il est très improbable que l'objectif soit atteint, mais la cible devrait être ratée de peu avec 19%. La France reçoit la plus mauvaise note sur 5: «loin d'atteindre son engagement». Elle a en outre la particularité d'être dans les 5 pays européens dont la part d'énergie renouvelable a diminué même en normalisant le calcul, c'est-à-dire en tenant compte des aléas climatiques, tels que les sécheresses, les vitesses de vent, etc. De 15% en 1997, la France doit atteindre 21% en 2010. Au lieu de cela, la part d'énergie renouvelable a diminué à 11% en 2004/2005. Pire, l'argument d"une faible production hydraulique due à plusieurs années sèches ne suffit pas à expliquer cela, puisque la part normalisée d'électricité renouvelable est seulement de 14,2%! |
Un nouveau cadre juridique
pour la promotion de l'électricité renouvelable sera proposé
dans le courant de l'année 2007. La France reçoit la mention:
«Aucun résultat visible sur la pénétration
des énergies renouvelables électriques jusqu'à maintenant.
L'appel d'offre pour les centrales électriques à biomasse
a encore été reporté. Une amélioration dans
les procédures administratives pourrait conduire à de meilleurs
résultats à l'avenir».
On ne peut qu'enjoindre la France à copier son voisin allemand, qui obtient les félicitations du conseil ! Le Danemark et la Hongrie ont également été distingués avec la mention «Parfait: en route pour atteindre ses objectifs 2010». Pour télécharger l'évaluation
complète (en anglais),
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2005
L'ENERGIE SOLAIRE thermique progresse de12 % en
Europe et de 35 % en France. Selon
l'association européenne de l'industrie solaire ESTIF, la puissance
d'énergie solaire thermique installée en Europe à
la fin 2004 s'établissait à 9.525 MWth représentant
une surface de 14 millions de m2 de capteurs.
Le marché annuel français s'est établit à 1089 MWth, en croissance de 20% par rapport à 2003. La croissance a été de 35% et les professionnels attendent une progression de 75% en 2005 si les tendances du premier trimestre sont confirmées. Avec plus de 100.000 m2 installés en 2005, le marché du solaire thermique devrait avoir doublé par rapport à 2004. Les perspectives sont tout aussi brillantes avec un objectif de 1 à 1,5 million de m2 d'installations annuelles à l'horizon 2010. |
En
Europe,
la France est au quatrième rang européen avec, fin 2004,
plus de 800.000 m2 installés toutes applications confondues.
Source ADIT
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